Wendie Renard La capitaine qui ne perd pas le cap

Quinze Championnats de France, neuf Coupes de France, huit Ligue des Champions… Bienvenue dans le palmarès de Wendie Renard ! La nouvelle capitaine de l’équipe de France compte plus de cent-trente matchs en sélection. La footballeuse a déjà fait ses preuves, mais une bonne défenseure ne baisse jamais sa garde.
Multi-titrée, on la présente comme l'une des meilleures footballeuses au monde. Wendie Renard a du talent, mais aussi du caractère. La capitaine de l’équipe de France sait qu'elle peut être fière de son parcours, mais une bonne défenseure ne baisse jamais sa garde.

Par Aurore Charron

Publié le 13 juillet 2022 à 16h55, mis à jour le 18 juillet 2023 à 12h07

Wendie Renard a le football dans le sang. Née en 1990, la joueuse est la cadette d’une famille de sportifs – mais surtout de sportives. Elle grandit à Schœlcher, en Martinique, avec pas moins de douze sœurs. Handball ou football, toute sa famille raffole du ballon ! La petite dernière ne fait pas exception. Après l’école, direction les terrains pour retrouver les copains !  

À l’âge de 8 ans, la jeune Wendie fait face au décès de son père après un cancer des poumons. Aujourd’hui, elle confie d’ailleurs Lorsqu’elle avoir toujours une pensée pour lui lorsqu’elle joue en bleu : « À chaque fois que mon père entendait la Marseillaise, il pleurait. Donc je pense à lui et ça me touche. »

Une épreuve difficile qui survient un an après ses premiers pas de footeuse : son entrée au club local, l’Essor Préchotin. La défenseure n’y restera pas longtemps. Après un court passage par le RC Lorrain, Wendie Renard rencontre celui qui tire le coup d’envoi de sa carrière.  

©FFF

Le responsable, c’est Jocelyn Germé : conseiller technique régional de la ligue martiniquaise. Il flaire le potentiel de la future Bleue et lui décroche un essai pour entrer au CNF (Centre National de Formation) de Clairefontaine.  

La jeune fille s’envole pour la métropole – mais c’est la douche froide. Outre le changement de température, elle n’est pas retenue aux essais. Mais Jocelyn Germé ne baisse pas les bras. Si le PSG refuse, c’est qu’il faut tenter ailleurs. Il passe alors un coup de fil à l’entraîneur de l’Olympique Lyonnais, Farid Benstiti, et obtient un essai pour sa protégée.

Cette détermination porte ses fruits : Wendie Renard est acceptée et s’envole définitivement pour la métropole. L’entrée à l’OL, c’est le début d’une longue histoire d’amour. Depuis son arrivée en 2006, elle ne quitte pas le club – et en devient même capitaine en 2013. 

Pourtant, ce ne sont pas les offres qui manquent. Wendie Renard est convoitée par les plus grandes équipes– en France comme à l’international. Fidèle à son club, la capitaine lyonnaise renouvèle son contrat en mai 2022 pour quatre années supplémentaires. 

Tout le monde se l’arrache. Et pour cause, elle affiche un palmarès sans précédent. En chiffres, ça donne le tournis : 15 championnats de France (de 2007 à 2020 et 2022), 9 Coupe de France (2008 et de 2012 à 2020), huit Ligue des Champions (2011, 2012, de 2016 à 2020 et 2022), mais aussi le Tournoi de France (2020 et 2022), la Coupe de Chypre (2012 et 2014) et la SheBelieves Cup en 2017.

Pas moins de vingt prix individuels dont celui de meilleure défenseure de l’année 2020 décerné par l’UEFA. La joueuse aux dix-huit ans de carrière a su en tirer profit. Et pour être sûre de laisser une trace, Wendie Renard écrit son autobiographie en 2019, « Mon Etoile ». La joueuse y raconte son enfance en Martinique, son arrivée en métropole et son parcours à la fois professionnel et personnel.

