Benedicte Pernet : « Le sport n’est pas réservé à une élite ou à une classe d’âge. »Préparatrice en pharmacie, crossfiteuse, 56 ans
Elle vient de remporter les French Throwdown, l’équivalent des championnats de France de CrossFit, catégorie plus de 55 ans. Benedicte Pernet est une warrior tardive. Chez cette nana qui a toujours besoin de se lancer des défis, le sport a tout chamboulé. Et la voilà qui rêve d’une finale internationale aux Games, le Graal des crossfiteurs. Un rêve...vraiment ?
Propos recueillis par Julie Begon
Publié le 18 août 2022 à 18h00, mis à jour le 19 août 2022 à 11h18
« J’ai toujours fait du sport. Quand j’étais petite, c’était de la danse classique, du tennis, un peu de piscine… Mais le CrossFit, c’est arrivé tard.
Il y a six ans, alors que j’avais déjà 49 ans. Je passais mon BPJEPS, un diplôme d’État me permettant de devenir coach sportif et, pour terminer la saison avec les adhérentes d’une des associations pour laquelle je coachais, je leur ai proposé une soirée dans une « box », une salle de CrossFit, qui venait d’ouvrir.
Ça a été une découverte, un coup de foudre. J’ai fait la séance et je me suis dit : « Oh la la, c’est ça ! C’est ce sport que je veux faire ! » C’était vraiment incroyable, je n’en avais jamais fait auparavant.
J’ai participé à une séance et, en sortant, j’ai signé direct un abonnement pour un an !
C’est l’immense variété du CrossFit qui me plaît, c’est toujours différent. Ce que j’aime par-dessus tout, c’est le cardio et l’haltérophilie. Tout ce qui est barres olympiques avec les poids… c’est vraiment les deux filières que j’adore.
Après, tout ce qui est gym suspendue, c’est plus compliqué pour moi, parce que c’est très technique. Comme je n’en ai jamais fait quand j’étais jeune, c’est un gros point faible que je dois bosser beaucoup plus que les autres disciplines.
Mais au delà de ça, c’est aussi le défi qui m’anime parce que, à chaque fois, c’est un challenge. Un défi personnel permanent de progresser, apprendre de nouveaux mouvements, monter plus fort en charge… Et puis c’est le plaisir d’être avec d’autres personnes.
C’est un sport individuel, la plupart du temps, mais on le pratique en groupe. Sur une tranche horaire, on peut être jusqu’à douze à se dépasser ensemble. On fait le même « WOD », la même activité du jour.
On n’est jamais seul, en fait. Ça devient un défi contre soi-même, un défi avec les autres… Le dernier va être encouragé par le premier et ça devient un effort collectif.
Le CrossFit, c’est un sport accessible à tout le monde et qui peut être commencé à n’importe quel âge. Surtout, c’est un sport qui s’adapte à vos capacités physiques. Si vous avez un souci au dos, par exemple, c’est pas grave, on change le mouvement.
J’en parlais avec mon coach, Guillaume Nordey, je trouve dommage de ne pas communiquer là-dessus, sur les possibilités qu’offre le CrossFit pour se remettre au sport ou tout simplement pour découvrir le plaisir de bouger, de prendre soin de soi, de se faire plaisir, de retrouver des copines… Juste sortir de chez soi.
Je suis préparatrice en pharmacie à mi-temps, mais aussi coach sportif en association et je me rends bien compte qu’il y a des femmes qui pourraient, qui voudraient faire du sport mais qui n’osent pas. La peur du regard, de l’âge… Et c’est dommage.
Je pense à toutes ces femmes qui ont des enfants, qui travaillent, qui enchaînent les journées et qui ne font rien juste pour elles. Et bien voilà, le CrossFit c’est épanouissant.
Après, c’est comme tout, certaines ne vont pas aimer, mais si vous franchissez les portes d’une box et qu’elle est accueillante, que vous faites des rencontres… ça peut changer une vie.
J’ai vu des personnes arriver dans une salle de CrossFit et se transformer, reprendre confiance en elles, retrouver le plaisir de bouger, voir son corps se transformer… C’est un ensemble vertueux.
On a envie d’aller bien, de continuer, parce que ça amène une image positive dans la vie de tous les jours, pas seulement pendant une heure d’entraînement.
Le sport, ce n’est pas réservé à une élite ni à une classe d’âge. Tout le monde a sa chance, tout le monde peut faire du sport à son niveau.
L’avantage du CrossFit, c’est que même si c’est un peu cher, vous êtes encadré. Vous vous entraînez avec une équipe formée, dédiée à vous suivre, à adapter les exercices en fonction de vous…
Ça permet la pratique d’un sport en toute sécurité et ça peut redonner confiance. Vous n’êtes pas anonyme dans une salle. À force de revenir dans votre box, le coach vous connaît, vous pouvez lui dire ce que vous pouvez ou ne pouvez pas faire et ainsi avoir une pratique sportive adaptée à vos capacités.
Voilà, c’est comme ça que je vois la pratique du CrossFit. Pour moi, c’est cinq jours d’entraînement par semaine. Entre deux et trois heures à chaque fois. Quand je ne suis pas au travail, je m’entraîne.
J’ai commencé la compétition il y a cinq ans, alors que j’avais 50 ans. Un des coachs de ma box m’a dit : « Ah, mais attends, franchement pour ton âge, tu te débrouilles bien, ça ne t’intéresserait pas la compet’ ? ». Et voilà, c’est parti comme ça.
J’ai commencé par ce qu’on appelle les Opens. C’est ouvert à toutes les personnes inscrites dans les salles de CrossFit, partout dans le monde. Une épreuve sort chaque semaine, pendant six semaines. On la fait au sein de la box et il y a un classement mondial. C’était ça, ma première expérience en compétition, mais à distance donc.
Après, j’ai commencé les déplacements en compétition. D’abord, des événements indépendants organisés par des box chez elles. Et puis, une chose en entraînant une autre, j’ai remporté les French, l’équivalent des championnats de France, au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, le 26 juin 2022, dans la catégorie + 55 ans.
Voilà, la compétition, je ne sais pas trop où ça me mènera, mais c’est vrai que le Graal ça serait les Games : vous allez aux États-Unis et vous participez à LA finale du CrossFit mondial.
Ça commence par les Opens, après vous vous qualifiez pour les quarts, les demis et puis ils gardent les dix meilleurs dans chaque catégorie d’âge pour les faire s’affronter aux Games.
Ça, c’est dans un coin de ma tête… Quand j’ai commencé, je me disais que jamais je ne pourrais me mesurer à ces athlètes, et puis, petit à petit, on s’y met et on se prend au jeu…
Alors, ça reste un rêve, mais en même temps je vais tout faire pour qu’il se réalise. En attendant, ça me permet de faire de belles rencontres, de me dépasser à chaque fois et de continuer à progresser. »
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