Alexandrine : « Je suis une cheerleader, pas une pompom girl, et c'est du sport ! »Cheerleader, étudiante, 21 ans

Cheerleading
Elle a trouvé son sport, son club, et quand elle en parle, elle donnerait envie aux plus récalcitrantes d’enfiler la tenue pour aller goûter au "cheer spirit". Alexandrine pratique le cheerleading à travers ses casquettes d’athlète et de coach, en parallèle de ses études. Mais ne vous y trompez pas, elle est une cheerleader et pas une pompom girl ! Pour elle, la nuance est d’importance. Témoignage d’une jeune femme à la passion communicative.

Propos recueillis par Katia Fuchs

Publié le 13 octobre 2020 à 17h19, mis à jour le 29 juillet 2021 à 14h54

« Comme la majorité des gens, je ne connaissais le cheerleading qu’à travers les films tels que High School Musical, des films qui partagent une image un peu biaisée du sport que je pratique aujourd’hui.

Un jour, quand j’avais environ 10 ans, mes parents m’ont emmenée au forum des associations de ma ville, j’y ai rencontré une bande de filles avec des tenues brillantes, des pompons, bref, de quoi me faire rêver ! J’ai testé quelques cours, mais je n’ai pas persévéré : un manque de feeling avec l’encadrement.

Mais cette envie à continuer de trotter dans ma tête et, l’année suivante, j’ai décidé d’y retourner. Aujourd’hui, j’ai 21 ans, et ça fait donc dix ans que je pratique ce sport au sein d’un club auquel je suis profondément attachée, le Gems Cheerleading All Stars, dans le Val d’Oise.

Cheerleading
©Gems Cheerleading All Stars

On confond souvent les pompom girls et les cheerleaders. À chaque fois que j’annonce que je pratique ce sport, je sais que je vais devoir m’expliquer voire me justifier : nous ne supportons aucune équipe masculine de basket ou autre, nous utilisons rarement des pompons, nous sommes une équipe de sport à part entière.

En compétition, nous présentons ce qu’on appelle une « routine », une chorégraphie de trois minutes combinant gymnastique acrobatique, lancers, sauts, pyramides et danse. 

Auparavant, j’avais déjà pratiqué de la gymnastique rythmique, sport dont j’ai poursuivi un temps la pratique en parallèle, mais également la danse moderne et classique.

En réalité, je réalise que j’ai toujours été sportive, à travers des activités très différentes – dans le cadre de mes études, j’ai même pratiqué l’escalade et l’escrime. La pratique du sport est une constante chez moi. C’est quelque chose d’indispensable à mon équilibre de vie : ça m’aide à évacuer le stress, à me changer les idées pendant mes études.

cheerleader
©DR

Bien sûr, il y a des jours, quand il fait froid, quand j’ai eu une mauvaise journée, où je manque de motivation, mais je finis toujours par y aller car je sais que j’en reviendrai de meilleure humeur, ça me fait un bien fou !

Ce que j’aime tout particulièrement dans la pratique du cheerleading, c’est ce que nous appelons le “cheer spirit” : étymologiquement, ce sport signifie « guider la joie » ou « encourager », même si le cheerleading tel que je le pratique ne consiste pas à faire de l’animation au bord d’un terrain.

Mais au sein de mon club, nous restons un petit monde, toujours dans l’optimisme, la bonne humeur, prônant les valeurs de fair-play et de bienveillance. Une attitude qui invite à être ouvert aux autres, ce qui est très utile dans la vie en général.

Cheerleading
©Gems Cheerleading All Stars

Cela m’a également appris à faire confiance, mais aussi à être sûre de moi : quand on lance des gens en l’air (les flyers) il faut être certaine de bien les rattraper.

J’occupe désormais le poste de back du fait de ma plus grande taille, mais j’alterne encore avec mon ancien poste qui était celui de base et consistait notamment à lancer la flyer.

Après mes trois premières années de pratique, on m’a proposé de donner des cours aux 5-8 ans et désormais j’entraîne les 8-11 ans. J’adore ça !

J’aime enseigner aux enfants, cette mission plus pédagogique m’apprend la patience et c’est un véritable booster de créativité lorsqu’il s’agit d’imaginer les « routines ».

De ce fait, les journées de compétition sont intenses car je cumule ma casquette de coach et celle d’athlète : le matin, je suis derrière les plus petits que je pousse à l’échauffement et accompagne pour leur passage devant les jurés. Ensuite, je fonce rejoindre mon équipe en tant qu’athlète et c’est parti !

Quand nous arrivons sur le praticable pour exécuter notre routine et que je sens le monde autour de moi, alors là oui, j’ai une petite montée d’adrénaline, une pression stimulante que je vis avec mon équipe. Rien à voir avec mes passages en solo lorsque je pratiquais la gymnastique rythmique par exemple : ici, je sais que ma team est avec moi et, qu’on gagne ou qu’on perde, on est ensemble… »

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