Isabelle : « Faire du sport, c'est pouvoir sortir de ma zone de confort. »Runneuse, coiffeuse, 47 ans
Entre les ciseaux et les baskets, elle est toujours ÀBLOCK! Coiffeuse de métier et sportive de coeur depuis toujours, cette fan du challenge vient d'accomplir (en partie) un des plus grands défis de sa vie : la Diagonale des Fous. Et si elle n'a pu boucler la course, l'année prochaine, elle compte bien finir le travail !
Propos recueillis par Alexandre Hozé
Publié le 25 novembre 2022 à 6h28
« Le sport a toujours été présent dans ma vie. Petite, j’étais plutôt une sprinteuse. À 11 ans, quand je suis rentrée en sixième, ma prof de sport a remarqué mes facilités en athlétisme. Elle voulait m’accompagner dans cette discipline, mais elle a finalement été mutée à la Réunion.
Je me suis donc retrouvée toute seule, mais le sprint n’est pas très développé à La Rochelle, là-bas c’est plutôt fond et demi-fond. J’ai donc arrêté l’athlé sans pour autant lâcher le sport. J’ai fait de la gymnastique, d’autres disciplines…
Mais cette histoire avec le sprint reste une petite désillusion. Ma prof croyait vraiment en moi, donc ça m’avait fait plaisir ! Elle m’avait même dit : « Rendez-vous dans quatre ans aux Jeux Olympiques ! » Moi, j’avais des étoiles plein les yeux, forcément.
Même jeune, j’étais déjà une très grosse compétitrice. Je courais contre les garçons et ça a marqué mes camarades de l’époque. Encore aujourd’hui, j’en parle avec des amis du collège, car c’était tout de même quelque chose de marrant à voir : une fille qui courait plus vite que les garçons, c’est pas banal !
Cet amour de la compétition a d’ailleurs fait que j’ai toujours adoré le sport. Pouvoir me dépasser, le challenge… J’aimais bien me lancer des défis !
D’ailleurs, ce goût du défi m’a évidemment beaucoup aidé extra-sportivement. J’ai toujours cherché à sortir de ma zone de confort, c’est presque un jeu quelque part. Je passe mon temps à me challenger.
J’ai moins pratiqué par la suite, même si mes professeurs d’EPS me poussaient toujours à faire des activités extra-scolaires dans le cadre de l’UNSS. J’ai donc fait du sport jusqu’à mes 17 ans assez régulièrement, mais ensuite j’ai un peu mis de côté tout ça.
J’ai repris des années plus tard, tout bêtement, en faisant sécher mon linge ! Je cherchais un moyen de passer le temps et plutôt que d’attendre que la machine se termine, je partais courir pendant vingt minutes.Étant une ancienne sprinteuse, je n’étais pas une grande fan de l’endurance, mais au fur et à mesure des semaines, je courais plus longtemps et je prenais de plus en plus de plaisir.
Puis, j’ai rencontré des personnes qui couraient aussi, on a échangé sur nos expériences… J’ai acheté une montre connectée, et à partir de là, je comprenais encore mieux ce que je faisais, ça prenait une autre dimension.
Avec tout ça, le goût du challenge est revenue, je me suis inscrite à des courses, j’ai commencé par des dix kilomètres, et je ne me suis plus arrêtée !
J’ai participé à plusieurs marathons, des grands raids… En recommençant à courir, j’ai eu une révélation : je peux courir longtemps et prendre du plaisir ! J’ai ainsi renoué avec cette envie de me dépasser.
Ce que proposent les trails, cette proximité avec la nature, ça me fait beaucoup de bien. Avec mon mari, nous sommes allées à la Réunion l’année dernière pour faire la Mascareignes. C’était un de mes gros projets et comme je ne faisais pas d’endurance depuis très longtemps, c’était déjà le Graal pour moi !
Et une fois la Mascareignes bouclée, mon mari ne faisait que me répéter que j’étais prête pour la Diagonale des Fous. Ça a titillé mon amour du challenge, j’étais partante !Nous nous sommes inscrits, nous avons été tirés au sort et j’ai commencé ma préparation.
En mars 2022, j’ai suivi pour la première fois un plan d’entraînement d’un coach sportif. C’était hyper-structuré, hyper-carré ! Mais c’était aussi une grosse charge de travail, j’ai dû adapter mes horaires à ceux de mon salon de coiffure. Mais je m’y suis tenue et go !
Aujourd’hui, la Diagonale des Fous, ça y est, je l’ai faite ! Avec du recul, je dirais que je suis à la fois satisfaite et déçue. Déçue car nous avons dû nous arrêter au bout de soixante-quatorze kilomètres.
Plusieurs petits signes nous ont fait comprendre qu’il fallait abandonner. Lors de cette Diagonale des Fous, les ravitaillements faisaient parfois défaut, ça n’arrangeait clairement pas les choses mais, surtout, la pluie était de la partie. Pour rester dans les créneaux horaires, nous aurions dû tracer dans les descentes, ce qui était trop dangereux. Je ne peux prendre aucun risque avec mon travail, je dois gérer mon salon de coiffure, je me dois d’être prudente.
Il faut aussi avouer que nous n’avions sans doute pas assez pris en compte la période d’avant-course pendant laquelle il faut être au calme. Là, il y avait la famille, nous visitions l’île… Nous étions déjà fatigués avant la course, trop fatigués. Et ça s’est ressenti durant l’effort.
Sur le moment, j’étais dégoûtée, toutes ces heures d’entraînement pour m’arrêter avant la ligne d’arrivée ! Mais, avec le recul, je suis quand même fière de ce que nous avons accompli, d’autant plus que nous avons participé à une édition qui va rester dans les mémoires grâce à la performance de Courtney Dauwalter. Ce qu’elle a fait, c’est tout simplement exceptionnel ! Être au même départ qu’elle, pour les trente ans de la Diagonale des Fous, c’était incroyable, une ambiance de malade.
Cette épreuve reste magnifique, l’année prochaine, c’est prévu, on y retourne !
Nous voulons terminer le travail et aller au bout de cette Diagonale des Fous. D’ailleurs, notre préparation va évoluer et nous allons nous inspirer de Courtney Dauwalter. Sa façon d’aborder le trail me parle vraiment.
Donc, cette fois, j’aurai plus de liberté dans mes entraînements. Je veux courir quand j’en ai envie ! Suivre à la lettre un plan hyper-précis, ça ne va pas trop avec mon tempérament, en fin de compte.
Désormais, si je fais une course, c’est parce que je l’ai choisie et que j’ai envie d’y participer. Je veux rester exigeante mais dans le plaisir. Encore et toujours. C’est comme ça que je veux faire du sport. Pour moi, c’est un équilibre vital. J’en ai besoin, ça me permet d’évacuer, de trouver ma liberté, de partager des émotions.
Le sport fait partie intégrante de ma vie et je ne pourrais pas vivre sans, c’est impossible ! »
ÀBLOCK! est un média indépendant qui, depuis plus d’1 an, met les femmes dans les starting-blocks. Pour pouvoir continuer à produire un journalisme de qualité, inédit et généreux, il a besoin de soutien financier.
Pour nous laisser le temps de grandir, votre aide est précieuse. Un don, même petit, c’est faire partie du game, comme on dit.
À 32 ans, la cycliste Alice Puech s’est élancée sur les routes du Tour de France Masculin avec le collectif « Donnons des Elles au vélo ». Celle qui est également capitaine du club Skoda « We Love Cycling » de sa région Nouvelle-Aquitaine est toujours impatiente de se mettre en selle !
Elle est Parisienne, ingénieure de formation et, en 2019, à 32 ans, sans jamais avoir navigué, elle se met au défi de prendre le départ de la Mini Transat 2023, une traversée de l’Atlantique en solitaire et sans assistance. Pari relevé pour l’audacieuse Alexandra Lucas qui a été choisie pour être l’une des porteuses de la flamme olympique.
