
Jeux Paralympiques : d’où vient sa devise ?
Elle est omniprésente sur toutes les rencontres paralympiques. Symbole essentiel du Comité International Paralympique, la devise « Spirit in motion » impose le respect de tous les para-athlètes.
Publié le 04 février 2021 à 13h23, mis à jour le 19 décembre 2022 à 11h47
L’haltérophilie est venue à toi par hasard. Tu avais 10 ans, t’étais dans un centre de loisir du Blanc Mesnil. Le club de la ville cherchait des talents, le coach fait alors appel au président pour savoir si certaines de ses jeunes pousses seraient intéressées et c’est comme ça que tu as découvert la discipline, sans réellement savoir ce que c’était…
Oui, moi l’haltérophilie je ne connaissais pas, je ne savais même pas que ça existait ! Ce qui s’est passé, c’est que le président du centre a adressé un courrier à ma mère dans lequel il lui expliquait que je me débrouillais plutôt bien dans toutes les activité que nous faisions et que j’avais des aptitudes un peu supérieures aux autres.
Il lui a proposé que j’essaie l’haltérophilie et ma mère m’y a emmenée…pour voir.
Tu te souviens de cette première fois ? Tu t’attendais à quoi ?
J’y suis allée sans me poser de questions. Au club, au début, on faisait plein d’activités, on n’a pas eu une barre tout de suite dans les mains. Pour mon entraîneur, il était important d’abord de maîtriser le geste, de développer les qualités nécessaires à la pratique comme la souplesse, l’explosivité avant même d’avoir une barre avec des poids.
Je ne savais même pas que ce que je faisais, c’était de l’haltérophilie ! Pour moi, tout ça c’était simplement des animations, la continuité du centre de loisirs.
Par la suite, on a eu un bâton pour apprendre le mouvement puis une barre de 2 kilos. La barre de compétition est venue avec le temps.
C’est l’entraîneur, Marko Tzanko, ex-coach de l’équipe de Bulgarie et de l’équipe de France, qui t’a donnée envie de poursuivre dans cette voie. Comment s’est-il débrouillé pour que tu continues ?
Il m’encourageait, il me disait que ce que je faisais était bien. Il me donnait la motivation, celle d’aller tout le temps encore plus loin, de faire tout le temps encore mieux.
Ça me faisait du bien de recevoir des félicitations à chaque fois, j’étais contente et ça me donnait envie de continuer et de revenir.
Il semble avoir été déterminant dans ta carrière…
Il était âgé, ça me donnait l’impression d’avoir un papy. Je me suis beaucoup attachée à lui.
Encore une fois, pour moi, l’haltérophilie c’était une activité, mais une activité pour laquelle on m’encourageait, dans laquelle je me sentais bien.
Tout ça me donnait envie de persévérer, de faire plus. On aime bien ce genre de challenge quand on est petit.
Lire aussi
Ces sportives qui revendiquent le NO Limit
©FFHM
Qu’avait-il décelé de si particulier en toi pour te pousser à poursuivre dans cette voie ? Il te l’a dit ?
Il me l’a dit tout de suite. Dès la première fois, il m’a fait comprendre que j’avais des capacités et qu’il fallait que je revienne. Cette première séance, c’était un test. S’il voyait que quelqu’un n’avait pas le profil, ça ne passait pas et les personnes ne revenaient pas.
Au tout début pourtant, ta maman et tes frères n’étaient pas très enthousiastes, ils avaient peur que tu te fasses mal et surtout que tu deviennes trop carrée. C’était une crainte que tu partageais toi aussi ?
Moi, pas du tout ! Lorsqu’on est enfant, on ne fait pas trop la différence entre ce qui est sport de filles et sport de garçons. C’est ma mère plutôt qui avait ce soucis-là. Elle avait vu des images à la télévision, mais mon entraîneur l’a rassurée et elle a laissé faire.
©DR
Ce rapport particulier au corps, c’est une problématique que partage aussi ta famille paternelle. Lorsque tu retournes au Cameroun, ton pays d’origine, tes proches sont à la fois très fiers de toi – l’haltérophilie est le 2e sport le plus pratiqué là-bas – mais, en même temps, ils veulent que tu arrêtes parce qu’ils ont peur que ton corps ne devienne trop musculeux. C’est pénible de devoir toujours se justifier par rapport à son propre corps ?
J’avais 16 ans la première fois que je suis retournée Cameroun et, là-bas, c’était un peu plus compliqué. Au Cameroun, l’haltérophilie est le deuxième sport national, c’est vrai, mais ma famille ne connaissait pas, ce n’était pas une discipline qu’elle suivait.
Mes proches savaient que je portais des poids et dans leur tête, ce n’était que ça. Pour eux, j’étais juste une fille baraquée, musclée. Moi je laissais parler, je ne disais rien, j’assumais les critiques.
©FFHM
Comment es-tu parvenue à rassurer ton entourage ?
Mon père m’a dit que si l’haltérophilie me plaisait, il fallait que je continue même si, intérieurement, ce n’était pas trop ça. Il pensait peut-être que, comme j’étais jeune, j’allais m’arrêter vite.
Quoi qu’il en soit, il était plutôt content que sa fille ait un domaine dans lequel ça se passait bien et dans lequel elle se débrouillait bien. C’est quand j’ai commencé à évoluer à haut niveau, que j’ai commencé à avoir des primes, que ma famille en Afrique a pris conscience de l’importance de la chose.
J’avais déjà un physique un peu marqué par le sport mais, les années passant, ils ont compris que ça faisait partie de moi.
Le sport, surtout quand on le pratique à haut niveau, modifie le corps et ce quelque soit la discipline malgré tout, est-ce que ce n’est pas lassant, à la longue, d’être toujours réduite à un corps ?
Oui c’est très vrai, le sport modifie le corps, je l’ai constaté en arrivant à l’INSEP. Avant, lorsque j’étais hors structure, je voyais bien que j’étais beaucoup plus musclée, plus marquée au niveau des bras que les autres filles, mais ça ne me faisait rien, j’étais bien dans ma tête, bien dans mon corps.
Les autres se faisaient des idées, ils craignaient que je veuille me battre, pensaient que j’étais agressive. Moi, je ne faisais pas du tout attention à ça, je ne me justifiais pas.
Au contraire, ça me faisait rire et ça me plaisait. Je leur disais : “Vous avez raison, craignez-moi au lieu de me sous-estimer, je préfère ça“ et je laissais parler.
Regardez
Le Q&A de Dora Tchakounté en vidéo
©DR
Durant ta scolarité, tu t’es également essayée au rugby. Dans l’imaginaire collectif, c’est un sport, une fois encore, plutôt masculin. Est-ce que pour toi il existe des disciplines genrées ?
Pour moi, il n’y a pas de sport masculin ou féminin, le sport c’est le sport. Le rugby, j’ai commencé au collège. Le professeur trouvait que j’étais douée par rapport aux autres et il m’avait proposé de m’inscrire dans un club.
J’en ai parlé à ma mère qui a dit “ok“ et a cherché un club. J’ai pratiqué rugby et haltérophilie jusqu’à mes 14 ans.
Qu’est-ce qui fait que tu as préféré continuer l’haltérophilie plutôt que le rugby ?
À l’époque, je jouais avec des garçons et, à 14 ans, on m’a dit qu’il fallait que je change de club pour jouer avec des filles. J’étais petite et je me retrouvais en équipe avec des ados costauds. Pour le club, d’un point de vue du règlement, ce n’était plus correct que j’évolue avec eux. Je devais intégrer l’équipe départementale féminine, mais moi j’étais bien dans mon équipe de garçons, j’aimais l’esprit, l’ambiance du club.
