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Audrey Adiceom« Au tir à l’arc, il ne faut jamais oublier de tirer avec le cœur...»

Audrey Adiceom
Le tir à l’arc pour elle, c’est avant tout une histoire de hasard. L’archère auvergnate, qui a découvert la discipline à l’école, s’est autorisée des ambitions internationales sur le tard. À 24 ans, Audrey Adiceom travaille d’arrache-pied pour assouvir ses envies de médailles et, notamment, de médailles olympiques. Même si, parfois, « ça lui broie le cœur ». Rencontre avec une athlète touchante qui a plusieurs cordes à son arc.

Par Sophie Danger

Publié le 05 janvier 2021 à 15h17, mis à jour le 06 août 2023 à 20h28

Petite, tu as commencé par la danse. Le tir à l’arc, c’est venu par hasard, à l’école. Est-ce que tu te souviens de cette première session ? Qu’est-ce que tu en as pensé ?

C’est drôle parce qu’on ne sait pas, lorsque l’on est petit, que certains moments vont nous marquer. J’étais en CM2, à l’école municipale de Riom, dans le Puy-de-Dôme, l’entraîneur d’EPS a décidé de nous faire essayer le tir à l’arc. Je me souviens très bien de mes premiers entraînements et j’ai accroché tout de suite, je trouvais ça rigolo.

En septembre 2006, j’ai intégré le club des archers de Riom, j’avais 10 ans.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de poursuivre la pratique en club ?

Je suis originaire d’Auvergne et, là-bas, il y a une grosse foire, la foire de Cournon, avec notamment un espace pour les enfants avec tout un tas de sports à essayer. Cette année-là, il y avait du tir à l’arc. J’ai dit à mes parents : “Venez, je vais vous montrer ce que j’ai appris à l’école“. J’avais envie de faire ma starlette !

L’initiateur du jour qui, par la suite, est devenu mon premier entraîneur, m’a alors dit que j’avais un fort potentiel et que, si je le voulais, je pouvais intégrer le club des archers riomois.

©DR

Ton histoire avec le tir à l’arc est finalement, avant tout, une histoire de hasard…

Oui. Il était déjà improbable que j’en fasse à l’école parce que je ne connais pas grand monde à l’avoir pratiqué en milieu scolaire, mais c’était aussi fou que je passe devant ce stand et que j’ose dire à mes parents : “Venez, on s’arrête“.

C’est grâce à ces quinze minutes, dans ce petit coin de Cournon, qu’aujourd’hui je suis à l’INSEP (Institut National du Sport et de la Performance, ndlr) et que je m’entraîne pour décrocher les Jeux.

S’il n’y avait pas eu cette foire, tu aurais pensé à pratiquer en dehors de l’école ?

Je n’avais pas vraiment envisagé d’en faire en dehors de l’école d’autant que, à l’époque, je faisais pas mal de choses. Il y avait la danse, mais il y avait aussi la gym et ça m’occupait tous les soirs.

La danse et la gymnastique sont deux activités où l’on se dépense beaucoup physiquement. Le tir à l’arc, en comparaison, ça t’apportait quoi ?

Je crois que ça m’était égal de moins me dépenser, j’allais au tir à l’arc parce que je trouvais ça rigolo de tirer avec un arc et que je m’étais fait des copines et des copains que j’avais envie de revoir.

Il y avait aussi le fait que j’avais eu un super feeling avec mon premier entraîneur. Ça avait vraiment bien matché entre nous et, d’ailleurs, aujourd’hui encore on s’appelle et on se donne des nouvelles.

L’arrivée d’un nouvel entraîneur au club va tout changer pour toi. Selon lui, tu t’éparpilles en pratiquant trop d’activités et il te met le marché en main : soit tu continues comme ça et tu seras moyenne partout, soit tu te concentres sur une discipline et tu seras excellente. Pourquoi avoir choisi le tir à l’arc et pas la danse ou la gym ?

