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Il était une fois la voile… féminine

Il était une fois la voile… féminine/Kirsten Neuschafer
Les « vieux » loups de mer qui ont marqué l’histoire du nautisme ne manquent pas. Et les louves dans tout ça ? Comme le prouve l’histoire de la voile, le langage des mers se conjugue bien à tous les genres. On vous embarque dans un petit tour d'horizon de ces filles qui font des vagues.

Par Clotilde Boudet

Publié le 08 novembre 2023 à 17h04, mis à jour le 18 février 2024 à 12h18

Les humains tentent de dompter les mers depuis bien longtemps… La première représentation d’un bateau à voiles remonte à 5 000 avant J.C ! Logique donc, que la voile soit l’une des épreuves sportives les plus anciennes des JO. Elle s’inscrit au programme dès 1896, mais le mauvais temps s’invite et gâche la fête. Finalement, les premières véritables épreuves olympiques se dérouleront en 1908, à Londres.

À l’époque, le nautisme à la voile s’appelle encore le « yachting ». C’est déjà un des rares sports mixtes et pourtant… il n’y a alors pas une seule femme à la barre.  

Cela n’a pas empêché Virginie Hériot de rêver, dès l’enfance, à une carrière dans le « yachting ». Son objectif initial : récupérer la coupe de France aux mains des Anglais.

Surnommée « Madame de la Mer », cette Française aux origines aisées fera bien mieux que ça : elle est la première femme à remporter un titre olympique, en 1928. L’équipage qu’elle dirige ? Il est exclusivement masculin.

Virginie Hériot, la pionnière des louves de mer

Cette main mise des hommes sur l’univers de la voile, on la retrouve encore aujourd’hui. Le Finn, par exemple, est toujours une épreuve réservée aux hommes.  En fait, rares sont les navigatrices à s’élancer lors des régates officielles. Dans une revue de 1890 appelée Le Yacht, on apprend que les quelques femmes sont uniquement autorisées à bord pour « égayer la vie trop austère du bord de leurs toilettes originales ».

Du coup, lorsque Édith Baumann s’inscrit – et c’est la première à le faire – à une course transatlantique en solitaire, la presse la raille ouvertement. Rien d’étonnant quand on sait que la première épreuve olympique féminine, une épreuve de 470, ne s’est disputée qu’en 1988.

En avril dernier, on a d’ailleurs interrogé Pamela Lee et Tiphaine Ragueneau, sélectionnées pour bénéficier du programme « Cap pour elles » de la Transat Jacques Vabre, sur la question de la place des femmes dans leur sport. Sans détour, Pamela a qualifié le milieu de la voile sportive de « Boys Club ». Tiphaine, de son côté, a estimé qu’il faut désormais « faire en sorte que les femmes aient plus confiance en elles ». 

Une chose est sûre, rien ne résiste à l’appel du grand large, pas même un Boys Club ! La « Petite fiancée de l’Atlantique », Florence Arthaud, fut ainsi la première femme à remporter la Route du Rhum en 1990. Un exploit répété par Ellen MacArthur, huit ans plus tard.

Aussi, lors de la Golden Globe Race 2022, Kirsten Neuschäfer est devenue la première navigatrice à remporter une course autour du monde en solitaire.

Kirsten Neuschäfer

Bien que minoritaires dans le milieu, les femmes n’hésitent donc pas à hisser la grand-voile. Et il semble n’y avoir pas d’âge pour devenir pionnière de la voile. En 2012, la Néerlandaise Laura Dekker est ainsi devenue la plus jeune personne à boucler un tour du monde en solitaire… à seulement 14 ans !  

L’année prochaine, lors des JO 2024 de Paris, les épreuves de voile (bateau et planche) seront féminines, masculines et mixtes. Pour voir la nouvelle génération de navigatrices dompter les vagues, rendez-vous à la Marina de Marseille entre le 28 juillet et le 8 août.  

Laura Dekker

Ouverture Kirsten Neuschäfer

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