Qui dit surf dit… surfeur. Un grand type taillé en V, à la chevelure mi-longue gorgée de sel et au sourire ravageur. Il fend les rouleaux sur sa planche et enchaîne les figures sans jamais se vautrer. Patrick Swayze et Keanu Reeves dans Point Break, quoi !
Son pendant féminin ? Une petite nana au blond californien parfait, en bikini, plutôt là pour glisser gentiment sur l’eau que pour battre des records. Les clichés ont la vie dure… Mais les surfeuses n’ont jamais renoncé à faire des vagues. Et ce, très tôt dans l’histoire de ce sport pratiqué dont les origines se trouvent sur les îles Hawaïennes.
Saviez-vous que la plus ancienne planche de surf connue à ce jour a été découverte en 1905 à Ko’Okena ? Elle se trouvait dans le tombeau d’une « cheffesse » dont le règne se serait passé au début du XIVe siècle ! Par pudibonderie, lors de la colonisation de l’archipel par les Américains, le surf sera interdit. Les colons voyaient d’un mauvais œil ce sport pratiqué presque nu par les indigènes.
La discipline « renaît » quatre siècles plus tard grâce aux talents de l’hawaïen George Freeth. En 1907, il est devenu le « Premier homme à surfer en Californie ».
Un titre qu’Isabel Letham peut aussi se targuer d’avoir décroché… sur un autre continent. Elle est « le » tout premier surfeur australien ! Une femme donc, qui grimpe sur sa planche dès 1915 et devient rapidement pro.
Côté légende masculine du surf, impossible de ne pas citer Duke Kahanamoku, alias « The Duke ». C’est lui, le véritable père du surf moderne. Double champion olympique du 100m nage libre (en 1912 et 1920) il a fait voyager le surf dans le monde entier.
Un travail de popularisation déjà bien entamé sur les plages Californiennes par Joyce Hoffman. Née en 1947, cette pionnière a été la première star internationale féminine du surf. Pourtant, pour les femmes comme pour les hommes, pas facile de percer en pro.
Le surf reste associé aux marginaux et les sponsors manquent. D’ailleurs, la World Surf League n’a été créée qu’en 1976 et le premier championnat du monde disputé seulement l’année suivante. La bonne nouvelle ? Femmes et hommes y participaient.
La première championne du monde de surf de l’histoire fut donc l’Américaine Margo Ober. Dans le monde des tubes, elles sont nombreuses à avoir gravé de façon indélébile leurs exploits sur le sable. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au surf aussi, le talent n’attend pas le nombre des années.
En 1984 par exemple, Frieda Zamba est devenue, à 19 ans, la plus jeune championne du monde de surf.
Aujourd’hui, la judoka et amoureuse de la planche Anne Querol, nous l’a confirmé : le surf n’est pas dépourvu de sexisme, c’est même souvent un concours de testostérones.
L’année dernière, pour changer ça, la Fédération Française de Surf a lancé une campagne numérique, dans le cadre de son plan de mixité.
Intitulée « Faire des Vagues », la campagne a été lancée le 8 mars, à l’occasion de la Journée Internationale du Droit des Femmes. Son objectif ? Donner la parole aux surfeuses pour inspirer les championnes de demain.
D’un côté donc, il y a la mise en place par la FFSurf d’une action annuelle récurrente pour valoriser la pratique féminine. De l’autre, il y a des pépites comme la jeune française Vahine Fierro, qui nous laissent penser à un avenir brillant pour le surf féminin. À fond la vague !
Ouverture ©San Onofre Surf Co
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