Mondiaux d'Athlétisme 2022Le récap (féminin) des championnats du monde de Eugene

Athlétisme féminin : le récap des championnats du monde de Eugene 2022 Stade
Ils se sont terminés dimanche 24 juillet après dix jours de compétition. Le sport féminin a brillé de mille feux sous le soleil américain lors de ces championnats du monde d’athlétisme de Eugene 2022 , alors si vous avez raté ça, ÀBLOCK! vous fait un rapide récap de la compétition !

Par Julie Begon

Publié le 26 juillet 2022 à 13h22

Dimanche 24 juillet s’est clôturée la 18e édition des championnats du monde d’athlétisme, organisés pour la première fois aux États-Unis, à Eugene (Oregon).

Une catastrophe pour l’athlétisme français qui se place au 22e rang du classement des médailles (sur quarante-cinq) avec une seule et unique breloque en or rapportée par le décathlonien Kevin Mayer. L’honneur est sauf…si l’on veut.

Du 15 au 24 juillet, ces Mondiaux repoussés d’un an pour ne pas se dérouler en même que les JO de Tokyo reprogrammés durant l’été 2021 ont, comme à leur habitude, été le théâtre de records et de belles surprises. Même si la Marseillaise n’a retenti qu’une fois, les autres nations nous ont régalés.

ÀBLOCK! revient sur certains des événements les plus marquants de ces championnats.

Au menu, des championnes. Incontestées. À commencer par la Jamaïque et son vivier de sprinteuses. Sur les épreuves de vitesse, personne n’a pu leur tenir tête. Elles réalisent le triplé avec un podium 100 % jamaïcain sur le 100m et récolte au passage l’argent et le bronze sur le 200m.

En tête de cortège, la « pocket rocket » (fusée de poche), Shelly-Ann Frayer-Pryce, la reine du sprint d’1m52. À 35 ans, elle compte désormais quatorze médailles mondiales à son palmarès et égalise ainsi le record de son compatriote Usain Bolt.

Shelly-Ann Frayer-Pryce devient aussi la championne du monde du 100m la plus âgée de l’histoire, hommes et femmes confondues.

La principale intéressée, revenue au plus haut niveau après la naissance de son fils Zyon en 2017, explique sa longévité de la plus simple des manières : « Je suis une compétitrice et je crois que Dieu m’a donné un don. Je travaille dur, je suis assidue, déterminée, et j’en veux toujours plus ». C’est dit.

©Wikipedia

Du côté des championnes à couper le souffle, la Péruvienne Kimberly García Leon fait pas mal dans son genre. Dès le premier jour des Mondiaux à Eugene, elle s’adjuge l’or sur le 20km marche. Une première pour l’athlète de 28 ans, mais aussi pour son pays.

En remportant le titre, elle a offert la première médaille d’or mondiale d’athlétisme au Pérou. Et comme si ça ne suffisait pas, Kimberly García Leon a remis ça le 22 juillet sur le 30km marche. Une double championne du monde qui écrit l’histoire de son sport et de son pays.

SportingAlert.com YouTube

Pourquoi se satisfaire d’une discipline quand on peut en pratiquer sept ? C’est surement ce que s’est dit Nafissatou Thiam quand elle a commencé l’heptathlon. Spécialiste des épreuves combinées, la Belge de 27 ans à un palmarès bien fourni et arrive à Eugene, sans avoir quoi que ce soit à prouver.

Mais s’il y a bien un point commun entre toutes ces championnes, c’est le goût de la victoire et le plaisir de la compétition. Alors, comme si de rien était, Nafissatou Thiam s’impose sur l’heptathlon et réalise le double-double.

Deux titres olympiques : Rio 2016 et Tokyo 2020. Et deux de championne du monde : Londres 2017 et Eugene 2022.

©Wikipedia

Au niveau du palmarès bien fourni, Shaunae Miller-Uibo n’est pas en reste non plus. L’athlète originaire des Bahamas et spécialiste du 400m détient, par exemple, deux médailles d’or olympiques, un titre de championne du monde en salle, et jusqu’aux Mondiaux 2022, « seulement » une médaille d’argent et une de bronze sur les championnats du monde en extérieur.

La première marche du podium s’était jusqu’à présent toujours refusée à elle. À 28 ans, la Bahaméenne ne perd pas espoir, elle a fait le déplacement aux États-Unis pour s’offrir la dernière breloque qui lui manquait.

Ce sera chose faite le 22 juillet. En 49’’11, Shaunae Miller-Uibo atteint son objectif et s’offre au passage la meilleure performance de l’année sur 400m.

©Wikipedia

Dans la catégorie « championne d’exception », on demande tout le podium du 400m haies. Déjà, l’Américaine Sydney McLaughlin, double championne olympique et désormais triple médaillée en championnat du monde, remporte l’or de la plus belle des manières puisqu’elle améliore au passage le record du monde en s’imposant en 50″68. Elle devient au passage la première athlète à passer en dessous des 51 secondes.

Même si ses dauphines, ne peuvent pas (encore) se vanter d’une telle prouesse, leur place sur le podium n’a rien d’une surprise. Avec la Néerlandaise Femke Bol et l’Américaine Dalilah Muhammad pour compléter les marches, on obtient… le même podium que pour les JO de Tokyo.

Enfin presque, les médaillées d’argent et de bronze ont inversé leur place. Un sacré trio de tête qui règne avec une main de fer sur le 400m haies féminin mondiale.

Sydney McLaughlin…©Wikipedia

Les Mondiaux d’athlétisme, comme la plupart des compétitions sportives d’ailleurs, sont aussi des occasions pour certaines athlètes de prendre leur revanche sur des échecs ou des déceptions passées. En tête du groupe des revanchardes, la sauteuse à la perche américaine Katie Naegeotte.

Elle a 31 ans et s’est véritablement fait un nom il y a tout juste quatre ans en 2018, lorsqu’elle remporte contre toutes attentes les championnats des États-Unis à Albuquerque, en battant les favorites Sandi Morris et Jennifer Suhr.

En 2021, c’est le graal quand elle remporte l’or olympique à Tokyo. Alors quoi de plus étonnant que de la voir au sommet lors des championnats du monde ? C’est qu’il y a de ça quelques semaines, l’Américaine souffrait du tendon d’Achille et n’était pas certaine de participer au concours…

S’imposer chez elle devant son public, c’est incroyable. Elle n’y croit même pas quand elle franchit la barre des 4m85 dès son premier essai. Cette même barre qui lui permettra de rentrer avec l’or autour du cou.

 

©Wikipedia

Du côté du lancer de poids, Chase Ealey, elle aussi, hurle de bonheur… dès son premier jet. L’Américaine se « moque de la pression » d’être à domicile et assomme ses adversaires dès sa première tentative avec un lancer à 20m49. À seulement deux centimètres de son record personnel.

Elle s’impose alors devant la Chinoise Gong Lijiao, championne olympique et double championne du monde en titre, qui s’est arrêtée à 20,39 m à son 5e essai. Une revanche pour Chase Ealey qui n’avait pas pu défendre ses chances aux JO de Tokyo.

Cette victoire, qui survient le deuxième jour de la compétition, lui confère le titre de toute première athlète américaine sacrée sur le sol américain, puisque jamais auparavant les États-Unis n’avaient accueilli les Mondiaux.

 

©CITIUS MAG YouTube

Et puis, parfois, le terrain des championnats du monde d’athlétisme est aussi propice à la découverte de nouveaux talents. Pour ça, la finale du lancer de disque a apporté son lot de surprises.

La chinoise Bin Feng s’impose alors qu’elle n’a encore aucune médaille, de quelque métal que ce soit, olympique ou mondial. Pour réaliser l’exploit de sa carrière, Bin Feng s’offre le meilleur lancer de sa carrière avec 69m12 et devance Sandra Perkovic et Valarie Allman.

Pour terminer cette compétition sur un coup d’éclat, le 24 juillet, la Nigériane Tobi Amusan prouve que même si elle est habituée aux 4e places (Mondiaux 2019 et JO Tokyo), elle est vouée à tutoyer les sommets du 100m haies.

