Sakina Karchaoui Fougueuse footeuse

Sakina Karchaoui, fougueuse footeuse
Une sudiste séduite par la capitale, ça annonce déjà un goût pour l’aventure. Justement, découvrir de nouveaux horizons en pratiquant sa passion pour le football, Sakina Karchaoui adore. Mais, elle le sait, pour performer, il faut redoubler d’effort et de détermination. Heureusement, la défenseure est ÀBLOCK!

Par Aurore Charron

Publié le 18 juillet 2022 à 14h34, mis à jour le 13 juin 2025 à 15h01

La footballeuse du Paris-Saint-Germain n’était pas prédisposée à défendre la Ville Lumière. Au contraire, même. La jeune joueuse voit le jour en 1996 à quelques kilomètres de Marseille, dans la commune de Salon-de-Provence. 

Dans le quartier des Miramas, Sakina Karchaoui s’amuse ballon au pied. Graine de sportive, elle s’essaie également au handball et à la boxe.

Le côté collectif du handball et l’atmosphère de défi qui plane sur la boxe… de quoi séduire une footballeuse ! Pourtant, ça semble une évidence pour elle : ce sera les crampons. 

Dans les cours de récré comme dans la rue, difficile de séparer la fillette de son activité préférée. L’entraîneur de l’US Miramas le perçoit avant elle : la joueuse a du potentiel. Il lui propose de rentrer dans son club. D’abord réticente à la pratique en club, Sakina Karchaoui se laisse tenter et trouve sa vocation. 

Un bon début. Seulement, pour évoluer, l’adolescente doit quitter son environnement. À l’âge de 13 ans, elle fait ses valises pour entrer à l’internat du Montpellier Hérault Sport Club (MHSC). Une opportunité à saisir pour se développer, qui la pousse à devenir plus indépendante. 

La joueuse Salonnaise est très attachée à son clan, pilier de sa réussite : « J’ai beaucoup avancé grâce à l’aide de ma famille, de mes parents, de mon entourage, confie-t-elle au Onze Mondial. Tout en se gardant un peu de mérite : « Je me suis aussi montrée très déterminée dans ce que j’ai fait. » 

Une épreuve difficile qu’elle aborde comme une opportunité de découvrir un nouvel environnement et de gagner en indépendance. Sakina Karchaoui n’est pas seule pour autant. Elle peut compter sur l’aide de footballeuses plus âgées, « ses grandes sœurs » comme elle les appelle affectueusement. 

Après douze ans à La Surdouée, la joueuse change de cap. Direction l’Olympique Lyonnais ! Un voyage de courte durée, c’est le maillot du PSG qui la séduit dès l’année suivante. 

La footballeuse acquiert un beau palmarès en club. Après la Ligue des Champions féminines avec l’OL en 2020, Sakina Karchaoui enchaîne avec la Coupe de France 2022 aux côtés de ses coéquipières parisiennes. Des jolies conquêtes collectives, qui suivent des réussites individuelles. 

2021 est son année. Nommée « Meilleur espoir de D1» aux trophées UNFP 2021 et 2022, la défenseure est également joueuse du mois de décembre 2021. 

Mais la sélection nationale n’a pas attendu cette période pour profiter du talent de la jeune prodige. Dès ses 16 ans,  Sakina Karchaoui arbore le bleu-blanc-rouge en U17. L’Euro, ça lui connaît. Depuis 2013, son nom revient (presque) chaque année avec les Bleues. 2018 sera l’exception. 

Justement, c’est en qualifications pour le championnat d’Europe 2017 que la latérale gauche débarque en équipe de France A (principale). Et, six ans plus tard, la joueuse atteint les cinquante sélections durant l’Euro 2022. Ce n’est pas l’expérience qui lui manque. 

Vivre du football, c’est aussi réaliser un rêve : voyager. « C’est vrai que c’est un mode de vie où l’on bouge souvent, on voyage beaucoup, avoue-t-elle au micro de la FFF. Après, je pense qu’on a quand même cette opportunité de découvrir plusieurs pays à travers l’équipe de France et puis de faire des compétition, beaucoup de personnes et de jeunes filles voudraient être à notre place. » 

Pour atteindre un tel niveau, Sakina Karchaoui a la clé : la motivation. Selon elle, c’est le mental qui fait le plus gros boulot.

En plus de ses entraînements à Clairefontaine avec les Bleues, la sportive de haut niveau cumule une préparation musculaire et technique. Déjà, à Montpellier, la future Bleue avait conscience de la chance de s’entraîner avec d’autres footballeuses plus expérimentées, ce qui l’a motivée à redoubler d’effort. 

Aujourd’hui, Sakina Karchaoui aime partager son quotidien sur les réseaux sociaux et participer à des vidéos ou interviews sur YouTube. Malgré sa timidité assumée, c’est un moyen d’inviter au partage et – la numéro 7 l’espère – d’inspirer les joueuses de demain.  

Son message pour les futures jeunes filles sur et en dehors du terrain ? « Rester comme elles sont. Ensuite, si elles ont la volonté d’aller plus haut, elles doivent se donner les moyens et ne laisser personne se mettre sur leur chemin. » 

Ce credo l’emmène loin… Hervé Renard avait bien évidemment fait appel à la parisienne pour la Coupe du Monde 2023. Idem lors des Jeux Olympiques de Paris. Et si les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes, Sakina Karchaoui ne s’est jamais défilée. La Parisienne a endossé le rôle de patronne avec les Bleues, et cet Euro 2025 sera une nouvelle occasion de le démontrer. Et peut-être bien que cette fois, le destin sourira à Sakina Karchaoui et ses coéquipières… 

Ouverture ©MyKee

D'autres épisodes de "Football : ces sportives qui vont droit au but"

Vous aimerez aussi…

Laurence Prudhomme-Poncet : « Le football pratiqué par les femmes reste marginal et peu visible. » Pierre Payssé

Laurence Prudhomme-Poncet : « Le football pratiqué par les femmes reste marginal et peu visible. »

Vous reprendrez bien un peu de foot ? Certes, l’Euro 2022 est bouclé, mais on reste ÀBLOCK! sur le sujet. Voilà plus d’un siècle que les femmes se sont invitées sur les terrains de football et, en cent ans, peu de choses ont changé. Ou presque. Malgré un coup de projecteur de plus en plus prononcé lors des grands rendez-vous internationaux, la réalité quotidienne des footballeuses reste complexe. Retour sur cette histoire mouvementée avec Laurence Prudhomme-Poncet, auteure de « Histoire du football féminin au XXe siècle ».

Lire plus »
La question qui tue : pourquoi, quand je cours, j'ai un point de côté ?

Pourquoi, quand je cours, j’ai un point de côté ?

Ce sentiment désagréable d’avoir un doigt coincé dans la poitrine, on le connaît tous… On commence son footing, tranquillement, et tout à coup PAF, un point de côté ! Minute, prend une grande respiration, ÀBLOCK! te dit d’où ils viennent et comment s’en débarrasser.

Lire plus »
Marie Martinod : « Quand j'ai découvert le ski freestyle, j'avais 8 ans, j'ai été subjuguée. »

Marie Martinod : « J’ai toujours été pote avec mon corps. »

Toujours la plus petite de sa classe, mais qu’à cela ne tienne, sa priorité est le half-pipe depuis un certain hiver 1992, quand les Jeux Olympiques ont fait escale dans sa vallée de la Tarentaise. La skieuse Marie Martinod a fait de sa taille une force dans un sport où il est préférable d’avoir un centre de gravité bas. Et c’est ce qu’elle nous raconte à l’occasion de notre partenariat avec le podcast 1m60max.

Lire plus »
Joanna : « Le sport c’est comme une drogue qui procure du bien-être en doses d’endorphines sécrétées en cours »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

L’histoire du lacrosse féminin, future discipline olympique, une championne qui bouscule le hand tricolore, un décryptage juridique et deux témoignages passionnés (dont celui de Joanna sur notre photo), c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK!. Bon rattrapage !

Lire plus »
Émeline Pierre : Itinéraire d’une gymnaste devenue sirène

Émeline Pierre : Itinéraire d’une gymnaste devenue sirène

Une chute du haut de la poutre et elle a touché le fond…de la piscine. Gymnaste au rêve brisé, sa reconversion dans la para-natation était presque une évidence pour celle qui a toujours été une excellente nageuse. Émeline Pierre est aujourd’hui l’une des promesses de médaille française aux Jeux Paralympiques de Paris. Portrait d’une championne qui veut transformer l’eau en or.

Lire plus »
Attention, excès de vitesse en pagailles dans les Alpes

Attention, excès de vitesse en pagaille dans les Alpes !

Cette semaine, la saison de ski de vitesse s’ouvre avec le Championnat du monde avant de laisser la place à la Coupe du Monde puis au Speed Masters. Sensations garanties dans la station de Vars qui accueillent les meilleurs skieurs de la planète jusqu’au 26 mars. Petit récap’ des festivités sur neige.

Lire plus »
La question qui tue : J’ai le cœur qui flanche, je peux faire du sport ou pas ?

J’ai le cœur qui flanche, je peux faire du sport ou pas ?

C’est vrai, on aurait plutôt tendance à penser que si on a le cœur fragile, mieux vaut pas trop le bousculer. Alors, faire du sport, franchement… Détrompe-toi, si tu pratiques comme il faut, c’est tout benef’. ÀBLOCK ! prend les choses à cœur et t’explique comment t’occuper de ton myocarde.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner