
Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine
Un photographe olympique, une nouvelle venue sur la piste du sprint, une reine du quad, des plongeuses pionnières et un rallye on ne peut plus ÀBLOCK!, c’est le meilleur de la semaine. Bonne lecture !
Publié le 30 mars 2021 à 15h06, mis à jour le 07 août 2023 à 17h40
On est bien d’accord, les JO conçus en 1896 par Coubertin se voulaient un hymne à la virilité, une alliance « muscle et cerveau ». Autant dire, qu’en ce temps-là, la femme n’avait d’autre rôle que celui d’applaudir. Son absence sur le terrain sportif allait de soi.
En 1900, face à un mécontentement grandissant du sexe « faible », le baron cède (un peu) et propose d’inclure quelques épreuves « décentes ». Parmi elles, tennis, voile, croquet, golf ou encore patinage artistique : de la grâce mesdemoiselles, de la grâce ! On doit s’y amuser, davantage qu’y concourir.
Margaret Abbott aux JO de 1900, golfeuse élégante of course…
Alors, lorsqu’en 1928, apparaissent les premières épreuves d’athlétisme ouvertes aux femmes (combat durement mené par la pasionaria du sport Alice Milliat), l’ambiance n’est plus aux petits sauts de biche et jupes à mi-mollets.
Les filles enfilent les shorts, cheveux au vent et regards de tueuse.
Ainsi est apparue Lina Radke, 25 ans, 55 kilos pour 1,69m, coupe à la garçonne, baskets conçues spécialement pour elle par Adi Assler, qui fondera vingt ans plus tard… Adidas.
Meilleure coureuse allemande de demi-fond, Karoline Batschauer est championne nationale en 1926 sur 1000m, record-woman mondiale du 800m, en 1927, ce qui la qualifie pour les JO.
La même année, elle épouse Georg Radke, le manager du club d’athlétisme de Baden-Baden. Bonne pioche, l’homme est un progressiste et accepte de l’entraîner pour les Olympiades.
les chaussures de course de Lina Radke signées Adidas, 20 ans avant la création de la marque…
Le 2 août 1928, à Amsterdam, le stade est bondé pour ces JO qui accueillent pour la première fois des athlètes féminines dans ses couloirs. Confiante, concentrée, Lina Radke s’aligne, avec huit autres concurrentes, au départ du 800m.
La course sera sienne du début à la fin, distançant ses adversaires avec près de huit mètres d’avance avant le dernier tournant. Son sprint final sera porté par la clameur d’un public exalté. Résultat : victoire de Lina Radke, doublée d’un record du monde en 2’16″8.
Derrière elle, les athlètes ne veulent rien lâcher et arrivent, exténuées, hors d’haleine, sous l’œil d’une caméra intransigeante. C’en est trop. Le CIO et la presse déclarent le spectacle « affligeant » et soutiennent que la constitution des femmes est trop fragile pour de telles distances.
Une presse qui se déchaîne et a trouvé son bouc émissaire : la victorieuse et recordwoman Lina Radke, apparemment trop applaudie pour être honnête.
Elle fustige ainsi son manque de féminité et l’humilie, lui reprochant d’avoir gagné sans grâce, aux côtés de « pauvres femmes », incapables d’atteindre le niveau requis, de par « leur constitution fragile et leur manque d’entraînement ».
Et si le couloir emprunté par Lina Radke lors de ce 800m ouvrait la voie au changement, le changement, ce n’était pas maintenant. Devant le tollé provoqué par cette équipée sauvage, le CIO interdit les courses supérieures à 200m aux femmes.
Le 800m féminin ne fera sa réapparition au programme officiel qu’en 1960. Soit trente-deux ans pour réhabiliter la femme sur les pistes d’athlé des Jeux Olympiques.
Lina Radke au coude à coude avec la Japonaise Kinue Hitomi, avant de s’envoler…
Après cet épisode plutôt cauchemardesque, Lina Radke ne plia pas et poursuivit ses entraînements, remportant encore quelques compétitions de haut niveau, avant de raccrocher les crampons à la fin des années 30. Elle devint entraîneure à Breslau, ville allemande devenue polonaise en 1945 et dont elle fut expulsée.
Dans sa fuite, Lina perdit sa médaille d’or. Le comité olympique est-allemand lui en offrira une copie en 1956. La championne s’éteindra le 14 février 1983 dans sa ville natale de Karlsruhe. Sans faire de bruit.
D'autres épisodes de "Jeux Insolites"
D’autres actus en brèves…
Un photographe olympique, une nouvelle venue sur la piste du sprint, une reine du quad, des plongeuses pionnières et un rallye on ne peut plus ÀBLOCK!, c’est le meilleur de la semaine. Bonne lecture !
It’s time ! La 34e édition du Rallye Aïcha des Gazelles s’est élancé ce vendredi 11 avril pour deux semaines d’aventures dont neuf jours de compet’ dans le Sahara Marocain. Plus de 380 participantes de cette course auto 100 % féminine vont faire chauffer les moteurs !
Synchronisé, de haut vol, tremplin… Le plongeon est une discipline pour laquelle il vaut mieux ne pas avoir le vertige. Mais on sait bien que les femmes aussi visent les sommets. Immersion dans l’histoire du plongeon… féminin !
L’histoire au féminin d’une future discipline olympique, la nouvelle numéro 1 de l’organisation des JO et une super-héroïne qui veut inspirer, c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK!. Enjoy !
En 2024, la Fédération Française de Baseball et Softball (FFBS) fêtait ses 100 ans et aux prochains JO de Los Angeles, le softball fera partie des sports additionnels. L’occasion de zoomer sur un sport méconnu en France et de s’interroger : quand a-t-on laissé les femmes s’emparer de la batte ?
Ce samedi 15 mars, la 7e édition de la Sine Qua Non Run débutera à 18 heures. La soirée appartiendra aux participantes et participants, qui seront tous là pour piétiner les violences sexistes et sexuelles subies par les femmes. Le tout dans une ambiance festive, en pleine Ville Lumière.
Plus le temps passe, et plus tu te dis qu’il faut se rendre à l’évidence : ton cardio est pourri. Au moindre effort un peu intense, ton cœur s’emballe, tu cherches ton air… Bref, il est temps de bosser un peu cette endurance cardio-vasculaire essentielle pour boucler un effort sur la durée.
L’histoire du lacrosse féminin, future discipline olympique, une championne qui bouscule le hand tricolore, un décryptage juridique et deux témoignages passionnés (dont celui de Joanna sur notre photo), c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK!. Bon rattrapage !
Aux JO 2028 de Los Angeles, on assistera au grand retour olympique du Lacrosse. ABLOCK! opère un zoom sur ce sport intense qui n’a pas toujours été tendre avec les femmes.
Une course pour les amoureux de l’inclusivité, une histoire qui mène au sommet, une autre sur les hauteurs urbaines, des kids et un sélectionneur on ne peut plus ÀBLOCK!, c’est le meilleur de la semaine !
Certains l’ont (vraiment) découvert à l’occasion des JO, la majorité connaît déjà ce sport qui ne s’arrête plus de gagner en popularité. En compétition ou sur falaise, les grimpeuses visent les plus hauts sommets. Et elles sont ÀBLOCK!
Pour la vingt-sixième fois, le 15 février, la Course de la Saint Valentin prendra possession du Parc des Buttes-Chaumont. Cet événement, organisé par l’association Front Runners de Paris, sera une fête du sport et de la générosité.
Vous aimerez aussi…
Les chiffres relatifs aux dernières élections dans les fédérations sportives tombent petit à petit. Les premiers bilans laissent à penser que les quotas, imposés en 2014 par la loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, sont de plus en plus respectés. Mais…
Telles ses héroïnes badass en BD, les Jujitsuffragettes, qui ont profité de cet art martial pour se défendre par le passé, Lisa Lugrin, illustratrice, a fait de sa pratique du Wu Dao un chemin vers l’affirmation de sa puissance. Un témoignage de zénitude qui passe par des coups bien placés !
Elle est connue sous le pseudo de « Big T ». Lucie Descamps, 31 ans, est une ancienne membre des Switch Blade Roller Girls, l’équipe historique de roller derby de Lille. Devenue coach des Barbiers de Sévices, la team masculine +, elle vient récemment d’intégrer les rangs du staff de l’équipe de France masculine et minorités de genre. Sans jamais renier ses valeurs.
Du Géant populaire au Tour de l’ère moderne. Le Tour de France Femmes réinvente-t-il la boucle ? Ou la roue continue-t-elle de tourner comme elle le devrait ? Suis-je aussi seul face à ma feuille qu’elles le sont face à leurs guidons ?
C’est LE petit prodige du triathlon. À seulement 22 ans, Emma Lombardi franchit les étapes à une vitesse folle. La Chambérienne, championne du monde espoirs en 2021, cumule, depuis, les distinctions internationales. Troisième, le week-end dernier, lors de la deuxième étape des Championnats du monde au Japon, elle qui visait les JO de Los Angeles en 2028 pourrait bien faire des étincelles à Paris dès cet été.
Première femme à remporter une course de moto dans un Grand Prix, Championne du monde de vitesse, la pilote espagnole est une forte tête, peu soucieuse de ce que l’on dit d’elle. Les clichés, les stéréotypes, elle les balaye d’un revers de main gantée, les yeux fixés sur l’horizon. Son moteur, c’est la moto. Alors, accélérons un peu. Elle n’a pas que ça à faire. Portrait express de celle qui n’a besoin de personne…en Kawasaki.
Abonnez-vous à la newsletter