Cet entraîneur, c’est Henry Baudry. Il est arrivé en septembre 2011 au club des archers riomois. Il a vu que j’avais du potentiel et je crois que c’est la première fois que quelqu’un me rentrait un peu dans le lard. L’entraîneur précédent, René Bordel, c’était un peu le grand-père que je n’avais jamais eu, très gentil, très doux et qui, lorsqu’une compétition se passait mal, me disait de ne pas m’inquiéter…

Henry, c’était autre chose. Il était très pro, très directif et, au début, ça me faisait presque peur, je ne savais pas si ça allait marcher avec lui. Mais il savait ce qu’il voulait faire et où il voulait aller et ça, c’était super entraînant. Il m’a dit : “J’ai bien envie de te faire confiance, mais il faut que tu me fasses confiance aussi. Il faut foncer et t’investir davantage“.

Est-ce que la décision de te concentrer uniquement sur le tir à l’arc a été facile à prendre ?

La gym, pour être honnête, ça n’a pas été trop difficile d’arrêter parce que je crois que j’y allais plus pour voir mes potes que pour m’entraîner. La danse, en revanche, ça a été très dur, mais Henry m’avait bien guidée, me faisant comprendre que si je voulais performer au niveau national et peut-être, un jour, intégrer l’équipe de France, il fallait que je m’en donne les moyens.

Il t’a permis de te découvrir de réelles ambitions sportives en somme ?

Oui, c’est ça. En plus, en 2012, c’est l’époque de mes premières médailles nationales sur des compétitions et à ce moment-là, je me rends compte que ce n’est pas réservé uniquement à ceux qui sont en Pôle, une structure d’entraînement dédiée. J’avais des copines en Pôle et ça avait l’air trop bien, mais moi, j’aimais le tir à l’arc avant tout grâce à mon club.

Le tir à l’arc, pour moi, ce n’était pas seulement tirer une flèche, c’était un tout : je m’entraînais chez moi, il y avait Henry, les autres archers… J’étais persuadée que, si je partais du club de Riom, je n’aimerais plus autant la discipline.

©Pierre Lansac

Tu craignais d’être déracinée ?

Oui, le club était vraiment une deuxième famille. Pour la petite histoire : en 2010, mon papa fait un AVC et frôle la mort. Les gens du club ont alors été d’un soutien incroyable. Ma maman était souvent à l’hôpital et ce sont eux qui m’emmenaient en compétition. Ce monde du tir à l’arc, ce club, a été un réel soutien pour moi et c’est peut-être pour ça aussi que je n’avais pas envie de le quitter.

Qu’est-ce qui t’a finalement décidée à franchir le pas et intégrer le CREPS de Nancy en 2014 avant de rejoindre l’INSEP en 2017 ?

L’été 2013, j’ai été championne de France cadette. À mon niveau, c’était le meilleur titre que je pouvais avoir. Grâce à cette performance, j’ai pu intégrer le collectif olympique jeune et j’ai fait mes premiers stages à l’INSEP et au CPO de Vittel.

J’ai rencontré des gens supers et je me suis rendu compte que m’entraîner avec des personnes qui avaient de grosses ambitions allait me tirer vers le haut. En club, j’étais première à l’entraînement, mais pas en compétition car je n’avais pas l’habitude de la concurrence. Ça été une de prise de conscience.

J’avais l’impression qu’il y avait moyen de jouer un truc stylé en tir à l’arc et j’ai foncé. J’ai été prise au Pôle de Nancy et ça a été un des meilleurs choix de ma vie. Je ne regrette cependant pas d’être entrée sur le tard, j’ai pu me construire, développer d’autres compétences. C’était le bon moment.

Peu à peu, tu découvres le haut niveau et ses sacrifices. Tes journées sont longues et intenses : 5 heures de tir, de la musculation, du cardio training. Comment tu arrives à conserver la passion intacte malgré la charge de travail et la routine ?

Encore aujourd’hui, il est très difficile de ne pas tomber dans une routine barbante pour un sport comme le tir à l’arc. Tu mets ta flèche sur ton arc, tes doigts sur la corde, tu tires et tu fais ça 300/400 fois par jour, tous les jours de la semaine. Dis comme ça, ça n’a pas l’air très fun, mais ce qui est bien avec le tir à l’arc, c’est que tu as tout le temps un truc à travailler. Il y a le volet technique – le placement des pieds, du bassin, des épaules, le coude, la main, les doigts, la tête… – tu travailles aussi l’instant, l’intensité…

Le matin, en général, je tire 200 flèches de gamme, je coupe l’entraînement en deux ou en trois et je travaille autant de points techniques. L’après-midi, on a souvent des situations collectives avec des recherches de performances et le soir, on a une heure de musculation ou de cardio-training.

La musculation, ça apporte quoi quand on est archère ?

En plus de développer ton corps, ça développe aussi ton esprit. Si c’est dur, que tu repousses tes limites, que tu as l’impression que tu ne vas pas y arriver et que, pourtant, tu y arrives, tu cumules du capital confiance.

En cardio notamment, il nous arrive de faire des séances lors desquelles je suis à deux doigts de m’évanouir. C’est là que tu te dis qu’il faut que tu tiennes et puis tu franchis la ligne d’arrivée et c’est top. Tu te vides l’esprit et, en même temps, ça fait du bien de se lâcher un peu !

Grâce à cette intensité et cette rigueur, tu décroches, en 2017, ta première médaille internationale, une médaille d’argent lors de la compétition par équipe aux Championnats d’Europe indoor 2017 de Vittel. Quel souvenir tu en gardes ?

C’était ma première compétition en sénior. J’ai tiré avec des filles top (Tiffanie Banckaert et Angeline Cohendet, Ndlr). On ne se connaissait pas du tout et le challenge a été d’apprendre à se découvrir en quelques jours. On avait un bon “mood“ ensemble, on a fait une demi-finale monstrueuse ! La finale, en revanche, je l’ai super mal vécue. Je me loupe complètement sur la dernière flèche et on rate le match !

Je ne saurai jamais si c’est à cause de ça qu’on a perdu parce que, si j’avais réussi cette flèche, le match ne se serait pas terminé et on aurait dû tirer encore une fois mais, franchement, ça a été très dur. On était en France, ma mère était là, mes amis étaient venus, mon entraîneur Henry aussi, on était à domicile, il y avait des supporters et… je fais cette flèche pourrie ! J’étais tellement triste… J’avais juste envie de me cacher et qu’on m’oublie.

Tu es quand même sacrée vice-championne d’Europe à l’issue de ce match…

Quelques heures après, une fois que les autres matchs sont terminés et que l’heure est venue de monter sur le podium, c’est quand même badant d’en être, de recevoir sa première médaille sur un Championnat face à la foule de Français venue nous supporter. Ça reste un beau souvenir. C’était très très fort et ça m’avait bien lancée. Cette saison 2017 est l’une de mes meilleures sur le plan international.

L’année suivante, première récompense individuelle pour toi avec le bronze aux Mondiaux indoor de Yankton (USA). Est-ce que l’on vit de la même manière une récompense individuelle et une récompense collective ?

C’était un an après et ça avait été grandiose. C’était une consécration pour moi. Je me souviens encore du moment où j’ai gagné les quarts de finale. Je me suis dit : “Wahou, je fais partie du carré final et j’y suis arrivée toute seule ! “ En demie, j’étais passée un peu à côté, c’était trop d’émotions d’un coup. Lors du match pour la médaille de bronze, j’étais hyper stressée : si tu perds cette médaille, tu termines 4e et tu as autant de reconnaissance que celui qui n’a pas fait le championnat ! Je n’avais pas envie de ça, c’est trop frustrant.

J’y suis donc allée avec la niaque et un maximum de détermination. En face de moi, j’avais une Japonaise qui avait à peu près le même niveau que moi. On est allées jusqu’au bout du match et la dernière flèche, je l’ai mise en plein dedans. C’était une explosion d’émotions. De la joie, mais aussi de la fatigue parce que le match avait été prenant.

Gagner en individuel a un goût très particulier. J’adore quand on gagne par équipe, mais, là, c’était autre chose, une foule de sensations, de sentiments mêlés, c’était super fort.

Tu as ressenti ça depuis ?

En équipe, oui, car j’ai eu la chance de refaire une médaille de bronze début 2019 à Medellin, mais en individuel, non. C’est pour ces moments de réussite folle que je m’entraîne. C’est aussi pour ça que c’est dur parce que ça n’arrive pas tout le temps. Statistiquement, je me suis plantée plus de fois que je n’ai réussi…

À 23 ans, tu as le temps pour toi…

Oui, il faut garder ça en tête, mais, moi, je prends les choses avec cœur et si un entraînement ne se déroule pas bien ou que je passe complètement à côté lors d’une compétition, ça me prend aux tripes, ça me perce le cœur et ça me fait trop mal. En revanche, les fois où ça réussit, ça me fait un bien fou.

Je travaille pour essayer que tout cela me broie moins le cœur, mais c’est un travail difficile, en tout cas pour moi, d’arriver à dissocier l’archer de l’être humain, d’arriver à dissocier le fait j’ai fait une compétition de merde sans pour autant être une personne de merde. Quand tu fais une compétition pourrie, tu as l’impression d’être pourrie alors qu’en fait, toi, en tant qu’humain qui dit bonjour, au revoir, qui trie ses déchets, tu es une bonne personne.

Mais moi, quand je loupe un truc, j’ai l’impression que mon cœur devient tout noir et j’ai vraiment mal parce que je veux bien faire les choses. Ça peut être très frustrant de s’investir autant pour, parfois, vivre des moments aussi durs.

©FFTA/Ange Jimenez

Qu’est-ce qui te pousse, à chaque fois, à te relancer dans la bataille ?

Finalement, je retourne à l’entraînement parce que, tout d’abord, je ne veux plus revivre ce genre de choses et, ensuite, parce que j’ai dans l’optique de progresser et de ressentir ce bonheur quand tu gagnes.

Tu avais une chance, cette année, de pouvoir ressentir ce bonheur lors des Jeux Olympiques, mais le rendez-vous de Tokyo a été reporté en raison de la pandémie de Covid. Ils représentent quoi, pour toi, les Jeux ?

C’est énorme, c’est grand. Pour nous qui sommes peu médiatisés, c’est un moment où l’on est mis en lumière et c’est ouf. Les Jeux Olympiques, c’est le Saint Graal, tu es baignée dans le monde du sport, avec des gens qui, comme toi, sont des accrocs à l’adrénaline.

Ça me donne très envie d’y aller. J’ai eu de la chance de faire les Universiades qui sont un peu les JO universitaires et c’était déjà énorme, tu représentes ton sport, mais aussi ton pays, c’est une vraie fratrie.

 

Les JO, c’est la récompense suprême pour toi ?

Ça fait rêver évidemment, mais ce qui me fait aussi rêver c’est d’être Championne du monde ou Championne d’Europe. Tous les ans, j’ai quelque chose qui me fait rêver. On s’entraîne fort tous les quatre ans mais, moi, je m’entraîne fort tous les ans pour l’objectif de l’année.

©Dutch Target

Si les Jeux sont maintenus, ils seront particuliers, avec probablement peu de public, ce qui sera une grande première. Tu l’appréhendes comment ?

Moi, ça ne me fait rien du tout qu’il y ait du public ou pas. J’ai cette chance, si l’on peut dire, d’être une fille super stressée, même à l’entraînement et je sais déjà que, si je fais les Jeux de Tokyo, qu’il y ait une personne dans les gradins ou un million, j’aurai forcément mon cœur qui va sortir de ma poitrine tant il battra fort, j’aurai les mains moites, je verrai la cible trouble…  Être soutenue, ça fait du bien, c’est vrai, mais ça reste un bonus.

Continuer à s’entraîner pour un rendez-vous dont on ne sait pas s’il aura lieu ou pas, c’est compliqué ? 

C’est difficile de justifier trente heures d’entraînement par semaine sans penser aux Jeux ou aux Championnats à venir. Aujourd’hui, on n’est pas certains que les Jeux Olympiques auront lieu, mais, pour pouvoir m’entraîner dans les meilleures conditions possibles mentalement, je me dis qu’ils auront lieu. Je m’entraîne pour ça tous les jours afin d’être meilleure.

J’ai la chance de ne pas avoir un électroencéphalogramme plat quand je suis à l’entraînement alors je pars du principe que, tant que ça me rend vivante et qu’à l’entraînement je ne fais pas le score parfait, j’y retourne. Il y a toujours moyen de progresser et c’est ça qui me motive aujourd’hui.

©FFTA/Ange Jimenez

À Tokyo, pour la première fois, il y aura trois catégories pour le tir à l’arc : individuelle, par équipe, mais aussi mixte. Comment tu as accueilli cette nouveauté ?

C’est une excellente nouvelle. On passe de deux à trois possibilités de médaille et ça fait rêver. Imagine ! Si avec l’équipe de France, on est champions olympiques mixtes, on sera les tout premiers ! Je rêve de médaille, mais quand je m’imagine, je ne m’imagine pas toute seule. Le mixte me fait rêver, mais je mets aussi une bonne pièce sur l’équipe.

Avec les filles, on est un super collectif. Elles sont intelligentes, gentilles, elles ont une très bonne mentalité, elles sont fortes, ce sont des assemblages d’atomes de fou et, petit à petit, on se développe toutes les trois. Ça va vraiment envoyer du lourd !

Faire équipe avec des filles ou avec des garçons, c’est la même chose ?

Ce n’est pas vraiment pareil. Ce qui est super, c’est que tu ressens ces émotions de collectif, tu ne tires pas que pour toi, mais ça reste différent parce qu’on n’a ni le même langage corporel ni le même langage tout court. Ce qui est assez particulier également c’est que, pour le tir par équipe, on retrouve souvent les mêmes athlètes. Tu connais, en général, tes coéquipières et tu sais à peu près ce qu’il faut dire à qui, à quel moment.

Le mixte, c’est un peu différent. L’équipe de France fait généralement le choix de mettre le premier gars et la première fille des qualifications et ça, ça change d’une compétition à l’autre.

©World Archery.org

Pourtant, en tir à l’arc, vous tirez tous de la même distance sur une même cible… 

Exactement. On tire sur les mêmes cibles, à la même distance, on a le même temps pour tirer, c’est juste une question de physique. Musculairement, les garçons ont, en moyenne, un peu plus de capacités physiques et ils vont souvent tirer plus puissant que nous.

Mais c’est quand même génial de me dire que je peux m’entraîner avec des filles et des garçons, rechercher de la confrontation avec des filles et des garçons, battre des filles et des garçons, me faire battre par des filles et des garçons. Le tir à l’arc est un sport plutôt égalitaire.

Tu dis que le tir à l’arc t’as appris certaines valeurs, lesquelles ?

Tout d’abord le plaisir. Les compétitions où j’ai le mieux réussi sont celles où j’ai pris le plus de plaisir. Ce n’est pas toujours facile parce que c’est une source d’angoisses et quand tu as plus peur de perdre qu’envie de gagner, tu peux passer d’un bon à un très mauvais moment. Mon entraîneur, Henry, disait souvent : “N’oubliez pas de tirer avec le cœur“.

Moi, aujourd’hui, je suis pro, je suis aidée par l’INSEP, je m’entraîne cinq à six heures par jour, le tir à l’arc est un vrai travail alors, parfois, j’oublie de mettre cette petite once de passion. Pourtant, si tu l’oublies, le tir à l’arc reste gris. Enfin, il y a aussi la rigueur et le travail parce que sans lui, on n’a rien.

Le tir à l’arc t’a façonnée en tant qu’athlète mais aussi en tant que personne. Si tu devais résumer, tu dirais qu’il t’a apportée quoi ?

Petite, je n’avais pas trop confiance en moi. Si on m’avait dit : “Tu vas rêver de JO et toucher du doigt cet objectif“, j’aurais fait : “Wahou, je suis capable de ça ?!“. Je crois qu’aujourd’hui j’aimerais tendre vers l’image d’une femme sûre d’elle, d’une femme qui n’a pas peur qu’on la regarde, qui n’a pas peur de réussir, qui a plus ‘envie de’ que ‘peur de’.

Le tir à l’arc, mais aussi ceux qui m’entourent, m’ont fait comprendre que la vie n’est pas seulement une suite d’obstacles à franchir, ça peut juste être hyper cool.

  • Depuis notre interview, Audrey Adiceom a décroché, en août 2023, l’argent en arc classique par équipes aux Championnats du monde de Berlin.
Ouverture ©Pierre-Julien Deloche

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