Angélique : « Éduquer par le sport, c'est aussi casser les clichés. »Métier : éducatrice sportive
Elle permet à tous d’accéder à une activité sportive. Angélique est éducatrice sportive en collectivité territoriale dans un milieu rural où les installations sportives peuvent venir à manquer. Elle apporte son savoir-faire, son matériel et son naturel généreux aux enfants qui découvrent alors une activité amusante et enrichissante en-dehors des heures d’école. Une belle école de la vie… sur des rollers ou dans une sacrée partie de hockey !
Propos recueillis par Claire Bonnot
Publié le 27 janvier 2021 à 14h47, mis à jour le 28 février 2021 à 13h17
À l’occasion de l’opération « Sport Féminin Toujours » lancée par le ministère des Sports et le CSA, ÀBLOCK! s’associe à Femix’Sports, association pour la promotion du sport au féminin. Ensemble, nous avons choisi de mettre en lumière les métiers de la sphère sportive, ces métiers à féminiser d’urgence pour davantage d’équité et d’équilibre dans cet univers encore trop masculin. 10 métiers, 10 femmes, 10 témoignages.
« Depuis toute petite, je pratique le multisports, je suis une touche-à-tout, des sports individuels aux sports collectifs. Ensuite, j’ai fait pas mal de judo : je suis aujourd’hui ceinture noire.
Ma vie professionnelle s’est naturellement orientée vers la voie sportive parce que ça représentait un milieu dans lequel j’étais épanouie. C’est, d’ailleurs, grâce à une professeure d’EPS que je suis allée dans cette voie. Aujourd’hui, j’enseigne à mon tour le sport, mais en tant qu’éducatrice sportive ; une histoire de transmission !
Pour y parvenir, j’ai fait une licence STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, ndlr) et j’ai découvert que cela pouvait mener à d’autres métiers que simplement professeur d’EPS. C’est ce que j’avais choisi au départ, mais j’ai eu une opportunité pour travailler au sein de la collectivité de la communauté de communes des Coëvrons où j’habitais.
Pour être titulaire, j’ai donc passé le concours de la fonction publique territoriale, l’ETAPS (Éducateur territorial des Activités Physiques et Sportives, ndlr), devenant ainsi éducatrice sportive. J’y exerce depuis 2004.
Mon métier consiste à proposer des activités diverses, variées, auprès de publics ciblés comme les enfants, les adultes, les seniors… et même les détenus. Avant d’arriver en collectivité, j’ai moi-même initié le judo en maison d’arrêt.
De mon côté, désormais, je travaille auprès des enfants et plus spécifiquement avec les élèves du primaire, les 6/11 ans, après l’école, sur des séances d’une heure environ, ou pendant la période des vacances scolaires. Parfois, je peux travailler pour un public encore plus jeune, mais c’est surtout sur les accueils de loisirs.
Comme je travaille en milieu rural, l’objectif est que nous proposions, en tant qu’éducateurs sportifs – nous sommes plusieurs à exercer sur la collectivité – des activités dans des communes où il n’y a pas forcément de gymnases. Nous exerçons le plus souvent dans les salles des fêtes. Notre souhait est vraiment de promouvoir les activités physiques et sportives et donc de s’adapter aux différents lieux et publics.
En plus de cette partie-là, j’interviens au niveau des clubs sportifs de la collectivité – de foot, de roller – de manière à apporter un soutien aux encadrants qui sont, le plus souvent, bénévoles. Une denrée rare qu’il faut soutenir pour permettre la diffusion de l’activité sportive à tous : en tant qu’éducateur sportif, on est donc là pour les aider à la mise en place des séances, les soutenir et les guider, dans le but qu’ils soient capables, ensuite, de faire les séances par eux-mêmes.
Enfin, j’interviens aussi au niveau scolaire et en lien avec l’Éducation nationale pour proposer des activités assez spécifiques telles que le tir à l’arc ou le roller. Nous apportons nos connaissances techniques et le matériel pour exercer.
J’enseigne donc le tir à l’arc, le roller, les sports de raquettes, le hockey, les sports d’opposition. Cela permet aux enfants de découvrir un panel de sports possibles et ensuite de s’orienter vers un club sportif spécifique.
Ma philosophie du sport ? Que les enfants s’amusent à faire de l’activité sportive et qu’ils prennent confiance en eux. Quand je les vois chausser les rollers pour la première fois, je les encourage. S’ils s’éclatent et, qu’en plus, ils ont envie de continuer l’année d’après, ce n’est que du bonus !
