Elles s’appellent Héloïse Pégourié, championne de France U20 de kite foil, Tifany Huot-Marchand, médaillée en short-track, Maïlys Piazzalunga, sélectionnée aux derniers championnats de France d’escalade ; hier, la nageuse Margaux Fabre, bientôt, la nageuse Assia Touati, toutes deux championnes d’Europe du 4X100 NL entre autres. Elles cherchent toutes, et elles ne sont pas les seules, un sponsor pour partir à la quête d’une médaille olympique.
Alors que se prépare l’événement planétaire des Jeux Olympiques de Paris 2024, le futur du sport français est en souffrance. Le CNOSF a écrit une lettre ouverte au président de la République. On vous en parlait la semaine dernière.
Si nos fédérations, nos séniors, nos vétérans défendent le sport en France, nos jeunes, sportifs et sportives, continuent à se dépenser sans compter pour arriver sur les plus hautes marches des podiums. Des heures durant, ils et elles ne comptent ni la sueur, ni la douleur pour arriver à faire briller le drapeau tricolore au plus haut et faire résonner la Marseillaise à tous les coins de rue.
Les clubs amateurs n’ont pas les finances pour les aider. Des familles se mettent en péril pour faire en sorte que leurs enfants sportifs voient, un jour, la plus belle des médailles briller autour de leur cou et faire résonner leur hymne préféré. Je dis bien, des familles entières se mettent en péril aujourd’hui.
De grandes championnes ont vu ou voient encore leurs parents s’endetter, jusqu’à hypothéquer leur maison parce qu’ils croient en la réussite de leurs enfants. Un exemple ? la grande Perrine Laffont. Et si elle avait renoncé ?
La recherche de sponsors est difficile. Si on est un jeune garçon, ce n’est déjà pas simple, si on est une jeune fille, ça devient compliqué. Que dire des sportives en situation de handicap ? Je citerai la grande Katell Alençon : « Là, j’accumule ! ».
Prenons un exemple : Héloïse Pégourié, qui aimeraient continuer son sport et préparer les JO. Héloïse truste les premières places chez les juniors en kitesurf, l’un des sports les plus en vogue aujourd’hui. Elle est championne de France en Kite Foil chez les moins de 20 ans. Elle en a tout juste 16. Elle pourrait réussir. Comme on dit, elle a la niaque !
Malheureusement, les sponsors manquent. Pourquoi les entreprises ne feraient-elles pas confiance à nos championnes ? Tous les sports ne sont pas médiatisés de la même façon.
Et pourtant, nos plus belles médailles sont dans les sports dits mineurs : le ski de bosse, l’escrime, le hockey subaquatique (où la France correspond aux All Blacks pour le rugby à XV), la boxe, la natation, le handball, le trail, le triathlon, le baseball (championne d’Europe), le judo, et bien d’autres encore, très nombreux.
À titre de comparaison, en football olympique, le dernier podium date de 1984, au même titre que Roland-Garros en 1983 pour les hommes, la F1 avec Alain Prost, notre dernier champion du monde, ou encore le Tour de France avec Bernard Hinault.
Faites que nos champions et championnes voient un jour arriver nos jeunes pour leur succéder sur les plus hautes marches en les sponsorisant.
C’est important d’aider notre jeunesse à réussir, parce que si la jeunesse du sport français n’a pas d’avenir, alors le sport français, lui-même, n’en aura pas non plus et les Jeux Olympiques de Paris 2024 ne seront que peau de chagrin. Ne gâchons pas la fête, aidons-les !
Merci pour eux, merci pour elles. Il serait vraiment dommage qu’une future étoile du sport, quelle qu’elle soit, disparaisse.
La victoire se fait ensemble.
*Jerôme Decourcelles est journaliste et animateur radio, il sévit notamment au micro de l’émission « Sports en vrai », chaque mercredi de 19h à 19h50 sur Radio VRAI (vraiplus.tv) et est le rédacteur en chef de la rédaction du média VRAI.