« J’ai longtemps été complexée par mon corps, trop grosse, pas assez sculptée.
Le déclic pour le sport est venu de là : maigrir ! Je voulais perdre du poids, je voulais ressembler aux filles parfaites des réseaux sociaux. Je me suis inscrite dans une salle de muscu, mais c’est terrible pour la confiance en soi ! Tu te retrouves confrontée à des nanas qui vouent un culte à leur corps. Moi, mon rapport au corps était douloureux. Du coup, j’étais oppressée, ça ne me convenait pas.
Puis, j’ai découvert la course à pied. Je me souviens, c’était en janvier 2016, il faisait froid. J’ai tenu 20 minutes, c’était difficile, mais je l’ai fait quand-même car l’envie de mincir était plus forte que l’envie de s’écouter.
Je me suis posé la question : « Est-ce que j’aime vraiment ce que je fais ? », et finalement, je savais que oui, que ça m’apportait quelque chose. Très vite, je me suis fixé un objectif : courir un semi-marathon. J’ai suivi un programme d’entraînement, il fallait me préparer. Au début, je courrais le week-end mais quand on commence à s’intéresser au running, ça nécessite de la rigueur pour parvenir à apprivoiser l’effort.
Après le semi, j’ai eu en tête un objectif plus ambitieux, l’objectif ultime : le marathon de Paris. Et je suis devenue tellement accro que j’ai perdu de vue l’idée de maigrir, j’avais du plaisir à enfiler mes baskets ! Aujourd’hui, je me demande même pourquoi je voulais perdre du poids ! D’autant que j’en ai même pris….
Quand on s’entraîne beaucoup, c’est vrai on finit par fondre, et c’était le cas en 2018 puisque j’ai enchaîné 4 séances par semaine pendant 3 mois pour me préparer au marathon de Paris. Mais lorsque tu ralentis la cadence, tu reprends des kilos.
J’en ai repris 15 après le marathon. Je fais 70 kilos, le même poids que celui que je faisais quand je me suis dit : « Il faut absolument que tu maigrisses ! » Depuis, j’ai appris à m’écouter, à prendre conscience de ce que mon corps est capable de faire, même s’il est en surpoids. Il n’est plus question de critères physiques mais d’amour de soi.
Tout est dans la tête finalement car je pense que je suis dans mon poids de forme. Si on arrive à s’accepter, on se voit déjà sur la ligne d’arrivée. On peut se projeter. L’archétype du coureur, fin, athlétique, qui va vite, tombe lorsqu’on s’y met, qu’on fait du sport avec ce qu’on a.
On me dit parfois : grâce au sport, si tu te nourrissais mieux, tu mincirais. Ça me fait sourire. Je suis une sportive gourmande, et alors ? »
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