Rechercher

Pauline : « Le plus dur à gérer dans le tennis féminin, c’est la pression financière. On se finance de A à Z »Joueuse de tennis semi-professionnelle, 23 ans, étudiante en école de Management

Pauline Courcoux

Propos recueillis par Claire Bonnot

Publié le 11 juin 2020 à 15h55, mis à jour le 29 juillet 2021 à 15h22

«  J’ai commencé le tennis assez tard finalement, vers l’âge de 8 ans. Ça a été totalement par hasard, personne n’en faisait dans ma famille, mais mes parents m’avaient demandé de choisir un sport.

Quand on commence jeune, il n’y a pas beaucoup de filles, donc si on se débrouille bien – et ça a été mon cas – on évolue assez vite !

Je crois que j’aime le tennis pour le plaisir du jeu, son côté ludique et la compétition. J’ai toujours préféré les sports individuels car je n’aime pas compter sur quelqu’un d’autre que moi-même.

« ll faudrait pouvoir être sponsorisée, mais des filles comme moi il y en a plein… »

Je suis une joueuse de tennis professionnelle si l’on considère le temps que je passe à le pratiquer, mais je n’en vis pas du tout.

Je fais donc des études à côté – à distance pour pouvoir m’entraîner et partir en tournoi – parce que ça ne durera pas.

Le plus dur à gérer, c’est vraiment la pression financière. On se finance seul de A à Z. Quand je participe à un tournoi à l’étranger, je dois payer l’avion, l’hôtel, la nourriture et parfois… pour perdre au premier tour !

Pauline Courcoux

ll faudrait pouvoir être sponsorisée, mais des filles comme moi il y en a plein…

Je suis aidée par mes parents, mais sinon il faut se trouver un petit boulot à côté, ce qui veut dire être fatiguée et avoir des horaires hyper adaptables pour les entraînements et les tournois !

Après, on est payées par les clubs pour les matchs par équipe. Mais c’est seulement cinq weekends dans l’année.

Pauline Courcoux

« À m’entrainer seule, j’ai fini par ressentir une forme de lassitude, j’avais comme perdu le bonheur de jouer.  »

L’an dernier, j’ai eu une saison compliquée : je progressais moins en m’investissant toujours autant.

J’avais besoin de faire bouger un peu le seul environnement que je connaissais depuis quinze ans. Je m’entraînais seule avec mon coach de toujours, et je ressentais une forme de lassitude, j’avais comme perdu le bonheur de jouer.

Aujourd’hui, j’ai deux types d’entraînement  : avec l’entraîneur qui me coache depuis que j’ai commencé enfant, mais aussi au sein d’un groupe de joueurs avec qui je joue deux à trois fois par semaine.

Ce renouveau m’a permis de regagner contre des filles du Top 60 français.

Pauline Courcoux

Je m’entraîne tous les jours, minimum trois à quatre heures, et je joue quatre-vingt matchs par an en moyenne !

Parfois, le weekend il m’arrive d’avoir d’autres envies que celle de jouer au tennis. Mais je ne lâche pas, je ne doute plus. Je pense que ces questions viennent quand on se construit, à l’âge de 15, 16 ans. Une fois que c’est décidé, on fonce !

Mon projet dans l’idéal est d’être en « 1ère série »  c’est à dire classée dans les vingt meilleures joueuses françaises. C’est l’élite du tennis.

Au niveau mondial, ce serait d’être dans les trois cents meilleures car tu peux alors tenter les qualifications des Grands Chelems.

« On a moins de sponsors, le tennis féminin est encore considéré comme moins attractif…  »

Pauline Courcoux

Sur les courts du circuit pro/semi-pro, les femmes sont moins nombreuses, donc ça pourrait sembler plus facile de percer que si l’on est un homme.

Sauf qu’on a moins de sponsors, le tennis féminin est encore considéré comme moins attractif…

Mais je vis des choses extraordinaires : voyager, participer à des tournois à travers le monde. Ça apporte beaucoup de maturité et d’autonomie, une grande force de travail et le courage d’entreprendre  !

En tant que femme, ça permet de s’affirmer, surtout dans un sport individuel où on a commencé jeune face à des garçons. »

Soutenez ÀBLOCK!

Aidez-nous à faire bouger les lignes !

ÀBLOCK! est un média indépendant qui, depuis plus d’1 an, met les femmes dans les starting-blocks. Pour pouvoir continuer à produire un journalisme de qualité, inédit et généreux, il a besoin de soutien financier.

Pour nous laisser le temps de grandir, votre aide est précieuse. Un don, même petit, c’est faire partie du game, comme on dit.

Soyons ÀBLOCK! ensemble ! 🙏

Abonnez-vous à la newsletter mensuelle

Elles aussi sont inspirantes...

Noëlie : « Quand je roule, c’est un sentiment de liberté et de joie qui m’anime. »

Noëlie : « Quand je roule, c’est un sentiment de liberté et de joie qui m’anime. »

Maman d’un enfant en bas âge, la trentenaire Noëlie n’a pourtant jamais lâché le guidon et s’est fait une place de choix dans le monde du vélo. Son prochain défi ? La course reine de l’ultra-cyclisme, la RAF 2500km, sans assistance et en totale autonomie. Avec sa coéquipière Elsa, elles seront le premier duo féminin de toute l’histoire de la RAF. De vraies Indiana Jones au féminin !

Lire plus »
Jessica Vetter : « Le CrossFit, c’est le girl power absolu ! »

Jessica Vetter : « Le CrossFit, c’est le girl power absolu ! »

Aussi solaire que son Sud natal et dopée à l’énergie du sport-passion, elle envoie du lourd. Mais désormais, c’est tout en douceur. Ou presque. La coach Jessica Vetter, ex-gymnaste et championne de CrossFit, désire aujourd’hui aider les autres à se sentir bien dans leur corps, sans jamais se départir de son humour communicatif. Les muscles n’ont qu’à bien se tenir !

Lire plus »
Charlotte Cormouls-Houlès : « Pour aimer la voile, il faut savoir s’émerveiller. »

Charlotte Cormouls-Houlès : « Pour aimer la voile, il faut savoir s’émerveiller. »

Elle a donné un an de sa vie pour la Transat Jacques Vabre qui vient de s’élancer du Havre. Elle, c’est Charlotte Cormouls-Houlès, 27 ans, navigatrice passionnée qui n’aurait jamais imaginé pouvoir s’embarquer dans pareille aventure. Nous l’avons rencontrée deux jours avant son grand départ. Avec sa co-skippeuse Claire-Victoire de Fleurian, la voilà à flot pour voguer vers un rêve devenu réalité.

Lire plus »

Vous aimerez aussi…

Naomi Osaka

Naomi Osaka, la petite prodige engagée du tennis

Sportive la mieux payée de l’Histoire devant sa challenger Serena Williams, la toute jeune Naomi Osaka a plus d’une corde à sa raquette de tennis. Au top 10 du classement mondial WTA, forte de deux titres consécutifs de Grand Chelem, elle garde la tête froide et donne l’exemple en haussant la voix contre le racisme. Portrait de l’une des sportives les plus influentes en 2020.

Lire plus »
Pauline Ferrand-Prévot

Best-of 2020 : les exquises paroles de nos championnes

Elles nous ont inspirés, nous ont émus, soufflés, amusés ou encore étonnés. Par leurs mots, leurs émotions si bien exprimées. Leurs confidences sont des cadeaux et nous sommes fiers de les accueillir toutes ces filles ÀBLOCK! Merci, girls, d’avoir fait de 2020, année troublée, une année de partage. Merci d’avoir accompagné notre nouveau média. Cela valait bien de réunir ici quelques pépites glanées au gré de nos rencontres. Le choix a été si difficile que nous reviendrons prochainement mettre en lumière d’autres championnes pour d’autres délicieuses petites phrases. Vive 2021 avec vous ! Savourez !

Lire plus »
Émilie le Fur

Émilie Le Fur : « Les sports mécaniques font partie du monde d’avant, il faut les repenser…»

Après plus de dix ans à évoluer en F1, moto et rallye, Émilie Le Fur a choisi d’emprunter une voie plus verte. La triple Championne d’Europe Xterra, ancienne ingénieure piste et essais des pilotes Sébastien Loeb ou encore Sébastien Ogier, s’est reconvertie dans l’alimentation durable et milite pour une pratique sportive plus écologique. Rencontre avec une fille nature.

Lire plus »
sport feminin

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Ces derniers jours auront été particulièrement ÀBLOCK! Pour l’opération Sport Féminin Toujours 2023, nous avons ajouté notre pierre à l’édifice. Expertes du sport féminin, témoignages de wonderwomen qui se sont relevées à force de détermination et de sueur, état des lieux de la présence du sport féminin dans les médias, c’était le thème de la semaine sur ÀBLOCK!

Lire plus »
Sakina Karchaoui, fougueuse footeuse

Sakina Karchaoui, fougueuse footeuse

Une sudiste séduite par la capitale, ça annonce déjà un goût pour l’aventure. Justement, découvrir de nouveaux horizons en pratiquant sa passion pour le football, Sakina Karchaoui adore. Mais, elle le sait, pour performer, il faut redoubler d’effort et de détermination. Heureusement, la défenseure est ÀBLOCK!

Lire plus »
Il était une fois le rugby…féminin

Il était une fois le rugby… féminin

Pas facile encore aujourd’hui d’être joueuse de rugby tant ce sport ne correspond en rien aux stéréotypes féminins. Pourtant, il y a eu des pionnières qui ont su transformer l’essai. Et les filles d’aujourd’hui prennent la balle au bond avec maestria. Petite histoire express du ballon ovale en mode demoiselle.

Lire plus »
Camille Prigent

Camille Prigent : « Le kayak, ça t’apprend la résilience… »

Tombée dans la marmite tourbillonnante du kayak quand elle était petite, la kayakiste de 22 ans semble voler sur l’eau depuis son titre aux JO de la Jeunesse et ses victoires en championnats nationaux, européens et mondiaux. La tête sur les épaules et armée d’une motivation sans faille, Camille Prigent trace avec détermination son sillon pour Paris 2024.

Lire plus »
Martina Hingis

Martina Hingis, la « Swiss Miss » qui jouait au tennis comme on joue aux échecs

Plus jeune N°1 mondiale de l’histoire du tennis, la Suissesse Martina Hingis est une championne qui marqua aussi les esprits par sa défaite tragique à Roland-Garros en 1999. Elle a remporté 25 tournois du Grand Chelem (en simple et en double) au cours de sa carrière mais seule la terre battue parisienne lui aura fait défaut, et par deux fois ! Retour sur une surdouée du tennis au jeu rare et au caractère bien trempé.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner