Fiona : « Le vélo m'a appris qu'on a plus de ressources que ce que l’on pense. »Aventurière, 22 ans, étudiante
À 22 ans, Fiona Colantuono, future ingénieure en énergies renouvelables, a décidé de prendre une année sabbatique pour mener à bien un projet un peu fou : parcourir l’Europe de l’Ouest en vélo solaire. Un défi de 8 000 kilomètres pour aller au bout d’elle-même, mais aussi pour mettre en lumière des initiatives locales consacrées à la transition énergétique. On vous embarque !
Propos recueillis par Sophie Danger
Publié le 08 avril 2022 à 6h00, mis à jour le 18 avril 2022 à 11h28
« Je suis partie de Perpignan, le 4 mars, dernier avec l’ambition de parcourir une partie de l’Europe de l’Ouest en vélo solaire. Cette aventure, dans laquelle je me suis embarquée, va durer quatre mois. Elle comporte 108 étapes et doit me faire passer par pas mois de dix pays. Au moment où l’on se parle (le 23 mars dernier, Ndlr), je suis à La Gacilly, à côté de Redon en Bretagne.
Aujourd’hui, a été une très belle journée. Le soleil était au rendez-vous, ce qui fait que le moral est au beau fixe. À ce jour, j’ai déjà parcouru environ 1 500 kilomètres, les jambes tiennent et j’arrive à prendre un peu de temps pour moi, alors tout va bien.
Ce projet a commencé à mûrir dans mon esprit il y a environ trois ans. Je surfais sur LinkedIn lorsque j’ai vu passer un post de « The Sun Trip », une entreprise qui organise des voyages à vélos solaires sous forme de compétitions. Pendant quelques années, leur expédition phare partait de Lyon et se terminait à Canton, en Chine.
Ceux qui y participaient ralliaient les deux villes en deux mois, deux mois et demi. J’ai échangé avec les responsables mais, à cette époque, ça n’était pas compatible avec ma situation personnelle alors je suis passée à autre chose. Malgré tout, j’avais semé une petite graine dans ma tête, petite graine qui, quelques mois plus tard, allait germer.
Par la suite, je suis partie pour un semestre d’étude à Taïwan. J’ai découvert d’autres cultures et tout cela m’a confortée dans mon envie de parcourir le monde. Quelques temps après, j’ai entendu parler des euro vélos, un réseau européen de routes cyclables. Moi qui avais cette envie de voyage à vélo solaire, je me suis dit que, s’il y avait des itinéraires étudiés pour, pourquoi ne pas me lancer ? Alors, j’ai commencé à me pencher dessus.
Mon idée était de faire une année de césure dans mes études. Pour que mon école accepte, il fallait présenter un projet. J’ai commencé à travailler dessus en octobre 2020 pour le soumettre aux personnes concernées en mars de l’année suivante.
Mon idée initiale était de partir de la côte basque et de remonter l’Angleterre, l’Irlande et l’Ecosse jusqu’à la Norvège. Le souci, c’était le passage Ecosse-Norvège. Il ne pouvait se faire que par avion. J’ai cherché un moyen de terminer mon voyage autrement et, à force de recouper les euro vélos, j’ai trouvé une route qui m’emmenait jusqu’à Lyon où habite mon père, le point de chute idéal.
Cette première étape terminée, je me suis renseignée pour savoir à quel rythme parcourir ces 8 000 kilomètres. Des participants au Sun Trip m’ont expliqué qu’ils avalaient, en général, entre 70 et 170 kilomètres par jour. J’ai pensé que 100 kilomètres, au quotidien, six jours sur sept, était une moyenne à portée.
Pour le reste, j’avais pas mal d’interrogations. Je savais que j’allais embarquer une tente pour pouvoir faire du bivouac si je ne trouvais pas à dormir chez l’habitant. En ce qui concerne la nourriture, il était évident que je croiserais forcément un supermarché ici ou là pour acheter ce dont j’avais besoin. J’ai découvert également qu’il existait de nombreux réseaux de communautés cyclistes, j’ai pensé que ça allait le faire.
