On y était presque ! À un chouia de l'emporter, pas vrai ? Cet Euro 2022 n'était que les prémices pour des joueuses talentueuses et déterminées à tout rafler sur leur passage. Le plafond de verre des quarts de finale n'existe plus pour l'équipe de France de foot qui reviendra en force. Petit résumé de la compet'.
Par Alexandre Hozé
Publié le 02 août 2022 à 13h13, mis à jour le 02 août 2022 à 15h04
1. Un départ à cent à l’heure
Cinq buts en une mi-temps pour commencer une compétition de ce niveau, c’est loin d’être banal ! Et les Italiennes ne semblaient pas être les plus fragiles en défense (c’est de culture). Mais rien à faire, les Bleues de Corinne Diacre se sont déchaînées pour l’ouverture de leur Euro.
Un pressing suffoquant, une variété offensive qui a donné le torticolis à la Squadra Azzura, des joueuses au top physiquement et techniquement, mais aussi une efficacité et un opportunisme millimétrés devant le but, la composition d’une copie presque parfaite !
Delphine Cascarinos’est offert l’un des plus beaux buts de la compétition, Wendie Renard a multiplié les relances audacieuses, Kadidiatou Diani a fait vivre un cauchemar à la latérale italienne… Mais la véritable héroïne de cette rencontre pour l’Equipe de France, c’est sans conteste la milieu de terrain Grace Geyoro.
Plus connue pour son sens de la passe que pour ses qualités de buteuse, la Parisienne inscrit un triplé pour lancer son Euro. Au centre du jeu des Bleues, elle marche sur l’eau pendant le match.
Avec ce résultat, l’équipe de France acte tout haut ce que toutes les autres nations craignaient : il va falloir compter sur elle pour jouer le sacre final.
2. Direction les quarts !
Les deux autres matchs de poule seront moins reluisants pour les Françaises. Si la qualification en quarts de finale est acquise dès le second match, la manière n’est pas aussi glorieuse qu’au premier.
Face à des Belges dépassées dans tous les secteurs, les Bleues manquent d’efficacité. Le doute est même apparu après l’égalisation surprise d’adversaires tenaces. Et si la victoire a finalement bien été assurée, les Françaises savent qu’elles peuvent faire mieux.
La qualification est donc validée, mais un goût amer persiste. Marie-Antoinette Katoto, attaquante star de l’équipe, sort sur blessure. Et le verdict est lourd : huit mois d’arrêt pour la Parisienne.
La rencontre face à l’Islande permet d’avaler la nouvelle tout en donnant sa chance aux remplaçantes habituelles. Le match nul concédé au bout de douze minutes de temps additionnels reste anecdotique, l’équipe de France conclut la phase de poules en tête de son groupe.
Place maintenant aux matchs à élimination directe !
Dès le début des phases finales, les Néerlandaises se dressent sur la route des Bleues. Finalistes de la Coupe du Monde 2019, vainqueurs de l’Euro 2017… C’est un sacré morceau orange pour les protégées de Corinne Diacre !
Mais les Françaises sont concentrées et l’absence de cadres pour les Pays-Bas fait trop mal. L’équipe de France domine la rencontre de la tête et des épaules. Trente-trois tirs français contre seulement neuf néerlandais. Une seule frappe cadrée pour les Oranges.
Mais la redoutable efficacité dont avait fait preuve les Bleues en début de compétition n’est pas au rendez-vous. Les tentatives s’enchaînent mais rien n’y fait. Quatre-vingt-dix minutes n’y suffisent pas, les vingt-deux actrices de la rencontre nous offrent trente minutes de stress supplémentaires.
C’est finalement sur penalty que la délivrance arrive. Wendie Renard laisse la place à la jeune Eve Périsset qui ne tremble pas. 1-0, le score ne bougera plus.
Après une (très) longue attente, l’équipe de France va participer au dernier carré d’une compétition internationale.
En football, les demi-finales Allemagne-France sont toujours quelque chose. Séville en 1982, la revanche à Marseille en 2016…
De 1995 à 2013, les Allemandes enchaînent six victoires européennes. Et elles veulent revenir sur le devant de la scène.
Les Françaises vont devoir élever leur niveau de jeu pour répondre à la Mannschaft. Jusqu’au bout, les tricolores ont cru à l’exploit.
Après l’ouverture du score de la géante allemande Alexandre Popp, les Bleues réagissent dans la foulée dans le sillage d’une Kadidiatou Dianien feu.
Mais à un petit quart d’heure de la fin, Alexandra Popp frappe de nouveau. Et cette fois, la réaction française ne suffit pas à revenir au score. Le déception est forte pour l’équipe de France, mais lors de cette demi-finale, l’équipe la plus dominante a gagné.
Une fois de plus, la citation du footballeur anglais Gary Lineker se vérifie : « Le football est un sport inventé par les Anglais qui se joue à onze et où les Allemands gagnent à la fin. » Mais cette fois, les Anglaises ont gardé la coupe à la maison.
Et contrairement aux dernières compétitions, les Françaises sortent la tête haute et ont pris rendez-vous pour les années à venir.
L’objectif fixé a été atteint. La malédiction des quarts de finale n’existe plus. Noël le Graët a donc confirmé son envie de conserver Corinne Diacre à la tête des Bleues jusqu’en 2024 et les Jeux Olympiques parisiens.
Avant ça, le mondial se déroulera en 2023. Et, dans les deux cas, la France aura son pass de nation prétendante à la victoire.
Cet Euro a confirmé la montée en puissance de jeunes attaquantes inspirées et talentueuses. Avec cette compétition, l’expérience grandit. Le message est on ne peut plus clair pour le monde du foot féminin.
L’équipe de France compte bien gagner sa première étoile.
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