Une renommée qui franchit les barrières du foot. Lors de l’allocution d’Emmanuel Macron, le président cite Wendie Renard comme un exemple de résilience.

Influente, elle s’engage. Le déclic, Wendie Renard l’a eu durant la Ligue des Champions de 2010. L’occasion de réaliser qu’elle est un modèle pour les jeunes filles, footballeuses ou non. La star des terrains se mobilise alors pour l’émancipation des femmes, en se rendant sur les terrains de foot, mais aussi en passant par des chemins de traverse : depuis 2019, elle est le visage de l’ACT (Alliance Contre le Tabac) pour sa campagne « Femmes Libres », en partenariat avec la Fédération Française de Cardiologie.

 Wendie Renard y expose l’importance de préserver son corps, qu’elle qualifie d’« outil de travail » des sportifs.

Veiller sur son bien-être, c’est primordial à haut niveau. Mais le corps ne fait pas toujours ce qu’on veut de lui. La capitaine doit parfois composer avec des blessures, une entorse, un genou mal en point…

La prudence est de mise pour elle en 2020. Au cours de la série documentaire « Wendie, tout simplement », la joueuse l’avoue :  « Au plus haut niveau, tu as toujours des douleurs à droite, à gauche, tu ne joues jamais sans douleur. » 

Des obstacles qu’elle surmonte pour atteindre ses objectifs. Capitaine aux multiples récompenses, rien ne l’empêche de toujours rechercher à gagner le maximum de matchs et de trophées.  

Mais jamais au détriment de ses coéquipières, également ses meilleures amies. Wendie Renard est compétitrice dans l’âme, certes, mais ne perd pas l’esprit d’équipe. Ainsi, à l’OL comme chez les tricolores, Melvine Malard n’est jamais très loin. Melvine Malard pour qui Wendie fut un modèle avant d’être son amie : « C’est important d’avoir ce genre de capitaine qui parle et qui n’a pas peur de s’exprimer comme ça. Quand Wendie parle, l’équipe est prête à rentrer sur le terrain et tout casser. » 

Des qualités qui lui valent le titre de capitaine des Bleues à deux reprises. Une première fois en 2017. Et si elle se voit retirer le fameux brassard par Corinne Diacre, la sélectionneuse de l’équipe de France le lui redonnera fin 2021 et jusqu’à l’Euro 2022.

Le 24 février 2023, elle annonçait, sur les réseaux sociaux, sa mise en retrait de l’équipe de France. Le 31 mars 2023, elle est rappelée (et convaincue) par le nouvel entraîneur des bleues, Hervé Renard, de revenir à ses amours en bleu.

Pour la Coupe du monde 2023, elle rempile. Logique, maillon fort de l’équipe, capitaine à la renommée mondiale, on l’attend toujours (et à juste titre) dans les starting-(À)BLOCK!  

Ouverture ©Adidas

D'autres épisodes de "Football : ces sportives qui vont droit au but"

Vous aimerez aussi…

Plongée libre : les femmes comme des poissons dans l’eau

Nouvelle pépite sur les écrans dans le viseur de ÀBLOCK! : la série documentaire « Sports d’ailleurs » sur Netflix. Une plongée fascinante dans diverses cultures et les sports originaux que ces communautés pratiquent. On vous emmène faire un voyage dans « Le Grand bleu » avec l’épisode 3 consacré à la plongée libre, sport national aux Philippines où les femmes règnent sur les mers…

Lire plus »
Le skating ? Cékoiça ?

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Une entraîneuse déterminée, un peu de vocabulaire pour les pistes enneigées, un entretien à cœur ouvert avec une présidente de haut niveau, une dingue de kayak en polo et une course organisée par la RATP, c’est le meilleur d’ABLOCK! cette semaine. Profitez !

