La plus puissante du sport mondial…c’est elle !
Désignée ainsi par le magazine de référence Forbes en 2018, la Sénégalaise Fatma Samoura est en effet la secrétaire générale de la Fédération Internationale de Football (FIFA) depuis 2016, soit la plus grande organisation sportive au monde, jusque-là terrain de jeu des hommes européens (et elle a été fondée en 1904 !).
Fatma Samoura est considérée comme étant la numéro 2 de la FIFA et donc du football mondial, derrière son président, Gianni Infantino.
« Ma nomination en 2016 a été un signal fort que la FIFA, une organisation dominée par les hommes, s’ouvre à la diversité. Nous avons désormais une représentativité des femmes à tous les niveaux de l’administration de la FIFA. Une division dédiée au football féminin a même été créée. »
De l’ONU à la FIFA
C’est la surprise qui avait suivi la nomination de cette diplomate, responsable de programmes humanitaires à l’ONU à travers le monde pendant vingt-et-un ans et sans aucune expérience du monde du sport.
Le président de l’organisation mondiale louait son « expérience et (sa) vision internationales » et le fait qu’elle ait « travaillé sur certaines des questions les plus difficiles de notre temps ».
Fatma Samoura a en effet à son actif des années de gouvernance et de compétences stratégiques au sein d’environnements multi-culturels : elle a débuté sa carrière à l’ONU comme responsable de la logistique au sein du Programme alimentaire mondial à Rome en 1995 et aura ensuite des responsabilités dans six pays : République de Djibouti, Cameroun, Tchad, Guinée, Madagascar et le Nigéria où elle prend part au programme de développement.
L’humain au centre de ses préoccupations
Fatma Samoura, qui aimait déjà le sport car mariée à un ancien footballeur du Sénégal, y voyait elle-aussi une continuité dans sa carrière centrée autour de l’humain :
« Si je dois faire le bilan de mes trois années à la FIFA par rapport aux vingt-et-une années passées aux Nations Unies, je dirais que c’est un continuum, assure-t-elle. Est-ce que c’est différent de ce que je faisais là-bas ? Pas tellement. Aux Nations Unies, mon rôle consistait à mettre l’humain au centre des préoccupations du monde. Avec le football et ses 450 millions de personnes qui le pratiquent […] mon travail est également de placer l’humain au centre des préoccupations ».
Symbole d’un football ouvert aux femmes
Si certains commentateurs aimaient voir dans sa nomination une « dimension purement symbolique » pour la FIFA alors plongée dans des affaires de corruption, Fatma Samoura rétorquait simplement que le but était de « casser cette image de cercle fermé, ce cliché d’un foot dominé par un monde d’hommes, d’Européens » et d’avoir « quelqu’un qui pouvait apporter la diversité et mettre l’aspect humain au centre des décisions de la FIFA. Qu’on parle moins d’argent, qu’on parle moins de scandale, qu’on parle de meilleure gouvernance, de plus grande transparence. »
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Bienveillante et chaleureuse, l’ancienne diplomate prône un milieu du foot plus ouvert, à son image. Et en matière de sport féminin, la secrétaire générale de la FIFA s’engage.
Juste avant la Coupe du Monde féminine de 2019, elle s’exprimait sur le problème numéro 1 entre foot masculin et foot féminin : « Aujourd’hui, le foot masculin ça paie, le foot féminin ça coûte. Ça devrait payer et ça va payer. Je n’ai qu’un regret, c’est que les dirigeants hommes ne se rendent pas compte de cette manne qui est devant eux et qui ne demande qu’à être exploitée. »
Elle rappelait que la marche vers l’égalité était enclenchée, un vœu qu’elle se charge de faire exaucer grâce aux actions de son organisation :
« Sur les 700 employés de la FIFA, plus de 320 sont des femmes aujourd’hui. (…) En octobre dernier, nous avons lancé pour la première fois une stratégie pour le foot féminin. C’est une marche que nous devrons forcer à tous les niveaux. »
Son objectif à la FIFA ? Avoir 60 millions de femmes qui pratiquent le football d’ici 2026. L’investissement se fait sur le développement des infrastructures, sur la promotion des compétitions et sur la mise en place d’un nouveau programme pour le développement du football dans les écoles.
Aux yeux de cette leader, le football est un vivier d’humanité, parfait terrain pour faire bouger les lignes : « Le football transcende les barrières religieuses et raciales ainsi que le genre. »
ÀBLOCK! va suivre de près le jeu tactique de cette personnalité, parfait artisan du « monde sportif d’après »….
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