Mélanie Briot : « Gérer une équipe de mecs et l’adrénaline pendant les courses… C’est sport ! » Métier : directrice sportive dans le cyclisme
Pionnière dans un monde de mecs. Seule femme dans le cyclisme à être devenue directrice sportive d'une équipe de Nationale 1, Dinan Sport Cycling, Mélanie est une passionnée de vélo depuis toujours. Vivre au plus près des courses cyclistes, voilà ce qui la motive à partir sur la route toute la sainte journée. Et elle pourrait bien entraîner d’autres filles à prendre ce virage nécessaire pour la féminisation des métiers du sport…
Propos recueillis par Claire Bonnot
Publié le 22 janvier 2021 à 10h29, mis à jour le 29 juillet 2021 à 14h29
10 métiers du sport, 10 femmes, 10 témoignages. À l’occasion de l’opération « Sport Féminin Toujours » lancée par le ministère des Sports et le CSA, ÀBLOCK! s’associe à Femix’Sports, l’association pour la promotion du sport au féminin. Ensemble, nous avons choisi de mettre en lumière les métiers de la sphère sportive, ces métiers à féminiser d’urgence pour davantage d’équité et d’équilibre dans cet univers encore trop masculin.
« J’ai toujours aimé le sport, mais la pratique du vélo, c’était sûrement parce que mon père était dans ce sport, c’est une histoire de famille ! J’ai commencé à l’âge de 11 ans et j’ai très vite été passionnée. J’ai couru sous les couleurs des pays de la Loire et de la DN de Normandie où j’ai participé aux différents Championnats de France et coupes de France… jusqu’au moment où mon travail ne me permettait plus de m’entraîner et de faire des compétitions le weekend.
C’est tout naturellement que j’ai voulu travailler dans le cyclisme. Je me suis alors dirigée vers des études de STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, ndlr) à Nantes et j’ai poursuivi là-bas avec un stage dans une équipe. C’est cette expérience qui m’a donné envie d’être directeur sportif. J’ai donc continué pour décrocher un master et le brevet d’État – aujourd’hui diplôme d’État de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport (DEJEPS)- qui est indispensable pour ce métier.
J’allais suivre beaucoup de courses avec mes parents et j’étais très intéressée par les voitures qui suivaient les cyclistes ! J’ai eu ensuite la chance, via une connaissance, lors de la Classic Loire-Atlantique, de monter dans une voiture de directeur sportif. Et c’est un peu ça qui a pavé la voie pour moi. J’ai vraiment découvert un métier : plein d’adrénaline, jamais routinier, dans l’action, où il faut toujours s’adapter aux différents coureurs et courses. C’est, littéralement…sport ! Et donc, au moment de faire le stage de licence, je me suis dit : « Pourquoi pas le faire dans une équipe de vélo ! ».
Quand j’ai commencé à exercer, j’ai réussi à accéder en tant qu’entraîneur à une équipe de Nationale 1. Je me voyais par la suite en tant que directrice sportive, à faire les courses en voiture etc. Mais l’équipe s’est arrêtée et mon rêve s’est écroulé du jour au lendemain… J’ai dû relever la tête et je me suis dit : « Bon, allez, c’est pas fini ! ». Et, là, j’ai eu une belle opportunité. Le président du club de Cholet cherchait un directeur sportif dans cette équipe en National 2, c’était reparti !
C’est un petit milieu et quelqu’un m’a recommandée auprès du club, une chance ! On m’a ensuite proposé mon poste actuel au Team Pays de Dinan, qui était également en N2, et j’ai accepté, même si j’étais très bien là où j’étais. Le projet était d’accéder en N1. Un beau challenge ! Et on l’a réussi en 2019 en gagnant la Coupe de France.
Ici, mon métier consiste à gérer une équipe de quinze coureurs hommes qui ont entre 18 et 30 ans. C’est d’abord un travail de l’ombre : s’occuper de toute la partie logistique jusqu’au jour J de la compétition comme l’organisation des déplacements, les réservations d’hôtels. Ensuite, c’est le travail sur le terrain où l’on va analyser les adversaires, le parcours, le vent, la météo, les bosses, informations que l’on transmettra aux coureurs avant d’établir une stratégie en lien. Il y a aussi tout un travail de relations humaines et de confiance à établir avec les coureurs, c’est presque du management !