Lire plus »
Gertrude Ederle

Gertrude Ederle, l’Américaine qui a mis la Manche à ses pieds

Elle n’aimait pas qu’on lui impose des limites. Et l’a prouvé. Après une tentative avortée, Gertrude Ederle devient, en 1926, la première femme à réussir la traversée de la Manche à la nage. L’Américaine, tout juste 20 ans, va aussitôt devenir la coqueluche de son pays. Avant de sombrer dans l’anonymat le plus total.

Lire plus »
Cendrine Browne

Cendrine Browne, la skieuse qui respire à fond

Elle a la glisse dans le sang. La canadienne Cendrine Browne est une fondue de ski. C’est le cas de le dire car elle, son truc, c’est le ski de fond, un sport qui la fait vibrer. Venue tardivement à la compét’, elle a découvert un espace d’expression et de liberté inattendu. Aujourd’hui, elle s’engage pour que les filles aient toute leur place dans le monde enneigé des sportifs.

Lire plus »
Sarah Bouhaddi

Sarah Bouhaddi : l’Amérique était son but

Cent-quarante-neuf sélections. Pas une de plus. En tout cas sur le sol français. La gardienne star des Bleues et de l’OL lâche Lyon pour l’Utah. Direction les States pour la footballeuse qui rejoindra cet été les Royals de Salt Lake City. Un contrat négocié il y a déjà plusieurs semaines. Goal baby, goal !

Lire plus »
Diane de Navacelle de Coubertin : « Coubertin n’était pas là pour faire un débat sur la place de la femme dans la société, pourtant c’est ce qu’on lui reproche. »

Diane de Navacelle de Coubertin : « Coubertin n’était pas là pour faire un débat sur la place de la femme dans la société, pourtant c’est ce qu’on lui reproche. »

Elle est l’arrière-arrière-petite nièce du Baron Pierre de Coubertin. Diane de Navacelle de Coubertin, membre du bureau de l’association Familiale Pierre de Coubertin, a pour mission de s’assurer que l’idéal olympique imaginé par son glorieux aïeul continue à être respecté. Alors que nous venons de boucler les Jeux Olympiques d’hiver et juste avant que ne soient lancés les Jeux Paralympiques à Pékin, elle revient sur les rapports, parfois complexes, entretenus par le rénovateur des Jeux avec la femme sportive.

Lire plus »
Djihène Abdellilah : « Comme toutes les nanas qui s'assument, je suis perçue comme une grande gueule. »

Djihène Abdellilah : « Comme toutes les nanas qui s’assument, je suis perçue comme une grande gueule. »

Elle a commencé par la gym, puis l’athlé, avant de mener carrière dans les disciplines de combat. Djihène Abdellilah, 43 ans, championne du monde de grappling en 2015, a toujours lutté pour réaliser son rêve d’athlète. Un parcours, parfois contrarié, souvent douloureux, qui lui a très tôt donné envie de se battre. Aujourd’hui, à la tête d’une académie de self-défense, elle s’est donné pour mission de libérer les femmes. Rencontre avec une fille qui tombe… à poing nommé !

Lire plus »
Marie-Zélia Lafont Marie-Zélia Lafont, l’éclat(e) en eaux vives

Marie-Zélia Lafont, l’éclat(e) en eaux vives

La kayakiste française a déjà tâté les eaux tumultueuses des JO en 2016 à Rio. Marie-Zélia Lafont, dix fois Championne de France, médaillée d’Or par équipe à la Coupe du monde 2020, championne du monde par équipe en 2018 et championne d’Europe par équipe en 2019, a plus d’un tour dans sa pagaie. Son moteur ? L’éclate ! Et elle s’élance sur le slalom féminin aux Jeux Olympiques de Tokyo. Objectif : rapporter une médaille olympique !

Lire plus »
Mylène Chavas, la gardienne qui touche au but

Mylène Chavas, la gardienne qui touche au but

Du haut de ses 24 ans, elle conserve toujours près d’elle son ballon…et son sang-froid. Gravir les échelons sans brûler les étapes, c’est la recette de la deuxième gardienne des Bleues. Cet Euro sera peut-être l’occasion de prouver qu’elle en a sous le gant.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner