Clara Matéo, à fond les ballons
Les Bleues sont en ordre de marche… Et la jeune prodige Clara Matéo s’est bien installée dans cette équipe. Portrait d’une attaquante qui a faim de titres et de buts.
Publié le 16 novembre 2023 à 18h06, mis à jour le 28 mars 2024 à 10h05
27 avril 1975. Une date gravée sur l’asphalte à jamais. Ce jour-là, le monde de la Formule 1 est témoin de la performance historique de Lella Lombardi, première et (pour le moment) seule femme à être classée lors d’un Grand Prix au championnat du monde de F1.
C’est donc ce jour-là, sur le circuit d’Espagne, que cette Italienne de poche de 1,63m a tiré son épingle du jeu. Dans des conditions si difficiles que la course n’est pas arrivée à son terme, la pilote boucle à la sixième place au terme du Grand Prix.
À cette époque, le règlement est différent : seules les six premières places sont synonymes de points et, quand une course est raccourcie de plus de sa moitié, les points obtenus par les pilotes sont divisés par deux. C’est donc avec ses 0,5 points que Lella Lombardi devient la première femme à figurer dans le classement du championnat du monde de Formule 1.
Sans doute le plus grand accomplissement d’une carrière pourtant très riche en succès.
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Née le 2 mars 1941 à Frugarolo, la jeune Lella choisit rapidement sa voie. La vitesse, elle adore, et la compétition tout autant. Sa course effrénée dans le sport automobile se lance classiquement au volant d’un kart.
Et à partir de cet instant où elle vibre comme jamais, plus rien ne sera en capacité de la ralentir. En Formule 850 italienne, Lella Lombardi est au top. En Formule 3, bis repetita ! Peu importe la taille du moteur, la pilote démontre que volant entre les mains, elle peut faire aussi bien, voire encore mieux, que n’importe quel homme.
Et elle va avoir d’autres opportunités de le démontrer…
En 1974, elle participe au championnat européen de Formule 5000. Une dernière étape avant le stade ultime… Une fois de plus très performante, Lella Lombardi se voit donner sa chance en Formule 1. L’écurie Braham croit en elle et lui offre un volant pour le Grand Prix de Grande-Bretagne de 1974.
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Si la pilote italienne ne sort pas des qualifications, il n’en reste pas moins que sa place est dans une Formule 1 pour les saisons à venir. C’est l’écurie March qui va avoir le nez fin et faire confiance à cette grande dame du bitume.
Une confiance qui sera amplement justifiée lors de la saison 1975. Le meilleur résultat de Lella Lombardi est sa sixième place en Espagne, mais n’oublions pas également sa très belle course en Allemagne qu’elle conclut à la septième position. Personne ne peut plus affirmer le contraire : Lella Lombardi assure sur l’asphalte.
Pour autant, le championnat du monde de Formule 1 de 1976 sera son dernier. Malgré des résultats très honorables, les écuries se détournent de la pilote qui a pourtant fait ses preuves. Une déception, même s’il en faut beaucoup plus pour arrêter Lella Lombardi.
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En parallèle de sa carrière en F1, la pilote participait également au championnat du monde d’endurance. Et cette discipline, Lella Lombardi ne l’a pas lâchée. En 1977, elle termine à la onzième place des 24 heures du Mans avec la Belge Christine Beckers, le deuxième meilleur résultat pour une équipe 100 % féminine.
Au total, elle a participé à quatre reprises à cette mythique course française entre 1975 et 1980. Vous pouvez ajouter à cela une participation aux 1000 kilomètres de Monza en 1975. Mais les points d’orgues de sa carrière en endurance arrivent un peu plus tard. En 1979, Lella Lombardi remporte deux courses : les 6 heures de Pergusa et de Vallelunga. Et deux ans plus tard, c’est lors des 6 heures de Mugello qu’elle va chercher un troisième succès dans ce championnat.
1981 sera également l’année de sa retraite de l’endurance. À 40 ans, Lella Lombardi fait le choix de basculer dans le championnat d’Euro Tourisme. Un championnat dans lequel elle brillera jusqu’en 1988. Avant que sa santé fragile ne la rattrape et la contraigne à cesser de piloter.
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Mais peu importe les obstacles, toutes les routes empruntées par la légende italienne mènent au sport automobile. Elle fonde sa propre écurie automobile, la Lombardi Autosport. Un dernier fait d’armes ô combien symbolique de la force de caractère de la championne.
Le 3 mars 1992, à quelques jours de ses 51 ans, Lella Lombardi s’éteint des suites d’un cancer. Mais son héritage perdure. Aujourd’hui, seulement cinq femmes ont été des pilotes officielles de Formule 1. Des noms entrés dans la légende du sport : Maria Teresa de Filippis en 1958 et 1959, Divina Galica en 1976 et 1978, Désiré Wilson en 1980, Giovanna Amati en 1992, et donc Lella Lombardi, de 1974 à 1976.
Entre ces cinq pilotes d’exception, une seule a terminé dans les points au moins une fois. Une seule a pris part à douze départs de Grand Prix du championnat du monde de Formule 1. Une pilote de génie venue du nord de l’Italie et qui a toujours cru en elle.
Aujourd’hui, nous pouvons toujours l’affirmer : Lella Lombardi est la meilleure pilote féminine de Formule 1 de l’histoire. Une pionnière qui a vécu à deux-cents à l’heure.
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