Plus concrètement, comme exemple de mes fonctions, je peux citer ce qui m’a toujours fait vibrer : le fait de driver les coureurs pendant les courses depuis la voiture que je conduis. Chez les amateurs, on n’a plus les oreillettes – comme chez les pros – pour communiquer avec ses coureurs donc on doit développer des stratégies en amont et remonter la file de voitures pour échanger avec le cycliste quand il le demande. Il y a un arbitre qui repère ceux qui lèvent la main. En venant à leurs côtés, on discute par la fenêtre, on les ravitaille ou on gère les éventuelles crevaisons.
Même si je n’ai ressenti aucun sexisme ou discriminations pour arriver à ce poste, il est vrai qu’on est, encore aujourd’hui, très peu de directrices sportives, au contraire des assistantes qui sont au petit soin des coureurs en préparant les repas d’après-courses, les ravitaillements et, lors des courses à étapes, favoriser la récupération des coureurs par les massages. Très peu de femmes dirigent les équipes ! Après, comme dans tout métier, les filles sont malheureusement attendues au tournant. Mais il faut faire son bout de chemin, ne pas trop s’occuper du regard des autres et, surtout, prouver qu’on est capables de mener son équipe.
Je pense que devenir directrice sportive m’a permis de prendre un peu de recul et de prouver que j’en étais capable, de savoir gérer les critiques et gagner en confiance. En étant une femme, on doit clairement se battre, surtout quand on manage des hommes. Ce n’est pas forcément facile tous les jours. On se remet souvent en question. Je me demande, par exemple, comment ils vont accepter mes remarques et ma gestion alors que je suis seule face à eux et qu’ils n’ont jamais eu de femme directrice auparavant… Mais, malgré tout, je suis très compétitrice, que ce soit sur le vélo ou dans la vie, je réfléchis et je fonce. C’est un caractère qui aide aussi parfois…
Pour exercer ce métier, je dirais qu’il faut être à l’écoute, et en permanence, de ses coureurs. J’ai des jeunes qui ont entre 18 et 25 ans et je sais qu’ils ont constamment besoin d’être motivés, de savoir qu’ils font bien les choses.
Ce qui prime dans mon club, c’est l’état d’esprit du coureur, celui qui mettra tout en œuvre pour y arriver, et pas forcément ses performances sportives. J’aime insuffler l’esprit de cohésion – on a vraiment un état d’esprit très familial dans l’équipe, on souhaite le conserver, même en haut niveau – mais aussi de la rigueur et de l’exigence, tout en se faisant plaisir. La devise de l’équipe, c’est « Être sérieux sans se prendre au sérieux » ! Et puis le but, chez nous, c’est de faire en sorte que les coureurs soient une bande de copains, de manière à établir une cohésion d’équipe.
Mon rêve était donc d’être directeur sportif, je l’ai réalisé. Ce que je pourrais faire de mieux serait de passer en équipe pro. Une femme a réussi ce virage dans le milieu du cyclisme : la Britannique Cherie Pridham qui est devenue la première directrice sportive au sein d’une formation masculine du circuit World Tour. C’est une belle reconnaissance… Pourquoi pas suivre ses traces ! »
Devenir Directeur/Directrice sportive cyclisme :
En résumé, le directeur sportif cyclisme, qui n’est ni entraîneur ni dirigeant du club, a un poste multitâches essentiel à la survie de l’équipe puisqu’il supervise la logistique des déplacements, les consignes en terme de stratégie sur les courses, le management de l’équipe et la conduite de la voiture suiveuse pendant les courses.
Quelle formation ? C’est via l’obtention du « Diplôme d’État de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et du Sport » (DEJEPS) mention « Cyclisme traditionnel » et spécialité « Perfectionnement sportif » que l’on peut accéder au métier de directeur sportif. Ce diplôme atteste que son titulaire met en œuvre, dans l’ensemble des trois disciplines du cyclisme sur route, sur piste et du cyclo-cross, les compétences figurant dans le référentiel de certification : concevoir des programmes de perfectionnement sportif ; coordonner la mise en œuvre d’un projet de perfectionnement ; conduire une démarche de perfectionnement sportif ; conduire des actions de formation.