Alors, dès les demi-finales, elle montre ce qu’elle a dans le ventre. Une course en 12’’12 et elle s’offre le record du monde. En finale, elle l’améliorera encore, en courant en 12’’06 mais il ne sera pas comptabilisé… trop de vent favorable.

Tobi Amusan…©Wikipedia

Les championnats du monde d’athlétisme de Eugene 2022 sont bouclés, mais le sport féminin y a brillé de mille feux.

On se retrouve dès l’année prochaine pour la 19e édition qui aura lieu à Budapest, en Hongrie, avec, on l’espère, un peu plus de Françaises à l’honneur…

Ouverture ©Wikipedia

D’autres actus en brèves…

Passer'Elles, manettes en main, les filles sont toujours ÀBLOCK!

Passer’Elles, manettes en main, les filles sont toujours ÀBLOCK!

Quand, dans l’ensemble, le monde sportif s’efforce à promouvoir la mixité, le e-sport lui, se lance tout juste dans la partie. Reste la question : l’e-sport est-il vraiment…du sport ? Oui, si l’on en croit Les Rising Bees de Vitality et la team féminine de Solary qui s’imposent comme pionnières dans le e-sport féminin.

Lire plus »
Tamara Klink

Best-of 2024, nos plus belles rencontres

Le choix a été difficile. Elles nous ont toutes fait vibrer. Nous avons alors tenté, parmi nos multiples conversations avec les sportives et les expertes du sport féminin (mais aussi quelques hommes, oui, oui !) de mixer les disciplines. On vous invite donc à découvrir leurs paroles (comme celles de Tamara Klink, sur notre photo) puis de filer découvrir notre rubrique Rencontres. Là où tous les talents donnent de la voix. Belle année 2025 !

Lire plus »
Anaïs Quemener : « Au marathon de Séville, j'ai battu mon record et pourtant je n'avais pas la tête à la compétition. »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Une e-sportive engagée, une championne qui n’a pas peur du contact, une ambassadrice avec qui on fête 1 an de confidences (Anaïs Quemener sur notre photo) et un podcast spécial ÀBLOCK!, c’est le meilleur de la semaine. Séance de rattrapage avant les festivités !

Lire plus »
Ainhoa Leiceaga : « En surf, mes convictions écologiques passent avant mes performances. »  

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Notre championne olympique française en taekwondo, une surfeuse à la fibre écologiste (Ainhoa Leiceaga sur notre photo), le questionnaire sportif d’une rugbywoman ÀBLOCK! et un reportage vidéo avec un grand monsieur du handball féminin, c’est le meilleur de la semaine. Enjoy !

Lire plus »
Léa Casta : « Je me sens trop bien sur un snow. J'ai juste hâte que la saison commence ! »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Le retour sur le terrain de nos handballeuses tricolores, le questionnaire sportif d’une discobole, les confidences d’une nouvelle ambassadrice ÀBLOCK!, une navigatrice qui n’a pas froid aux yeux et notre dernier spécial Kids de l’année, c’est le meilleur de la semaine. Enjoy !

Lire plus »
Guillaume Dietsch : « L'un des paramètres qui fait que les filles n’osent pas se lancer, c’est parce qu’elles ressentent un sentiment d'insécurité. » Kids

Être arbitre, un vrai défi pour les filles

Une récente étude menée pour La Poste par l’institut IPSOS sur les jeunes et l’arbitrage vient rappeler que les filles ont encore leur place à prendre sur les terrains, mais ça avance. Il semble qu’elles hésitent un peu moins à couper le sifflet aux mauvais joueurs !

Lire plus »
Flora Vautier

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Des questionnaires sportifs en vidéo avec un boss du hand, une reine du roller et une autre de la piste, une Rencontre XXL avec une para-pongiste qui a affolé les Jeux Paralympiques (Flora Vautier sur notre photo), la conclusion de la fête du cinéma féminin de montagne, et une nouvelle chronique de notre marathonienne ÀBLOCK!… Bon rattrapage !