J’ai pris contact avec une fille qui était partie seule à vélo pour faire le tour de France des initiatives locales. Je lui ai demandé si elle s’était sentie quelque fois en danger. Elle m’a répondu que non, qu’il fallait faire attention, comme d’habitude, mais que, sur la route, les gens avaient été d’autant plus gentils et bienveillants qu’elle était une femme.
Son exemple m’a donné envie d’aller, à mon tour, à la rencontre d’initiatives en tout genre. La transition énergétique fait partie de mon projet professionnel qui est de devenir ingénieure en énergies renouvelables et en énergétique.
C’est un sujet sur lequel je travaille beaucoup et c’était l’occasion, au cours de ce voyage, de joindre l’utile à l’agréable en proposant, à mon école, un projet solide tout en me créantdes centaines de contacts pour mon réseau professionnel et en en apprenant tous les jours sur ce qui se fait ici et là.
Une fois les bases de mon parcours posées, il a fallu que je m’entraîne. J’avais l’habitude de faire du vélo mais, même si les mercredis après-midis VTT avec mes grands-parents étaient une tradition lorsque j’étais enfant, je pratiquais, depuis, principalement dans une perspective de transport, pour me déplacer à l’université, en ville.
J’ai commencé par des sorties de 30-40 kilomètres. Je voulais voir comment je me sentais, d’autant que j’avais acheté une selle en cuir qui, au départ, était dure comme du béton !
Petit à petit, j’ai augmenté les distances. Je suis passée à 50, 60, 70 kilomètres et là, les douleurs sont apparues, notamment au niveau des genoux. Début janvier, j’ai demandé à mon médecin de me prescrire des séances de kinésithérapie pour travailler plus encore mon renforcement musculaire global et stabiliser mes articulations.
Le grand départ était programmé pour le 4 mars 2022. J’étais à la fois heureuse de me lancer enfin et stressée au possible. Ce jour-là, il y avait de la tramontane, de face, et du dénivelé au programme. Les conditions n’étaient pas idéales et je me demandais si mon genou allait tenir. C’est en sortant de cette ville que je connais bien que j’ai senti que l’aventure commençait enfin.
À la fin de la journée, tout s’était bien passé. Et finalement, après quelques jours, je me suis rendu compte que j’avais fait 500 kilomètres à vélo et que j’étais passée de la mer Méditerranée à l’océan Atlantique en même pas une semaine. Je me suis dit « Ah oui, c’est toi qui a fait ça ! » et j’ai compris que l’on sous-estimait très souvent nos capacités car on ne les pousse jamais à leurs limites.
On a finalement beaucoup plus de ressources que ce que l’on pense.
Après trois semaines, je suis arrivée en Bretagne. Jusqu’alors, ce qui me touche le plus, c’est la générosité des gens qui m’hébergent pour dormir. On ne se connaît pas et ils m’offrent une chambre, un repas, parfois même un casse-croûte pour le lendemain comme si je faisais partie de la famille. Je trouve ça absolument génial de pouvoir échanger aussi facilement.
Ce qui me marque également c’est cette impression que j’ai de les connaître alors que je les rencontre pour la première fois de ma vie. Je ne sais pas trop expliquer pourquoi mais c’est un peu comme si, au fur et à mesure des étapes, je créais une communauté autour de moi.
Même si je suis partie depuis peu, je sens déjà que j’ai un peu changé. J’ai gagné en maturité et en lâcher prise : j’avance au fil de l’eau et je vois ce qui m’attend au bout de la route.
Il y a une certaine charge mentale car je gère, en même temps, les réseaux sociaux, les logements, les rencontres, les initiatives, mais ça m’apprend la patience. Je ne peux pas dire que ce début est idyllique car il y a toujours des petites galères ici et là mais, pour le moment, j’ai vécu plus de hauts que de bas.
Je ne sais pas encore si quelque chose me manque – à part une tablette de chocolat que je projette de m’acheter – il est encore trop tôt pour le dire. Je pense néanmoins qu’arriver en Angleterre sous peu va donner une autre signification à ce début de voyage.
Je vais expérimenter le changement de langue, le changement de côté pour rouler et je suis curieuse de voir ce que tout cela va donner. »
Pour suivre Fiona dans ses aventures, lui proposer un hébergement, une initiative à découvrir ou échanger tout simplement, direction son site dédié The Suncycling Odyssey
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