Dans notre métier, je dirais que l’on est peut-être un peu plus « libres » que les professeurs d’EPS dans le sens où nous n’avons pas de programmes d’enseignements de l’Éducation nationale à suivre.
Pour exercer ce métier, il faut être quelqu’un de patient et, bien sûr, aimer les enfants si on s’engage sur cette tranche d’âge Avoir la fibre maternelle, ça peut être bien ! Je suis la seule femme, la seule éducatrice sportive au niveau de mon service des sports et je pense que c’est pas mal pour les enfants. Et puis, il faut savoir s’adapter car la situation peut être imprévisible avec des petits.
Un jour, j’ai eu un enfant très compliqué qui a quitté ma séance et j’étais seule à devoir superviser tout le groupe. Quand ça ne se passe pas bien, on n’est pas forcément formés à gérer des enfants aux comportements difficiles. Au lieu de rester sur un échec, je me suis dit qu’il fallait que je suive des formations, j’en ai suivi une sur l’autorité bienveillante. J’ai fait de même pour m’adapter aux publics d’élèves porteurs de handicaps. Il faut vraiment savoir s’adapter, c’est primordial.
Ce qui est chouette dans ce métier, c’est que les enfants nous rendent ce que l’on donne. Si on est patient, qu’on prend le temps avec eux, l’échange est formidable ! Et puis, c’est différent tous les jours. En tant qu’éducateur sportif, c’est aussi très gratifiant lorsqu’on les voit se défouler, s’amuser et progresser. Et comme je suis dans la collectivité depuis des années, c’est extra de voir les enfants devenir adultes. Et j’en ai même qui demandent à faire des stages avec moi pour apprendre le métier. Ça me rend très heureuse !
Ce métier permet aussi de leur offrir des règles de vivre ensemble, ce sont les fameuses valeurs du sport et la belle école de la vie ! C’est un métier qui tend à se féminiser et c’est une bonne chose. C’est parfois mieux d’être confrontés à des femmes quand on est une fille et qu’on a des soucis de filles. Pour ce qui est de l’égalité des sexes au sein même de mes séances de sport et de mes publics de plus petits, ça se passe bien, je propose en effet une foule d’activités différentes, aucun problème de stéréotypes ! Les enfants, filles ou garçons, peuvent s’essayer à tous types de sports.
En plus, je vais moi-même proposer davantage de jeux d’opposition que de cours de danse par exemple. J’en profite pour casser les clichés en provoquant un peu directement, je m’amuse, mais ça marche ! Je lance, par exemple, que les filles courent plus vite que les garçons parce que, parfois, ils entendent à l’extérieur que les garçons, c’est plus fort que les filles… Même s’ils savent qu’en grandissant la force physique entre les deux sera différente, ça leur permet de bien comprendre que les filles, tous comme les garçons, peuvent s’épanouir dans n’importe quel sport !
Pour motiver les jeunes troupes féminines, je dirais qu’il ne faut pas se mettre de barrières. Les femmes passent exactement le même concours que les hommes. Alors, si on a envie de faire ce métier, je ne vois pas ce qui pourrait arrêter les futures candidates ! »
Devenir Éducateur sportif:
En résumé, l’éducateur sportif est un professionnel du sport qui enseigne une ou des disciplines à des publics très variés, (hors temps scolaire). C’est un métier qui demande patience, pédagogie et sens des responsabilités.
Quelle formation ? Pour devenir éducateur sportif dans une collectivité territoriale, il faut passer le concours de l’ETAPS. Hors fonction publique, il faut obtenir un BPJEPS (brevet professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et du Sport), diplôme de niveau bac préparé au sein des Creps (centres de ressources, d’expertise et de performance sportives) ou au sein d’un CFA (centre de formation d’apprentis), dans le cadre d’un contrat d’apprentissage pour les 18-25 ans. Le BJPEPS éducateur sportif propose une vingtaine de mentions différentes. Pour certaines disciplines, le DEJEPS (diplôme d’Etat de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport), niveau bac +2, est parfois exigé comme par exemple pour l’enseignement et la pratique de la plongée, de l’escalade…
Le témoignage d’Angélique a été recueilli dans le cadre de notre opération visant à féminiser les métiers du sport. En partenariat avec Femix’Sports, l’association qui accompagne le développement et la promotion du sport au féminin et en mixité.
