Lisa-Marie : « Quand je fais du roller, je n’ai pas peur du regard des autres, je suis dans ma bulle. »Pratiquante de roller quad, ingénieure, 23 ans
En décembre dernier, Lisa-Marie s’est lancé un défi : apprendre le roller quad pour contrer l’ennui du confinement. Aujourd’hui, elle enchaîne les figures au skatepark, mais aussi sur son petit balcon. Car, peu importe le nombre de mètres carrés, elle s’entraîne dur. Et ça roule pour elle !
Propos recueillis par Lise Famelart
Publié le 19 avril 2021 à 10h59, mis à jour le 29 juillet 2021 à 12h18
“Je suis quelqu’un de nature très sportive. Depuis toute petite, je pratique plein de sports différents : j’ai commencé le tennis à 3 ans, la danse classique à 4, j’ai fait du basket, énormément de gym… le sport, ça fait partie de moi.
Au lycée, quand on me demandait quelle était ma matière préférée, je répondais : “Le sport !“ J’ai finalement fait des études d’ingénieur, mais ça ne m’a pas empêchée de continuer à pratiquer très régulièrement.
Lorsque le confinement est arrivé, ça a été très dur pour moi : ce n’était plus possible de pratiquer du sport en salle. En décembre, je commençais vraiment à en avoir marre.
Je faisais du volley-ball, mais, évidemment, le club était fermé. J’habite en Allemagne, et j’étais de retour en France pour les vacances de Noël. Je réfléchissais à une passion que je pourrais pratiquer en parallèle de mon métier et seule pour que le COVID ne me pose pas de problème.
J’ai pensé à la musculation, mais je n’aime pas trop le côté “faire du sport pour faire du sport”, j’aime bien l’idée qu’il y ait une dimension artistique, ludique.
J’ai toujours aimé le roller et, sur Instagram, j’ai vu qu’on pouvait faire de la danse, des figures, et plein de choses avec les rollers quad. Donc, j’ai décidé de partir là-dessus.
J’ai acheté tout le matériel et je suis retournée en Allemagne : nous étions toujours confinés, je m’y suis mise à fond. Pour me motiver, j’y ai même dédié un compte Instagram.
Sur Instagram, il y a un vrai réseau autour du roller quad. Avec le hashtag #365daysofskate, on peut voir la progression des pratiquantes, c’est hyper motivant ! Des filles comme Thaïs on wheels ou encore Zelina on wheels m’ont inspirée et m’ont donné envie de me dépasser.
Au début, j’en faisais tous les jours. Après, c’est compliqué parce que je travaille et, parfois, il ne fait pas très beau. Mais, au minimum, je continue à en faire un jour sur deux.
C’est sûr, la crise sanitaire a joué un rôle dans cette nouvelle passion. S’il n’y avait pas eu le confinement, j’aurais pu voir mes amis, faire la fête plus souvent, comme j’en ai l’habitude.
Là, je me suis retrouvée sans sport, sans loisirs à côté, et ça m’a décidé à me mettre au roller. Aujourd’hui, c’est un cercle vertueux : plus je vois que je progresse, plus j’ai envie de continuer !
Au début, le roller, c’était un loisir que je pratiquais toute seule. J’habite avec mon copain mais, lui, ce n’est pas spécialement son truc, même s’il me soutient beaucoup ! Je me suis lancée en autodidacte, je regardais des tutoriels et je m’entraînais à faire la même chose.
Il faut s’auto-motiver, parfois c’est dur, mais ça vaut le coup ! Peu à peu, j’ai commencé à rencontrer des pratiquants. Le week-end dernier, je suis allée patiner avec des passionnés. Et le week-end prochain, j’y retourne !
Ça me plaît beaucoup parce que ça me permet de rencontrer de nouvelles personnes, mais aussi de m’améliorer : comme j’apprends tout en autodidacte, avoir un point de vue extérieur me permet de corriger certaines figures.
Sur les réseaux sociaux, c’est une vraie communauté, on s’encourage entre nous, c’est bienveillant.
Mon compte Insta me permet de voir mon évolution : j’aime bien me dire que le jour 44, j’arrive à faire ça, alors qu’au jour 9, je n’y arrivais pas du tout…
Aussi, quand je vois d’autres comptes de filles qui font du roller, ça me motive beaucoup, et j’ai envie, moi aussi, de motiver les autres, de montrer qu’on peut évoluer très vite si on s’en donne les moyens.
Au skatepark, on retrouve un peu cette bienveillance-là. C’est vrai que, quand on est une fille, mine de rien, il y a toujours quelques garçons qui ne sont pas très sympas, surtout quand on est débutante.
Mais j’ai quand même bien réussi à m’imposer, certains garçons m’ont tendu la main, m’ont permis de progresser : un gars m’a par exemple aidée à faire le drop in, à glisser sur la rampe pour la première fois. Il a vu que j’étais en détresse et il n’a pas hésité à me donner des conseils, Il est carrément descendu avec moi !
En fait, il ne faut pas avoir peur d’assumer son statut de débutante parce que, eux aussi, ils l’ont bien été un jour !
C’est sûr, la pratique du roller a eu plusieurs impacts positifs dans ma vie. Mon travail ne me passionne pas spécialement donc, je pense tout le temps au roller. Dans la semaine, je me dis que j’irai au skatepark le week-end et ça me rend heureuse. Avec ce sport, je me fixe aussi des objectifs à long et court terme.
À long terme, je voudrais réussir les crazy legs, c’est un pas de danse incontournable, mais que je peine à maîtriser pour l’instant. À court terme, je voudrais réussir à faire des sauts, des figures sur une jambe ou encore à tourner sur moi-même. C’est un basique, mais j’ai encore du mal à y arriver. Au skatepark, j’ai déjà réussi à faire la roue sur la rampe, et j’en suis super fière !
Sur mes patins, j’ai une vraie sensation de légèreté, de liberté. Souvent, j’ai ma musique dans les oreilles, je vibre sur le son que j’écoute, mes pieds me guident. Je n’ai même pas besoin de réfléchir, je patine sans me prendre la tête. Je suis dans ma bulle, dans mon monde avec ma musique.
J’aimerais bien que les gens sachent, et c’est un des messages que je veux faire passer, qu’il n’y a pas d’âge pour commencer à patiner. On peut commencer tel qu’on est et juste kiffer ! Il ne faut pas avoir peur du regard des autres et oser se lancer.
Une fois que j’ai acheté ma paire de rollers, je me suis dit : « J’ai investi de l’argent, j’y vais ». Et surtout, il ne faut pas se comparer aux autres. Je le faisais pas mal au début, mais on a tous des points forts et des faiblesses.
Moi, mon point fort, c’est la gymnastique : pas mal de gens étaient surpris de constater que je pouvais faire une roue avec mes patins dès la première semaine. Mes faiblesses, c’est l’équilibre au niveau des pieds : je n’arrive pas à tourner sur moi-même par exemple, on est tous différents !
Sur les réseaux sociaux, il y a des femmes de 40 ans qui s’y mettent, même des personnes en surpoids. Il n’y a aucun critère, aucun frein, on peut tous faire du roller ! »
Pour suivre l’évolution de Lisa-Marie sur ses rollers, direction son compte Instagram, @elem.skates
ÀBLOCK! est un média indépendant qui, depuis plus d’1 an, met les femmes dans les starting-blocks. Pour pouvoir continuer à produire un journalisme de qualité, inédit et généreux, il a besoin de soutien financier.
Pour nous laisser le temps de grandir, votre aide est précieuse. Un don, même petit, c’est faire partie du game, comme on dit.
Amoureuse du ballon rond, c’est elle qui le dit. D’aussi loin qu’elle se souvienne, au Canada comme en France, Jessica Silva a toujours été une footeuse passionnée. Avec ses joueuses du FC Metz, cette entraîneure ambitieuse se bat pour son club mais aussi pour le développement du foot féminin.
Elle a tout quitté pour vivre de sa passion pour le sport. Céline Martin officiait dans le domaine de l’informatique jusqu’à ce que la découverte du CrossFit en décide autrement. Aujourd’hui coach sportive, elle a fait le pari de lancer sa propre salle à Limonest près de Lyon.
À l’âge de 8 ans, elle est entrée dans la vague. Aujourd’hui, à 19 ans, Oïana Trillo voue une passion sportive au sauvetage côtier. En équipe de France ou au pôle sport de Montpellier, elle fait figure d’espoir de la discipline. Témoignage d’une fille qui se sent comme un poisson dans l’eau.
Depuis ses 9 ans, elle fonce sur sa moto. Balayant d’un revers de gant en cuir les commentaires sexistes, Justine Pedemonte, 15 ans au compteur, se balade de circuits en circuits et ramène un paquet de trophées à la maison. Témoignage d’une fille qui vit à 200 à l’heure.
Tout comme son compagnon, elle s’est élancée ce week-end pour une nouvelle Grande Odyssée. La musher française Aurélie Delattre, tenante du titre de la catégorie Limited, a toujours le même objectif : gagner, en mettant le plaisir de ses chiens au coeur de l’aventure. Rencontre avec une reine des neiges.
Perdue dans un tourbillon, égarée dans un trop-plein de vie, Adeline s’est (re)trouvée grâce au yoga. Généreuse et légère, elle offre désormais les clés de la connaissance de soi à tous ceux qui ont la même quête. Douceur, apaisement, alignement… Chut, elle raconte.
Elle s’appelle Aurélie Hoffmann alias Lil’Viber. Mais sur les circuits, on l’appelle aussi « Wonder Lili ». Elle, c’est une super héroïne de la bécane qui se déguise comme ça lui chante pourvu que ce soit haut en couleur. Cette nana qui affole les chronos casse les codes à toute berzingue. Ultra féminine, elle est une motarde jusqu’au bout des ongles. Faites de la place !
Victime d’une agression sexuelle dans le métro, elle naviguait entre détresse, rage et culpabilité. La découverte de la boxe lui a rendu une sérénité qu’elle ne pensait plus possible. Témoignage.
Entre les ciseaux et les baskets, elle est toujours ÀBLOCK! Coiffeuse de métier et sportive de coeur depuis toujours, cette fan du challenge vient d’accomplir (en partie) un des plus grands défis de sa vie : la Diagonale des Fous. Et si elle n’a pu boucler la course, l’année prochaine, elle compte bien finir le travail !
Elle fait partie d’une asso qui met notamment en avant les sports de glisse et plus particulièrement du wakeboard. Plus largement, elle s’engage pour que les filles se fassent une place dans tous les sports extrêmes. Capucine est une « Demoiselle Shreddeuse » qui ne veut plus avoir peur de rien.
Il y a six mois, elle apprenait qu’elle était atteinte d’un cancer du sein. Battante, cette dingue de CrossFit a décidé de continuer à bouger pour donner du rythme à ses journées. Mais aussi pour entretenir son mental et rester femme. Témoignage.
Première femme moniteur parachutiste de l’histoire de son régiment, basé à Montauban, elle est aussi une excellente triathlète. Petite, sa famille la surnommait, “l’adjudant-chef“, autant dire que sa vocation militaire n’aura été une surprise pour personne. Et le sport dans tout ça ? Il fait partie du pourquoi de son engagement. Témoignage d’une femme de troupe.
Elle a ce que l’on pourrait appeler un parcours atypique. Natascha Badmann a découvert le sport alors qu’elle avait 24 ans. Après des débuts complexes, la Suissesse est devenue une légende de l’Ironman. Conversation avec une acharnée qui ne perd jamais le sourire.
Ses trois titres de championne du monde de longboard lui ont permis, non seulement, de marquer l’histoire du surf mais aussi, et surtout, de se faire entendre. Depuis vingt ans, Cori Schumacher se bat pour un monde plus juste. L’Américaine, retraitée du circuit mondial depuis neuf ans, a choisi, pour se faire, d’entrer en politique. Portrait d’une activiste qui ne se contente pas de surfer sur la vague.
Plaquez tout ! Le premier festival mondial du rugby amateur se déroulera du 22 au 30 septembre 2023 en région Sud, en parallèle de la Coupe du monde pro. Ça va dépoter !
Sous le soleil, exactement… Du 1er au 3 juillet, la ville de Lacanau accueille le tournoi international de Beach Handball. Entre exploits sportifs et spectacle à ciel ouvert, c’est la deuxième édition de ce Lacanau Beach Handball Xperience qui se tient en bord de mer. De quoi découvrir un sport méconnu et pour le moins original.
Sauter, elle aime ça. En hauteur, encore plus. Et l’année 1983 sera sienne. Après avoir remporté les premiers championnats du monde d’athlétisme, en Finlande, Tamara Bykova bat le record du monde féminin du saut en hauteur à Pise, en Italie. C’était un 25 août…
Une militante ÀBLOCK! depuis toujours, une Parisienne en short à paillettes, un défi qui fait des vagues, un nageur artistique qui se jette à l’eau (Benoit Beaufils sur notre photo) et un portrait en 5 infos sur une skieuse de tous les records, c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK! Enjoy !
Elle est co-fondatrice des Dégommeuses, une association féministe qui milite pour l’égalité femme-homme sur le terrain du sport en général et du football en particulier. Mais aussi Docteure en sciences politiques et membre-fondatrice du fonds de dotation lesbien La LIG. Rencontre avec une activiste qui ne botte jamais en touche.
« Big shot Becky » est dans la place ! À 45 ans, Becky Hammon, après être devenue la première femme à coacher une équipe en NBA, marque un peu plus l’histoire du basket nord-américain en enchaînant les victoires en WNBA, la ligue féminine, et en étant élue entraîneure de l’année. Récit d’une fille qui sait prendre la balle au bond.
Dans le nouvel épisode de son podcast, « Merci pour ce moment » qui s’attache à décrypter les grandes heures du sport, Quentin Faure, nous propose de revenir sur la légende d’un duo inoubliable, sœurs à la neige comme à la ville, les championnes de ski, Christine et Marielle Goitschel. À l’écoute !
Elle a su rider son snowboard jusqu’aux JO de Pékin. À tout juste 23 ans et après une foule de podiums en championnats de France, Coupes du monde et Jeux Olympiques de la jeunesse, la haute-savoyarde d’origine, Manon Petit-Lenoir, est une fonceuse qui glisse à l’adrénaline et a su se relever d’une (très) mauvaise chute pour reprendre le flambeau du sport de (très) haut niveau. Conversation avec une fille qui planche tous les jours pour gagner.
Fatiguée de se battre contre la misogynie. Éreintée après des années à tenter de trouver sa place dans le monde des sports mécaniques. Sharni Pinfold, 25 ans, lâche le guidon. Amère. L’Australienne avait tout quitté pour un rêve, devenir pilote professionnelle de moto, aujourd’hui, elle fuit les circuits. Et laisse sur le bitume une carrière prometteuse et quelques illusions.