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Publié le 30 mai 2021 à 10h23, mis à jour le 28 juillet 2021 à 10h45
Initiée au tennis par son père à l’âge de cinq ans, la raquette est son doudou. Elle rêve alors de disputer les plus grandes compétitions mondiales, comme son idole, l’Allemande Steffi Graf.
Pour battre les meilleures joueuses du WTA (Women’s Tennis Association), elle adopte un jeu (à deux mains) atypique et technique qui, à l’origine, permet de compenser son manque de puissance : “J’ai débuté le tennis très jeune, mais je n’avais qu’une raquette d’adulte. Alors je la tenais à deux mains pour qu’elle me paraisse moins lourde. Plus tard, mon père a essayé de me faire changer de prise, mais je n’ai pas voulu : j’étais à l’aise comme ça », explique Su-Wei Hsieh.
Seule, sans coach, sans sponsors et sans contrat, qui aurait pu penser voir un jour Su-Wei Hsieh sur la scène mondiale ?
Elle affiche, très vite, un beau palmarès : trente-sept victoires consécutives pour lancer sa carrière. Elle connait aussi le succès en double.
À peine âgée de 18 ans, elle atteint cinq finales sur le circuit ITF (International Tennis Federation) et remporte deux titres (Incheon et New Delhi). La même année, elle joue sa première finale de WTA en double à l’Open de Corée.
L’ère Su-Wei Hsieh ne fait que commencer… Son envol pour le top 10 du classement en double ne mettra que trois ans.
Aujourd’hui, elle peut se targuer d’avoir gagné vingt-huit tournois WTA en double dames et notamment celui de Wimbledon en 2013 et en 2019, mais aussi à Roland-Garros, en 2014.
Hommes et femmes confondus, elle est la première joueuse de son pays à avoir remporté un titre du Grand Chelem. Su-Wei Hsieh est une joueuse acharnée qui a réussi à bousculer plus d’une championne du Top 10 féminin. Maria Sharapova a lâché un jour que c’était un cauchemar de jouer contre elle !
Avec Paul McNamee, ancien joueur de tennis devenu son entraîneur « par interim », la relation est, elle aussi, atypique. Lorsqu’elle a besoin de lui, elle le contacte, mais il n’est pas toujours présent lors de ses entraînements.
Elle a toujours su évoluer toute seule, il doit s’adapter à ses habitudes, être un atout sans l’étouffer. Paul McNamee confie d’ailleurs qu’il vaut mieux ne pas être stressé pour coacher Su-Wei Hsieh ! Il la qualifie « d’esprit libre ».
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À Wimbledon, en 2013, elle remporte le titre en double et affole son pays, Taïwan, mais aussi… la Chine. Une entreprise chinoise lui propose alors un contrat de sponsoring, seulement voilà, pour ça, elle doit changer sa citoyenneté pour la République Populaire de Chine.
Pas du goût du gouvernement Taïwanais. Les entreprises nationales sont mobilisées, des offres concurrentes affluent : Su-Wei Hsieh restera la meilleure joueuse de Taïwan.
Son atout ? Sa personnalité. Toujours souriante, même lorsqu’elle perd, elle en tire le positif et elle est ÀBLOCK! pendant toutes ses rencontres. « J’aime jouer tous les matchs même si je me fais martyriser sur le court. Par exemple, contre Kvitova (joueuse de tennis tchèque, Ndlr), je perds tout le temps. Une fois, j’ai gagné plus de jeux, j’étais contente et ça l’a fait rire quand je lui ai serré la main. Je ne me soucie pas vraiment de gagner ou de perdre. Je fais de mon mieux et je joue. Toutes les filles ont des jeux différents, il y a bien sûr des situations difficiles sur le court mais c’est très intéressant car tu veux trouver une solution. Au moins, j’essaie. Je n’ai rien à perdre », affirme-t-elle au journal L’Équipe.
2017, année de la révélation pour Su-Wei Hsieh qui se bat comme une lionne sur la terre battue parisienne. Elle défie Johanna Konta, alors numéro 8 mondiale, et parvient à remporter le match : « Avant Roland-Garros, en 2017, je n’avais jamais battu de joueuses du top 10, raconte Su-Wei Hsieh dans L’Équipe. Le truc marrant, cette année-là, est que je sortais avec mon petit-ami depuis un an ou deux et c’était la première fois que ses parents venaient me voir jouer. Je jouais tellement mal au début que j’avais l’impression que ses parents dormaient. Alors, je me suis dit : « Ok, peu importe ce qui arrive, je vais essayer de tout renvoyer et de faire mieux. Au moins, je veux les voir réveillés. » C’est comme ça que je suis revenue dans le match et que j’ai gagné. Après ce match, j’ai commencé à battre des top 10 ! »
Renommée sur le tard, certes, mais sa longévité sur les courts reste exceptionnelle. Se faire passer pour une jeune de 18 ans alors qu’elle en a 35, elle adore !
La blessure est sa plus grande crainte, la joueuse solitaire au corps de ballerine (1,62m, 48kg) s’entoure donc désormais d’un entraîneur, d’un kiné et d’un préparateur physique. Elle ne compte pas lâcher sa raquette de sitôt.
Pour tenir, elle se renouvelle, tente de nouvelles approches, de nouvelles partenaires : Su-Wei Hsieh jouera les prochains tournois importants avec Elise Mertens, comme elle vient de le faire à Madrid ou à Rome et ceux du Grand Chelem (Open d’Australie, Roland Garros, Wimbledon et Us Open).
« C’est quelqu’un qui lit très bien le jeu et a de très bonnes volées, confie Elise Mertens à propos de la joueuse taiwanaise. Elle ne va pas balayer ses adversaires du court, mais c’est chouette de côtoyer des joueuses qui pratiquent un tennis différent. Nous nous sommes déjà entraînées ensemble en Australie et elle est assez détendue et a beaucoup d’humour. »
Si l’on en croit ses adversaires et son staff, Su-Wei Hsieh est la joueuse la plus détendue et amusante du circuit. Partout où elle passe, elle enchante même lorsqu’elle déchante.
Miss Hsieh cultive son petit côté singulier. Elle prend le meilleur. Juste le meilleur.
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