Pleine de peps, cette fana de running est un vrai guépard. Dopée aux marathons et aux entraînements ultra matinaux, elle a découvert la course par hasard et n’en décroche plus. Go pour un shoot d’endorphines !
À 17 ans, elle a déjà fait face à de nombreux revers. Mais, à chaque fois, elle est revenue sur les courts, raquette fermement en main, bien décidée à gagner. Aujourd’hui, Oriane Raguin se sent prête pour entrer dans la cour des grandes.
Grande blonde explosive au sourire franc, l’athlète et coach sportif Anouk Garnier, double championne du monde de course à obstacles, est une adepte des parcours du combattant. Son nouveau défi : battre le record du monde de grimper de corde où, à la force de ses bras, elle se hissera jusqu’au deuxième étage de la Tour Eiffel.
Maman d’un enfant en bas âge, la trentenaire Noëlie n’a pourtant jamais lâché le guidon et s’est fait une place de choix dans le monde du vélo. Son prochain défi ? La course reine de l’ultra-cyclisme, la RAF 2500km, sans assistance et en totale autonomie. Avec sa coéquipière Elsa, elles seront le premier duo féminin de toute l’histoire de la RAF. De vraies Indiana Jones au féminin !
Pour son soixantième anniversaire, elle s’est offert un titre de vice-championne du monde de précision d’atterrissage. Elle, c’est Kti Devos, pilote référence en vol et ski et en précision d’atterrissage, deux disciplines affiliées au parapente. Témoignage d’une fille de l’air.
Ultra compétitive et un rien hyperactive, cette championne haute comme trois pommes fait figure de prodige du tennis de table. Double championne de France en benjamines et multi-sélectionnée en équipe de France, Albane Rochut est carrément ÀBLOCK!
La performance, l’échec, la résilience… elle a tout connu. À la suite d’un burn-out sportif, cette ex-infirmière a appris à se mettre en mouvement différemment. Devenue coach mentale, Louise Retailleau partage désormais son expérience pour aider les autres à toujours se relever pour mieux se révéler.
Aussi solaire que son Sud natal et dopée à l’énergie du sport-passion, elle envoie du lourd. Mais désormais, c’est tout en douceur. Ou presque. La coach Jessica Vetter, ex-gymnaste et championne de CrossFit, désire aujourd’hui aider les autres à se sentir bien dans leur corps, sans jamais se départir de son humour communicatif. Les muscles n’ont qu’à bien se tenir !
Le foot, pour elle, c’est une longue histoire. Elle s’appelle Karine Van den Eynde et a quitté sa Belgique natale il y a quinze ans pour s’installer en France. Ex-joueuse de football, elle a monté une équipe destinée aux femmes de plus de 50 ans en Dordogne. Dans le but de renouer avec le ballon rond, celui qui lui donne des ailes.
Elle a donné un an de sa vie pour la Transat Jacques Vabre qui vient de s’élancer du Havre. Elle, c’est Charlotte Cormouls-Houlès, 27 ans, navigatrice passionnée qui n’aurait jamais imaginé pouvoir s’embarquer dans pareille aventure. Nous l’avons rencontrée deux jours avant son grand départ. Avec sa co-skippeuse Claire-Victoire de Fleurian, la voilà à flot pour voguer vers un rêve devenu réalité.
Avez-vous été ÀBLOCK! cette année ? Que s’est-il passé en 2021 dans nos colonnes ? Vous avez loupé quelque chose ? Attention, séance de rattrapage, voici donc le Best-of des Best-of de cette fin d’année. Enjoy !
Depuis toute petite, elle trace rollers aux pieds. Alix Bouquet est l’une des meilleures au monde en roller freestyle. Déjà championne de France, médaillée européenne, elle vise encore plus haut, plus loin. Rencontre avec une fille qui roule vite, très vite.
