La concurrence est rude pour cet Euro 2022. L’Angleterre, les Pays-Bas, l’Espagne, la Suède… Comme pour nos Bleues, ces équipes veulent la coupe ou rien.
Pour se hisser en finale le 31 juillet, les Françaises devront surprendre. La bonne nouvelle, c’est que, parmi les sélectionnées de Corinne Diacre, il y a Kenza Dali. Et déjouer les pronostics, madame sait faire !
La milieu de terrain a roulé sa bosse dans le foot. Et son expérience s’est acquise de bien des manières. Crampons aux pieds évidemment, mais également dans la douleur. Et à la fin, peu importe la chute, Kenza Dali s’est toujours relevée.
Guidée par une détermination sans faille et un amour du ballon rond inépuisable, la native de Sainte-Colombe, dans le Rhône, a tracé son chemin dans le monde professionnel. Et comme pour tous les amoureux de football, son aventure a commencé sur les city.
Pour cette joueuse acharnée, qui a su faire montre de son talent sur les pelouses, elle se poursuivra au centre de formation de l’Olympique Lyonnais.
Autant dire que Kenza Dali a trouvé là de quoi l’inspirer : dans le plus grand club de foot féminin de France, elle apprend des meilleures et s’entraîne rapidement avec les pro.
Mais, en trois ans, la jeune espoir ne joue qu’un seul petit match et ce sera lors de la saison 2009-2010. La milieu de terrain n’a pas 20 ans et elle ne compte pas rester sur le banc plus longtemps. Certains, pourtant, lui conseillent d’attendre, son heure viendra.
À la surprise générale, elle part à Rodez, autre club de D1 mais d’un calibre bien inférieur à l’OL. Mais ce n’est pas ce qui importe pour Kenza Dali. Elle veut jouer, prouver qu’elle est au niveau.
Et pendant une saison, la joueuse répond à toutes les attentes. Une fois le marché des transferts ouvert, le Paris-Saint-Germain n’hésite pas et l’accueille sur sa pelouse parisienne.
Pour le PSG comme pour la joueuse, c’est le conte de fées. Kenza Dali confirme le choix de l’équipe parisienne. Pendant cinq ans, elle continue de s’améliorer et embarque l’équipe vers les sommets. Philippe Bergeroo, alors sélectionneur de l’équipe de France, n’en rate pas une miette.
Le 20 août 2014, Kenza Dali connaît sa première sélection sous le maillot bleu. Elle ne sortira plus du groupe, participant à la Coupe du Monde 2015 et s’imposant de plus en plus au sein de l’équipe nationale.
Pourtant, le vent va tourner. En l’espace de quelques mois, deux grosses désillusions s’enchaînent. Un conflit avec le nouvel entraîneur du PSG éclate. Le départ est inévitable pour Kenza Dali. Et si sa signature avec l’OL la satisfait, la fin de son aventure parisienne lui laisse un goût amer. Mais peu importe, l’amour du jeu la tire vers l’avant.
Deux semaines après son transfert pour Lyon, la milieu porte le maillot bleu face à la Bulgarie. Et sept minutes à peine après le coup d’envoi, Kenza Dali se retrouve au sol, blessée. “Je me suis fait les croisés, le tendon rotulien et le ligament interne”, se rappelle-t-elle. “Je n’avais plus rien dans la jambe. La partie basse de ma jambe ne tenait plus avec la partie haute. J’ai directement senti que c’était grave.”
Les médecins sont pessimistes quant à la suite de sa carrière.
Mais, pendant un an et demi, loin des terrains, la joueuse se reconstruit et s’entraîne sans relâche. Elle n’a pas fait tout ce chemin pour abandonner. “Quand ce sera fini, ce sera ma décision, pas celle de quelqu’un d’autre”, assène-t-elle.
Et la magie opère. Avec Dijon, lors de la saison 2018-2019, Kenza Dali confirme son retour aux affaires. Et dans la foulée, elle part à la conquête de l’Angleterre et de West Ham.
Durant deux saisons, elle découvre un football féminin différent, plus médiatisé et soutenu. Et lors de son transfert à Everton pour la saison 2021-2022, le phénomène est amplifié.
L’Euro sur les terres anglaises la remplit de joie. Pour la première fois depuis 2015, elle portera le maillot bleu lors d’une compétition internationale. Rien de plus logique vu son niveau, ces derniers mois.
Du haut de ses 30 ans et de ses quarante-quatre sélections, Kenza Dali veut gagner. Avec ce trophée, son retour au plus haut niveau prendra une saveur égale à nulle autre. D’autant plus que la finale a lieu le 31 juillet, jour de son anniversaire. Un signe ? On l’espère…