Il aura fallu attendre cent-quarante ans pour voir une femme décrocher la responsabilité du premier des tournois américains, l’US Open. Elle succède ainsi à David Brewer qui occupait ce poste depuis 2012. Mais si le symbole est fort, le cadeau semble légèrement empoisonné.
Stacey Allaster a la lourde tâche d’être la solution au problème de l’organisation du Grand Chelem suite à l’épidémie du Coronavirus. Autant dire que dans les coulisses de Flushing Meadows, cette décision est prise avec autant d’espoir que d’appréhension. Faut-il changer une équipe qui gagne à l’heure de la crise sanitaire ?
Pour autant, la dame a du répondant. La Canadienne à la double casquette (elle conserve un siège de directrice générale du tennis professionnel, à l’USTA) est une femme de défis. Et le prouve encore à 57 ans, elle qui écume les courts depuis toujours.
Une décennie à développer le tennis au féminin
Stacey Allaster n’a pourtant jamais évolué en tant que professionnelle des circuits, mais elle agit depuis des années pour donner aux joueurs et aux joueuses les meilleures conditions de jeu qui soient. Présidente de la WTA (l’Association des joueuses de tennis fondée par Billie Jean King) en 2006, elle devient chef de l’administration de l’USTA dix ans plus tard.
Avant de se mettre aux services du monde tennistique, elle a décroché une maîtrise de l’administration, devint vice-présidente du marketing et de la vente puis directrice de la Rogers Cup (tournoi du Canada) entre 2002 et 2005.
Du sang froid en toutes circonstances, présente sur tous les terrains, respectueuse et respectée, Miss Allaster est une winneuse qui sait marquer des points sans déplaire.
Une femme qui veut tout…
Mariée et mère de jumeaux, Stacey Allaster sait ce qu’elle veut. Et ce qu’elle ne veut pas. C’est ainsi qu’en 2015, elle confie quitter la WTA et ses fonctions en raison de déplacements trop nombreux qui nuisent à sa vie de famille. Et de débuter six mois plus tard sa nouvelle aventure au sein de l’USTA et aujourd’hui de l’US Open. Mais sous conditions.
Militante pour l’égalité des sexes, elle a notamment été à l’origine de la mise en place d’une bourse équivalente pour les hommes et les femmes dans plusieurs tournois, signant des contrats lucratifs au profit du tennis féminin partout dans le monde.
Quant à savoir si l’US Open pourra se tenir cette année, sa nouvelle patronne affirme « être confiante » et avoir pris toutes les mesures nécessaires pour que le tournoi soit joué sans risque.
Stacey Allaster est dans les starting-blocks : « Mes fonctions précédentes m’ont préparée à vivre des moments comme ceux-là. » La partie ne fait que commencer.