Les conditions d’entrée aux formations DEJEPS ? Être âgé de plus de 18 ans (dérogation pour les apprentis), fournir l’attestation de JDC (Journée Défense et Citoyenneté, ex- JAPD), être titulaire d’une attestation de formation aux premiers secours (AFPS) ou du PSC 1 (Prévention et Secours Civiques de niveau 1), réussir le Test d’Exigence Préalable (TEP) et les épreuves complémentaires de sélection.
Le témoignage de Mélanie a été recueilli dans le cadre de notre opération visant à féminiser les métiers du sport. En partenariat avec Femix’Sports, l’association qui accompagne le développement et la promotion du sport au féminin et en mixité.
Sur les réseaux sociaux, utilisez #SportFemininToujours et #PlusDeSportAuFeminin
Elle vient de faire sensation en décrochant son premier titre de championne du monde de roller de vitesse après vingt-trois ans de disette pour les Françaises. La Mayennaise Marine Lefeuvre est montée, pour la première fois, sur des patins à roulettes lorsqu’elle avait 3 ans et n’a plus jamais voulu en descendre. Témoignage d’une roller girl qui fait son chemin.
Suite à une anorexie mentale, Maureen Marchaudon découvre la pratique du street workout, un sport encore jusque-là réservé aux gros bras masculins. Piquée de ces figures qui allient force, agilité et technique, elle devient vite insatiable jusqu’à décrocher le titre de vice-championne de France 2024 de street workout freestyle et à l’enseigner aux femmes qui veulent r(re)trouver la confiance en elles. Who run the world ? Girls !
Il y a peu, elle n’était jamais montée sur un bateau. Pas de quoi arrêter cette professionnelle de la com’ qui s’est engagée, dès le début, aux côtés de Benjamin Ferré, pour son premier Vendée Globe. Confidences d’une fille de l’ombre qui travaille à mettre en lumière un skipper d’exception.
Elle est ingénieure en agroalimentaire de formation, passionnée par le milieu de la voile, et c’est elle qui a la responsabilité de l’avitaillement dans l’équipe du skipper Benjamin Ferré qui prendra le départ du Vendée Globe le 10 novembre prochain. Confidences d’une fille habituée à vivre dix journées en une.
Elle a 17 ans, l’aventure chevillée au corps et des projets plein la tête. Lena Kurbiel, engagée cet été avec l’Australienne Liz Wardley dans la World’s Toughest Row Pacific, est devenue la plus jeune, filles et garçons confondus, à avoir traversé le Pacifique à la rame. Un défi monumental qui en appelle d’autres !
Ce mercredi 25 septembre, elle s’élance pour la première fois lors d’un championnat du monde. Laula Captien, 16 ans, est une des prodiges de la nage avec palmes française, elle se raconte pour la rentrée des Kids sur ÀBLOCK!.
Elle s’appelle Emma Gongora , nom de scène : Valkyria. Combattante professionnelle, cette Marseillaise d’adoption qui a tout plaqué pour vivre sa passion pour la boxe anglaise court depuis 2018 après un rêve, celui de devenir championne du monde. Confidences d’une warrior.
À 32 ans, la cycliste Alice Puech s’est élancée sur les routes du Tour de France Masculin avec le collectif « Donnons des Elles au vélo ». Celle qui est également capitaine du club Skoda « We Love Cycling » de sa région Nouvelle-Aquitaine est toujours impatiente de se mettre en selle !
Elle est Parisienne, ingénieure de formation et, en 2019, à 32 ans, sans jamais avoir navigué, elle se met au défi de prendre le départ de la Mini Transat 2023, une traversée de l’Atlantique en solitaire et sans assistance. Pari relevé pour l’audacieuse Alexandra Lucas qui a été choisie pour être l’une des porteuses de la flamme olympique.
Pleine de peps, cette fana de running est un vrai guépard. Dopée aux marathons et aux entraînements ultra matinaux, elle a découvert la course par hasard et n’en décroche plus. Go pour un shoot d’endorphines !
À 17 ans, elle a déjà fait face à de nombreux revers. Mais, à chaque fois, elle est revenue sur les courts, raquette fermement en main, bien décidée à gagner. Aujourd’hui, Oriane Raguin se sent prête pour entrer dans la cour des grandes.
Grande blonde explosive au sourire franc, l’athlète et coach sportif Anouk Garnier, double championne du monde de course à obstacles, est une adepte des parcours du combattant. Son nouveau défi : battre le record du monde de grimper de corde où, à la force de ses bras, elle se hissera jusqu’au deuxième étage de la Tour Eiffel.
L’équipe de France arrive en force ! Du 4 au 20 février, la 24e édition des JO d’hiver aura lieu à Pékin, autrement dit Beijing, en Chine. Et elle a bien l’intention de marquer les esprits durant cette quinzaine olympique. Au programme, de nouvelles épreuves et toujours plus de spectacle, ça fait un paquet de bonnes raisons de marquer d’une croix les dates de ces Jeux Olympiques. Petit tour d’horizon de ce qui nous attend.
Chloé est une passionnée de sport depuis toute petite, ça l’a forgée, l’a aidée à se faire accepter des autres et des gars en particulier. Témoignage d’une fan de running qui a du souffle.
Ce mercredi 25 septembre, elle s’élance pour la première fois lors d’un championnat du monde. Laula Captien, 16 ans, est une des prodiges de la nage avec palmes française, elle se raconte pour la rentrée des Kids sur ÀBLOCK!.
Le retour sur le terrain de nos handballeuses tricolores, le questionnaire sportif d’une discobole, les confidences d’une nouvelle ambassadrice ÀBLOCK!, une navigatrice qui n’a pas froid aux yeux et notre dernier spécial Kids de l’année, c’est le meilleur de la semaine. Enjoy !
Elle est l’une des « putains » d’héroïnes à avoir trouvé dans la barre de Pole Dance un exutoire, un réconfort, puis, une deuxième vie. Nous l’avons découverte dans le docu de Netflix « Pole Dance, Haut les corps ! ». Impossible, depuis, de la quitter des yeux ! Amy Bond s’envole, sens dessus-dessous, vertigineuse. Portrait d’une fille qui balance son corps comme elle se jetterait du haut d’une falaise.
La genèse du basket féminin, une réalisatrice qui roule sur les préjugés (via son doc Bande de Skateuses sur notre photo), une joueuse de rugby qui les plaque, une QQT (Question qui tue) pour s’ouvrir l’appétit et un Q&A (Questionnaire sportif) avec une handballeuse qui en impose, c’est le meilleur d’ÀBLOCK!. Bon rattrapage !
Elle a ce que l’on pourrait appeler un parcours atypique. Natascha Badmann a découvert le sport alors qu’elle avait 24 ans. Après des débuts complexes, la Suissesse est devenue une légende de l’Ironman. Conversation avec une acharnée qui ne perd jamais le sourire.
La Britannique Alison Streeter établit un record qu’elle va conserver pendant dix-sept ans. C’était un 24 juillet 2004 et la nageuse réalise l’exploit de terminer sa 43e traversée de la Manche. Elle se hisse alors au sommet des champions de la nage en eau libre, tous sexes confondus.
Une triathlète pas comme les autres, un trail grandeur nature (Pierra Menta sur notre photo), une pionnière qui chérit le ballon rond, un retour sur une finale de tennis interminable et sur des JO en noir et blanc et une portière déterminée… C’est le meilleur d’ÀBLOCK! pour bien commencer les vacances !
Et le drapeau est attribué à… Tessa Worley, Kevin Rolland et Benjamin Daviet ! Cette semaine ont été désignés les porte-drapeaux de la délégation française pour les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de Pékin 2022. Récompense méritée pour trois sportifs au palmarès de feu et au mental bien trempé. Petite fiche de révision pour ceux qui ne les connaissent pas (encore).
Elle mène de front athlétisme et médecine. La perchiste Margot Chevrier, 23 ans, a franchi un cap cet été en effaçant une barre à 4,70m. Une libération pour la Niçoise qui assume désormais pleinement ses ambitions sportives : être sacrée championne olympique et intégrer le clan très restreint des femmes à 5 mètres.
Le 2 avril, le plus long slalom du monde fait son retour après deux années de pause sanitaire dans la station de la Plagne. Défi ouvert à toutes et tous à condition d’être prêt à festoyer sur les pistes. Un événement qui casse les codes du slalom traditionnel et on adore !