Avec un score incroyable de 223 points, la Chinoise Shan Zhang s’impose ce 28 juillet 1992 devant Juan Jorge Giha, Jr. et Bruno Mario Rossetti sur l’épreuve de skeet des JO de Barcelone.
Oui, vous avez bien lu, Shan s’est bien imposée devant deux hommes, tout simplement parce qu’à l’époque l’épreuve de tir à la volée sur des plateaux d’argile est encore mixte.
Pour la première fois de l’histoire, c’est une femme qui s’impose. Et avec la manière s’il vous plaît, puisqu’elle égale le record du monde et améliore le record olympique de la discipline.
Et pour cause, son parcours depuis son entrée en lice est un quasi sans faute. Sur le pas de tir des tours de qualifications, soixante tireurs se font face. Parmi eux, seulement sept tireuses. Rien qui ne pourrait intimider Shan Zhang.
La demoiselle de 24 ans ne sort pas de nulle part et possède déjà deux médailles d’or mondiales.
Alors, elle laisse parler son talent dès les qualifs. Shan Zhang touche les cent-cinquante cibles qu’il est possible d’atteindre. Puis, en demi-finale, elle réitère en touchant les deux cents cibles qui lui sont envoyées pour obtenir son ticket pour la finale.
Pour cette dernière manche, la fatigue et le stress entrent en jeu et font baisser (un peu) sa précision. Elle loupe deux cibles. Aucun danger, elle avait bien trop d’avance pour que ses concurrents ne puissent la rattraper.
Shan Zhang est championne olympique. Sur le podium, elle est célébrée par ses dauphins Juan Jorge Giha, Jr. et Bruno Mario Rossetti, qui iront même jusqu’à la porter sur leurs épaules.
Elle devient alors la première, et dernière, tireuse de l’histoire à remporter une épreuve mixte de skeet olympique. Dès l’année suivante, la Fédération internationale de tir remplace l’épreuve mixte par une épreuve masculine.
Shan Zhang ne pourra donc pas défendre son titre quatre ans plus tard à Atlanta. Elle se retire temporairement de la discipline et en profite pour poursuivre ses études.
C’est seulement en 2000, lorsque sera introduite une épreuve de skeet féminine que Shan fera son retour sur la scène olympique. Sans médaille, cette fois-ci, mais peu importe.
Pour elle, le tir c’est plus qu’un métier : « J’aime ce sport. Je ne pense pas pouvoir arrêter de mon vivant ».