C'est désormais officiel, sa carrière va prendre fin. Après un dernier US Open fin août, Serena Williams bouclera quatre décennies de succès. En simple comme en double, avec ou contre sa sœur, elle est devenue une, si ce n'est LA référence, du tennis féminin. Décryptage d'une icône en 5 infos.
Par Alexandre Hozé
Publié le 17 août 2022 à 18h19
1. La Méthode Williams
King Richard avait prévu le coup. Pour Venus comme pour Serena, Richard Williams, père des deux championnes, a décidé que ses filles seraient des cracks du monde de la petite balle jaune. Ainsi soit-il. Dès ses 3 ans, Serena Williams se retrouve raquette en main.
À force de rigueur, détermination familiale et talent (un tout petit peu), tout roule très vite et très bien pour les deux sœurs. Serena n’a pas attendu de débarquer sur le circuit WTA pour enchaîner les victoires. Dans la catégorie moins de 10 ans américaine, elle perd seulement à trois reprises contre quarante-six succès.
Bref, le potentiel est évident. Idem pour sa sœur aînée. La méthode Williams paye en fin de compte. Si papa a tracé leur voie vers le filet dès leur enfance, force est de constater que Serena tout comme Venus ont fini par adhérer au projet.
Tant mieux, d’ailleurs. Le tennis va se souvenir longtemps du passage des sœurs Williams.
Tout le monde connaît Serena Williams. Votre grand-mère, vos parents, vos frères et sœurs… Rien de très surprenant quand on traverse les décennies avec une telle constance.
Avec des débuts sur le circuit professionnel en 1995, miss Williams a perduré jusqu’en 2022, pas loin de trente ans à traîner ses baskets sur les courts !
Toutefois, le début des années 2000 de l’Américaine, demeure quelque chose à part. Dans un circuit surchargé de championnes, elle débarque et s’impose comme la nouvelle patronne de la petite balle jaune féminine.
Après sa première victoire lors d’un tournoi du Grand Chelem à l’US Open 1999, Serena Williams réalise quelques saisons plus tard le « Serena Slam ». Lors de la saison 2002, elle enchaîne Roland-Garros, Wimbledon et l’US Open. Et, histoire de faire bonne mesure, l’Open de Melbourne 2003 tombe également dans sa besace.
Un Grand Chelem sur deux ans, c’est loin d’être banal tout de même. Surtout quand on récidive !
Après une période plus difficile, la première moitié des années 2010 signe le retour de Serena Williams au premier plan. En 2014, elle conclut sa saison sur une victoire à domicile lors de l’US Open. Et elle continue sur cet élan en 2015 ! Open de Melbourne, Roland-Garros et Wimbledon, check !
En arrivant à l’US Open, le monde du tennis est persuadé que le Grand Chelem ne sera qu’une formalité pour la championne. Mais si le tennis de haut niveau pouvait s’écrire à l’avance, ça se saurait. Serena Williams échoue en demi-finale.
Grosse déception, mais bon, deux « Serena Slam » avec plus de dix ans d’écart, ça reste une performance honnête.
3. Sa meilleure rivale
La recette d’un tel succès est composée de beaucoup de paramètres. Mais celui qui revient à tous les coups, c’est l’entraînement. Et longtemps, Serena Williams a partagé les siens avec celle qui deviendra sa meilleure rivale. Son aînée, Venus.
Les deux sœurs ont multiplié les confrontations durant leur carrière. Trente-et-une rencontres. Et la cadette ne s’est pas laissée faire, loin de là. Au final, elle remporte dix-neuf matchs contre douze pour Venus.
Et, bien évidemment, histoire de rajouter un peu de drama, l’une des affiches de finale les plus récurrentes lors des années 2000 était Williams contre Williams. À huit reprises, la conclusion d’un tournoi du Grand Chelem a été le théâtre de leur affrontement.
Lors de son « Serena Slam » en 2002-2003, Serena bat quatre fois de suite sa sœur en finale. Mais pas d’inquiétude pour Venus, madame a réussi une petite carrière également. Sept tournois du Grand Chelem en simple !
Et si les deux sœurs se sont disputées bien des finales, elles ont toujours su se mettre d’accord en double. C’est simple, quand Serena et Venus Williams s’alliaient lors d’un tournoi, ça s’est rarement bien fini pour leurs adversaires. Quatorze tournois du Grand Chelem en double dames pour les Américaines !
En dehors des terrains ? Les filles soignent leur popularité à coups de Unes glam’ des plus grands magazines. Un duo gagnant, côté court et côté jardin.
4. Palmarès : qui dit mieux ?
En quatre décennies de tennis, Serena Williams a eu le temps de remporter quelques tournois. Car, même diminuée, la battre était une sacrée affaire. Et quand elle était à 100 %, presque mission impossible.
Si la championne a connu quelques périodes délicates, notamment pour cause de blessures, elle est toujours parvenue à revenir au sommet du circuit WTA.
La preuve en chiffres : 23 tournois du Grand Chelem en simple, auxquels vous pouvez ajouter 14 supplémentaires en double avec sa sœur, 1 médaille d’or olympique en individuel, plus 3 autres en double avec Venus. Serena remporte aussi à 5 reprises le Masters. Au total, la championne a soulevé 73 trophées en simple. Voilà.
Petit bonus : Serena Williams a passé trois-cent dix-neuf semaines au sommet du classement WTA. C’est simple, seul Steffi Graf et Martina Navratilova ont fait mieux.
Serena Williams a finalement trouvé un adversaire trop coriace, même pour elle : l’âge. À bientôt 41 ans, elle annonce ce que le monde du tennis redoutait mais savait inexorable : la fin de sa carrière, une fois son dernier US Open terminé.
Un baroud d’honneur qui s’annonce incroyable, avec un public américain prêt à rendre un dernier hommage à l’une de ses plus grandes championnes.
Après avoir gagné son vingt-troisième tournoi du Grand Chelem en Australie face à sa sœur en finale, Serena Williams résistait plus qu’honorablement face à la nouvelle génération. Des finales à Wimbledon et à l’US Open, mais plus de victoires majeures.
Et cet été 2022, Serena Williams l’officialise : elle sera sur les courts pour la dernière fois entre le 29 août et le 11 septembre. L’occasion d’écrire la dernière page d’une aventure qui restera gravée dans la mémoire de tous les amateurs de sport.
La dernière Une de Serena Williams pour le Vogue américain : « Je suis nulle en adieux. »
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