1. Ne pas avoir de temps à perdre pour arriver au top
L’affaire a été pliée en cinq ans. Cinq saisons pour asseoir sa domination sur le circuit féminin.
Mais avant de devenir l’une des, si ce n’est LA plus grande tenniswoman des années 2000, Justine Henin a bluffé son monde. Elle est haute comme trois pommes et tape dans la balle avec une maîtrise étonnante alors qu’elle n’a pas encore 5 ans.
Dès ses 5 ans, donc, elle se met au tennis et fait preuve d’une précocité physique et technique incroyables. À seulement 6 ans et demi, elle commence les compétitions. Et ça fait mal.
Sa montée en puissance est rapide et va être accompagnée de près par Carlos Rodriguez. Ce coach comprend l’ampleur du phénomène et prend en charge la jeune championne de 14 ans. Une collaboration qui ne s’arrêtera qu’à la fin de la carrière de celle qui deviendra une star des courts.
Carlos Rodriguez va booster la progression de la joueuse qui devient championne de Belgique cadet.
Son avenir de joueuse pro s’annonce tout tracé mais le décès de sa mère va la plonger dans une sombre période. Avant de revenir plus déterminée encore sur le circuit, notamment à Paris où elle sera la première junior belge à remporter Roland-Garros, annonçant la couleur d’une carrière éblouissante.
En 1999, elle fait son entrée dans le circuit WTA. Son début de carrière professionnelle est marquée par plusieurs exploits contre des joueuses bien mieux classées qu’elle.
Justine Hénin est de tous les tournois, ce qui la fait progresser rapidement au classement mondial.
Lors de la saison de 2002, Justine Henin va jusqu’en demi-finale de Wimbledon et obtient la cinquième place mondiale, mais elle est loin d’être satisfaite. Et d’adapter sa préparation pour une année 2003 qu’elle veut flamboyante.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce sera sacrément efficace.
2. Dominer outrageusement le circuit
De 2003 à 2008, Justine Henin remporte sept tournois du Grand Chelem, une médaille d’or olympique, et obtient la première place mondiale qu’elle conservera jusqu’au bout avec assiduité.
Sa surface de prédilection est la terre battue, la compétition parisienne lui réussit. Sa carrière le confirme.
Elle est aussi la meilleure joueuse du milieu des années 2000. Elle finit 2003 en remportant l’US Open et en obtenant la première place du classement WTA. Une belle année.
2004 commence très bien également, avec un troisième tournoi du Grand Chelem qui tombe dans sa besace. Le reste de l’année est marqué par des problèmes de santé et des blessures, aléas récurrents dans la carrière de miss Henin.
Pour autant, elle ne lâche rien et remporte une deuxième fois Roland-Garros, prouvant à tout le monde qu’elle est de retour au meilleur niveau. Sa victoire aux Jeux Olympiques d’Athènes ne fait que confirmer sa domination du tennis mondial.
Sur les quatre saisons suivantes, elle gagne trois autres tournois du Grand Chelem, dont deux autres fois Roland-Garros. Elle conserve également presque sans partage la première place mondiale, portant jusqu’à 117 semaines le temps passé sur le trône du tennis féminin.
Son niveau de jeu est impressionnant, d’où la surprise générale lorsqu’elle annonce sa retraite en mai 2008. C’est d’ailleurs la première fois depuis la création des classements ATP et WTA qu’un ou une joueuse N°1 mondial.e stoppe sa carrière alors qu’il ou elle est au sommet.
3. Faire un come-back et réussir sa reconversion
Sa retraite sportive était prématurée pour beaucoup. Après deux ans de pause, Justine Henin, elle aussi, le comprend et prépare son retour pour le début de la saison 2010. Elle n’est plus la N°1 d’antan, mais reste une joueuse d’exception.
Malheureusement, les blessures rattrapent la joueuse, et un coude fragilisé suite à une chute sur le gazon de Wimbledon -qu’elle ne remportera donc jamais – la contraint à stopper sa carrière sur avis médical, de manière définitive cette fois-ci. Nous sommes le 21 janvier 2011.
Même si la fin aurait pu être plus belle, le monde du tennis a pu admirer une dernière fois l’une des plus grandes joueuses de l’Histoire sur le terrain et son revers légendaire.
La fin de sa carrière ne signe pas pour autant la fin de son investissement dans le tennis.
Elle prend en effet la direction de son club créé en 2007, la Justine Henin Academy. Ce n’est pas un centre de formation pour des futures joueuses et joueurs professionnels, mais un lieu accessible pour toutes et tous : « J’ai une vision plus accessible, pour tous les niveaux. Ceux qui espèrent passer pros comme ceux qui viennent se détendre après le travail. J’ai beaucoup de respect pour les clubs amateurs. Sans eux, je n’aurais pas eu cette carrière », confie-t-elle.
4. S’investir pour de belles causes
Justine Henin n’a pas attendu la fin de sa carrière pour aider ceux qui en ont le plus besoin. Dès 2004, elle crée l’association “Les 20 cœurs de Justine” afin de soutenir les enfants victimes de maladies graves et leurs familles, financièrement, mais aussi en proposant des vacances thérapeutiques.
Un investissement personnel pour une vie qui a du sens. En 2008, elle fonde une deuxième association, “Justine For Kids”, qui a pour projet de construire une maison de répit, de repos, pour les enfants malades et leurs proches.
Elle propose également des activités pour les jeunes : “Quand j’ai vu ces enfants sourire, retrouver leur insouciance… j’ai fini plus que la gorge serrée », témoigne la championne.
5. Vivre sa nouvelle vie à 200 %
Se reconvertir, c’est aussi se faire plaisir. Justine Henin s’offre quelques expériences comme actrice, notamment dans un épisode de la série Plus Belle La Vie.
La championne s’investie aussi au sein du staff d’Elina Svitolina, numéro 21 mondiale en 2016. Depuis cette expérience, Justine ne s’est plus engagée auprès d’une joueuse professionnelle, mais il ne serait pas surprenant de la voir suivre le chemin d’une de ses anciennes adversaires, Amélie Mauresmo qui avait coaché le britannique Andy Murray et l‘équipe de France féminine lors de la Fed Cup.
Plus récemment, c’est en tant que consultante que Justine Henin fait parler d’elle. Elle commente ainsi les épreuves de tennis des Jeux Olympiques de Tokyo, en 2021, pour Eurosport. Eurosport où l’on pourra de nouveau entendre son expertise lors de cet open d’Australie 2022.
Justine Henin démontre ainsi qu’une retraite, même jeune, ne signifie pas ennui et inactivité. Et qu’il peut y avoir une vie après le sport.
Ouverture ©Justine Henin Academy
D'autres épisodes de "Tennis : femmes sur court"