Sur les réseaux sociaux, utilisez #SportFemininToujours et #PlusDeSportAuFeminin
ÀBLOCK! est un média indépendant qui, depuis plus d’1 an, met les femmes dans les starting-blocks. Pour pouvoir continuer à produire un journalisme de qualité, inédit et généreux, il a besoin de soutien financier.
Pour nous laisser le temps de grandir, votre aide est précieuse. Un don, même petit, c’est faire partie du game, comme on dit.
Elle est basée à Carcassonne, dans le Languedoc. Au sein du 3e RPIMa ou 3e régiment de parachutistes d’infanterie de marine, une unité d’élite de la 11e brigade parachutistes, elle n’a qu’un but : tenir physiquement la distance. Le sport est pour Virginie autant une respiration essentielle dans son quotidien qu’un moyen de se faire respecter dans un monde d’hommes. Vice-championne de cross-country de l’armée de terre, cette adjudante-là n’est pas prête à quitter le terrain.
À 22 ans, Fiona Colantuono, future ingénieure en énergies renouvelables, a décidé de prendre une année sabbatique pour mener à bien un projet un peu fou : parcourir l’Europe de l’Ouest en vélo solaire. Un défi de 8 000 kilomètres pour aller au bout d’elle-même, mais aussi pour mettre en lumière des initiatives locales consacrées à la transition énergétique. On vous embarque !
Championne de France en sauts d’obstacles handisport et journaliste à Radio France, Laëtitia Bernard est aveugle de naissance. Ce qui ne l’a jamais fait reculer et elle a su s’élancer pour trouver sa joie et sa liberté, autant sur le plan personnel que sportif. Un parcours incroyable qui rappelle que tout est possible lorsqu’on dépasse ses craintes. Une femme 100 % ÀBLOCK!
Passionnée de triathlon, Margot Sellem est infatigable quand il s’agit de se relever de ses blessures mais aussi de ses freins. Elle nous raconte le chemin parcouru en à peine trois ans de pratique assidue et acharnée de cette discipline de wonder(wo)men.
Elle a eu besoin de faire jusqu’à six heures de sport par jour. Servane Heudiard est bigorexique, un terme qui désigne une addiction pathologique au sport. Écrire lui a permis de prendre de la distance, de retrouver le plaisir et d’alerter sur les dangers de la pratique à outrance.
Elle n’était jamais montée sur un vélo. Jusqu’à il y a quatre ans. Une révélation. En 2021, après un périple initiatique sur deux roues en Nouvelle-Zélande, Marine Gualino se frottait à la Race Across France, une course d’ultra cyclisme. Témoignage d’une nana qui avale des kilomètres jusqu’à plus soif.
Avec la danse dans le sang et dans la peau, Isabelle Boileau ne pouvait que traverser sa vie en entrechats. C’est ce qu’elle a fait en pratiquant, très jeune, en semi-pro, avant d’opérer un petit saut de ballerine pour aller enseigner la danse. La danse comme une douce thérapie entre sport et création. En piste !
Kayak-poloïste, quésaco ? Tassia Konstantinidis, la vingtaine énergique, est de cette espèce trop méconnue : une athlète de kayak-polo, discipline du kayak qui a porté l’équipe française féminine en championnat national, européen et mondial jusqu’au Graal : la première marche du podium des Championnats d’Europe 2021. Avec, à son bord, cette jeunette de l’équipe senior. Témoignage d’une sportive de haut niveau qui tient bon la pagaie.
Métier : réparer les hommes les plus forts du monde. Massothérapeute pour gladiateurs du XXIe siècle alias les Strongmen, Véronique Grafe -appelez-la simplement “Véro“- envoie du lourd pour les remettre d’aplomb ! « Maman » de cette troupe de mecs super balèzes, l’ex-boxeuse se bat pour institutionnaliser sa discipline. Incursion au cœur de l’incroyable corps humain et de la force poussée à son extrême.
Le terrain du sport féminin, Émeline Dodard le connaît bien depuis qu’elle s’est jetée dans l’aventure du football américain. Passionnée par ce jeu tactique, elle met son esprit d’ingénieure au service de son poste d’attaquante. Et donne de la voix pour le médiatiser. Témoignage d’une fille aussi audacieuse que coriace.
