« Jeux mondiaux des chaises-roulantes et des amputés ». C’est suite à la Seconde Guerre mondiale que sont nés les ancêtres des Jeux Paralympiques. Et ce, grâce à un médecin neurologue britannique d’origine allemande.
D’anciens aviateurs de la Royale Air Force, blessés au combat et paraplégiques, étaient alors en rééducation à l’hôpital de Stoke Mandeville, dans le comté de Buckinghamshire près de Londres.
Pour les distraire et engager leur rééducation physique, ce médecin, Mr Ludwig Guttman, imagina et mit au point une thérapie basée sur différentes activités sportives dont le tennis de table, le billard, le basketball, ou encore tir le l’arc.
Il eut ensuite l’idée d’organiser, en 1948, en parallèle des Jeux Olympiques qui se déroulaient alors à Londres, les premiers World Wheelchair and Amputee Gates, à savoir « Jeux mondiaux en fauteuils-roulants et des amputés ».
Ce médecin considérait le sport comme faisant partie de « la réintégration sociale des paralysés dans la société. » La cible sportive ? Du tir à l’arc. Mais aussi du “netball”, un dérivé du basketball.
Les premiers Jeux Paralympiques officiels et 9e Jeux de Stoke-Mandeville eurent ainsi lieu à Rome en 1960, sur le même site et la même année que les Jeux Olympiques.
Il faudra attendre 1976, soit seize ans plus tard, pour qu’aux Jeux Paralympiques d’été succèdent des Jeux Paralympiques d’hiver. Ce fut en Suède, à Örnsköldsvik, où la compétition s’engagea entre cent quatre-vingt-dix-huit para-athlètes (cent soixante-et-un hommes et trente-sept femmes) de seize nations…
Au programme de la plus grande compétition sportive hivernale de tous les temps pour les athlètes paralympiques ? Le ski en mode alpin et de fond dans cinquante-trois épreuves. À noter : une démonstration de patinage de vitesse !
La cérémonie d’ouverture, en 1976…ⒸIPC
Si les sports d’hiver pour athlètes handicapés et physiques émergent après la guerre, des innovations sont également testées dans la conception des équipements de ski.
Sepp Zwicknagl, un skieur autrichien amputé des deux jambes, pionnier des sports de neige pour athlètes handicapés, expérimente alors le ski avec des prothèses.
La suite de cette glisse tout schuss vers le paralympisme d’hiver ? Les premiers championnats du monde de ski alpin au Grand Bornand en 1974.
Là, une section de compétitions alpines et nordiques pour athlètes amputés et malvoyants est créée. Ainsi, des athlètes ayant une déficience autre que les athlètes en fauteuil roulant sont autorisés à concourir.
Ce sont ces innovations et premières compétitions qui traceront le sillon pour la création des Jeux Paralympiques d’hiver qui se dérouleront du 21 au 28 février 1976, à Örnsköldsvik, en Suède.
À l’issue de la compétition, l’Allemagne de l’Ouest se place en tête du tableau des médailles avec dix médailles d’or.
Et la France dans tout ça ? Elle se loge à la huitième place avec un palmarès de trois médailles d’or et deux médailles de bronze, pour Rémy Arnod et Bernard Baudean qui se partagent le butin.
Quant aux athlètes exemplaires, on notera chez les femmes : Eva Lemezova pour la Tchécoslovaquie et Petra Merkott pour l’Allemagne de l’Ouest, heureuses détentrices de trois médailles d’or chacune, se plaçant en haut de l’affiche comme les athlètes les plus titrées des Jeux paralympiques d’hiver de 1976.
Chez les hommes ? Le norvégien Morten Langeroed a remporté trois médailles d’or et le suédois Bertil Lundmark, deux médailles d’or et une médaille d’argent.
Ces premiers Jeux Paralympiques d’Hiver ont immédiatement connu un beau succès et ouvert des opportunités aux para-athlètes.
Depuis, douze éditions ont eu lieu avec celle de Pékin qui débute le 4 mars. Que les athlètes soient ÀBLOCK !
Ouverture ©France Comité Paralympique