« Le plafond de verre se fend encore un peu plus alors que l’un des quatre plus grands groupes d’audit financier du monde vient de nommer une femme à sa tête pour la première fois », rapportait le Wall Street Journal en février 2015.
Un événement sans précédent qui secouait alors le « big four » avec pour principale intéressée, une certaine Catherine Engelbert.
Cette quinquagénaire américaine avait rejoint la prestigieuse entreprise Deloitte en 1986, après son diplôme de comptabilité.
Une femme sportive, une femme leader
Une carrière toute tracée pour celle qui, après avoir gravi les échelons, devenait PDG de Deloitte en 2015 et quinzième femme la plus puissante des États-Unis en 2016, selon le magazine Fortune.
Mais c’était sans compter sa passion pour le ballon, les dribbles, les dunks et autres rebonds…
Celle qui fut basketteuse à la fac, acceptait l’an dernier de mettre son excellence au service de ses premières amours, le sport et notamment le basket… « Quand on a une passion pour quelque chose, et moi j’ai le basket dans mon ADN, il y a vraiment moyen de s’amuser. Je suis très heureuse d’avoir pris ce job et cette opportunité, à ce moment-ci et dans l’élan actuel de la WNBA », s’exclamait alors la nouvelle Commissaire de la ligue.
« Cathy est un formidable exemple de la façon dont les valeurs inhérentes au sport, associées à un travail acharné et à l’éducation, peuvent favoriser les vraies qualités d’un leader transcendant », ajoutait, conquis, l’actuelle coach de crosse de son université.
Une passionnée au service du basket féminin
« Cathy est une businesswoman de classe mondiale, avec un profond attachement au basketball féminin, ce qui fait d’elle la personne idéale pour diriger la WNBA lors de sa prochaine phase de croissance », avait quant à lui déclaré Adam Silver, le patron de la NBA, à sa nomination en tant que nouvelle commissaire de la WNBA (Women’s National Basketball Association), en mai 2019.
À peine nommée, déjà prête à gérer les dossiers ! « Je vois une formidable opportunité de renforcer la visibilité du basket féminin, de responsabiliser les joueuses et de renforcer l’engagement des supporters.
J’ai hâte d’utiliser mon expertise en affaires et ma passion pour le basket pour promouvoir les femmes dans le sport et au-delà, et de travailler avec les équipes et les athlètes de calibre mondial pour faire de cette ligue une entreprise florissante », s’était exprimée la patronne lors de sa nomination.
L’égalité pour premier dossier…
Celle qui a le basket dans le sang – père et frères fanas de basket – et qui, à l’université, dribbla volontiers en étant capitaine des équipes de basketball et de crosse, s’est vu ravie de guider vers les sommets l’équipe pro féminine de son pays, fondée en 1996.
En début d’année, la commissaire s’attelle à un dossier primordial : celui du salaire et des conditions des joueuses pro dans ce que la WNBA appelle alors une « annonce révolutionnaire » :
« Le nouvel accord, en attente d’approbation officielle, fournira une augmentation de salaire pour les joueuses, de meilleurs logements lors des voyages, un congé de maternité payé et de nombreux avantages supplémentaires qui amélioreront la qualité de vie et le travail. »
Dont acte : suite au décès dramatique de la star du basket américain Kobe Bryant et de sa fille, Gianna Bryant, jeune espoir du basket féminin, cette ligue WNBA dans laquelle Cathy Englebert nourrit tant d’espoirs de changement et d’égalité, annonçait la création d’un nouveau trophée pour la promotion du basket féminin, le 26 janvier 2020 : Le Kobe and Gigi Bryant Advocacy Award qui « récompensera une personne ou un groupe qui a contribué de manière significative à la visibilité, à la perception et à la promotion du basket féminin à tous les niveaux. »
Cathy Engelbert a prévenu : elle est là pour marquer des points, pas pour faire de la figuration. « Levez la main, dit-elle, prenez des risques et ne craignez pas l’échec. C’est l’un des plus grands obstacles au succès. »