![](https://ablock.fr/wp-content/uploads/2020/03/Tiffgimp.jpg)
Tiffany : « Pour mes 30 ans, je veux réaliser quelque chose de grand, me prouver que je suis une battante. »
« J’ai été une grande sportive. Un espoir du sport même. À l’adolescence, je pratiquais l’athlétisme
Publié le 02 janvier 2022 à 13h40, mis à jour le 08 janvier 2024 à 11h18
À tout juste 15 ans, tu es l’espoir montant de la breakdance féminine française. La breakdance, ça a été un coup de foudre ?
Mon grand-frère en faisait. Je le voyais danser partout dans la maison et ça m’a donné envie.
J’ai débuté par la danse, puis le hip hop et enfin naturellement la breakdance. J’avais 10 ans.
Dès le début, je dansais avec mon frère à la maison. La suite, ça a été la participation à des battles. J’ai trop kiffé ! Et ça m’a beaucoup fait progresser.
En 2018, Bgirl Kimie breake du haut de ses 11 ans en qualification 1VS1 BGIRL du Monster Blaster Battle Of The Year France.
Cela veut dire qu’en à peine cinq ans, tu as réussi à te hisser au top niveau de la discipline… Tu as fait comment ?
C’est à la suite d’accumulation de bons palmarès lors des différentes battles organisées en France.
Depuis 2019, le breaking est considéré comme un sport de haut niveau chez nous et une Équipe de France de breakdance a été tout récemment constituée (sous l’égide de la Fédération Française de Danse, Ndlr).
J’en fais désormais partie en tant que B-girl de moins de 16 ans. Nous sommes seulement deux dans cette catégorie.
Depuis que la discipline a été intégrée au calendrier olympique, je me prépare pour pouvoir participer aux JO de Paris 2024.
Quelles sont les épreuves de qualification en compétition ?
Il n’y a pas de figures imposées, mais ça se joue beaucoup sur la performance. On s’affronte lors de battles, filles contre filles et garçons contre garçons aux JO.
L’idée est d’enchaîner les « powermoves » en fonction du son du DJ. Le break n’est pas tellement cadré, c’est vraiment au feeling des juges expérimentés.
C’est quoi ton truc à toi quand tu breakes ?
Moi, c’est l’énergie ! La breakdance, c’est de l’énergie pure, ça me défoule… Je fais beaucoup de footwork, c’est-à-dire des jeux de jambes au sol en fonction de la musique.
Je mélange souvent l’improvisation et les figures préparées.
Comment te sens-tu quand tu danses ?
Je me sens détendue, heureuse d’être là. Je ne me prends vraiment pas la tête. C’est fluide pour moi.
Est-ce que ton look est quelque chose qui compte dans ta pratique de la breakdance ? Tu as souvent les cheveux tressés…
Avant tout, il faut se sentir bien dans ses vêtements, c’est important et c’est pareil pour ce qui concerne les cheveux.
J’aime bien être à l’aise tout en ayant des vêtements sympas.
Quels enchaînements (postures, pas de danse) sont tes préférés ?
J’aime tout dans le break, j’aime m’exprimer, danser, ça m’apporte énormément !
Je n’ai pas de figures préférées parce que le ressenti de chaque battle est toujours différent.
En fait, je profite toujours à fond du moment où je danse. Après, c’est vrai que je fais souvent des Thomas (faire tournoyer ses jambes en hauteur en alternant les appuis bras gauche, bras droit, Ndlr), des coupoles, des couronnes et des vrilles.
Comment tu t’entraînes pour rester au top niveau ?
Je fais du break à peu près tous les jours et je travaille ma condition physique en dansant intensément.
Je m’entraîne à la maison avec mon frère, sinon avec mes entraîneurs lors des rassemblements en Équipe de France.
Que représente pour toi l’arrivée de ton sport adoré aux JO ?
Ça nous apporte beaucoup d’avantages : grâce à cette médiatisation, la breakdance est plus reconnue du grand public, ça a permis de fédérer le mouvement autour de compétitions officielles et ça conduit de plus en plus de filles à breaker, même si ma génération est de celle qui ne voit pas de barrières à se mettre au break.
Tu es Championne du monde depuis le Battle Pro International (première compétition officielle) qui a eu lieu en décembre 2021 au Théâtre du Châtelet et Championne de France de Breakdance depuis les tous premiers (officiels) qui ont eu lieu à Aix-en-Provence en août dernier. Sacré palmarès éclair… Quel est ton rêve sportif absolu ?
Mon rêve, comme tous les athlètes aujourd’hui, je crois, c’est de gagner Paris 2024 !
La finale de la première Coupe de France entre BGirl Kimmie & Bgir Syssi lors des Notorious games 2021.
Comment tu gères cette médiatisation et cette pression d’être possiblement choisie parmi les plus grands athlètes de la planète pour ces JO ?