Parallèlement à ça, mon entraîneur d’haltérophilie me mettait la pression. Pour lui, les deux disciplines n’étaient pas compatibles. Il se disait que si je jouais au rugby et que je me cassais quelque chose, je ne pourrais pas être performante à l’entraînement.
Il m’a demandé de choisir entre les deux et, comme j’avais commencé l’haltérophilie en premier, j’ai choisi cette option.
Lire aussi
Notre rencontre avec Framboise Labat, seule Française à avoir participé aux CrossFit Games
©DR
Il y a un autre moment déterminant dans ton parcours, ce sont tes premiers Championnats d’Europe cadet. C’était en 2013 et tu termines 12e. C’est une telle déception pour toi que tu décides de revoir ton rapport à l’haltérophilie et que ça devient vraiment sérieux…
Exactement. C’est à ce moment là que je me suis rendu compte de mes capacités. Je me souviens de cette première sélection. J’étais au collège. Mon entraîneur m’appelle et me dit qu’il me qualifie aux Championnats d’Europe. J’étais choquée. Je lui dis : “Ah bon ?“ et il me répond :“ Je t’avais prévenu que tu irais loin.“
Quand je termine 12e, je me dis que tout ce déplacement pour finir à cette place, ce n’est pas possible ! Je valais mieux que ça, je pouvais faire d’autant mieux que je n’avais pas beaucoup forcé en compétition. En rentrant, j’ai redoublé d’efforts.
Cette Dora-là, motivée, engagée et prête à tous les sacrifices que le sport impose au haut niveau pour atteindre ses objectifs, tu la connaissais avant ou tu l’as découverte ce jour-là ?
Non, je ne la connaissais pas avant. C’est à partir du moment où je suis entrée en équipe de France que j’ai réalisé que je rentrais dans quelque chose de vraiment intéressant.
On sort du cocon du club dans lequel on est bichonné et ça devient beaucoup plus sérieux, beaucoup plus rigoureux, beaucoup plus stressant aussi, mais c’est du bon stress.
©FFHM
Tu donnes l’impression d’avoir emprunté un chemin sans le choisir, un chemin qui, malgré toi, te mène loin…
Oui, c’est le chemin que j’ai emprunté sans vraiment le décider qui m’a fait me rendre compte de l’importance de l’haltérophilie pour moi. Les choses sont venues à moi naturellement.
C’est fou mais ce n’est qu’avec les années, avec le temps qui passe que je prends vraiment conscience des enjeux.
Tes efforts et ta prise de conscience vont payer puisque, en 2014, tu es de nouveau sélectionnée pour les Europe et cette fois, tu décroches le bronze. Qu’est-ce que tu as ressenti ?
J’étais très fière. J’ai toujours eu en moi cette envie d’être bien, forte, brillante. Dès le départ, ce sont les félicitations de mon entraîneur qui m’ont motivée à faire plus et je pense que, dès petite, j’avais ça en moi, l’envie de donner le meilleur, de faire du mieux possible.
Je me souviens d’ailleurs de mes premiers Championnats de France. J’étais en minime et je n’avais pas gagné, j’avais terminé 2e. J’étais tellement triste, au bout de ma vie et je pleurais, je pleurais, je ne savais même pas que je pouvais pleurer autant pour quelque chose !
L’année d’après, je suis revenue et je me suis imposée. Je pense que l’esprit de compétition, le souci de bien faire, je les ai en moi. C’est d’autant plus important qu’en haltérophilie, on n’a pas vraiment un adversaire direct. Tu as un mouvement et l’objectif est de le réussir.
Pour autant, si les sportifs sont généralement prêts à tout pour décrocher une médaille, toi non. En 2014, il y a les Monde junior en Russie, mais tu décides de renoncer pour te consacrer à ton bac que tu vas obtenir avec mention. Les études, c’est la seule chose qui peut te faire renoncer ?
Oui, malheureusement ! Je dis malheureusement parce que, malgré tout, les études restent quelque chose de très important. Ma famille, mon entourage me l’a toujours répété. Le sport c’est bien, on aime ça, mais quand la carrière se termine, c’est compliqué.
Moi, j’ai toujours eu cette idée du double projet sport et études. C’est mon souhait absolu même si les études passent avant. Ça me ferait beaucoup de peine d’arrêter l’haltérophilie pour me consacrer à mes études mais, si je n’ai pas le choix, si je suis au bord du gouffre et que je suis obligée de choisir, je choisis les études.
©DR
Tu es en deuxième année de kiné. Il y a deux grosses échéances qui arrivent, Tokyo et Paris, tu serais donc prête à renoncer pour poursuivre tes études ?
Le cas de figure s’est présenté l’année dernière. J’étais en difficulté scolaire et le directeur de mon école m’a proposé de faire une césure afin que je puisse me consacrer à fond à l’haltérophilie avant de reprendre.
J’ai fait le choix de faire une pause pour aller chercher la qualification aux Jeux, une pause, mais pas un arrêt. Les Jeux ont été repoussés d’un an alors j’ai repris me études mais ils devraient avoir lieu en juillet et je pars du principe que je vais faire les deux.
Les Jeux Olympiques, tu connaissais déjà petite ou, comme l’haltérophilie, tu les as découvert accidentellement ?
Quand j’étais petite, je ne savais pas ce qu’étaient les Jeux Olympiques. C’est devenu important pour moi lorsque j’ai su que j’avais des chances de pouvoir y participer.
Jusqu’alors, j’entendais les autres en parler, tout le monde voulait y aller et puis, petit à petit, quand j’ai pris conscience que j’avais les capacités pour les faire, je me suis dis : “Dora, il faut que tu t’intéresses à ce truc-là aussi“. C’est comme ça que le goût et l’envie d’aller aux Jeux sont venus. C’est la seule compétition que je n’ai pas encore faite et si je n’y participe pas, ça me manquera.
Tu n’es pas encore qualifiée pour Tokyo, comment ça va se passer ?
Il manque une compétition qualificative. Elle devait avoir lieu en avril dernier aux Championnats d’Europe, mais tout a été reporté alors on attend.
Toi qui vis la vie comme elle se présente, tu l’imagines comment l’après-carrière. Il y aura forcément du sport au menu ?
Je ne sais pas. Je vais voir, mais je pense que oui. On se dit toujours que, quand on va s’arrêter, ce sera bien. Mais je pense que si j’arrête l’haltérophilie, au bout d’un mois je me retrouve en salle…c’est obligé !
D'autres épisodes de "Muscu, haltéro, CrossFit, ça envoie du lourd !"
Caroline Suné : « Dans le sport, il faut être humble et travailler dur. »
Véro Grafe : « Je viens des sports de combat et quand je masse ces sportifs surpuissants, ils me respectent. »
Tia-Clair Toomey, l’iconique crossfiteuse qui place la barre très haut…
Céline : « Grâce au CrossFit, j’ai appris à accepter mon corps. »
Voir tous les épisodesToutes nos interviews de championnes
ÀBLOCK! est un média indépendant qui, depuis plus d’1 an, met les femmes dans les starting-blocks. Pour pouvoir continuer à produire un journalisme de qualité, inédit et généreux, il a besoin de soutien financier.
Pour nous laisser le temps de grandir, votre aide est précieuse. Un don, même petit, c’est faire partie du game, comme on dit.
Soyons ÀBLOCK! ensemble ! 🙏
Vous aimerez aussi…
Elle est omniprésente sur toutes les rencontres paralympiques. Symbole essentiel du Comité International Paralympique, la devise « Spirit in motion » impose le respect de tous les para-athlètes.
Il y a cinq ans, au Brésil, Rénelle Lamote voyait ses ambitions olympiques réduites à néant dès les séries. Après une lente et douloureuse reconstruction, la demi-fondeuse francilienne est parvenue à renouer avec son meilleur niveau. À quelques jours de son entrée en lice aux Jeux Olympiques de Tokyo, la double vice-championne d’Europe du 800 mètres veut rivaliser avec le gratin mondial.
Applis relaxantes, podcasts ressourçants, cours en ligne boostants, bouquins inspirants, ÀBLOCK! a sélectionné tout ce qu’il faut pour passer une Journée Mondiale du Yoga en 100 % yogi ce dimanche 21 juin. On active le mode « Namasté » !
Impressionnante. C’est le mot qui fuse lors de la conversation avec cette femme solide, volontaire, atypique. Stéphanie Gicquel détient le record de la plus longue expédition en Antarctique à ski sans assistance. Elle fait partie de ces athlètes que rien n’effraie. Les éléments, elle s’en fait un allié ; les peurs, elle les apprivoise. Les rêves, même glacés, elle leur donne vie. Rencontre avec une sportive étourdissante.
Première championne de l’histoire de l’UFC, celle qui a ouvert le MMA aux femmes a su donner les coups qu’il fallait pour toujours se relever dans une vie traversée par les drames. L’Américaine Ronda Rousey, cascadeuse et actrice dans des blockbusters hollywoodiens, a écrit le propre film de sa vie à la force de ses poings et de son mental d’acier. Une combattante hors norme et une pionnière du game !
Elle a 22 ans et son oxygène, elle le puise dans les flots. La nageuse de l’AS Monaco, vient de décrocher son premier titre de Championne de France d’eau libre, en solitaire, sur 10 km, et son 3e titre consécutif sur le 25 km. Une fille dans son élément.
Vous reprendrez bien un peu de foot ? Certes, l’Euro 2022 est bouclé, mais on reste ÀBLOCK! sur le sujet. Voilà plus d’un siècle que les femmes se sont invitées sur les terrains de football et, en cent ans, peu de choses ont changé. Ou presque. Malgré un coup de projecteur de plus en plus prononcé lors des grands rendez-vous internationaux, la réalité quotidienne des footballeuses reste complexe. Retour sur cette histoire mouvementée avec Laurence Prudhomme-Poncet, auteure de « Histoire du football féminin au XXe siècle ».
Pour la quatrième fois en quatre éditions, les Bleues du basket atteignent la finale des championnats d’Europe. Et pour la quatrième fois, elles manquent l’or. Depuis leur dernier titre en 2009, elles ne parviennent plus à convertir l’essai. Récit d’une malédiction.
Elle s’est invitée dans le Top 10 des jockeys français sans crier gare. À 21 ans tout juste, Marie Vélon, nouvelle Cravache d’or, fait tourner la tête des amateurs de sport hippique. Et elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. La femme la plus titrée des courses en France continue de tracer sa route. Au galop.
Tout au long de cette année, une foule de championnes fortes et inspirantes (comme Sarah Lezito sur notre photo) se sont relayées dans les colonnes d’ÀBLOCK!. Ces filles rencontrées au fil des jours sont toutes admirables, elles nous ont chamboulé.e.s, intrigué.e.s, bluffé.e.s. Mais puisqu’il fallait vous en offrir un florilège, nous en avons choisi quelques-unes représentant la diversité du sport féminin. Retour sur 12 mois de confidences exquises qui valent de l’or.
Cette semaine, la saison de ski de vitesse s’ouvre avec le Championnat du monde avant de laisser la place à la Coupe du Monde puis au Speed Masters. Sensations garanties dans la station de Vars qui accueillent les meilleurs skieurs de la planète jusqu’au 26 mars. Petit récap’ des festivités sur neige.
Symboles des Jeux Paralympiques, ils sont en mouvement, vifs et légers. Ce sont les Agitos. Pourquoi ? Comment ? Explication express.
Abonnez-vous à la newsletter