BREAKdance//NORD Le documentaire qui entre dans la danse
Le breaking prend ses marques. Bientôt en compétition pour la première fois aux Jeux Olympiques de Paris 2024, le voilà au coeur d'un documentaire signé Sophie Vernet et qui met sur le devant de la scène les coulisses d’un mouvement français, autant sportif que culturel et social. Un mouvement qui a notamment pris racine dans le Nord. Zoom sur des Bboys et Bgirls qui ont la Breakdance dans la peau.
Par Claire Bonnot
Publié le 19 décembre 2023 à 15h53, mis à jour le 02 février 2024 à 17h36
« L’histoire du break français, à ses débuts, est ancrée dans le Nord ». Aujourd’hui chorégraphe reconnu et Chevalier des Arts et des lettres, Brahim, la cinquantaine athlétique, est l’un des premiers à avoir « breaké » sur le territoire français, grâce notamment au pionnier, Jean-Pierre alias JP, qui a débuté en Belgique et a su transmettre sa passion car « partager, c’est ça l’esprit hip-hop ».
Roubaix, Grande-Shynte, Lille, Tourcoing, Dunkerque, Hazbrouck, Hénin-Beaumont… toutes ces villes des Hauts de France portent en elle l’histoire du hip-hop en France, tout droit venu des ghettos du Bronx à New-York dans les années 1970. « Le Nord qui a été ravagé par la pauvreté et le chômage a été un terrain favorable à la création de cette culture hip-hop », explique Malik, responsable projets du Centre des Cultures Urbaines à Lille (FLOW).
Alors que la breakdance (ou le breakdance selon les écoles), s’apprête à faire son entrée en piste pour la première fois de son histoire aux Jeux Olympiques, à Paris en 2024, un documentaire sensible et éclairant, écrit et réalisé par Sophie Vernet va à la rencontre de ces champions et espoirs du breaking dans le Nord Pas-de-Calais. Programmé dans « La France en vrai » sur France 3 le 7 décembre dernier, Break//Nord est actuellement visible en replay et c’est que du bonus !
« Le plus souvent, les populations du Nord sont des gens venus de l’étranger pour travailler dans les mines (ainsi que les usines textiles, et, après-guerre, pour reconstruire la France, Ndlr). Jamais j’aurais pu croire qu’un Bboy comme moi puisse être un jour salarié du ministère des Sports », révèle Abdel, entraîneur et coordinateur de l’équipe de France de breakdance.
Le break français porte ainsi en lui, comme aux États-Unis où il est né dans la rue pour montrer sa force face à un autre gang sans en venir aux armes, un terreau social : « Mon premier souvenir du break en France, c’est l’émission H.I.P. H.O.P en 1984. Ça parlait comme dans la street, voir tout ce métissage à la télé, c’était énorme. On voyait nos semblables être au premier plan ! », raconte Malik. Notre génération issue de l’immigration et des différentes colonisations, était capable de briller, de montrer qu’elle pouvait représenter la France elle aussi. »
Selon Malik, le break a vraiment explosé à Roubaix, « ville la plus pauvre de France » : « Quand les usines de textiles ont disparu, il n’y avait plus rien. Avec le break, en fait, quand tu as des trucs à l’intérieur, tu vas défendre ça en dansant. Je dis pas que les danseurs venant des quartiers résidentiels ne peuvent pas breaker, c’est pas vrai, mais nous on a du vécu à raconter ».
Si, aujourd’hui, certains craignent que l’âme contestataire du hip-hop vacille sous les feux des projecteurs de la reconnaissance publique et de sa structuration pour les Jeux Olympiques, la discipline est aussi célébrée comme un art avec des représentations sur les scènes des théâtres nationaux et s’ouvre à tout un chacun. « Ils veulent effacer les codes du Bboying pour les JO. Pour moi, il y a un problème et en même temps, la raison me fait dire que c’est peut-être mieux. (…) Et puis, le hip-hop est aujourd’hui partout avec la pop-culture. Il n’est plus l’apanage des quartiers difficiles. On avait tendance à créer nos propres ghettos en disant « on laisse pas entrer les autres du style parce que c’est un petit blanc qui vient de tel quartier. Désolée mais c’était comme ça. Ce n’est plus vrai aujourd’hui. Tu peux venir de n’importe quelle origine sociale, de n’importe quelle ville. Si t’es un Bboy qui va défoncer tout le monde, tu seras mis sur le devant de la scène ! ».
Emma, Martin, Matheo alias Kid Mario représentent la nouvelle génération des breakdancers français pour qui l’émancipation personnelle est venue prendre la suite de l’expression sociale. Une passion déclenchée par Michael Jackson pour Kid Mario, l’un des espoirs pour les JO de Paris, qui lui a offert un beau destin : « J’aimerais dire à mes enfants que j’ai réussi ma vie en dansant. Avant, je faisais le con dehors avec mes potes. À l’heure où je vous parle, ils sont tous en prison ».
Son acolyte de toujours, Bboy Martin, vice-champion olympique de break aux JO de la jeunesse de Buenos Aires en 2018, invoque la « liberté » que lui apporte cette danse. Emma, elle, se sent désormais légitime pour faire partie de cette culture du hip-hop et du break, qui lui a permis de prendre confiance en elle. Territoire d’expression absolu, le breakdance offre d’être « écouté avec son talent », comme le résume si bien Brahim.
Chargé d’histoire, de multiples parcours de vie et de combats, et de si beaux espoirs, le breakdance aux Jeux Olympiques s’avère être la battle à venir la plus excitante et émouvante qui soit. De l’Histoire en marche ou, plutôt, dirons-nous, en dansant, en breakant !
Le documentaire « BREAKdance//Nord »(52′) produit par Bo Travail ! et réalisé par Sophie Vernet, est visible sur la plateforme de France 3 pendant un mois à compter du 7 décembre 2023
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