« Si tu fais trop de muscu, tu vas finir par ressembler à un homme ». Quelle adepte de la musculation n’a jamais entendu cette phrase ? Que ce soit dans la bouche d’une amie, de ta mère, ou dans ta tête.
En même temps, avec toutes ces injonctions à la féminité que la société nous rabâche depuis l’enfance… Normal que certaines sportives s’inquiètent à l’idée de devenir trop musclées. Parce que les muscles, quand tu n’es pas un homme, c’est « pas sexy ».
Tu savais qu’en moyenne, 28 % de la masse totale d’un corps féminin est constituée… de muscles ? Et ça fait un bien fou de les faire travailler !
La musculation améliore, entre autres, la santé cardiovasculaire, la santé osseuse et mentale… On a donc tout intérêt à la pratiquer, quel que soit son sexe.
Tu as peur de développer des muscles ultra saillants et de ressembler à un culturiste ? Range ton huile de posing, on va te rassurer !
À la puberté, les mecs développent environ 10 % de muscles en plus que les femmes. Chez les hommes, la masse musculaire constitue en moyenne 35 % de leur masse totale.
En plus, le ratio des fibres qui constituent nos muscles n’est pas le même. On a tous des fibres de type 1, les « fibres lentes », et des fibres de type 2, les « fibres rapides ». Mais chez les femmes, surtout celles qui ne s’entraînent pas régulièrement, les fibres lentes sont plus grosses et plus nombreuses…
Du coup, pour gagner en muscles, on doit « compenser » et stimuler à fond nos fibres de type 2. Tu piges ?
Selon la partie du corps qu’on travaille, c’est plus ou moins compliqué. Le point faible des femmes, c’est le haut du corps. Les muscles du bas de ton corps (donc les fessiers et les jambes) peuvent générer jusqu’à 75 % de la force moyenne engendrée par le bas du corps d’un homme.
En revanche, avec le haut de ton corps, tu ne produira qu’entre 25 % et 55 % de la force générée par les bras et les troncs d’un mec. À priori, tu peux donc dire adieu à la carrure de Schwarzy…
Attention, on vous voit les sexistes… On ne dit pas que les femmes sont moins fortes que les hommes ! On dit simplement que, d’un point de vue biologique et pour prendre de la masse musculaire (donc de la force physique), les sportives doivent s’entraîner plus dur.
Mais, finalement, se donner à fond dans son sport, se donner deux fois plus que son voisin, c’est pas ça la définition d’un grand sportif ?
Et ce qui est cool, c’est que la grandeur, la force, c’est pas qu’une question de carrure… C’est surtout dans la tête !
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L’avis de Nina Kanto*, ex-handballeuse de l’équipe de France et aujourd’hui coach sportive
« Tout dépend de la morphologie, du métabolisme. Par exemple, des personnes vont prendre très rapidement en masse et densité musculaire. D’autres, auront des muscles plus courts ou plus allongés.
La prise de masse, ça va dépendre de si on fait des séries avec des charges assez légères mais avec beaucoup de répétitions, ou l’inverse. Pour ne pas trop prendre de volume, se sculpter mais en finesse, il faut plutôt privilégier de longues séries avec peu de poids. Après, ressembler à un mec ? Y a de la marge ! »
*Nina Kanto, c’est deux médailles internationales de handball avec les Bleues en 214 sélections. Ses 15 années en sélection ont fait d’elle une inspiration pour les joueuses d’aujourd’hui. Elle prend sa retraite en 2016 et devient coach sportive, entraînant le club de Montigny-lès-Metz puis, depuis cette année, les U17 France de Metz Handball.