Delphine : « Après mon agression, le sport m’a permis de reprendre confiance en moi. »Responsable d’un service d’aide aux personnes handicapées, triathlète, 43 ans
Triathlète à ses heures perdues ou plutôt gagnées sur des journées rythmées par des entraînements devenus nécessaires, Delphine Joutel a trouvé dans le sport un levier d’une confiance qu’elle n’a pas toujours eue. Ce dimanche 26 juin, elle sera au départ du Garmin Triathlon de Paris. One, two, Tri… C’est parti !
Propos recueillis par Julie Begon
Publié le 24 juin 2022 à 15h45
« Quand j’étais enfant, je ne faisais pas vraiment de sport. J’avais des problèmes de santé et j’étais même exemptée à l’école. Je n’avais pas de souffle alors la natation ou l’endurance, ce n’était pas envisageable.
Vers l’âge de 20 ans, en montant à Paris pour mes études à la Sorbonne et à l’Ecole du Louvre, j’ai commencé à en faire un peu. J’allais à la piscine ou je prenais quelques cours de fitness, mais ça restait occasionnel.
Et puis, en 2004, j’ai vécu un traumatisme. Une agression sexuelle, un viol par trois personnes qui m’a fait basculer dans la dépression. J’ai pris du poids, je sombrais.
Puis, un déclic, j’ai décidé de reprendre une activité physique pour m’alléger de ces kilos qui s’étaient accumulés en à peine un an -j’en avais quasiment pris trente-, mais aussi pour retrouver confiance en moi.
Le triathlon, c’est arrivée après, grâce à une rencontre, avec celui qui est devenu mon mari. Il pratique cette discipline depuis tout petit, mais j’ai mis du temps avant de le rejoindre et de m’y mettre vraiment. J’allais le voir en compétition, ça me donnait envie, mais j’avais la phobie de l’eau.
Le vélo et la course à pied, ça allait, j’avais de l’endurance grâce à la pratique du fitness, mais la natation c’était compliqué. Mon mari m’a aidée à appréhender le milieu aquatique et, de fil en aiguille, c’est devenu quelque chose qui m’a passionnée.
J’ai même écrit un blog, « Oh My Tri », pour raconter mon histoire avec le triathlon qui a commencé il y a un peu plus de dix ans maintenant, vers la trentaine.
Et voilà, maintenant on vit tous les deux de cette passion-là, on s’inscrit sur pas mal d’événements et j’ai de plus en plus envie de faire des longues distances, des formats plus grands et c’est génial parce qu’on peut vivre ça à deux.
C’est une routine au quotidien. Je suis passée d’une enfance avec zéro sport, à aujourd’hui où c’est tous les jours.
Attention, on adapte les entraînement, c’est pas toujours super intense, parfois c’est plus tranquille : des footings cools, des séances de vélo qui sont presque plus des balades que de vrais entraînements…
Pour vous donner une idée, je travaille à temps complet dans une entreprise de services à destination de personnes handicapées donc je m’entraîne le matin vers 5-6h, le soir après le boulot et à la pause déjeuner quand je le peux. Toujours avec le même plaisir.
C’est un moment pendant lequel je m’évade de mon travail, je pense à autre chose.
Pour le Triathlon de Paris, ce dimanche, je n’ai pas vraiment d’objectif perso. En fait, je viens de courir un triathlon, à Deauville, et j’en fait un autre aux Sables d’Olonne, le weekend prochain. Lui, ce sera mon objectif de l’année. Le parcours est très roulant et je vais enfin pouvoir sortir mon vélo de contre la montre !
Donc Paris, c’est vraiment pour me faire plaisir, faire un peu de reportage sur la course et aussi accompagner une débutante.
Je donne des cours et cette jeune femme avait participé à un stage de triathlon, il y a quelques années. Elle appréhende pas mal donc je vais l’accompagner. Je lui ai prodigué des conseils, je vais lui prêter une combinaison de natation et puis on verra une fois dans la course !
Pour revenir au coaching, j’organise des stages de triathlon, mais pour les personnes vraiment débutantes. C’est mon créneau parce que je me suis aperçue qu’il faut déjà un peu pratiquer le vélo, pareil pour la natation, quand on s’inscrit dans un club, c’est pas vraiment pour les novices. Moi, quand j’ai commencé, j’ai eu la chance d’avoir mon mari pour me guider, ce n’est pas le cas de tout le monde.
Beaucoup de personnes sont venues vers moi pour me dire : « J’aimerais bien me lancer mais j’ai très peur ». Elles avaient presque envie de cours particuliers…
Donc, de temps en temps, grâce à des partenaires qui me prêtaient des vélos et des combinaisons, j’ai organisé chez moi à Rouen des petites sessions autour d’un lac, où l’on pouvait s’entraîner sur les trois disciplines, se familiariser avec la nage en eaux libres aussi, qui est ce qui fait le plus peur généralement. Ça plaît bien, je crois.
C’était aussi l’occasion de leur montrer qu’en y allant petit à petit, tout est possible. J’ai commencé avec des formats « small » et, d’année en année, j’ai augmenté la cadence, aujourd’hui je participe à des Ironman (3,8 km de natation ; 180 km de vélo ; 42,195 km de course à pied).
La plupart de gens veulent tout de suite faire un Ironman en se disant « Oui, c’est accessible »… alors, oui, c’est accessible mais il faut y aller progressivement parce que le corps a besoin de s’adapter pour ne pas subir sa course et tout simplement prendre du plaisir.
Ces moments en groupe, en entraînement ou en compétition, c’est ce qui compte vraiment. Sinon, c’est vrai que le triathlon est un effort un peu solitaire, d’introspection… mais là, on partage tout.
J’adore accompagner les débutants parce qu’à travers leurs émotions j’ai l’impression de revivre ce que j’ai vécu moi.
C’est comme une fête, un moment où on se comprend, où on voit pourquoi on arrive à s’entraîner des heures et des heures, pour pouvoir profiter le jour J. Apprécier pleinement tous ensemble. Ça compte beaucoup ces instants de convivialité.
Ce mode de vie intense, il me fait du bien. Après mon agression, le sport m’a permis de reprendre confiance en moi, de me dire que je n’étais pas nulle, que j’étais capable de me dépasser. Au niveau du mental, ça a joué énormément.
Au quotidien, je suis très stressée et le sport m’aide de ce côté-là, même si ce n’est pas un entraînement de folie. Le simple fait de sortir, même marcher, ça m’apaise, ça me rééquilibre.
Aujourd’hui, j’ai 43 ans, avec l’âge les courses « sprint », sur des courtes distances, ça va trop vite, ça devient compliqué mais, à l’inverse, je m’améliore sur l’endurance et ça me donne envie de me lancer sur des efforts de très longue durée en triathlon, mais aussi en vélo ou en trail.
Pas forcément des compétitions officielles d’ailleurs, mais des périples que j’aimerais organiser moi-même.
J’adore ça, on découvre une foule de paysages différents. Cela devient un voyage et plus vraiment une course. »
Retrouvez les aventures sportives de Delphine Joutel sur son compte Instagram, @dedelfitfun
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