J’essaie de prendre chaque compétition comme si c’était l’une de mes toutes premières battles, sans stress, et c’est comme ça que ça marche pour moi.
Et puis, je suis très soutenue par mon entourage, ça aide.
Qu’aimerais-tu apporter dans le monde du sport et du sport féminin ?
La breakdance, à la base, n’était pas vraiment ouverte aux filles et, maintenant, il y en a de plus en plus. Je trouve ça super cool.
Je suis fière de représenter cette nouvelle génération !
ÀBLOCK! est un média indépendant qui, depuis plus d’1 an, met les femmes dans les starting-blocks. Pour pouvoir continuer à produire un journalisme de qualité, inédit et généreux, il a besoin de soutien financier.
Pour nous laisser le temps de grandir, votre aide est précieuse. Un don, même petit, c’est faire partie du game, comme on dit.
Soyons ÀBLOCK! ensemble ! 🙏
Vous aimerez aussi…
« J’ai été une grande sportive. Un espoir du sport même. À l’adolescence, je pratiquais l’athlétisme
Les pistes n’ont pas toujours été ouvertes aux femmes, bien au contraire, les hommes ont longtemps cherché à les empêcher de courir, sauter ou lancer. Le tout, sous des prétextes esthétiques ou de santé. Comment ont-elles enfin pu revêtir leur short sans contrainte ? Petite histoire express de l’athlétisme conjugué au féminin.
Les courbatures, c’est un peu la gueule de bois des sportives et sportifs. Un truc qui ne te donne pas envie de recommencer le lendemain… D’ailleurs, quand on a les muscles endoloris par l’effort de la veille, la logique voudrait qu’on se repose, non ? C’est encore à voir…
Elle s’est engagée dans un marathon à vélo de vingt-et-un jours et plus de 3 300 kilomètres ! Julia Favresse fait partie des neuf cyclistes retenues par l’association « Donnons des elles au vélo J-1 » pour parcourir les étapes du Tour de France un jour avant le peloton hommes. Un défi sportif XXL pour la Beauvaisienne dont l’ambition, à terme, est de développer le sport féminin dans les Hauts-de-France.
Elle parcourt le monde à la recherche de mordues de montagne. Et trace passionnément sa voie. Tanya Naville, encadrante formatrice de groupes d’alpinisme féminins à la Fédération Française des Clubs Alpins et de Montagne, prend la plume et la caméra pour médiatiser la pratique sportive de ces femmes qui respirent mieux en haute altitude. En espérant faire boule de neige.
Une séance de sport réussie, c’est quand on a donné son maximum, qu’on s’est bien défoulé… et qu’on a bien transpiré ! T’es dac ? Reprends ton souffle et éponge-toi le front, ÀBLOCK! t’explique si le sport doit oui ou non te faire suer.
Le court-métrage « La conquête de l’espace » de Françoise Davisse, sur une idée de l’ex-footeuse Nicole Abar, nous propose d’ouvrir les yeux sur une problématique qui perdure : les stéréotypes sexués à l’école. Et de trouver des solutions à ce qui freine les filles.
Première nageuse américaine à être sacrée championne olympique en 1920, Ethelda Bleibtrey fit des vagues. Faisant fi de l’interdiction aux femmes de montrer leurs gambettes pour aller faire trempette, cette sirène de compét’ fit trembler le patriarcat et libéra ses semblables.
Ah, cette chouette impression du travail accompli, cette satisfaction d’avoir tout donné ! Puis, ce besoin impérieux de récompense. Et la récompense, on va pas se le cacher, c’est souvent dans l’assiette qu’on va la chercher. Mais est-ce bien raisonnable de se jeter sur tout ce qui n’est pas light, même si on s’est bougé pendant une heure ? La réponse éclairée de notre coach, Nathalie Servais. Lisez plutôt avant de dévorer !
C’est à la force de ses pas et d’une histoire familiale de battants que Laurie Phaï, trentenaire franco-cambodgienne est devenue marathonienne et championne de trails. Après sept ans comme pongiste en équipe de France, elle s’est mise à courir pour conjurer un drame personnel et ça l’a (re)lancée sur le chemin de sa vie. Elle s’apprête aujourd’hui à représenter le Cambodge aux Jeux d’Asie du Sud-Est et s’engage, là-bas, pour le sport féminin.
Parentalité, enfants, école, stéréotypes… Pour le lancement de sa version Kids, ÀBLOCK! s’associe au podcast Papas Poules. Cet épisode tout chaud met en lumière la cour de récré, un labo de société pas toujours très fair play.
Quatre médailles d’argent européennes, une médaille de bronze aux récents Jeux de Tokyo… En huit saisons, Valérie Garnier a fait de la France une place forte du basket féminin. Aujourd’hui, si elle quitte son poste d’entraîneur de l’équipe tricolore, elle n’a pas dit son dernier mot. Rencontre avec une enfant de la balle qui n’a plus rien à prouver.
Abonnez-vous à la newsletter