Lire plus »
Samantha Davies « Pour moi, en voile, le plaisir l’emporte toujours sur la souffrance. »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Une fête du cinéma en haute altitude, une combattante à écouter sans modération, une championne à l’agilité hors du commun, le départ du plus mythique des tours du monde (avec Samantha Davies sur notre photo) et notre spécial Kids, c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK!. Enjoy !

Lire plus »
Kids : C’est vrai que le sport est héréditaire ?

C’est vrai que le sport est héréditaire ?

Un jour, ta progéniture rentre de l’école très déçue : « Maman, la gym c’est trop dur ! » Pour la consoler, tu lui dis que, toi non plus, tu n’as ni équilibre, ni souplesse. Comme si nos capacités dans tel ou tel sport pouvaient être héréditaires… Allez, ABLOCK! vérifie !

Lire plus »
Karine Joly et Greg Crozier : « Arriver au sommet du freefly en couple, c'est juste une chance incroyable. »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Un couple qui s’envoie en l’air, une aventurière à découvrir sous plusieurs formats et une navigatrice qui se prépare à un tour du monde mythique, c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK !. Bon rattrapage !

Lire plus »

Vous aimerez aussi…

Y a-t-il une vie après le sport ?

Elles ont été des championnes, elles ont gagné, ont tout donné. Puis vint le temps de raccrocher. Comment alors se reconstruire, envisager une autre sorte de victoire : le retour à une vie ordinaire ?

Lire plus »
Sarah Bouhaddi

Sarah Bouhaddi : l’Amérique était son but

Cent-quarante-neuf sélections. Pas une de plus. En tout cas sur le sol français. La gardienne star des Bleues et de l’OL lâche Lyon pour l’Utah. Direction les States pour la footballeuse qui rejoindra cet été les Royals de Salt Lake City. Un contrat négocié il y a déjà plusieurs semaines. Goal baby, goal !

Lire plus »
rallye des gazelles

Sur les traces des Gazelles (Carnet de voyage 1)

Deux filles, leur bagnole et leur audace ! Embarquement immédiat avec Sandra et Anne sur les chemins du Rallye des Gazelles…2021.  Sur ÀBLOCK!, elle nous propose un carnet de voyage qui débute dès l’inscription. Car l’édition 2021 semble encore loin mais l’organisation est titanesque… La parole aux Gazelles !

Lire plus »
Clara Valinducq : « À la fédé d’aviron, on m’a tellement répété que j’étais nulle que j’ai fini par y croire. »

Clara Valinducq : « À la fédé d’aviron, on m’a tellement répété que j’étais nulle que j’ai fini par y croire. »

L’ex-championne d’Europe et championne de France d’aviron, Clara Valinducq, affirme avoir été victime, au sein de la fédération, de harcèlement moral jusqu’à tomber dans des troubles du comportement alimentaire sévères et dans la dépression. Aujourd’hui, elle dit vouloir tout raconter afin d’être « aidée » et de recommencer « à vivre ». Contacté par ÀBLOCK!, le directeur de la Fédération française d’aviron demande à l’auditionner pour éclaircir les faits.

Lire plus »
Rugby

Rugby : les mots qui plaquent ! (Le dessous des Pelouses. Épisode 12)

« Alors, les filles, vous vous broutez la chatte ? », « Dans l’équipe, vous êtes toutes des lesbiennes ? »… Elles en ont entendu des phrases pétries de préjugés, ces joueuses de rugby d’une équipe de Fédérale 1, la 3e division du championnat de France ! Et elles en parlent sans tabou dans ce nouvel épisode du « Dessous des Pelouses »…

Lire plus »
Jeux de Beijing 2022 Les pionnières des JO d'hiverMarielle et Christine Goitsche

Jeux de Beijing 2022 : les pionnières des JO d’hiver

Les Jeux Olympiques de Pékin sont maintenant à porté de skis. En attendant le 4 février, ÀBLOCK! vous propose de (re)plonger dans l’histoire féminine des JO d’hiver. Retour sur 6 pionnières olympiques (dont les soeurs Goitschel sur notre photo) qui ont fait de la neige et la glace leurs podiums.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner