Nous avions pu la capter en Israël, là où deux de ses compagnons de voyage se passaient la bague au doigt après un coup de foudre…filaire. Cette interview qui inaugurait notre rubrique Rencontres fut lumineuse, émouvante, sincère et bouleversante. Car Louise Lenoble, grande prêtresse de la highline, est une étoile. Sa vie tient à un fil et son cœur bat au rythme des spots vertigineux qu’elle apprivoise. Elle tutoie les sommets, se joue du vide, instrumentalise sa peur, rit de ses frayeurs… Une conversation céleste !
« J’ai vécu ma première expérience en hauteur dans les gorges de la Jonte près de Millau. Des oiseaux, des aigles, volaient en dessous de moi, j’étais une plume, un papillon dans l’immensité. Quand je suis sortie de là, j’ai senti des larmes couler sur mes joues. Ce n’étaient pas des pleurs, c’était de l’émotion à l’état pur… »
Lire l’interview de Louise Lenoble : « Louise Lenoble, totalement perchée »
Nous sommes parties d’un fait indéniable : ce besoin qui pousse aujourd’hui les femmes à se dépasser, à être des acharnées dans le sport qu’elles pratiquent. Il nous fallait comprendre, analyser ce fait de société, nous sommes donc allées à la rencontre de ces sportives, mais aussi de psychologues, historiens du sport, sociologues, coachs…
Car, en boxe, CrossFit, ultra-trail ou encore rugby, les filles sont de plus en plus nombreuses à truster des sports habituellement chargés en testostérone. Se battre, s’abîmer, aller toujours plus loin… elles revendiquent le « no limit ». Surtout si ça fait « mâle ».
« Ma mère me dit souvent : « Mais pourquoi tu te fais mal comme ça ? ». Je lui réponds : « Parce que c’est ce que j’aime, me faire mal »», confie Alice Varela, capitaine de l’Équipe de France féminine de rugby à XIII. Faire de la souffrance une exquise friandise. Un point commun chez ces sportives qui veulent aller au bout d’elles-mêmes : « Le matin, si je ne me lève pas avec des courbatures, c’est comme si quelque chose clochait, raconte Stéphanie, adepte de krav maga et de parkour. Mon corps réclame sa dose de souffrance même si je sais que tout ça, finalement, c’est dans la tête.»
Dans la tête ? Pour prouver quoi ? À qui ? « Les femmes ont l’esprit de conquête. Psychologiquement, elles sont capables d’aller extrêmement loin, explique Guy Missoum, docteur en psychologie, ancien directeur du laboratoire de psychologie du sport à l’INSEP. Elles n’hésitent pas à se remettre en question, à oser l’inconnu, quand les hommes sont souvent dans la comparaison permanente avec l’autre et n’aiment pas se retrouver dans la difficulté. L’idée pour celles qui se dépassent n’est pas tant de se mesurer à autrui mais de se vaincre soi-même.» Le psychologue du sport Jean-Paul Labedade abonde : « Elles sont à la recherche d’un idéal. Il s’agit d’avoir une vie la plus pleine possible, de placer la barre très haut. Aujourd’hui, c’est à travers le sport dans ce qu’il a de plus extrême…»
Lire l’enquête « Ces sportives qui revendiquent le No Limit »
Nous l’avions repérée aux Championnats de France féminin de motocross, en 2019, et découvert sa vidéo sur laquelle ce petit bout de femme prônait la confiance en soi et cette volonté de transmettre l’idée qu’une femme peut tout faire, y compris rouler en deux roues à toute berzingue.
Mélanie Perez, 30 ans est ostéopathe et compétitrice passionnée de motocross.
« Le motocross, c’est un virus contracté dès l’enfance, et dont je ne guéris pas. J’aime la vitesse, j’ai ça dans les veines depuis toujours… Peut-être parce que mon grand-père était pilote de rallye, et que mon père s’est fait un nom dans l’enduro. Et puis j’aime aussi l’idée de prouver qu’on n’a pas besoin d’une paire de couilles pour piloter une moto ! »
Lire le témoignage de Mélanie : « Depuis mes 8 ans, j’ai le même rêve : devenir championne ! »
Un photographe talentueux, curieux, passionné de boxe du nom de Stéphane Bouquet et notre premier reportage photo se dessinait… ce fut une expérience forte. Ses clichés, puissants, captent les regards, les mouvements, les situations, avec acuité. Il nous embarquait au Mozambique, à la rencontre de boxeuses qui n’avaient rien dans la vie, mais tout dans leurs poings. Cette rétrospective de combattantes surnommées « Les Puissantes » qui ont su, contre toute attente, rapporter des médailles à leur pays, a illuminé ÀBLOCK! dès son lancement.
« Février 2018. Pour la première fois, le Mozambique accueille les championnats de boxe amateur, hommes et femmes, d’Afrique australe. À Maputo, capitale du pays, les sept nations de la zone – Mozambique, Afrique du Sud, Lesotho, Botswana, Seychelles, Swaziland, Zimbabwe – sont représentées. L’Afrique du sud est archi favorite, et pourtant c’est son petit voisin et pays hôte, qui met tout le monde K-O en remportant haut la main la compétition. Dans le viseur de son appareil, le photographe Stéphane Bouquet, ne perd pas un round de cette victoire, inattendue, voire historique, qui fera la manchette de tous les journaux du pays… »
Lire le reportage, découvrir les photos des « Puissantes » : « Boxeuses au Mozambique, sur le ring pour sortir du K-O »
À tout juste 36 ans, en mars 2020, l’ancienne championne de danse sur glace, Nathalie Péchalat, rechaussait les patins et enfilait alors une tenue inédite, celle de grande patronne de la Fédération Française des Sports de Glace (FFSG). Une femme à ce poste ? Une première ! Nous avions alors décidé de tracer le portrait de cette fonceuse.
« Mise sur la glace à l’âge de sept ans par sa maman – une passionnée du patinage artistique sur petit écran, la rouennaise trouve sa voie en regardant les JO d’Albertville en 1992. Son rêve ? Revêtir les couleurs de son pays pour le représenter à l’international. Une détermination qui fera ses preuves des années plus tard. En attendant, la jeune sportive opte pour un cursus « sport-études » et devient membre de l’Équipe de France de danse sur glace à l’âge de 12 ans. Le tournant ? La rencontre, en l’an 2000, avec le partenaire de sa vie, le patineur Fabian Bourzat… »
Lire le portrait « Nathalie Péchalat, sous la glace, le feu ! »
Une histoire peu ordinaire d’une pionnière du sport féminin au destin hors du commun. Nous avions envie de retracer la vie d’une figure parfois contestée, mais révolutionnaire : Violette Morris.
« Ce qu’un homme fait, Violette peut le faire ! ». Ce cri féministe date des années 1920. Son porte-voix ? Violette Morris, athlète omnisports qui fit sensation sur les terrains. Esprit libre s’habillant en homme et aimant des femmes, la sportive aux seins coupés fit scandale, traçant la voie d’un féminisme ultra contemporain…»
Lire la saga « Violette Morris, cette amazone qui voulait vivre comme un homme »
Plusieurs acteurs et actrices de la sphère sportive se sont prêtés au jeu de la chronique, mais la première à avoir voulu s’exprimer sur ÀBLOCK! fut Marie Petitcuénot, la fondatrice du podcast « Michelle », le podcast des femmes libres. Sa première prise de parole ? Les athlètes hypertestostéronées…
« L’an dernier, l’athlétisme a pris des libertés avec les droits de l’Homme, ou plutôt avec les droits des femmes. Le tribunal arbitral du sport a validé le règlement de la Fédération internationale d’athlétisme qui oblige les femmes hyperandrogènes à faire baisser artificiellement leur taux de testostérone pour être acceptées dans la compétition. De qui parle-t-on ? De Caster Semanya, mais aussi de Margaret Wambui, de Francine Nyonsaba ou de Dutee Chand. Des athlètes qui secrètent naturellement plus d’androgènes que la moyenne des femmes, élevant ainsi leur taux de testostérone et potentiellement, leur masse musculaire.
À partir de maintenant, elles ne pourront prendre place derrière la ligne de départ qu’à condition d’accepter un traitement qui bride leur système hormonal… »
Lire la chronique « 2020… et si on arrêtait de torturer les athlètes hypertestostéronées ? »
En collaboration avec « Michelle », le podcast des femmes libres, signé Marie Petitcuénot, nous avons donné la parole à l’ex-internationale de football : Mélissa Plaza, un cerveau, un peu au-dessus des jambes. Interpeler sur le sort de ses co-équipières, inciter les femmes à devenir des sujets pleins et entiers, Mélissa Plaza a signé depuis longtemps. Elle se met en première ligne. Elle le fait pour toutes celles qui ne peuvent pas, pour toutes celles qui ne savent pas.
Écoutez le podcast « Mélissa Plaza : « Dans le sport, la discrimination s’inscrit dans les moindres détails »
Les vidéos siglées ÀBLOCK! sont encore en stand by. Nous les préparons, les peaufinons pour 2021. Mais, grâce à notre coach de cœur Guillaume Nordey, nous avons vous en proposer une, simple mais efficace, en mode tuto : la bonne façon de réaliser des burpees. Elle accompagnait notre histoire du burpee…
Lire et regarder la vidéo : « Le Burpee, petite histoire musclée d’un exercice détesté, mais providentiel… »
Il n’y a pas de création sans une histoire qui nous pousse à oser, au-delà de la peur, de l’énergie dévorante que cela peut grignoter dans nos vies. ÀBLOCK! a la sienne. (Re)découvrez le pourquoi du comment de ce nouveau média digital via l’histoire de sa fondatrice, Valérie Domain.
« Il y a cinq ans, j’ai changé de vie. Le sport m’a remise debout. Aujourd’hui, je veux passer le message. Ainsi est né ÀBLOCK! »
Lire « Le mot de la fondatrice »
Enfin, parce que, sans eux, nous n’aurions pu lancer ÀBLOCK! avec une telle ferveur, un tel engagement, une telle foi. Merci à tous les contributeurs qui ont cru en ÀBLOCK! dès ses premiers pas sur la Toile : photographes, artistes, journalistes…et désormais le ministère de la Culture qui a choisi de soutenir ÀBLOCK! dans son développement… 🙏🙏🙏
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Évidemment, merci à vous tous et toutes de nous lire, vous êtes de plus en plus nombreux depuis 9 mois à être ÀBLOCK! et c’est motivant, inspirant, puissant et sacrément musclé ! 🙏 💪