Sergent-chef Marlène P. : « Sans sport, je suis invivable ! » Triathlète, militaire parachutiste, 31 ans
Première femme moniteur parachutiste de l’histoire de son régiment, basé à Montauban, elle est aussi une excellente triathlète. Petite, sa famille la surnommait, “l’adjudant-chef“, autant dire que sa vocation militaire n’aura été une surprise pour personne. Et le sport dans tout ça ? Il fait partie du pourquoi de son engagement. Témoignage d’une femme de troupe.
Propos recueillis par Valérie Domain
Publié le 17 octobre 2022 à 8h03
« Il n’y a pas de militaires dans ma famille, pourtant je ne me voyais pas travailler dans le civil ou avoir un travail comme tout le monde. Pour moi, ça a toujours été clair que l’armée allait pouvoir me permettre de m’occuper de moi physiquement. Le sport fait donc partie du pourquoi de mon engagement. Et puis, j’aime diriger. Toute petite, ma famille m’appelait « l’adjudant-chef ».
Au fond de moi, je suis leader, c’est dans ma nature, ça me correspond bien. D’autant que j’adore apprendre, transmettre, expliquer. J’ai aussi besoin d’avoir un cadre, je suis patriote et j’aime voyager. Ce corps de métier m’a très vite attiré.
Je suis sportive depuis mon enfance, j’ai pratiqué le judo pendant mes années de primaire et collège puis l’athlétisme pendant trois ans. J’adore courir. Je viens du Jura, une région au cœur de la nature. Ado, j’appartenais à un club de spéléologie, je m’intéressais aux grottes, je passais des heures à l’intérieur, je montais des lignes, j’installais des cordes. Quand vous devez remonter un puit de cent mètres, c’est physique ! J’en ai fait pendant sept ans, une passion !
Dès que j’ai pu, j’ai commencé une prépa à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, mais ça ne correspondait pas à ma mentalité, je ne me voyais pas officier, commander des gens alors que je n’étais jamais partie en mission. Je voulais aller combattre, pas autre chose.
Je me suis donc engagée comme militaire du rang. J’ai commencé dans un régiment du train, le 515e RT. En escorte de convoi, on travaille en véhicules blindés, on protège les véhicules de marchandises, c’est très tactique. J’ai fait quatre ans là-bas dont six mois d’Afghanistan, cinq mois au Mali. On était quatre femmes sur une trentaine d’hommes et seulement deux au sein de l’escadron, mais ça n’a jamais posé de problèmes.
Ce qu’il y a, c’est que vous avez peu de temps et moins d’opportunités pour faire du sport, en tout cas moins que dans d’autres régiments. Il y a six ans, j’ai donc demandé ma mutation en régiment TAP (troupes aéroportés, Ndlr), des régiments de parachutistes plus physiques. Me jeter d’un avion, je me disais : “ Ça doit être super cool ! “
Gamine, je me suis essayée au skateboard, à la moto, au snowboard…j’ai toujours été adepte de sports extrêmes. J’ai ainsi intégré le 17e RGP, régiment du génie parachutiste, basé à Montauban dans le Tarn-et-Garonne. J’y suis aujourd’hui chef d’atelier à la Maintenance Parachutage Largage et première femme moniteur parachutiste de l’histoire de mon régiment.
Le parachutisme, de l’adrénaline pure ! Je me suis offert la PAC (Progression Accompagné en Chute libre, Ndlr) car je recherchais le sensationnel de l’ascensionnel. Quand vous avez fait un saut en chute libre, quand vous sautez d’un avion sur plus de 3 000 mètres, il n’y a pas grand-chose qui puisse rivaliser ! À côté, la fête foraine, c’est ennuyeux !
Depuis quelques temps, on saute au-dessus de Montauban, je peux voir les chemins sur lesquels je cours.
Je suis une coureuse, j’ai toujours été une coureuse. Mais la course seule ne me suffit plus ; aujourd’hui, je me donne à fond dans le triathlon. Je nage depuis toute petite. Je passais un temps fou dans les lacs du Jura.
En revanche, je n’avais jamais fait de vélo, à part un peu de VTT, alors, j’en ai loué un. Je me suis entraînée et je ne me sentais pas si bien que ça car, le vélo, au début, ça n’a rien d’évident, c’est difficile. Mais j’avais une bonne endurance, je sais gérer un effort physique.
En 2015, je me suis inscrite au triathlon de Montauban, sur la distance M (1,5 km de natation, 40 km de cyclisme et 10 km de course, Ndlr), je n’avais clairement pas le niveau, mais, à l’arrivée, j’avais un sourire jusqu’aux oreilles, je me suis éclatée !
Donc, j’ai acheté un vélo et plus rien ne m’a arrêtée. S’il n’y a pas pas d’efforts, pas de dépassement de soi, ça ne vaut pas le coup.
J’ai ensuite participé à six ou sept compétitions mais, ce qui est compliqué, c’est de savoir si on va être libre le week-end de la compétition, ce n’est pas toujours évident avec l’organisation militaire.
La dernière, c’était aux Championnats de France militaires de triathlon, dans le Var, à côté du lac de Sainte-Croix. C’était malheureusement un Format S (750 m de natation, 20 km de cyclisme, 5 km de course, Ndlr) à cause du Covid et je ne suis pas prédisposée à faire du court, je n’étais pas dans les choux pour autant, mais je préfère le long, c’est un effort différent.
J’aime beaucoup Jeanne Collonge, la spécialiste de longue distance, que je suis sur les réseaux sociaux, elle m’inspire !
Cette année, je vais changer ma façon de m’entraîner. Je suis tout le temps à fond, donc je n’ai plus de marge de progression, ça devient monotone, et on n’est plus dans le désir de se dépasser. Moi, j’ai besoin de faire du mieux que je peux, tout le temps, mais ça ne sert à rien, le corps n’est pas fait pour ça, il fatigue, il se blesse.
Il faut donc mixer des entraînements préparés et des séances spécifiques. J’ai décidé de prendre un coach pour mieux me cadrer. J’ai rejoint l’armée pour cette idée de dépassement, de challenge permanent, mais parfois, une trop grande exigence est contre-productive.
Pourtant, j’adore me mettre au défi. Le parcours d’obstacles est une épreuve que j’adore, niveau cardio c’est le top et ça fait travailler tous les muscles. L’exercice le plus difficile, et pourtant celui que je m’impose tous les jours, ce sont les tractions. On est moins prédisposées à faire des tractions, nous les femmes, que les hommes.
Et, à l’armée, ces tractions, c’est du costaud : les tests TAP à faire tous les ans, ce sont des tractions qu’il faut tenir plus de 15 secondes au-dessus de la barre en suspension. Faut l’entretenir et celles qui ne s’entraînent pas, on les voit, elles sont tétanisées.
En tout, je cumule entre douze et quinze heures au minimum par semaine de sport. Un tiers des séances a lieu pendant le travail, le reste chez moi. J’ai un home-trainer et un tapis de course. Je pratique entre midi et deux, le soir et le week-end. L’inconvénient, c’est que ce sont des petites séances. Mais, tant pis, je fais avec, je ne lâche pas. Quand j’ai une idée dans la tête, je ne la lâche pas. Quand je suis en compétition, je ne lâche pas.
Le sport est essentiel à ma vie, il a toujours été une drogue. Mon conjoint dit souvent que quand je ne pratique pas, je suis insupportable. Sans sport, je suis invivable ! »
Elle a 17 ans, l’aventure chevillée au corps et des projets plein la tête. Lena Kurbiel, engagée cet été avec l’Australienne Liz Wardley dans la World’s Toughest Row Pacific, est devenue la plus jeune, filles et garçons confondus, à avoir traversé le Pacifique à la rame. Un défi monumental qui en appelle d’autres !
Ce mercredi 25 septembre, elle s’élance pour la première fois lors d’un championnat du monde. Laula Captien, 16 ans, est une des prodiges de la nage avec palmes française, elle se raconte pour la rentrée des Kids sur ÀBLOCK!.
Elle s’appelle Emma Gongora , nom de scène : Valkyria. Combattante professionnelle, cette Marseillaise d’adoption qui a tout plaqué pour vivre sa passion pour la boxe anglaise court depuis 2018 après un rêve, celui de devenir championne du monde. Confidences d’une warrior.
À 32 ans, la cycliste Alice Puech s’est élancée sur les routes du Tour de France Masculin avec le collectif « Donnons des Elles au vélo ». Celle qui est également capitaine du club Skoda « We Love Cycling » de sa région Nouvelle-Aquitaine est toujours impatiente de se mettre en selle !
Elle est Parisienne, ingénieure de formation et, en 2019, à 32 ans, sans jamais avoir navigué, elle se met au défi de prendre le départ de la Mini Transat 2023, une traversée de l’Atlantique en solitaire et sans assistance. Pari relevé pour l’audacieuse Alexandra Lucas qui a été choisie pour être l’une des porteuses de la flamme olympique.
Pleine de peps, cette fana de running est un vrai guépard. Dopée aux marathons et aux entraînements ultra matinaux, elle a découvert la course par hasard et n’en décroche plus. Go pour un shoot d’endorphines !
À 17 ans, elle a déjà fait face à de nombreux revers. Mais, à chaque fois, elle est revenue sur les courts, raquette fermement en main, bien décidée à gagner. Aujourd’hui, Oriane Raguin se sent prête pour entrer dans la cour des grandes.
Grande blonde explosive au sourire franc, l’athlète et coach sportif Anouk Garnier, double championne du monde de course à obstacles, est une adepte des parcours du combattant. Son nouveau défi : battre le record du monde de grimper de corde où, à la force de ses bras, elle se hissera jusqu’au deuxième étage de la Tour Eiffel.
Maman d’un enfant en bas âge, la trentenaire Noëlie n’a pourtant jamais lâché le guidon et s’est fait une place de choix dans le monde du vélo. Son prochain défi ? La course reine de l’ultra-cyclisme, la RAF 2500km, sans assistance et en totale autonomie. Avec sa coéquipière Elsa, elles seront le premier duo féminin de toute l’histoire de la RAF. De vraies Indiana Jones au féminin !
Pour son soixantième anniversaire, elle s’est offert un titre de vice-championne du monde de précision d’atterrissage. Elle, c’est Kti Devos, pilote référence en vol et ski et en précision d’atterrissage, deux disciplines affiliées au parapente. Témoignage d’une fille de l’air.
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La performance, l’échec, la résilience… elle a tout connu. À la suite d’un burn-out sportif, cette ex-infirmière a appris à se mettre en mouvement différemment. Devenue coach mentale, Louise Retailleau partage désormais son expérience pour aider les autres à toujours se relever pour mieux se révéler.
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