L’ex-championne du monde de savate boxe française n’a jamais eu peur de prendre des coups. La gagne, elle connaît. Du ring qu’elle a tâté dès l’âge de ses 16 ans au podium de Miss France qu’elle a foulé à 22. Son carburant ? Aller au bout de soi-même… quitte à sortir de son périmètre de sécurité et s’afficher dans une autre arène où la compétitivité est reine : les planches et le septième art. Échange punchy avec une jeune femme qui dégomme les préjugés.
Le 9 octobre, Les Vredestein 20 kilomètres de Paris sont une fois de plus de retour. Un parfait alliage entre sport et culture dans la Ville Lumière. Et pour la bonne cause, svp ! Autant de raisons d’être ABLOCK! pour l’occasion.
Le tir à l’arc pour elle, c’est avant tout une histoire de hasard. L’archère auvergnate, qui a découvert la discipline à l’école, s’est autorisée des ambitions internationales sur le tard. À 24 ans, Audrey Adiceom travaille d’arrache-pied pour assouvir ses envies de médailles et, notamment, de médailles olympiques. Même si, parfois, « ça lui broie le cœur ». Rencontre avec une athlète touchante qui a plusieurs cordes à son arc.
Gravissant la rude paroi du monde de l’escalade avec l’agilité prudente et conquérante d’une Spiderwoman, Julia Chanourdie, 24 ans, vient d’entrer dans l’histoire de son sport en devenant la première grimpeuse française et la troisième mondiale à réussir une voie cotée 9b. Un exploit réalisé de main de maître. Athlète au sommet de son art, elle représentera la France aux JO de Tokyo. Conversation ascensionnelle avec une fille au mental de roc.
Elle a tout plaqué après un burn-out. Championne du monde et vice-championne d’Europe de plongeon, Laura Marino sait ce que résilience veut dire. Ses années dans le haut-niveau n’ont pas été qu’une partie de plaisir, mais aujourd’hui, c’est par une autre façon de pratiquer sa discipline qu’elle se reconstruit. Elle se raconte au micro du podcast ÀBLOCK!
Elle aime fédérer. Mais aussi détricoter les clichés. Pour pousser les filles à pratiquer le VTT dans un univers encore trop masculin à son goût, Marion a créé un groupe de vélo féminin. À 32 ans, elle s’éclate dans un sport qu’elle aimerait démocratiser. Rencontre avec une « jungirlz » ultra positive pour qui tout roule toujours !
Multiplier les exercices d’abdos pour qu’au final, ça se voit pas, c’est vraiment trop injuste. Mais, franchement, petit Calimero, est-ce qu’un ventre musclé, ça passe forcément par la fameuse « plaquette de chocolat » qui en met plein la vue ? Ou bien, on peut avoir des abdos en acier sans pour autant qu’ils soient bien visibles ? Question (existentielle) à laquelle notre coach, Nathalie Servais, s’est attelée avec rappel anatomique et tout le tralala.
On a toutes cette copine (ou bien on est cette copine) qui a peur de la musculation. « J’ai pas envie d’avoir des gros bras ». Si t’es du genre à checker tes biceps après chaque séance pour vérifier qu’ils n’ont pas trop gonflé, cet article est fait pour toi. On t’explique pourquoi, muscu ÀBLOCK! ou pas, t’es pas prête d’avoir le physique de Schwarzy…
Pour la 3e fois, le Festival Femmes en Montagne organise une tournée scolaire. Tanya Naville et son équipe en sont bien conscientes, ce sont les jeunes filles les plus aptes à faire bouger les lignes.
L’Euro féminin de handball ? C’est maintenant ! Sur les parquets, et c’est souvent le cas, l’équipe de France débarque en favorite. Là encore et dans la continuité de leur titre olympique, les Bleues ont bien l’intention de tout casser avec un groupe rajeuni mais toujours aussi performant. Si on faisait les présentations ?