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Jeux de Beijing 2022Les pionnières des JO d'hiver

Jeux de Beijing 2022 Les pionnières des JO d'hiverMarielle et Christine Goitsche
Les Jeux Olympiques de Pékin sont maintenant à porté de skis. En attendant le 4 février, ÀBLOCK! vous propose de (re)plonger dans l'histoire féminine des JO d'hiver. Retour sur 6 pionnières olympiques (dont les soeurs Goitschel sur notre photo) qui ont fait de la neige et la glace leurs podiums.

Par Alexandre Hozé

Publié le 19 janvier 2022 à 7h00, mis à jour le 11 février 2022 à 16h29

  • Sonja Henie, star du patin

Ce nom restera à jamais comme celui d’une des toutes premières championnes olympiques et comme celui d’une des plus grandes patineuses de tous les temps. 

En 1924, lors de ses premiers Jeux Olympiques d’hiver, à Chamonix, elle n’a pas encore 12 ans et manque de maturité, mais pas de style. Si elle termine huitième et dernière de l’épreuve de patinage artistique, sa performance ne passe pas inaperçue.

La jeune Norvégienne, soutenue par son père, n’a clairement pas l’intention de s’arrêter là. 

Bien coachée et innovante, tant pour ce qui est de sa prestation artistique que pour son look, Sonja Heni remporte l’édition suivante, en 1928, ce qui fait d’elle la plus jeune championne olympique, et ce record tiendra jusqu’en… 1998.

Histoire d’étoffer son palmarès, elle décroche deux nouvelles médailles d’or en 1932 et 1936.

Pour le reste, que du bonus ! Sonja Henie a gagné dix fois de suite les championnats du monde, et six fois ceux d’Europe. Un record toujours inégalé. 

Avec ses deux partenaires qui l’ont accompagnée durant sa carrière, Jack Dunn et Stewart Reburn, elle a écrit l’histoire, et restera à jamais une légende des JO d’hiver. 

Sa carrière de compétitrice bouclée, elle se consacrera au show-biz, star des spectacles sur glace et l’une des actrices les mieux payées d’Hollywood dans les années 1940. Elle décédera d’une leucémie, en 1969. Elle avait 57 ans.

  • Lidia Skoblikova, pionnière à grande vitesse

Une trentaine d’années après Sonja Henie, lors des JO d’hiver de 1960, une autre légende fait son apparition sur la patinoire olympique. Pas pour la même épreuve. Patins aux pieds, Lidia Skoblikova est plus attirée par la vitesse. 

Elle remporte le 1 500 mètres et le 3 000 mètres de patinage de vitesse pour sa première participation aux JO. Performance incroyable, que la Russe confirme lors des saisons suivantes, en battant de nombreux records du monde et en se spécialisant dans deux autres épreuves, le 500 mètres et le 1 000 mètres. 

Lidia Skoblikova débarque aux Jeux Olympiques de 1964, à Innsbruck, en Autriche, avec de grandes ambitions. 

Aucune femme n’a alors gagné quatre médailles d’or en une seule et même olympiade. Après son passage sur le 500 mètres, le 1 000, le 1 500 et le 3 000, c’est chose faite !

En quatre jours, toutes les épreuves de patinage de vitesse féminine sont tombées, les médailles s’entrechoquent au cou de la championne. 

L’histoire des JO d’hiver s’est enrichie en 1964, et Lidia Skoblikova n’y est pas pour rien. 

©Wikipedia Commons

  • Marielle et Christine Goitschel, deux sœurs en piste

Les Jeux de 1964 ont été marqués par Lidia Skoblikova, mais pas seulement. Cette olympiade restera également gravée dans les mémoires du ski alpin français féminin grâce à deux sœurs, Marielle et Christine Goitschel, qui décrochent les premières médailles françaises de la discipline. 

Inscrites toutes les deux au slalom géant et au slalom, elles vont dominer les deux épreuves, finissant à chaque fois sur les deux plus hautes marches du podium. Marielle remporte le géant, et Christine le slalom. 

L’histoire est belle, et ne s’arrête pas là. Si Christine ne remporte pas de médailles lors des JO de 1968 et décide d’arrêter sa carrière, Marielle va, elle, remporter l’épreuve du slalom, épreuve à laquelle sa sœur l’avait battue quatre ans plus tôt.

