Estelle Mossely : 5 infos pour briller sur le ring
Championne olympique, Championne du monde, maman et ingénieure. À 28 ans, la vie de la boxeuse Estelle Mossely est musclée ! Retour sur 5 dates clés d’une championne française d’exception.
Publié le 14 mai 2024 à 18h00, mis à jour le 10 septembre 2024 à 11h44
Tout commence le vendredi avec mes premiers essais. Ce jour-là, on était sous la pluie, ça a été l’occasion pour moi de prendre des sensations dans ces conditions-là, d’autant plus que le circuit avait un tout nouveau bitume. Les résultats ont été bons puisque j’ai fait le 8e meilleur temps sur la session. J’étais sur une bonne lancée pour ce deuxième week-end.
On passe ensuite au samedi matin pour la dernière séance d’essais libres avant les qualifications. Le soleil a décidé de se joindre à nous même si, malheureusement, c’était bien la seule fois du week-end ! Et encore une fois, tout se passe bien, à chaque arrêt on faisait des nouveaux réglages sur la moto qui me permettaient d’aller de plus en plus vite.
Puis, l’après-midi pour les qualifs, un nouvel invité s’est joint à nous, le vent. Il était vraiment très fort et… autant vous dire que ça m’a coûté ma qualif. Au bout de quelques tours, en arrivant au niveau du premier virage, une rafale de vent m’a emportée et j’ai chuté a 180km/h. Evidemment ma qualification s’est envolée, la moto était bien amochée et moi aussi !
Dans la chute, j’ai perdu un de mes gants donc j’étais bien éraflée. Heureusement, j’ai une équipe au top qui m’a bien pris en charge et qui a aussi réussi à remettre la moto sur pied pour que je puisse concourir dans les deux courses du lendemain.
Les deux courses, on y arrive justement et c’est le retour de la pluie. Pour le premier départ, je commence à la 14e place sur 18. Disons que les conditions météo n’ont pas été mon seul ennemi cette fois-là. J’ai eu un problème au niveau de mon amortisseur de direction, ce qui fait que ma moto guidonnait, l’avant bougeait énormément. C’était impossible d’aller à fond avec ça, surtout en ligne droite. Donc, pendant toute la course, je doublais en virage et me faisais redoubler en ligne droite. Je finis quand même 11e, mais c’était assez frustrant.
Heureusement, la 2e course s’est bien mieux passée. Je finis également 11e mais avec de meilleurs chronos parce que, cette fois-ci, j’ai réussi à m’échapper du groupe avec lequel je me battais. Et voilà pour ce qui s’est passé à Lédenon, l’équipe est contente de ma progression notamment sous la pluie, donc c’est un bilan positif que je tire de ce week-end.
Surtout, que comme vous le savez, Lédenon est un circuit particulier pour moi, mon préféré. C’est là-bas que j’ai remporté ma première course l’année dernière en 300. On pourrait croire que ça me met une pression en plus mais pas du tout, je suis juste super heureuse de rouler sur cette piste dès que j’en ai l’occasion.
La dernière fois, lors de ma précédente chronique, je vous avais aussi parlé d’un début de rivalité avec Cyprien, qui était déjà mon rival en Supersport 300. Eh bien, je pense que ce combat va se prolonger sur toute la saison. Le vendredi lors des premiers essais, on était dans les mêmes chronos. Le problème, c’est que ma chute du samedi a bien ralenti les choses et ce week-end, il a été au-dessus. Il a gagné cette bataille mais je compte bien me relever pour aller gagner la guerre en fin de saison.
Le prochain rendez-vous c’est fin mai, à partir du 31 jusqu’au 2 juin. J’ai eu l’occasion la semaine dernière de faire deux jours de tests sur le circuit et ça a été très instructif. Je vous avais déjà parlé d’une blessure à l’épaule que je m’étais faite, eh bien à Lédenon ça a été extrêmement douloureux. C’était impossible de faire plus de cinq tours sans que la douleur prenne le dessus. À tel point que, avant ma chute, pendant les qualifs j’étais obligée de faire trois tours puis de rentrer, puis ressortir pour trois tours puis re-rentrer.
Alors, je me suis dit que j’allais consulter un chirurgien. Avec lui, on a décidé de faire une infiltration. Ces deux jours de tests à Nogaro ont été ma première expérience avec cette infiltration et ça a vraiment été concluant. Mes résultats étaient bons, mon épaule me faisait beaucoup moins mal, c’était super !
Pour cette troisième étape, l’objectif c’est d’être dans la continuité. Continuer à progresser et maintenant sans mon épaule douloureuse. En espérant que cette fois la piste sera sèche et que je puisse continuer cette rivalité avec Cyprien. Pas de pression, on progresse !
Le seul truc qui me stresse un peu, c’est que j’arrive en période d’épreuves scolaires, j’ai mon bac de français en fin d’année. Mais j’ai eu mes examens blancs récemment, écrit et oral, et ça s’est bien passé, j’ai eu 14 et 17. Alors, je me dis que j’en suis capable, je travaille dès que je peux et j’essaye de ne pas me mettre la pression parce qu’en plus d’être contre-productif pour le bac ça peut aussi affecter mes performances sur la moto donc, vraiment, j’essaye de rester cool. J’ai vu que j’en étais capable sur les bacs blancs, alors pourquoi pas le vrai ?
Pour la petite anecdote, avant l’oral blanc j’ai dû m’absenter deux semaines pour la moto. Pendant mon absence mes camarades ont étudié un nouveau texte… sauf que je n’étais pas du tout au courant. Je l’ai appris une heure avant mon passage à l’oral, et bien évidemment c’est sur ce texte là qu’on m’a demandé de passer. J’ai tout improvisé ! Donc, oui, j’ai vraiment hâte que tout ça se termine.
Ça y’est je pense que je vous ai tout dit, alors je vous dis à la prochaine pour le récit de mes aventures à Nogaro. Bye !
*Justine Pedemonte a 17 ans et est pilote moto, engagée en championnat de France de Superbike (FSBK), Championnat de France SuperSport 300. Après avoir remporté plusieurs podiums, elle a terminé en octobre 2023, vice-championne de France. Vous pouvez la suivre sur son compte Instagram @justinepedemonte
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