
« Le triathlon, c’est comme si tu vivais mille vies ! »
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Tu es en bonne voie pour être qualifiée aux JO de Tokyo, quel effet ça fait ?
J’étais seulement remplaçante pour les JO de Rio en 2016 donc j’avais hâte que les Jeux arrivent en 2020. Qu’ils aient été reportés d’un an n’a fait qu’augmenter mon envie d’y parvenir. Je ne suis pas encore sélectionnée personnellement, mais j’ai qualifié le pays. Ça se déroule via plusieurs compétitions qui ont débuté l’année dernière avec les Championnats du monde, les Coupes du monde…
On va avoir les Championnats d’Europe au mois d’avril. On est deux en lice, ce sera bien évidemment la meilleure qui fera l’aventure olympique… Si ça marche pour moi, ce sera vraiment un rêve qui se réalise !
©Laurent Daufes
À tout juste 23 ans, tu es donc déjà possiblement en partance pour les JO et médaillée d’or aux Jeux Européens, en 2019. Comment as-tu fait le grand bond vers le trampoline ?
Très simplement. Petite, je faisais de la gymnastique – j’ai commencé vers l’âge de sept ans – et il y avait un trampoline dans la salle. Comme ma sœur m’emmenait souvent plus tôt que l’heure de l’entraînement, j’avais tendance à m’ennuyer… Alors on m’a proposé très vite de tester le trampoline et j’ai continué tout en pratiquant ma gym. Ça me plaisait de plus en plus et, en sixième, j’ai choisi de me consacrer à cette discipline.
Qu’est-ce qui te plaît dans ce sport ?
Tout de suite, ça a été comme un jeu pour moi. On pouvait faire beaucoup plus d’acrobaties qu’en gym et j’aimais beaucoup cette dimension-là ! Je suis aussi compétitrice, j’aime gagner donc je fonce. Je n’hésite jamais à hausser la difficulté de mes figures, je n’ai pas le choix pour rester au top !
Actuellement, je bosse à fond pour perfectionner mes triples rotations (elle est la seule aujourd’hui sur le circuit à maîtriser cette figure, ndlr) et je m’amuse aussi… Disons que je tente d’autres difficultés : j’ai passé les quatre triples rotation récemment !
©FFGym
Quelles sont tes sensations quand tu es dans les airs ? Tu n’as jamais peur ?
J’ai vraiment la sensation de voler. Au début, on croit qu’on va avoir la tête qui tourne, mais on prend vite l’habitude. Ça m’arrive d’avoir peur, oui, notamment pour le placement : il faut savoir arriver dans la toile et faire attention à ne pas atterrir… par terre.
Ça peut m’arriver d’avoir peur aussi pour certaines figures comme les vrilles telles que le « rudy », mais, là encore, si je veux performer, je suis obligée de les passer. Et c’est ce qui me permet de dépasser l’appréhension. Le trampoline, c’est de l’adrénaline, j’aime ça donc je rebondis toujours !
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Comment on devient une pro du trampoline, physiquement et mentalement ?
J’ai commencé la gym et les compétitions en gym et trampoline très tôt, je suis rodée en quelque sorte. (Dès l’âge de dix ans, en 2007, Léa est championne de France benjamine et continue sa progression sur la première marche du podium suivant les catégories, en 2008, 2011 et 2012, ndlr). Sinon on est toutes suivies par un psy et, à une époque, j’avais aussi fait de la sophrologie.
Physiquement, je fais de la musculation trois fois par semaine avec un préparateur physique. Pour ce qui est de l’entraînement pur et dur au Pôle France d’Antibes, c’est deux fois par jour quatre fois par semaine et une fois le mercredi et le samedi.
©DR
Quelle est la marque de fabrique Léa Labrousse sur trampoline ? Ton point fort ?
En compétitions de trampoline, on est jugés sur le temps de vol, la hauteur, les difficultés, l’exécution et le déplacement. Je pense que moi, je gère bien la difficulté – je teste de nouvelles figures – et je suis assez stable dans le sens où je vais toujours au bout de mes mouvements.
Une victoire qui t’a fait sauter au plafond ?
Je dirais les Championnats du monde en 2019 avec la qualification olympique en demi-finale et ma médaille aux Jeux Européens la même année. Pour les Championnats du monde, c’était à la fois stressant et inoubliable, l’ambiance était très intense car on y jouait tous notre quota olympique. Je me suis placée à la cinquième place !
Pour les Jeux Européens, c’était ma première médaille individuelle dans une compétition internationale d’une telle envergure.
©FFGym
Un coup dur qui t’a quand même permis de rebondir ?
Mes blessures… En 2013 d’abord, j’avais seize ans, j’étais jeune, et j’ai eu du mal à revenir après mes six mois d’arrêt. J’ai eu peur.
Et puis, en 2018, j’ai eu une période compliquée : je suis tombée lors de plusieurs compétitions et deux fois dans la même compétition, à chaque fois sur la même figure. On se remet alors beaucoup en question, c’est assez stressant.
Mais on arrive toujours à dépasser ça car il y a une autre compétition derrière à préparer… Et parce qu’on s’entraîne et quand ça repasse une fois… C’est bon !
©FFGym
Tu gères bien le rebond alors ?
Le mental joue beaucoup. Je me dis « Il faut que j’aille au bout de l’enchaînement ». Parce qu’on ne sait jamais ce qu’il va se passer avec nos adversaires. Il faut réaliser nos passages.
Le monde du trampoline est sympa pour les filles ?
Il n’y a pas de groupes séparés. Il y a vraiment une bonne relation avec les garçons, on est toujours ensemble, on s’entraîne ensemble. Et puis voir un garçon aller plus haut que moi, quand même, il faut le dire, ça me booste ! On prend exemple, on essaye de saisir ce que ça peut nous apporter.
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©Laurent Daufes
Être une sportive de haut niveau, ça t’aide dans ta vie quotidienne ?
Question difficile : je vis dans le sport depuis tellement longtemps ! J’y suis plongée quotidiennement depuis toujours. Je n’ai pas de recul. Mais je crois bien que ça m’a permis d’être autonome jeune, sûrement plus rapidement que d’autres. Je suis partie de chez mes parents à l’âge de quatorze ans.
Comment s’est passé le confinement pour toi ? Pas trop dur de rester sur la terre ferme ?
Le premier confinement, ça a été un coup dur, oui, parce que les Jeux Olympiques et les compétitions ont été reportés. Et puis, les séances de muscu en visio avec les coachs, ça manquait d’énergie ! Le deuxième confinement, je ne l’ai pas vu passer…
©FFGym
Quel est ton plus grand rêve sportif ?
Gagner les Jeux de Tokyo ! J’aimerais aussi participer à ceux de Paris en 2024, mais, ça, on verra plus tard… Pour l’instant, j’attends, j’espère, le grand bond de 2021 !
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