Ajoutez à cela sept médailles d’or et quatre d’argent en quatre championnats du monde, et vous obtenez un palmarès légendaire pour le ski alpin français et international. 

©CIO

  • Corinne Niogret, Véronique Claudel et Anne Briand, le trio fantastique

Ces trois biathlètes se sont construites un palmarès impressionnant et leur alliance sacrée lors des relais a largement contribué à la collecte de médailles dont elles s’emparent dans les années 90. 

Tout commence en 1992, aux JO d’hiver d’Albertville, en France. Le biathlon fait son entrée dans le paysage olympique. Après des épreuves individuelles sans médaille, les trois Françaises ont à cœur de se rattraper et de faire vibrer leur public. Elles remportent le relais, devenant la première équipe féminine a remporter cette épreuve du biathlon. 

Leurs noms sont inscrits dans l’histoire olympique après cette victoire, mais aucune d’entre elles ne s’en satisfait. 

Lors des JO de 1994, elles vont chercher une nouvelle médaille olympique lors du relais, de bronze cette fois. Anne Briand, lors de l’individuel, obtient la médaille d’argent. 

Corinne Niogret, Véronique Claudel Anne Briand, ont aussi brillé en dehors des épreuves olympiques, marquant les Championnats du Monde, avec 26 médailles dont 5 en or à elles trois. 

Elles se sont illustrées individuellement, mais c’est grâce à leur collectif qu’elles se sont inscrites dans l’histoire olympique. 

©Altitude Biathlon

  • Tara Lipinski, un (grand) tour et puis s’en va

Le record de précocité de Sonja Henie, qui avait remporté l’épreuve olympique de patinage artistique à l’âge de 15 ans, semblait imbattable. Mais les JO de 1998, à Nagano, au Japon, vont réserver une surprise de taille : Tara Lipinski. 

Cette danseuse sur glace de 1,55m entre en compétition pour écrire l’histoire. Après avoir remporté les championnats du monde à 14 ans en 1997, elle n’a qu’une idée en tête : confirmer sur la patinoire olympique. 

Son affrontement avec Michelle Kwan va rendre la compétition encore plus épique, tant le niveau des deux Américaines est élevé. Mais c’est bien Tara Lipinski qui remporte l’or, devenant la plus jeune championne olympique de l’histoire de JO. 

Elle raccroche les patins quelques mois après, à la surprise générale. Tara Lipinski devient patineuse professionnelle, se produisant lors de shows sur glace dans le monde entier. Avant que des blessures à répétition signent la fin de sa carrière. Elle se tournera alors vers le métier d’actrice.

En 2018, elle jouait son propre rôle dans la série Kidding, avec Jim Carrey.

Tara Lipinski, Nagano, Japon, JO d’hiver 1998

  • Carina Vogt, la surprise olympique

De nouvelles épreuves font leur apparition à quasiment toutes les éditions olympiques. En 2014, lors des JO de Sotchi, l’épreuve féminine de saut à ski est organisée pour la première fois. 

Toutes les qualifiées sont prêtes à en découdre, mais il en est une qui va marquer les esprits de façon totalement inattendue.

Carina Vogt, 22 printemps, s’empare de la victoire alors même qu’elle n’a encore jamais gagné un concours sur le circuit de la Coupe du monde. Une récompense surprise qui s’inscrit pourtant dans la continuité de sa saison, durant laquelle, si elle ne parvient pas à se hisser au top, elle enchaîne les médailles lors de nombreuses étapes de la Coupe du Monde. Elle conclut d’ailleurs le général à la seconde place. 

L’or olympique la propulse sur le devant de la scène, et semble lui donner des ailes. En 2015 et en 2017, aux Championnats du monde de ski nordique, Carina Vogt gagne l’individuel, et contribue également aux victoires de l’équipe mixte d’Allemagne. 

De nombreuses blessures ont suivi ces succès et si la première championne olympique de la spécialité comptait bien revenir sur la plus haute marche du podium lors de ces Jeux Olympiques de Pékin 2022, Carina Vogt n’a pas décroché son billet et devra s’armer de patience pour ceux de...2026 à Milan.  

Carina Vogt après sa médaille d’or lors de la première épreuve olympique de saut à ski féminin

Ouverture ©Wikipedia Commons

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