Il leur reste six étapes avant qu’elles ne franchissent la ligne d’arrivée sur les Champs-Élysées le 20 août prochain, sur les coups de 13h. Depuis le 29 juillet, l’équipe de « Donnons des Elles au vélo J-1 » pédale pour démontrer que la petite Reine est aussi une histoire de femmes, réalisant les trois semaines d’étapes du peloton professionnel masculin. Fin août, le Tour de France s’élancera sur leurs traces.
Premiers coups de pédale en 2015 pour cette asso qui n’en finit plus de grimper. Objectifs affichés : pousser les femmes à monter en selle et faire renaître le Tour de France au féminin. À l’initiative de cet audacieux pari : Claire Floret, cycliste amateur du Club de Courcouronnes.
Lors de la première édition, seules trois coureuses se trouvaient sur la ligne de départ. Depuis, elles sont une quinzaine à se serrer les coudes pour la bonne cause : « L’équipe change chaque année, explique Claire Floret. Cette fois, nous sommes treize cyclistes amateurs, de différentes nationalités, entre 23 et 41 ans. »
Ni chrono, ni dossard, ni concurrence, l’heure n’est pas à la compet’ mais à la revendication : « Ce n’est pas une course, mais un projet militant, prévient Claire Floret. Même s’il a évolué, le cyclisme féminin se démocratisant heureusement de plus en plus, notre message est simple : nous, les femmes, on peut, et on sait rouler ! »
Une idée qui a fait son chemin. Le directeur du Tour de France, Christian Prudhomme, a annoncé une course par étape féminine en 2022. Un Tour de France au féminin à qui il ne manquera que le nom : « Pour des questions juridiques, il ne pourra pas s’appeler comme le Tour, mais peu importe, s’exclame Claire Floret, ce qui compte, c’est que les filles puissent enfin montrer ce qu’elles savent faire lors d’une course professionnelle médiatisée. »
Une course qui devrait se dérouler durant une semaine, à la fin de la Grande Boucle masculine, sur 120/150 kilomètres, comme un passage de témoin entre les hommes qui arrivent et les femmes qui partent : « Symboliquement, c’est important, confie Claire Floret. Lorsque le Tour s’arrête, il y a toujours une nostalgie qui s’installe. Là, le feuilleton ne sera pas terminé. »
Une belle reconnaissance pour Claire l’activiste : « Depuis cette annonce, nous ne sommes plus le poil à gratter, on travaille main dans la main sur ce projet. Du coup, les médias, les municipalités sont plus disponibles. Ces prochaines années, on continuera de rouler sur le tracé, mais dans le but de « chauffer la salle » afin de faire la promo des collègues pros qui arrivent ! »
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Obtenir ce que l’on revendique, est-ce que ça change la donne ? « On n’aura plus besoin de se battre pour ça, c’est vrai, relève Claire, mais on a toujours le développement du cyclisme féminin à cœur. Et puis, on souhaite s’intéresser aux enfants, créer des animations pour sensibiliser les petites filles. Et au cyclisme santé aussi. Nous avons déjà travaillé avec des femmes qui avaient des cancers du sein par exemple et qui ont pu faire une vingtaine de kilomètres avec nous. »
Reste la fierté d’avoir été décisive dans ce retour du Tour au féminin : « On est fières, oui. C’est une belle reconnaissance, un aboutissement. On s’est lancées pour éveiller les consciences et on y est arrivé. L’an dernier, on a eu des doutes, on commençait à s’essouffler un peu, on n’y croyait plus à ce Tour de France au féminin ! Et quand l’annonce a été faite, ça nous a redonné de l’élan. »
La route n’est donc pas terminée pour Claire et ses co-équipières. D’autant que l’émotion est au bout du chemin : « Quand on rentre d’un périple comme celui-là, de cette randonnée de l’extrême, nous ne sommes plus les mêmes femmes ; on a concouru à abattre des barrières en grimpant des montagnes. Ensemble. Pour défendre des valeurs humaines. Ça, c’est beau. »
Pour suivre le Tour de l’association, direction le compte Facebook de « Donnons des Elles au vélo J-1 »