« Je nage en sirène… et c’est du sport ! »Stéphanie alias Andrina la sirène, 35 ans

Andrina la sirène
Voisine de l’Océan Atlantique, l’apprentie comédienne et modèle s’est un jour réveillée dans un corps et un mental de… sirène. Fascinée par le monde magique de ces créatures ondulantes, elle a fait de son rêve une réalité en devenant sirène professionnelle. Une féérie qui se travaille !

Propos recueillis par Claire Bonnot

Publié le 16 septembre 2020 à 12h50, mis à jour le 29 juillet 2021 à 14h59

« La natation n’a pas été un jeu d’enfant pour moi, bien au contraire ! Petite, j’ai vécu une expérience qui m’a traumatisée : mon chien s’est noyé dans la piscine familiale à une période où je commençais tout juste à apprendre à nager.

Comme nous habitions à côté de l’Océan Atlantique, mes parents tenaient à ce que je sache nager, alors je m’y suis mise, même si j’étais tétanisée par les profondeurs…

 Vers l’âge de 17-18 ans, je faisais du théâtre ainsi que des photos en tant que modèle amateur, j’avais l’habitude de me costumer. J’ai eu envie de m’essayer au personnage de la sirène et j’ai recherché un costume.

J’ai alors rencontré une jeune Toulousaine, Aurore, qui créait des nageoires en tissu. Avec elle, j’ai découvert l’activité du « mermaiding », l’art de nager comme une sirène (de l’anglais mermaid, pour sirène, ndlr). Ça m’a donné l’idée de proposer des animations – séances photos, jeux dans l’eau – en tant que sirène professionnelle.

Andrina la sirène
©Océarium du Croisic

En 2015, quand j’ai commencé ce métier, il n’était pas très répandu, surtout en France. C’est une tendance qui vient des États-Unis et la première sirène pro au monde, la référence mondiale, c’est l’Australienne Hannah Fraser. Puis, très vite, j’ai entendu parler de Claire La Sirène, la première sirène professionnelle de France. Je l’ai contactée et je suis allée la voir nager en aquarium. Je ne pensais pas qu’un jour j’aurais le courage de faire la même chose !

C’est l’Océarium du Croisic qui m’a, le premier, fait confiance. C’était il y a quatre ans, lorsqu’ils ont eu un bassin approprié, avec des raies du Pacifique. Je n’avais jamais fait une telle performance, eux non plus, on s’est lancé !

Andrina la sirène
©MissiGraphie

Si c’est un spectacle, c’est aussi du sport ! Je me produis pendant dix minutes dans un aquarium au milieu des raies et je dois enchaîner plusieurs apnées – entre 45 secondes et 1 minute – en privilégiant les mouvements lents, plus jolis esthétiquement.

Je n’ai pas de pince-nez, de bouchons d’oreilles, de lunettes, rien pour m’aider à respirer. Je dois aussi faire attention à ne pas toucher les raies car elles ont un dard venimeux sur la queue. L’eau peut être froide et mon costume est assez lourd.

Je plonge avec un costume d’une dizaine de kilos créé par Richard Van Loot « The Mermad Tails » qui fait un travail sublime. J’ai une nageoire d’écailles en tissu et un soutien-gorge, tous deux recouverts de silicone ainsi qu’une monopalme intérieure en silicone. Sans oublier les quatre kilos de plomb cachés dans mon costume pour me lester et rester bien en place sous l’eau.

Andrina la sirène
©Anthony Taugeron

C’est une activité qui demande de l’entraînement et de la discipline : je vais entre deux et trois fois par semaine en salle de sport pour faire du cardio et de la musculation. Je m’entraîne en piscine, je prends des cours d’apnée, j’apprends à maîtriser les mouvements d’ondulations. Pour ça, j’ai pris un coach en apnée qui s’est aussi spécialisé dans ces cours pour sirènes professionnelles, Jean-Luc Casares. J’ai aussi prévu de passer mon baptême de plongée et le niveau scaphandrier.

C’est vraiment un rêve d’enfant qui se réalise, ce côté princesse de la sirène ! Toute mon enfance, j’ai rêvé devant Ariel, La Petite Sirène, le film Splash avec Daryl Hannah… Je n’aurai jamais cru cela possible.

Quand je nage en sirène, j’ai une grande sensation de liberté et d’apaisement. Je suis dans ma bulle !

Andrina la sirène
©Jean-Luc Casares

On se prend parfois des réflexions du style « Mais tu as quel âge ? ». Les gens ne voient pas le côté sportif de cette activité. Je reprends une phrase de Walt Disney pour motiver les passionnées à se jeter à l’eau : « Si tu peux le rêver, tu peux le faire ! »

Il faut oser quand on est passionné, peu importe ce qu’on pense de toi. Et puis, il y a aussi des hommes qui s’y mettent. Il existe un concours de Mister Triton… Alors, quoi ? »

Pour suivre les aventures d’Andrina, rendez-vous sur son site et sur son compte Instagram @andrinalasirene

Elles aussi sont inspirantes...

Maureen : « Grâce au street workout, on se sent maître de soi-même et de son corps. »

Maureen Marchaudon : « Grâce au street workout, on se sent maître de soi-même et de son corps. »

Suite à une anorexie mentale, Maureen Marchaudon découvre la pratique du street workout, un sport encore jusque-là réservé aux gros bras masculins. Piquée de ces figures qui allient force, agilité et technique, elle devient vite insatiable jusqu’à décrocher le titre de vice-championne de France 2024 de street workout freestyle et à l’enseigner aux femmes qui veulent r(re)trouver la confiance en elles. Who run the world ? Girls !

Lire plus »

Vous aimerez aussi…

Isabelle Joschke : « Le Vendée Globe, je sais que je vais avoir peur mais c'est ok. »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Un historien qui fait un zoom sur les JO, une skippeuse qui va partir à l’abordage de ses peurs, une escrimeuse aux deux colliers olympiques et une course caritative au parfum de Top Gun, c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK!. Enjoy !

Lire plus »
Ingrid Graziani

Ingrid Graziani : « Le ring, ça apprend l’égalité, on est deux et le meilleur gagne. »

L’ex-championne du monde de savate boxe française n’a jamais eu peur de prendre des coups. La gagne, elle connaît. Du ring qu’elle a tâté dès l’âge de ses 16 ans au podium de Miss France qu’elle a foulé à 22. Son carburant ? Aller au bout de soi-même… quitte à sortir de son périmètre de sécurité et s’afficher dans une autre arène où la compétitivité est reine : les planches et le septième art. Échange punchy avec une jeune femme qui dégomme les préjugés.

Lire plus »
Il était une fois la gymnastique...féminine

Il était une fois la gymnastique… féminine

Les Nouveaux Internationaux de France de Gymnastique débutent le 24 septembre à Paris. Au programme : cent-soixante-quinze gymnastes mondiaux issus de trente-sept pays se bousculeront sur les tapis. Et, bien sûr, il y aura des filles. Mais ce ne fut pas toujours le cas. Petite histoire de la gym conjuguée au féminin.

Lire plus »
Elisa Savalle

Sportives, faites du bruit !

Elles en ont des choses à dire, des émotions à partager ! Ça tombe bien, ÀBLOCK! adore recueillir leurs confidences de sportive, mais aussi de femme bien dans ses baskets. À l’occasion de l’opération « Sport Féminin Toujours » lancée par le ministère des Sports et le CSA, nous mettons en avant ces pratiquantes qui ont appris à se dépasser pour mieux s’imposer et qui en parlent avec exaltation. Des témoignages bruts qui donnent des Elles.

Lire plus »
Nadia Nadim

Nadia Nadim : « Donnez-moi un ballon et j’oublie tout ! »

De réfugiée Afghane à superstar du foot. C’est le destin de Nadia Nadim, attaquante internationale, championne de France avec son ancien club, le PSG, et en partance pour les States. Il en faut beaucoup pour la mettre à terre. Sur le terrain comme dans la vie, Nadia ne lâche rien. Rencontre avec une sportive résiliente.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner