Simonne MathieuLa reine de la terre battue qui fit trembler les filets en 1930
Elle est la deuxième meilleure joueuse de tennis française de tous les temps, mais la mémoire collective n’a pas retenu son nom. Simonne Mathieu, tapie dans l’ombre écrasante de Suzanne Lenglen, n’a pas eu la place qu’elle méritait dans les livres d’histoire. Et pourtant. La Francilienne, deux fois victorieuse en simple de Roland-Garros, s’est illustrée par son talent sur les courts, mais aussi par son parcours de résistante au service de la France libre.
Par Sophie Danger
Publié le 25 mai 2021 à 10h48, mis à jour le 29 juillet 2021 à 12h04
Numéro 1 tricolore dans les années 30, elle demeure la deuxième Française la plus titrée de l’Histoire du tennis hexagonal. Mais l’Histoire, parfois capricieuse, l’a tout simplement oubliée.
Simonne Mathieu, née en 1908 en banlieue parisienne, a pourtant fait trembler les filets durant toutes les années 30. Issue d’une famille bourgeoise – son père, Gaston Passemard, est banquier d’affaires – elle tape ses premières balles, dès l’âge de 12 ans, sur les courts du Stade français. La jeune fille, c’est indéniable, est douée.
Trois ans après ses débuts, elle est sacrée championne de France junior, un titre qu’elle conservera trois ans de suite. Il n’en fallait pas plus pour que journalistes et amateurs voient en elle la « nouvelle » Suzanne Lenglen.
Simonne, devenue Mathieu après son mariage avec René Mathieu, un journaliste, leur donne raison dès 1926. Elle a tout juste 18 ans et prend part à un match entre la France et les États-Unis à la Croix-Catelan.
Opposée à Helen Wills, elle mène sans complexe la vie dure à la championne américaine. Il faut dire que la jeune femme a pour elle un coup droit redoutable et une condition physique exceptionnelle. Son caractère bien trempé fait le reste.
Simonne Mathieu déteste perdre et les arbitres en font parfois – souvent – les frais. C’est pourtant ce solide esprit de compétition qui va lui permettre d’atteindre, pour la première fois, la finale des Internationaux de France en 1929.
Numéro 1 Française, elle passe malheureusement à côté de la victoire. Il en sera de même lors des éditions de 1932, 1933, 1935, 1936 et 1937. Elle prendra sa revanche l’année suivante.
La Francilienne, alors âgée de 30 ans, s’impose face à sa compatriote Nelly Landry et soulève enfin le trophée. Elle enlève, dans la foulée, le double dames et le double mixte pour un triplé, à ce jour encore, inédit.
Simonne Mathieu confirme dès 1939 et empoche de nouveau les trophées du simple et du double dames. Reine de la terre battue, elle se démarque également sur le gazon anglais.
Six fois finaliste de Wimbledon entre 1930 et 1937, elle remporte, par trois fois, le double dames aux côtés de l’Américano-britannique Miss Ryan. Des performances qui lui vaudront la place de numéro 2 mondiale en 1932.
Sa quête d’un quatorzième titre en Grand Chelem – deux en simple, neuf en double dames et deux en double mixte – va être stoppée nette par la guerre.
Simonne Mathieu est aux États-Unis lorsque le deuxième conflit mondial éclate. Engagée dans une série de tournois, elle décide de renoncer au premier tour de l’US Open pour rentrer en Europe.
Elle fait escale à Londres et choisit d’y rester, laissant mari et enfants en France. En février 1940, elle intègre l’Auxiliary Territorial Service, la branche féminine de la British Army. Volontaire, elle occupe les fonctions de conductrice et de traductrice.
Quatre mois plus tard, elle répond à l’Appel du général de Gaulle. Elle est chargée de mettre sur pied le corps des Auxiliaires féminines de l’armée de terre (AFAT), une petite armée de Françaises qui officient au service de la résistance en qualité de traductrices, interprètes, de secrétaires, de pilotes, d’ambulancières ou de médecins.
Promue capitaine, elle en perdra le commandement à la fin de l’année 1941. Si les raisons de cette révocation restent obscures, les historiens qui se sont intéressés à son parcours estiment que son tempérament fougueux n’y serait pas étranger.
Simonne Mathieu déchue, va, par la suite, disparaître des radars durant presque trois ans. Il faudra attendre 1944 pour retrouver sa trace. Elle est alors en poste à Alger, attachée au cabinet du général de Gaulle dans les services de renseignement de la France libre. Elle défilera derrière lui le 26 août 1944 lors de la Libération de Paris.
Moins d’un mois plus tard, la double gagnante des Internationaux de France fait son retour Porte d’Auteuil. Vêtue de son uniforme de capitaine des Forces Françaises Libres, elle s’installe… sur la chaise d’arbitre pour donner le coup d’envoi du match opposant le Français Henri Cochet, l’un des fameux « Mousquetaire », à son jeune compatriote Yvon Petra.
Elle tentera, par la suite, de reprendre le fil de sa carrière, mais ses belles années semblent révolues. Guidée par la passion, elle ne renonce pour autant pas au tennis.
Nommée capitaine de l’équipe de France féminine en 1949, elle présidera aux destinées des Bleues onze années durant. Elle s’occupera également de la commission féminine à la Fédération française de tennis.
Malade, elle s’éteint en 1980, à 72 ans. Il faudra attendre presque trente ans pour que le monde du tennis lui rende (enfin !) l’hommage qu’elle mérite.
En 2006, elle est intronisée au Tennis Hall of Fame. Treize ans plus tard, elle donne son nom au « court des Serres », le troisième et flambant neuf court principal de Roland-Garros. Ultime reconnaissance, le trophée récompensant les gagnantes du double dames est rebaptisé Coupe Simonne-Mathieu.
Mais qui était Simonne Mathieu ? Par la FFT/Roland-Garros
C’est une légende. Mais peu de gens le savent. Pendant plus de trente ans, elle a joué les « gringas » dans des comédies mexicaines. Pourtant, ce n’est pas au cinéma que Jacqueline Evans de Lopez fit des étincelles, mais sur les routes. Première femme à participer à la « Pan-Am », la célèbre et dangereuse course américaine, elle a joué les casse-cous pour prouver qu’elle pouvait se mesurer aux hommes derrière un volant. Récit…sur les chapeaux de roues.
À 22 ans et après une adolescence en surpoids, celle qu’on surnomme la “licorne” s’est lancée dans la compétition de force athlétique, le powerlifting. Championnats de France, puis d’Europe, jusqu’aux championnats du monde en Finlande… En trois ans, Gabrielle Martin a raflé tous les trophées. À un tournant de sa carrière sportive, alors qu’elle souhaite se tourner vers le bodybuilding, cette powergirl résolument ÀBLOCK! fait le point sur son parcours.
Sport de contact, il est en plein essor. Le roller derby qui séduit essentiellement les femmes attirent de plus en plus d’hommes sur la piste. Et oui !
« Petit format, grande détermination » a-t-elle écrit sur sa bio Instagram. Pour Maud alias « Petit goûter », 26 ans, le sport, c’est un peu l’affrontement de David contre Goliath. Cette triathlète acharnée au petit gabarit a réalisé un exploit sportif envié : l’Ironman. Prenons le top départ avec une sportive généreuse et heureuse qui a fait du sport son mode de vie.
Les voilà ! Les B-Girls vont enflammer le dancefloor Place de la Concorde. Une en particulier… Sya Dembélé, alias B-Girl Syssy, incarne les plus grandes chances de médaille tricolore en breaking. C’est l’heure pour la championne de 17 ans de décrocher la lune…
En 2013, elle reliait à la nage, sans aucune protection contre les requins, Cuba à Key West, en Floride. Elle avait 64 ans. L’Américaine Diana Nyad était alors surtout connue pour avoir été championne de squash dans les années 80. Mais son rêve, c’était de relever ce défi aquatique. She did it. Et elle se raconte dans cet épisode du podcast « Merci pour ce moment » signé Quentin Faure.
Pour ÀBLOCK! Marie Petitcuénot, créatrice de Michelle, le podcast qui raconte « des histoires de femmes libres », ces femmes qui n’ont peur ni de leur ombre ni de leur ambition, donne la parole à des « sportives libres ».
Ce samedi 3 juin, la ville de Talence organise sa Journée Olympique au cœur de la cité. Au programme, des initiations et des démonstrations avec des athlètes de renom en partenariat avec ÀBLOCK!. Une mise en bouche à un peu plus d’un an des Jeux Olympiques de Paris.
Avec ses coéquipières de l’équipe de France de rugby à 7, elle vient de décrocher une médaille de bronze au mondial, en Afrique du Sud. Pour Camille Grassineau, c’est le signe de la grande forme d’un rugby féminin qui poursuit son développement discrètement mais sûrement. De bon augure à moins de deux ans de Paris 2024. Rencontre avec une rugbywoman dans une forme olympique.
Il y a quatre ans, à 60 ans, elle fut la première Française à concourir aux CrossFit Games, les Championnats du monde de la discipline qui a lieu aux États-Unis. Les premières épreuves de qualif’ 2021 viennent de débuter, une actu en or pour faire de la place à cette championne inoxydable qui continue de soulever du lourd et de se dépasser. Elle répond à nos petites questions Proustiennes. En toute simplicité.
Tessa Worley par-çi, Tessa Worley par-là… Alors que les Championnats du monde de ski alpin à Courchevel et Méribel battent leur plein, on parle de « Tess » encore et encore, l’une des favorites françaises de la compet’. Mais alors, comment s’est construite la si belle réputation de cette étoile bleue ? Une petite idée en 5 infos…
Aux 20km de Paris, la semaine dernière, j’ai fait le plein d’émotions. Ça restera une des plus belles courses de ma vie ! J’ai ressenti comme un déblocage mental, comme si je m’autorisais à y croire. Oui, je peux faire de grandes choses !