C’est à la force de ses pas et d’une histoire familiale de battants que Laurie Phaï, trentenaire franco-cambodgienne est devenue marathonienne et championne de trails. Après sept ans comme pongiste en équipe de France, elle s’est mise à courir pour conjurer un drame personnel et ça l’a (re)lancée sur le chemin de sa vie. Elle s’apprête aujourd’hui à représenter le Cambodge aux Jeux d’Asie du Sud-Est et s’engage, là-bas, pour le sport féminin.
Marie-Laurence est totalement ÀBLOCK ! sur le sport depuis le plus jeune âge. Avec lui, elle a trouvé sa bouée de sauvetage, un moyen de canaliser son énergie. Mais c’est avec le football américain qu’elle a définitivement plaqué au sol tous ses conditionnements de vie : maintenant, le sport est un pur plaisir dans lequel elle s’engage à fond, comme une professionnelle. Elle souhaite passer le ballon aux plus jeunes, filles comme garçons : le sport peut changer des vies !
Une arbitre qui refuse qu’on la mette sur la touche, une question qui tue sur le sport et l’alcool (notre photo), un 5 infos sur l’une des meilleures karatekas au monde, l’histoire du skateboard féminin, deux événements sportifs inédits à venir et un mouvement d’haltérophilie décrypté, c’est le meilleur d’ÀBLOCK! pour cette semaine. Enjoy !
Comportement exemplaire, talent incontestable et records de victoires, Esther Vergeer est la référence néerlandaise du handisport. Sur les courts de tennis, lorsqu’elle prépare les athlètes pour les Jeux Paralympiques ou au sein de sa fondation, elle incarne parfaitement son rôle de pionnière, faisant de son handicap une force. Portrait d’une championne au mental de guerrière.
Nouvelle pépite sur les écrans dans le viseur de ÀBLOCK! : la série documentaire « Sports d’ailleurs » sur Netflix. Une plongée fascinante dans diverses cultures et les sports originaux que ces communautés pratiquent. On vous emmène faire un voyage dans « Le Grand bleu » avec l’épisode 3 consacré à la plongée libre, sport national aux Philippines où les femmes règnent sur les mers…
Mission : défendre les couleurs de la France aux Jeux Olympiques de Tokyo. Mathilde Gros, jeune prodige du cyclisme, s’alignera en Keirin et en vitesse individuelle au Japon. Son objectif : la médaille. Rencontre avec une petite reine qui a tout d’une grande.
Une fille des montagnes (Pauline sur notre photo), une vidéo féministe, une folle du volant, une championne de VTT militante, une triathlète qui a réponse à tout, des parcours de combattantes qui tiennent bon la barre de Pole Dance ou encore une athlète des années 30 qui n’en était pas vraiment une… C’est le résumé de la semaine sur ÀBLOCK! Profitez !
Première femme à accéder aux instances dirigeantes de la FIFA depuis sa création en 1904, Fatma Samoura est de ces personnalités féminines qui font avancer le monde (sportif). Désignée « femme la plus puissante du sport mondial » par le magazine Forbes, elle s’engage avec force pour la parité dans le football.
À l’heure où débute l’Open de Melbourne, c’est le moment de sortir la raquette du placard. Retour en 5 étapes clés de la carrière de la Belge Justine Henin, ex-N°1 mondiale qui a bien connu le tournoi australien qu’elle commente désormais sur Eurosport.
L’ex-joueuse pro de la Ligue Féminine de Handball qui a dû annoncer sa retraite en plein confinement se dit pessimiste quant à l’avenir du sport féminin. Interview express.
Elle est l’une des « putains » d’héroïnes à avoir trouvé dans la barre de Pole Dance un exutoire, un réconfort, puis, une deuxième vie. Nous l’avons découverte dans le docu de Netflix « Pole Dance, Haut les corps ! ». Impossible, depuis, de la quitter des yeux ! Amy Bond s’envole, sens dessus-dessous, vertigineuse. Portrait d’une fille qui balance son corps comme elle se jetterait du haut d’une falaise.
Elle avait 16 ans et tout l’or du monde autour du cou. Elizabeth “Betty“ Robinson, également connue comme Elizabeth R. Schwartz, fut la première femme de l’histoire olympique à décrocher le titre dans des épreuves d’athlétisme enfin ouvertes aux dames.
Il est l’un des plus grands entraîneurs que les États-Unis aient connu. Avec ses Tigerbelles, une équipe d’athlètes afro-américaines du Tennessee, Ed Temple a porté l’athlétisme féminin au pinacle et fait entrer la Perle noire, Wilma Rudolph, ou encore Wyomia Tyus alias Skeeter, dans l’histoire.