Mélissa Plaza
Ex-joueuse de l’OL, Mélissa Plaza est l’une de nos plus charismatiques et populaires joueuses de football.
Publié le 05 mai 2021 à 17h53, mis à jour le 29 juillet 2021 à 12h13
Rien ne prédestinait Maryse Bastié à devenir une figure majeure de l’histoire de l’aviation. Employée très jeune dans une usine de chaussures de Limoges, sa ville natale, pour subvenir aux besoins de sa famille, elle doit attendre ses 24 ans pour monter, pour la première fois, dans un avion.
Nous sommes au début des années 1920. La jeune femme, tout juste divorcée de Jean Baptiste Gourinchas, son premier mari, vient d’épouser le lieutenant aviateur Louis Bastié, son filleul de guerre, en deuxièmes noces. Le couple fréquente Roger Ronserail, un as de l’aviation connu pour sa virtuosité et ses acrobaties.
C’est lui qui lui offrira son baptême de l’air. Conquise, Maryse Bastié décide, elle aussi, de devenir pilote et décroche son brevet le 29 septembre 1929.
Maryse Bastié, en 1932
Elle ne mettra pas longtemps à se faire remarquer. Moins d’une semaine après avoir été diplômée, la Limougeaude s’amuse à passer sous les arches du pont transbordeur de Bordeaux à bord d’un Caudron G3.
Quelques semaines plus tard, elle passe à la vitesse supérieure et se met à l’épreuve en ralliant Bordeaux à Paris, son premier voyage aérien. Le décès accidentel de Louis, en 1926, ne modère ni ses ardeurs ni ses ambitions.
Un temps instructrice-pilote, Maryse Bastié rejoint rapidement la Capitale. Contrainte de gagner sa vie, elle propose des baptêmes de l’air et fait de la publicité aérienne. Sa rencontre avec l’aviateur Maurice Drouhin va changer la donne.
Le pilote, célèbre pour avoir battu les records de distance et de durée, va l’aider à s’acheter son propre avion, un Caudron C.109. En 1928, à ses côtés, elle bat le record du monde de distance en ligne droite au terme d’un voyage de 1058 kilomètres entre Paris et Treptow-sur-Rega, dans le nord-ouest de la Pologne.
La même année, elle décroche sa licence de transport aérien public, une première pour une femme. Nouveau fait d’arme en 1929. Maryse Bastié a 31 ans et s’adjuge le record de France féminin de durée au terme d’un vol de 10h30.
Battue par sa compatriote, Léna Bernstein, dans la foulée, elle se le réapproprie en 1930 après avoir porté la marque de référence à 37h55.
La trentenaire est à nouveau à l’honneur en 1931. Partie du Bourget le 28 juin, elle se pose 2976 kilomètres plus loin, près de Nijni-Novgorod (Russie) après 30 heures et 30 minutes d’efforts, record international de distance à la clé.
Sa situation financière va la contraindre, par la suite, à mettre quelques temps l’aviation de compétition entre parenthèses. Il faudra attendre 1936 pour qu’elle ajoute une nouvelle ligne à son palmarès. Encouragée par Jean Mermoz, héros de l’aéropostale, elle lorgne du côté de l’Atlantique Sud.
Un mois après la disparition en mer de son mentor, elle s’envole de Dakar (Sénégal) et rejoint Natal (Brésil) en 12 heures et 5 minutes, nouveau chrono à battre.
Lorsque la deuxième Guerre Mondiale éclate, Maryse Bastié met ses talents de pilote au service de la nation. Elle fait partie des quatre femmes réquisitionnées pour convoyer des appareils de tourisme ou de faible puissance sur les zones de combat. Blessée en 1940, elle est démobilisée.
Elle se porte alors volontaire auprès de la Croix-Rouge et travaille pour la résistance.
©Service historique de la Défense
Bousculée par un soldat ennemi lors d’un départ en train vers l’Allemagne, elle se fracture le coude et ne pourra plus jamais piloter. En 1951, elle se voit confier la direction des relations publiques au Centre d’essais en vol de Brétigny.
L’année suivante, le 6 juillet 1952, elle prend place en qualité de passagère dans le prototype d’un Noratlas lors d’un meeting aérien qui se déroule à Bron. Après une fausse manœuvre, l’avion s’écrase. Aucun des occupants n’en réchappe. Maryse Bastié disparaît. Elle avait 54 ans.
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