Caroline : « Le yoga, c'est la quête d’un corps non pas plus beau, mais plus sain. » Professeure de yoga, 33 ans

the yoginist

Propos recueillis par Claire Bonnot

Publié le 23 juin 2020 à 21h14, mis à jour le 29 juillet 2021 à 15h18

« Mes premières approches avec le sport ont été autour du corps avec la pratique de la danse classique et du tennis. Mais il est vraiment entré dans ma vie avec le running qui m’a permis de découvrir que l’on pouvait travailler le mental en même temps que le corps. Je trouvais ça très chouette d’y trouver un côté méditatif  !

«  À la fin d’un cours de yoga, je me souviens d’avoir pleuré et ça avait été libérateur. »

Il faut dire qu’avant j’avais une image un peu négative du sport. Je viens d’une famille de profs et j’avoue que je n’y voyais qu’une activité pour se gonfler les muscles, trop basée sur l’apparence !

Avec le yoga, clairement, dès le début, j’ai senti qu’on n’était pas dans une pratique sportive classique. C’était avant tout une pratique spirituelle.

the yoginist

J’ai découvert le yoga en Chine grâce à mes amies californiennes. Dès le premier cours, j’ai vite accroché. C’était un rendez-vous entre copines déjà et puis j’ai senti que ça faisait bouger des choses en moi, autres que dans le corps. À la fin d’un cours, j’avais pleuré et ça avait été libérateur. Ça devenait ainsi une vraie pratique personnelle, ça avait du sens !

«  Le yoga m’a peut-être permis de réaliser que mon corps était une enveloppe précieuse.. »

Je crois beaucoup à la mobilité comme la clé de la vraie liberté. Et, en ce sens, le yoga offre une expansion de ses capacités physiques et des limites que peut imposer un corps qui vieillit.

Il me permet de pouvoir bouger comme je l’entends, comme je le veux  !

Spirituellement, ça m’a permis de poser mes émotions, de transformer l’essai. De me dire : j’ai le pouvoir et la capacité en moi de ma propre guérison. Et ça a été salvateur !

yoga

 Je me suis toujours sentie bien dans mes pompes, mais le yoga m’a peut-être permis de réaliser que mon corps était une enveloppe précieuse.

Et que ça valait le coup de l’entretenir notamment pour tenir encore debout plus tard. Avoir une quête d’un corps non pas plus beau mais plus sain.

«  Ce qui m’aide dans ma pratique, c’est la méditation  : j’adore cette sensation de planer dans un monde très citadin où tout s’enchaîne. »

Je suis devenue professeure de yoga suite à une succession de décisions et un contexte qui me poussait à faire ma vie ailleurs qu’en Chine. J’ai suivi mon instinct et suis rentrée en France donner quelques cours à des amis du lycée pour commencer  !

Puis le bouche-à-oreille a fonctionné. La promotion de mes cours via les réseaux sociaux a aussi été une bonne vitrine.

Ce qui m’aide et qui revient beaucoup dans ma pratique du yoga, c’est la méditation  : j’adore cette sensation de planer dans un monde très citadin où tout s’enchaîne. Moi qui ai tendance à être hyperactive, j’arrive à m’octroyer ces moments de parenthèses très précieux.

the yoginist

D’ailleurs, dans mes cours j’ai de plus en plus envie de m’éloigner de la posture (les asanas) et de creuser un peu plus loin à la manière du chemin que j’ai pris personnellement.

Aider, par le yoga, à retrouver ses forces personnelles et les clés pour se débloquer.

En cela, je n’hésite pas à croiser les mondes, celui du yoga et de la danse par exemple qui apporte le mouvement du corps libéré ou celui du développement personnel pour comprendre comment le cerveau fonctionne par rapport à l’effort.

L’idée est de ne jamais perdre l’essence du yoga en ne suivant qu’un schéma prédéfini.

«  On ne doit pas forcément être vegan, porter un legging lycra ou faire sa méditation tous les jours pour pouvoir pratiquer le yoga…»

J’inciterai toutes les femmes à se lancer dans le yoga car il est très inclusif grâce à ses formes diverses et variées.

Les codes sont cassés aujourd’hui, il s’est vraiment démocratisé : on ne doit pas forcément être vegan, porter un legging lycra, faire sa méditation tous les jours pour pouvoir pratiquer etc…

Aujourd’hui est toujours le meilleur moment pour commencer  !

La philosophie même du yoga est qu’il peut se pratiquer à n’importe quel âge et pour tous les corps.

Elles aussi sont inspirantes...

Maureen : « Grâce au street workout, on se sent maître de soi-même et de son corps. »

Maureen Marchaudon : « Grâce au street workout, on se sent maître de soi-même et de son corps. »

Suite à une anorexie mentale, Maureen Marchaudon découvre la pratique du street workout, un sport encore jusque-là réservé aux gros bras masculins. Piquée de ces figures qui allient force, agilité et technique, elle devient vite insatiable jusqu’à décrocher le titre de vice-championne de France 2024 de street workout freestyle et à l’enseigner aux femmes qui veulent r(re)trouver la confiance en elles. Who run the world ? Girls !

Lire plus »

Vous aimerez aussi…

Kiki Caron

Christine Caron : « Être porte-drapeau aux JO a été un grand pas pour le sport féminin. »

Elle a marqué, de manière indélébile, les deux campagnes olympiques auxquelles elle a participé. Christine Caron dite Kiki Caron, 73 ans le 10 juillet prochain, s’est adjugée l’argent du 100 mètres dos aux JO de Tokyo en 1964 avant de bousculer les codes en devenant porte-drapeau de la délégation française à Mexico, quatre ans plus tard. Une première mondiale pour les Jeux Olympiques d’été. Rencontre avec une icône qui a fait bouger les lignes, et pas uniquement dans les bassins.

Lire plus »
Béatrice Barbusse : « La femme doit prendre possession de son corps. »

Béatrice Barbusse : « La femme doit prendre possession de son corps. »

À la fois vice-présidente de la fédé de handball et sociologue, elle vient de sortir la version enrichie de son ouvrage de référence « Du sexisme dans le sport ». Béatrice Barbusse ne pouvait échapper à notre scope en cette Journée internationale des droits des femmes. Rencontre avec une femme de sport qui s’enflamme, avec une chercheuse éclairante. Et ça fait du bien !

Lire plus »
2023 sera ÀBLOCK! avec les nageuses artistiques !

2023 sera ÀBLOCK! avec les nageuses artistiques !

Cette fois encore, l’équipe de France de natation artistique se met en scène douze mois de l’année. Mais pour son calendrier 2023, le projet prend une ampleur plus engagé : donner de la force à toutes les femmes confrontées au cancer du sein et sensibiliser à l’importance de son dépistage.

Lire plus »
Laura Marino : « Ma médaille d’Europe au plongeon, je l’ai vécue comme une honte. »

Laura Marino : « Ma médaille d’Europe au plongeon, je l’ai tellement mal vécu ! »

Elle a connu à la fois l’envers et l’enfer du sport. Vice-championne d’Europe de plongeon en individuel, championne du monde par équipe, Laura Marino a mis des années à comprendre qu’elle ne rentrait pas, ou plus, dans le moule très formaté et parfois sclérosant de la compétition et du haut niveau. Une prise de conscience lente et douloureuse qui l’a conduite tout droit à la dépression. Avant qu’elle ne décide de tout plaquer. Rencontre avec une fille entre deux eaux, mais qui sait rebondir.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner