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Romane Dicko« Mes parents m’ont laissée croire en mes rêves »

Romane Dicko
C’est un concentré d’énergie, une fille à l’enthousiasme contagieux, une judokate branchée sur 10 000 volts. Romane Dicko, 22 ans en septembre, vient de décrocher le bronze aux Jeux Olympiques de Tokyo. Cette athlète prodige n’a qu’une idée en tête : performer ! Nous l'avions rencontrée juste avant son départ pour les JO.

Par Sophie Danger

Publié le 29 avril 2021 à 17h44, mis à jour le 05 novembre 2023 à 19h19

Tu as toujours fait du sport. Tu as commencé, très jeune, par la natation. Qu’est-ce qui t’as poussée vers ce sport ?

Comme toutes les petites filles, j’ai fait un peu de danse, mais j’ai surtout pratiqué la natation. C’était très important pour mes parents. Pour eux, il était indispensable qu’avec mes frères et sœurs nous sachions nager.

Une fois que mes frères et sœurs ont su nager, ils ont arrêté, mais, moi, j’aimais bien ce sport et j’ai continué.

Comme j’ai toujours aimé la compétition, et ce dans tous les domaines, je me suis orientée vers la natation de compétition. Je voulais faire ça, même si je ne savais pas forcément jusqu’où je voulais aller.

Le Judo va débarquer dans ta vie après les Jeux Olympiques de Londres en 2012. Tu as 13 ans, tu regardes le combat d’Audrey Tcheuméo avec ton père, Son histoire et son parcours t’inspirent et tu décides de te lancer. Qu’est-ce qui a fait résonnance en toi ?

L’histoire d’Audrey a davantage touché mon père que moi, en réalité. Il se disait qu’elle était d’origine camerounaise, comme nous, qu’elle avait commencé le judo tard, ce qui pourrait être mon cas si je me lançais parce que j’avais 13 ans.

Moi, j’aimais bien le sport et j’avais déjà des amis qui faisaient du judo alors ça ne me dérangeait pas plus que ça de tester et de faire les deux : de la natation et du judo.

C’est parti comme ça, un peu comme une blague. J’ai commencé le judo et j’ai tout de suite accroché.

Tu as commencé au Randoris Club de Villeneuve-Le-Roi. Qu’est-ce que tu as ressenti, comment as-tu su que c’était une discipline faite pour toi ?

C’est mon premier coach qui a vu en moi un potentiel. J’ai commencé dans un cours où il y avait des gens de mon âge et des novices. Il m’a expliqué que j’allais passer directement dans le cours adulte parce que mon gabarit n’allait pas avec celui des gens de mon âge.

Je suis allée dans le cours adulte et il m’a tout de suite dit qu’il fallait qu’il rencontre mes parents parce qu’il pensait qu’il y avait quelque chose à faire avec moi.

Tu as vécu ça comment ?

Sur le coup, je me suis dit que c’était cool, qu’il croyait en moi, mais je n’avais pas conscience de mon potentiel. Il a vu mes parents et leur a demandé l’autorisation de m’accompagner jusqu’au maximum de mes capacités.

Pour moi qui ai l’esprit de compétition, ça s’inscrivait dans la démarche qui était la mienne : j’allais faire de la compétition !

Quelques semaines après, j’arrêtais la natation pour me consacrer au judo.

Ton père devait être fou ?

Clairement ! Aujourd’hui encore, il dit que, ce qui m’arrive, c’est grâce à lui !

Tu racontes que tu étais la seule fille au club, ça ne t’a pas arrêtée ?

Non, du tout. J’étais avec deux amis à moi, des garçons. J’ai toujours évolué dans un monde de garçons et c’est quelque chose qui ne m’a jamais posé problème.

©Philippe Rabouin

Tout va s’enchaîner très vite pour toi. En 2016, tu as 17 ans, cinq ans de judo derrière toi et tu décroches le titre de championne de France dans la catégorie des + de 78 kg. Tu es cadette, pas encore ceinture noire et tu deviens la plus jeune championne de France de judo de l’histoire. Ça fait quoi de marquer l’histoire de sa discipline si vite ?

Pour moi, c’était une compétition comme les autres même si c’était la première fois que je participais à une rencontre d’une telle envergure.

Je n’avais rien à prouver en senior, personne ne m’attendait. Je n’avais pas de pression. Ce n’était que du positif.

Jusqu’alors, je n’avais combattu que contre des personnes de mon âge et c’était l’occasion de pouvoir affronter des « grandes ». C’était la première fois que j’avais des adversaires aussi expérimentées.

J’avais 17 ans et, en finale, je prends Eva Bisseni qui avait 36 ans. Je pense que je n’avais pas forcément conscience de mon potentiel à ce moment-là.

Sur le coup, je n’ai pas réalisé que j’avais gagné. C’est une fois que les gens m’ont dit que j’étais la plus jeune championne de France que j’ai pris conscience que j’avais fait quelque chose de fou.

Comment on digère un titre comme celui-ci lorsque l’on est propulsée si jeune au sommet ? C’est plus une bénédiction ou un cap pas si évident à passer ?

Un peu des deux. Cette victoire m’a permis d’être sélectionnée au tournoi de Paris en février, un tournoi que j’ai un peu plus mal vécu. Je me suis mis la pression à cause de mon résultat au Championnat de France qui était, pour moi, une compétition référence.

À cette occasion, je me suis rendu compte qu’il fallait que je fasse un travail mental, pas seulement physique. Ça m’a permis de mettre les choses au point, de savoir où j’allais. C’était un mal pour un bien.

©Isabelle Geiger

Entre-temps, tu vas intégrer le pôle espoir de Brétigny-sur-Orge puis l’INSEP, l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance. Là-bas, tu vas t’entraîner avec de grands noms du judo – Gévrise Emane, Audrey Adiceom, Clarisse Agbegnenou… Tu réalises un peu ce qui se passe ou tu es prise dans un tourbillon et tu enchaînes sans pouvoir prendre le temps de réaliser ce qui t’arrive ?

Je ne pensais pas rentrer à l’INSEP à 17 ans, mais, en fait, je gagne les France cadet et on me dit que l’on me prend là-bas. L’INSEP, c’est vraiment fou, surtout en judo, c’est le Graal.

Dans ma tête, c’était l’endroit où il y avait Teddy Riner et Audrey Tcheumeo, la fameuse ! Je me suis dit que les choses sérieuses allaient commencer !

Je suis arrivée très vite dans le groupe élite et les filles m’ont très rapidement mise à l’aise. J’ai été très bien intégrée, tout s’est passé de manière fluide.

Tu as raconté l’histoire à Audrey Tcheumeo quand tu as pu la rencontrer ?

Elle connaît un peu l’histoire. À chaque fois que mon père la voit, il la remercie, parce que l’histoire est partie indirectement d’elle.

L’année d’après ton entrée à l’INSEP, en 2017, tu es sélectionnée pour la première fois chez les séniors et tu disputes les Monde de Budapest. Tu décroches le bronze par équipe. C’est d’ailleurs toi qui ramènes le point de la victoire. Elle représente quoi cette médaille ? Commencer par une épreuve collective, ça aide pour appréhender la pression, le stress ?

C’était vraiment fou ! Cette fois-ci, je me suis mis moins de pression. Quand j’ai fait le point de la victoire, derrière moi, il y avait encore Cyrille Maret. Je me suis dit que, même si je perdais, il était là. Mentalement, ça aide de se dire que tout ne repose pas sur toi.

J’ai certainement pu m’exprimer davantage que si ça avait été une compétition individuelle. J’ai surtout pris ça comme une chance parce qu’il y avait des filles plus âgées, plus expérimentées et c’est moi qu’ils ont emmenée en lourde.

J’étais contente et fière. Pour moi, ça voulait dire que la Fédé avait confiance en moi et c’était super pour la suite de ma carrière.

Tu vas continuer sur ta lancée, en 2018. Tu décroches ton premier titre individuel européen en sénior à Tel Aviv. Tu as été blessée à l’épaule avant et tu reviens au premier plan. Pour toi, ce titre a une saveur particulière. Pourquoi ?

Ça reste une date importante pour moi parce que j’étais la plus jeune de l’équipe. Dans ma catégorie, ce sont souvent les filles un peu plus âgées qui performent mais Larbi Benboudaoud, qui était mon référent à l’époque, et Teddy Tamgho, mon cousin, m’ont dit de prendre tout ce que j’avais à prendre, qu’on s’en foutait que j’aie 16, 18 ou 20 ans.

Je me suis dit : « Bats-toi, combats. Tu ne vas pas inventer de nouvelles techniques le jour « J », alors fais ce que tu as à faire et on paiera les musiciens à la fin du bal ». Ça m’a bien réussi.

Ce titre a été un élément déclencheur : j’avais gagné les France très jeune, j’avais gagné des Grands Prix mais gagner les Championnats d’Europe, c’est encore autre chose. Ça marque les esprits. Je me suis dit que je passais un cap.

Tu sembles avoir douté longtemps de ton potentiel. Ce titre t’a enfin rassurée ?

Ça rassure, mais je pense que c’est bien de se remettre en cause, de ne jamais se reposer sur ses lauriers. La remise en question, c’est primordial pour moi. J’en ai besoin. C’est ce qui me permet de rester stimulée parce que je pense qu’on peut toujours faire mieux.

C’est important de me dire : « C’est bien, mais… » Il y a toujours un « mais » parce qu’il y a toujours quelque chose de mieux à faire.

Tu es très jeune et pourtant très mûre dans ton approche de la compétition…

C’est ce que l’on me dit souvent. On me dit aussi que mon parcours a été très rapide et simple. C’est aussi comme ça que l’ai ressenti parce que j’étais très bien entourée. J’ai eu cette chance.

Quand je suis rentrée en équipe de France, il y avait Larbi Benboudaoud et il y avait aussi mon cousin, Teddy Tamgho, recordman du monde du triple saut. Avoir un cousin champion, il n’y a pas mieux.

Quand j’avais des a priori, des questions – durant mes années de blessures par exemple – j’ai pu me reposer sur lui. Tout était simple parce qu’autour de moi, les choses étaient cadrées. Mes parents, mon cousin, mon premier coach… Tout le monde était là pour moi.

L’entourage c’est primordial pour moi, c’est ma base et ça l’est encore aujourd’hui.

Ces blessures que tu évoques vont t’éloigner longtemps des tatamis. Après l’épaule, il va y avoir le genou. À cause de cela, tu vas manquer les Mondiaux de 2018 et de 2019. Tu disais alors que tu payais peut-être ton ascension fulgurante, que ton corps n’était peut-être pas assez puissant pour assumer le niveau sénior. Tu penses que tout ça a été trop vite ?

Complètement. J’avais le corps d’une junior et j’ai gagné les Europe sénior contre des adversaires plus âgées que moi, avec plus d’expérience, plus lourdes aussi.

Je pense que mon corps n’était pas prêt. Tout est allé trop vite pour lui. Il m’a fait des appels, il m’a dit : « Là, ton épaule, ça ne va plus ». Puis, je me suis fait le genou dans la foulée. Là, il m’a dit « Stop ! ».

C’était peut-être un mal pour un bien. Il valait mieux que ça m’arrive à 18 ans que l’année des Jeux, par exemple. J’essaie toujours de relativiser, d’avoir une approche positive des choses.

Si c’est arrivé, c’est qu’il le fallait. Je me suis bien rééduquée, j’ai tout mis en œuvre physiquement, mentalement, techniquement et maintenant mon corps est prêt.

Qu’est-ce que l’on ressent lorsque les autres filles de son âge continuent à faire leur chemin et que, toi, tu en es empêchée ? Teddy Tamgho, ton cousin, qui a dû faire face à de graves blessures au cours de sa carrière, t’a guidée ?

Teddy, c’est vraiment un as et, pour ce qui est des blessures, il n’y avait pas meilleur exemple pour moi. Il a été blessé de nombreuses fois, de grosses blessures, et à cause de ça, il n’a jamais pu faire les Jeux Olympiques alors même qu’il a été recordman du monde !

Son expérience de la blessure et de la rééducation, son approche mentale, m’ont beaucoup aidée. Pour ma blessure à l’épaule, par exemple, je me suis demandée s’il fallait que je me fasse opérer tout de suite ou si j’essayais de tenir encore quatre mois pour le faire après les Monde.

Il m’a dit tout de suite : « Romane, tu as 18 ans, autant faire l’impasse cette année. Tu auras d’autres Championnats du monde. » Il m’a aidée à me calmer, aidée à comprendre que j’avais le temps et qu’il valait mieux me refaire un corps solide pour tenir plus longtemps plutôt que d’y aller avec une épaule à moitié pétée et me casser encore plus après.

Teddy, c’est quelqu’un de très sage. Il ne prend pas de risques inutiles. Il m’a beaucoup soutenue pendant les périodes difficiles. C’est difficile de voir tes adversaires aller en compétition, participer à des championnats auxquels tu aurais peut-être pu participer. C’est frustrant et très dur mentalement, mais il a su me rassurer.

Il m’a dit que ce n’était pas en regardant les filles devant moi que j’allais me rééduquer correctement, qu’il fallait que je fasse mon chemin et que, quand je reviendrais, je serais prête.

Tu retournes à la compétition en novembre 2019. En quoi tes blessures t’ont-elles changée ?

Elles m’ont changée mentalement. Quand tu es blessée longtemps, plus de deux saisons, il faut apprendre à être patiente, il faut apprendre à voir ses concurrentes directes avancer alors que toi tu fais du sur-place.

Mentalement, c’est un premier travail. Il y a beaucoup de remise en question, tu te demandes si tu vas parvenir à revenir à ton niveau. Moi, quand je reviens, je ne performe pas tout de suite, ce qui est normal, mais ça fait un coup.

Je perds aux France alors que je n’avais jamais perdu aux France, ça fait mal mais on prend sur soi, on se ré-entraîne et, après, ça va mieux. Mentalement, je suis devenue beaucoup plus forte, ça forge.

©Isabelle Geiger

Tes doutes vont vite disparaître. Tu remportes le Grand Prix de Tel Aviv en janvier et le Paris Grand Slam, en février. Tu es qualifiable pour les Jeux Olympiques. Tu y pensais pendant ta convalescence aux Jeux ? C’est ça qui t’a aidée à tenir bon ? 

Forcément. Dans ma tête j’étais focus sur 2020. À la reprise aussi. Je me disais qu’il fallait que je m’accroche, que ça allait être dur parce que mes concurrents françaises avaient eu deux ans pour se préparer et moi, j’avais six mois.

Trois compétitions suffisaient pour être qualifiable, il fallait que j’y aille, que je me donne à fond pour ne pas avoir de regret. Dans ma tête je voulais performer, performer, performer.

Par la suite, les Jeux ont été reportés. En un sens, ça a été bénéfique pour moi : je partais sur six mois de course olympique et je suis passée à plus d’un an. Ça me laissait plus de temps pour être prête, pour me qualifier, pour faire de la compétition, du jus.

La saison est compliquée en raison de la Covid, mais tu restes focalisée sur tes objectifs et, en novembre, tu décroches un deuxième titre européen à Prague. Est-ce qu’il a plus de saveur que le premier celui-ci ?

Je pense qu’il a un peu plus de saveur parce que, la première fois, je n’étais pas attendue. J’étais la surprise. On ne me connaissait pas, on n’avait pas pu m’étudier et on pouvait se dire que c’était la chance du débutant.

Cette fois-ci, je savais que j’étais attendue. J’avais gagné les Europe en 2018, je venais de gagner Paris et Tel-Aviv. Il fallait confirmer et il est plus dur de confirmer. Rester en haut est ce qui est le plus difficile.

Le fait d’avoir pu répondre présente alors que l’on m’attendait, c’est surtout en ça que ce titre a une saveur particulière.

En avril 2021, c’est officiel, tu es retenue pour représenter la France aux Jeux de Tokyo. Les Jeux, tu connais déjà puisque tu es partie à Rio avec ton club pour encourager les Bleus en 2016. Tu en avais retenu quoi ? Les aborder maintenant en tant que sportive prétendante à une médaille, ça fait quoi ?

On avait fait un projet avec mon club sur deux ans. On faisait des buvettes, des brocantes, pour récolter de l’argent et aller aux Jeux. On a pu partir deux semaines.

Moi, je rentrais à l’INSEP en septembre et je me disais que c’était fou : il y avait là des gens que je venais voir là-bas et avec qui j’allais être sur le tapis l’année suivante.

Finir par le double titre de Teddy Riner et Émilie Andéol, c’était incroyable ! Aujourd’hui, je me dis : « Wahou ! Il y a cinq ans de ça, j’avais 16 ans, dans ma tête je visais une médaille en 2024 et, maintenant, je vise une médaille en 2021 ! ».

À l’époque, si on m’avait dit que quatre ans plus tard, je ferais les Jeux, j’aurais dit : « Calmos, je viens d’arriver à l’INSEP, il y a des gens avant moi ! », mais en fait, non, c’est bien moi qui vais faire les Jeux, c’est fou !

Le temps passe vite et ça prouve qu’il n’y a pas de petits rêves, il faut s’accrocher, travailler pour.

 

Tu as hâte d’y être, à Tokyo ?

J’ai hâte, mais je me dis aussi qu’il ne faut pas trop s’emballer. Il y a beaucoup de choses à faire avant, beaucoup de travail.

La sélection, c’est une chose, j’ai travaillé pour, mais aller à Tokyo pour y performer, c’est encore mieux et j’ai à cœur de performer à Tokyo.

Entre Tokyo et Paris, il n’y a que trois ans. Tu les gardes quand même dans un coin de ta tête ces Jeux parisiens ?

Forcément, ce serait mentir que dire le contraire. Ça va arriver vite mais il ne faut pas brûler les étapes. Trois ans, c’est à la fois demain et dans longtemps.

Je suis focus sur Tokyo et on verra après. Ils restent malgré tout dans un coin de ma tête, surtout avec ces Jeux Covid, car il n’y aura pas de public français à Tokyo, mais il sera là dans trois ans à Paris.

Tu la vis comment cette absence de public ? C’est frustrant ou, quoi qu’il arrive, les Jeux restent la plus belle compétition du monde ?

La situation est complexe. Le sport amateur souffre beaucoup et je me dis qu’en tant qu’athlète de haut niveau, je suis chanceuse de pouvoir participer à des compétitions, qui plus est les Jeux Olympiques.

Je prends ce qu’il y a à prendre et même si ce sont des Jeux sans public, ce n’est pas grave, je me dis que les Jeux de Paris seront encore plus beaux.

Certains sportifs sont dépourvus quand il s’agit d’envisager leur vie sans le sport de haut niveau. Toi, tu ne le seras pas puisque tu es en licence 2 Maths à la Sorbonne. Tu veux devenir ingénieure aéronautique, c’est ça ?

J’ai toujours aimé les sciences, les maths et l’ingénieurerie. Ça coulait de source pour moi. Pour autant, je ne me bride pas, je me dis qu’avec notre mode de vie, je vais peut-être changer d’avis. Je suis jeune et j’ai la chance de pouvoir toucher à beaucoup de choses.

J’avance en fonction de ce que j’aime. J’aime la science, je pars sur ça et peut-être que dans trois ans, je ferai de la politique, je dis ça au pif, mais on ne sait pas de quoi demain sera fait.

J’ai la chance de pouvoir prendre mon temps et je profite de cette chance que m’offre mon métier.

À quelques mois de Tokyo, si tu prends 5 minutes pour te retourner sur ton parcours, tu te dis quoi ?

Je veux dire merci à ma famille. Toutes les histoires partent de quelque part et la mienne est partie d’une blague de mon père. Ma famille ma toujours accompagnée, depuis le début.

Ce n’est pas forcément facile, on sait ce qu’est la vie de sportif de haut niveau : on est jeune, on part en structure, on quitte ses parents, on va en internat, les parents viennent deux jours en compétition, font le voyage avec la famille… Ce sont des choses du quotidien qu’ils ne sont pas obligés de faire, mais ils m’ont accompagnée dans mon projet à 100 %.

Dès le départ, mes parents, mes frères et sœurs, étaient là sur les compétitions, mon cousin Teddy aussi quand il le pouvait. Mes parents ne m’ont jamais dit : « On veut que tu performes », ils m’ont dit : « On veut que tu sois heureuse ».

C’est aussi grâce à eux que j’en suis là aujourd’hui. Ils ont su m’aiguiller, m’accompagner, pleurer avec moi quand je pleurais, rigoler avec moi quand je rigolais et surtout, ils m’ont laissée croire en mes rêves.

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