Jade : « Dans le surf, on a un rapport au temps, à la nature, presque mystique. »
Surfeuse, 26 ans, Chargée de mission direction à la Fédération française de roller/skateboard
Avant, Jade Rosa était très fitness, carrière et boîtes de nuit. Tout a changé lorsqu’elle a découvert le surf. Plus qu’un sport, une philosophie de vie. Aujourd’hui, elle vit près de l’océan et, d’avril à septembre, c’est dans l’eau que vous devrez aller la dénicher. Témoignage d’une rideuse rafraîchissante.
Propos recueillis par Lise Famelart
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« Si le surf fait aujourd’hui partie intégrante de ma vie, ça n’a pas toujours été le cas. Pendant très longtemps, j’ai pratiqué différents sports avec pas mal d’intensité, surtout pour sculpter mon corps.
J’étais à la salle de sport une à deux fois par jour, je faisais de la musculation, du fitness, du running… La découverte du surf m’a permis de repenser ma philosophie de vie
J’ai débuté le surf, il y a trois ans. À l’époque, je vivais à Lyon. J’avais grandi dans la région, j’aimais sortir en boîte, j’étais une carriériste… et puis j’ai rencontré mon chéri !
Il avait grandi dans le milieu du surf et il m’a fait découvrir sa passion pour ce sport et les sports de glisse en général. À Lyon, j’étais déjà très sportive.
Ça a toujours fait partie de moi : enfant, je devais faire du yoga sur conseil du psy pour canaliser mon énergie. Je faisais aussi beaucoup de judo. Mais je n’avais jamais pratiqué le surf.
Avec mon chéri, on s’est rencontrés à Lyon, mais son objectif à lui était de se rapprocher le plus possible de l’océan. Alors, dans un premier temps, on a vécu une relation à distance. Je le rejoignais les week-ends à Bordeaux, on allait surfer, et j’ai eu le plaisir de découvrir ce sport dans les meilleures conditions.
Je ne conseille pas de découvrir le surf tout seul : il faut choisir le bon matériel, se lancer à l’eau au bon moment, sur les bons spots… Moi, j’ai pu découvrir tout ça avec mon compagnon et j’ai pu me mettre debout sur la planche dès ma première séance. J’étais super fière !
Les allers-retours, ça a duré six mois. Ensuite, j’ai décidé de complètement changer de vie et je l’ai rejoint à Bordeaux. Et puis, on a eu envie de se rapprocher encore plus de l’océan, donc on a déménagé plus près de la côte, quitte à faire plus de route pour aller au travail. Maintenant, je suis dans l’eau plusieurs fois par semaine, d’avril jusqu’à septembre !
Je ne suis pas encore assez à l’aise pour surfer en hiver : c’est une saison où les conditions sont très dures, les vagues sont plus hautes, il y a beaucoup de courant, de grosses marées, l’eau est très froide.
Quand tu cumules le tout, tu as intérêt à avoir une très bonne condition physique. Ce n’est pas encore mon cas, mais, là, je vais bientôt pouvoir reprendre, et j’ai vraiment hâte !
Avec le surf, j’ai découvert des sensations nouvelles : j’ai toujours eu une grosse appétence pour les sports de glisse, le ski notamment. Mais au surf, il y a un côté mental incroyable : quand j’arrive sur l’eau je suis dans le moment présent, il n’y a pas de recherche de performance ou de résultat, c’est un sport vraiment différent de tous ceux que j’ai pratiqués jusqu’à maintenant.
Le surf, ça allie donc le physique et l’esprit : quand je suis sur l’eau, je suis en dehors du temps, les sensations sont uniques et ça me permet de progresser dans la connaissance de mon corps.
Le côté un peu frustrant, mais aussi magique, du surf est qu’on dépend complètement des conditions météorologiques. C’est pas comme la course par exemple, où il te suffit de mettre tes chaussures et de te lancer.
Les surfeurs passent leur temps à surveiller la météo, il y a un rapport au temps, à la nature, presque mystique. Mais ça apprend à être patient aussi !
Au final c’est un sport qui impacte toute ma vie. Avant, j’étais très centrée sur mon boulot, j’avais un besoin de performance. Le surf, c’est un sport mais aussi un mode de vie : aujourd’hui je suis plutôt dans la recherche d’un équilibre entre mes passions, mon temps libre et mon travail.
Et tous les exercices que je fais à côté du surf, le gainage, le yoga… ce n’est plus dans l’optique de sculpter mon corps, mais plutôt de m’aider à mieux surfer. Ma capacité physique va apporter à ma pratique, plus que l’inverse.
Cette passion, je la partage aussi beaucoup sur Instagram. J’ai toujours eu un compte assez actif sur ce réseau social, donc quand j’ai changé de vie, j’ai voulu le partager avec mes abonnés. Au lieu de mettre des photos de mes morning shapes, c’était le spot de surf du matin, les croissants sur la plage…
Instagram me permettait aussi de garder le lien avec mes amis et ma famille restés à Lyon. Mais surtout, ça m’a permis de me construire un réseau dans ma nouvelle région. J’ai pu rencontrer beaucoup de femmes qui pratiquent les mêmes sports que moi, rencontrer des gens qui partageaient mes passions.
J’ai donc pu me créer une team de copines pour aller surfer. Je ne me sens pas encore assez à l’aise pour aller sur l’eau toute seule, alors quand mon chéri n’est pas dispo, j’appelle mes potes !
L’ambiance est vraiment extra entre femmes. On s’écrit, on s’informe sur les conditions météorologiques, les meilleurs spots… J’ai l’impression que ce n’est pas la même chose entre hommes.
Mon copain, quand il croise un autre surfeur sur l’eau, ils ne se disent même pas bonjour ! Et ils préfèrent éviter de partager des photos de spots sur les réseaux sociaux pour ne pas qu’ils deviennent trop peuplés.
On va demander aux femmes de surfer avec des bikinis minuscules, elles doivent être très jolies, alors que c’est beaucoup moins le cas chez les garçons.
Les réseaux sociaux ont permis de créer un mouvement “body positive”, où les femmes se permettent d’être plus naturelles, de montrer ce qu’elles ont envie de montrer. Ce mouvement, il a ses failles, mais je trouve quand même que c’est un bon début.
Dans le surf, il faut savoir s’imposer. Quand on est tous sur l’eau et qu’on attend une vague, c’est celui qui est le plus doué et le mieux placé qui la prendra.
Le surf masculin, je le trouve très concurrentiel: si t’as quinze mecs à l’eau, le moins bon est sûr de ne pas toucher une vague ! Avec les filles surfeuses du coin, c’est autre chose, on se donne rendez-vous pour des sessions matinales, on se renseigne sur les bons spots…
Tout ça ne doit pas empêcher les femmes de se lancer dans cette discipline. C’est un sport hyper accessible aujourd’hui : il y a des surf shops et des surf camps partout.
Il ne faut pas y aller tout seul, mais plutôt être encadré par un professionnel afin de le découvrir dans les meilleures conditions.
En tout cas, c’est important de faire au moins une session, d’essayer, c’est vraiment un sport à découvrir ! »
Retrouvez Jade Rosa sur son compte Instagram, @jaderosalty
Basket, équitation, danse moderne… Léonie a toujours eu la bougeotte. Lorsqu’elle a découvert le parkour, c’est devenu son sport de prédilection. À Lausanne, avec les traceurs (comme on nomme les pratiquants de cette discipline) de son association, Léonie Brodmann se réapproprie l’espace public à grand renfort de bonds et de roulades.
Sea, windsurf and sun. C’est un peu la philosophie de vie sportive d’Alizée qui n’a jamais eu peur de se jeter à l’eau. On peut dire qu’elle est tombée dedans petite et en est ressortie avec une planche à voile dans les mains. De quoi s’envoler dans son quotidien et dans son sport !
Une warrior, une Amazone, Wonder Woman en chair et en os. Angélique Chetaneau est infirmière militaire et championne de courses d’obstacles, les Spartan Race, qui sont un peu les douze travaux d’Hercule à l’ère moderne. Sa puissance, elle se la forge à coup d’entraînements solides et surtout d’un mental d’acier. Angélique a trouvé comment être invincible.
Elle a travaillé dans le marketing et dans la restauration, mais c’était dans une autre vie. Vanessa Guerreiro a trouvé douceur et sérénité dans la pratique du yoga, une discipline qui l’a aidée à traverser des périodes difficiles. Elle a tout lâché pour l’enseigner. Récit d’un voyage intérieur.
Elle n’a jamais rien lâché. Atteinte d’une tumeur puis amputée du pied, Nélia Barbosa, passionnée de canoë-kayak, aurait pu abandonner sa vie de sportive. C’était mal la connaître. La voilà aujourd’hui athlète accomplie de paracanoë, en pleine préparation des Jeux Paralympiques. Elle raconte comment le sport est devenu sa thérapie.
Juliette Taka dessine. Mais c’est aussi une accro de pole dance. Et c’est de sa pratique depuis plus de trois ans qu’elle s’inspire. Elle vient de publier sa BD “Pole Dance, ma vie en équilibre“. L’occasion d’initier les néophytes à son exigeante discipline, mais aussi de casser les préjugés qui y sont très (trop) souvent associés… Juliette, à la barre !
Son nom nous donnerait presque des envies de bouger. Yvonnette Hoareau Vela Lopez a le hip hop qui lui colle aux basques depuis ses débuts quasi révolutionnaires dans son quartier strasbourgeois. Danseuse, chorégraphe, précurseure du hip hop en Alsace, celle qui se nourrit de tout pour faire progresser sa pratique, n’oublie jamais d’où elle vient et a fait de la transmission son plus beau mouvement. Dénicheuse de nouveaux talents, elle mise tout sur les filles, « la nouvelle génération du hip hop » !
Cette fille-là n’a jamais été très branchée sports collectifs. Pourtant lorsqu’elle découvre le roller derby, Anaïs se passionne illico pour cette discipline prenante et surprenante. Mais aussi engagée. En 2017, elle enfile ses patins et intègre une ligue à Lyon. Le début d’une belle aventure…
Ado, elle pratiquait déjà le ski de randonnée. Et, depuis, elle n’a jamais cessé de grimper les sommets. Le plus souvent, dans sa région d’adoption, Grenoble.
La montagne, Pauline s’y sent bien, loin de tout esprit de compétition ou de performance. Elle nous partage sa passion. Celle qui la fait vibrer, celle qui l’aide à respirer.
Elle parcourt le monde à la recherche de mordues de montagne. Et trace passionnément sa voie. Tanya Naville, encadrante formatrice de groupes d’alpinisme féminins à la Fédération Française des Clubs Alpins et de Montagne, prend la plume et la caméra pour médiatiser la pratique sportive de ces femmes qui respirent mieux en haute altitude. En espérant faire boule de neige.
Née pour être ultra traileuse. Audrey Tanguy s’est découvert, en 2017, un corps d’athlète inoxydable, endurant et ultra performant. Cette savoyarde avait beau avoir l’habitude de courir les montagnes, elle n’avait pas prévu d’en faire de la compét’. Les kilomètres, les dénivelés, désormais ça lui connaît et rien ne peut l’arrêter. La Diagonale des Fous, la Trace des Ducs de Savoie, le 90 km du Mont Blanc font partie d’une longue liste de courses avalées d’un trait et aux meilleures places. Une vraie tornade sur pattes !
Première femme à occuper le poste de Directrice Technique Nationale à la Fédé Française de Hockey sur Glace, Christine Duchamp s’offre un parcours de pionnière dans un sport de glisse où elle a toujours foncé vers les buts. Ancienne joueuse, capitaine de son équipe, entraîneure de l’équipe de France Féminine et première joueuse à avoir évolué en D1 masculine…un parcours inspirant !
Une femme dans un monde d’hommes. Et plus encore. Rachel Balkovec, 32 printemps, a décroché le poste d’instructeur des « frappeurs » au sein d’une des plus grandes équipes de baseball US. Portrait.
Voisine de l’Océan Atlantique, l’apprentie comédienne et modèle s’est un jour réveillée dans un corps et un mental de… sirène. Fascinée par le monde magique de ces créatures ondulantes, elle a fait de son rêve une réalité en devenant sirène professionnelle. Une féérie qui se travaille !
Elle est la première femme à prendre les rênes du tournoi américain. Responsable de la Fédération américaine de tennis, la Canadienne ajoute ainsi une ligne prestigieuse à son CV. Elle préside désormais aux destinés de l’US Open tout en conservant ses prérogatives au sein de la fédé. Portrait.
Le tir à l’arc pour elle, c’est avant tout une histoire de hasard. L’archère auvergnate, qui a découvert la discipline à l’école, s’est autorisée des ambitions internationales sur le tard. À 24 ans, Audrey Adiceom travaille d’arrache-pied pour assouvir ses envies de médailles et, notamment, de médailles olympiques. Même si, parfois, « ça lui broie le cœur ». Rencontre avec une athlète touchante qui a plusieurs cordes à son arc.
Elles nous embarquent toujours plus loin, au cœur de leurs plaquages, de leurs essais, de leurs troisièmes mi-temps. Sur le terrain ou en coulisses, nos trois rugby women, à l’origine de ce podcast en live, nous prouvent encore une fois que le rugby est un sport passion avant d’être un sport de gars ou de filles…
Nous, c’est Alexandra, Delphine et Marion. On est des joueuses de rugby.
Suivez-nous pendant une saison en Fédérale 1, la 3e division du championnat de France. Prenons le bus ensemble, suivez-nous dans la victoire et la défaite, chantez nos chansons avec nous, enivrez-vous à nos côtés en 3e mi-temps. Vous venez ?
L’été dernier, les records d’audience de la Coupe du monde féminine de foot et quelques mois plus tôt du Championnat d’Europe de handball féminin à la télévision ont prouvé que le public se passionnait de plus en plus pour les compétitions féminines. Et les dernières études ne font que réaffirmer cette réelle tendance. Pour autant, les jeux ne sont pas faits. Décryptage.
Une légende du foot féminin, une lanceuse de marteau au mental d’acier, une pionnière des JO, une jeune biathlète épanouie et au palmarès déjà bien rempli (Jeanne Richard sur notre photo), une trampoliniste attendue à Tokyo en juillet ou encore une cascadeuse à moto qui ne fait que ce qu’elle veut quand elle veut, voici le programme !
Elle est la première femme à avoir atteint, en 1988, le sommet de l’Everest sans oxygène. Mais son record a longtemps été mis en doute par ses compagnons d’expédition. Une suspicion qui poursuivra la Néo-Zélandaise Lydia Bradey pendant des années avant qu’elle ne soit enfin réhabilitée. Histoire d’une alpiniste et guide de haute-montagne qui n’a jamais lâché le piolet.
Équipements et moto rose, comme un étendard, elle tient à démontrer que, sur la piste, les femmes aussi font surchauffer le moteur ! En 2019, cette douanière de 23 ans rafle le titre de Championne de France 600cc lors de la Women’s Cup. Surnommée « l’extraterrestre », Margaux Hubeny est une autodidacte du deux roues. Cette victoire est le premier titre d’une longue série pour une prodige de la piste qui n’est pas prête d’en sortir. Accrochez-vous, ça va secouer !
Pionnière dans un monde de mecs. Seule femme dans le cyclisme à être devenue directrice sportive d’une équipe de Nationale 1, Dinan Sport Cycling, Mélanie est une passionnée de vélo depuis toujours. Vivre au plus près des courses cyclistes, voilà ce qui la motive à partir sur la route toute la sainte journée. Et elle pourrait bien entraîner d’autres filles à prendre ce virage nécessaire pour la féminisation des métiers du sport…