1. Partir s’entraîner aux États-Unis
À 18 ans, elle était déjà une joueuse prodige du tennis, un espoir tchécoslovaque de la raquette, qui a remporté haut la main, à l’âge de 15 ans, le championnat national de tennis de son pays. Mais Martina Navratilova, née en 1956 à Prague, ne voit pas d’autre solution que de fuir.
Nous sommes en 1975 et la Tchécoslovaquie, alors communiste, lui refuse l’accès aux plus grands tournois, entendez par là, aux tournois américains.
« Ma fédération ne voulait pas me laisser partir jouer aux États-Unis, où se déroulaient alors 90 % des tournois, ce qui signifiait que je n’allais pas pouvoir poursuivre ma carrière », explique Martina Navratilova dans une interview alors qu’elle part s’installer aux USA.
Elle sera déchue de sa citoyenneté, mais signera l’un des plus beaux palmarès de l’histoire du tennis.
En 2008, Martina Navratilova récupérera la nationalité tchèque. Elle a aujourd’hui la double nationalité, demeurant Américaine.
2. Détenir des records en simple et en double
Lorsque l’on parle de Martina Navratilova, on ne compte plus le nombre de victoires… Des records de titres en simple, 167, et en double, 177. Sans oublier son maintien au 1er rang mondial pendant cinq années consécutives (1982-1986) pendant lesquelles elle remporte 428 matchs sur 442 en simple.
En double, elle manie la raquette comme personne. Avec sa partenaire, Pam Shriver, elle détient l’un des palmarès les plus impressionnants : 109 matchs consécutifs remportés dont le Grand Chelem (gagner les quatre tournois majeurs la même année, Open d’Australie, Roland-Garros, Wimbledon, Us Open) en 1984.
Martina Navratilova est la troisième joueuse de l’histoire (avec Doris Hart et Margaret Smith Court) à remporter les quatre tournois du Grand Chelem en simple, en double et en mixte.
3. Avoir une âme de militante
Martina Navratilova s’est toujours engagée pour des causes qui lui tiennent à cœur, en particulier pour les droits des communautés LGBT.
En juillet 1981, elle est poussée à faire son coming out à la suite d’un article de presse. Elle disait en privé : « Si je dis que je suis gay et que j’en parle ouvertement, cela pourrait créer des dommages au circuit féminin. » Elle n’a pourtant pas le choix. Et perd son sponsor…
En 2000, elle reçoit le prix national de l’égalité de la Human Rights Campaign, groupe de défense et le lobby le plus important en matière de droits des personnes LGBT aux États-Unis.
Elle fait également partie d’organismes pour la défense des animaux ou portant assistance aux enfants en difficultés.
En 1974, elle créé sa fondation pour soutenir les jeunes sportives, les inspirer et les aider à développer leur potentiel, la Women’s Sports foundation.
4. Passer librement des courts de tennis à la bibliothèque
Lorsqu’elle ne joue pas, Martina Navratilova se raconte. À commencer par son tennis : en 1982, alors au sommet, elle publie un manuel d’instructions pour mieux briller sur les courts, « Mon tennis à votre service », co-écrit avec une autre joueuse, l’Américaine Mary Carillo.
Puis, elle écrit sur sa vie : en 1985, elle publie une autobiographie avec George Vecsey, un chroniqueur sportif du New York Times, intitulée « Being Myself ».
L’écriture la démange et elle décide de prendre la plume pour signer trois romans policiers avec la romancière Liz Nickles : « The Total Zone », « Breaking Point » et « Killer Instinct ».
5. Devenir entraîneure
Après avoir raccroché sa raquette, en 2006, Martina Navratilova retrouve les terrains en 2014, mais cette fois-ci côté coulisses. La polonaise Agnieszka Radwanska s’offre les services de la légende vivante du tennis féminin. Navratilova, 58 ans, travaillera ainsi avec Tomasz Wiktorowski, l’entraîneur historique de Radwanska.
« Je n’ai pas bien dormi hier car j’ai pensé au fait que j’allais devoir me remettre en mode compétition, confie Martina Navratilova après avoir accepté le challenge. Mais je suis excitée à l’idée de rejoindre le staff d’Agnieszka. Ce sera un défi sympa. »
L’expérience ne durera qu’un an, la reine des courts préférant dès lors assister aux matches en spectatrice.
Depuis, elle ne se lasse pas de partager ses ressentis. Le mois dernier, elle se disait impressionnée par Emma Raducanu en suivant le match des huitièmes de finale de l’US Open de la joueuse Britannique contre l’Américaine Shelby Rogers. « Sa technique est impeccable. Son QI de tennis est extrêmement élevé. Et la pondération émotionnelle qu’elle a, c’est vraiment difficile à trouver. Donc, elle possède vraiment le package complet. »
À l’image d’une certaine Navratilova…
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