Tous les ans, le Comité International Olympique (CIO) se réunit pour son assemblée générale. En ce 4 juillet 2007 et pendant trois jours, le 119e rassemblement se tient à Ciudad de Guatemala, au Guatemala.
Au programme, de nombreuses décisions à prendre : la mise en place des Jeux Olympiques de la Jeunesse, la simplification des procédures d’adoption et d’exclusion de sports olympiques et surtout l’annonce de la ville hôte des JO d’hiver 2014.
C’est bien ce dernier choix qui tient en haleine le monde sportif. Qui parmi Sotchi (Russie), Salzbourg (Autriche) et Pyeongchang (Corée du Sud) obtiendra le précieux sésame ?
La première réponse que doit apporter la 119e session, c’est celle-là et la compétition est serrée.
L’élection se fait en deux tours. Tous les délégués du CIO présents sont appelés à voter à bulletin secret. Tous sauf ceux originaires d’un pays en lice. C’est donc 95 voix qui s’expriment au premier tour donnant en tête Pyeongchang (36), suivie de Sotchi (34) et de Salzbourg (25), éliminée d’office.
La ville Sud-Coréenne croit alors son heure arrivée. Elle, qui avait déjà vu lui échapper de justesse l’obtention des Jeux de 2010, alors qu’elle était arrivée en tête au premier tour devant Vancouver (Canada), avait échoué au second tour. Un tel scénario, ne peut pas se reproduire… Apparemment, si !
Pour la deuxième fois consécutive, Pyeongchang se fait doubler dans la dernière ligne droite par Sotchi qui l’emporte de… seulement quatre voix.
Explosion de joie en Russie où l’annonce est suivie en direct. Le vice-Premier ministre Alexandre Joukov, présent au Guatemala, parle de « grand jour pour la Russie ».
Il faut dire que le gouvernement russe s’était fortement mobilisé pour ça. Le président Vladimir Poutine, absent lors de l’annonce des résultats, s’était précédemment rendu en Amérique centrale pour appuyer la candidature de la cité balnéaire située sur la mer Noire.
Pour marquer les esprits, le matin même de l’annonce, il s’était exprimé devant les délégués du CIO. Le chef du Kremlin avait commencé son intervention en anglais avant de la terminer en français… les deux langues officielles des JO.
Prête à tout pour obtenir ces jeux, la Russie s’était également lancée dans une stratégie, pas très subtile, de martelage de sa présence auprès du Comité olympique.
Ainsi, les partisans de Sotchi 2014 avaient (sans autorisation préalable du CIO) installé une patinoire au pied de l’hôtel des délégués, où tous les soirs, le champion olympique de patinage artistique Evgueni Plushenko venait se produire.
Stratégie payante puisque c’est bien Sotchi qui obtient les JO d’hiver 2014, alors même que la ville se trouve au bord de la mer et ne possède aucune infrastructure de sports d’hiver.
Le budget prévisionnel de 12 milliards de dollars sera finalement explosé et atteindra les 50 milliards dont une grosse part servira à financer un système de dopage d’état mais, ça, on ne l’apprendra que plus tard…