2015 – Serena Williams : la légende toujours en cours…
Le 6 juin 2015, à 33 ans, l’Américaine Serena Williams, N°1 mondiale, remportait Roland-Garros pour la troisième fois de sa carrière (après 2002 et 2013) ainsi que son 20e Grand Chelem, n’étant plus qu’à deux unités du record de l’Allemande Steffi Graf pour l’ère Open.
La beauté de cette victoire ? La tenniswoman était diminuée physiquement et a dû puiser à fond dans ses réserves pour s’offrir la coupe.
Preuve de sa faculté à régner sur le tennis depuis vingt-cinq ans.
Elle est considérée comme l’une des plus grandes joueuses de tous les temps avec 23 titres de Grand Chelem remportés en simple, faisant d’elle la détentrice record de l’ère Open.
C’est son père qui va miser sur elle et sur sa sœur, Vénus, pour en faire des stars du tennis mondial.
Dès l’âge de 5 ans, elle passe quatre heures sur les courts, tous les jours, à s’essayer au lancer de javelot avec des raquettes cassées. Ce qui lui vaut de servir presque aussi fort que les hommes, à plus de 200 km/h.
Sa première victoire en Grand Chelem ? À l’US Open face à Martina Hingis, en 1999. Puis, elle gagne Roland-Garros, Wimbledon et l’US Open consécutivement en 2002.
Elle devient la cinquième femme de l’histoire à conquérir les quatre tournois du Grand Chelem consécutivement.
Son palmarès et son jeu ultra-puissant hors du commun la mènent vers la position de numéro 1 mondiale pour la première fois en 2002.
En 2016, Serena Williams compte plus d’une vingtaine de victoires dans les tournois du Grand Chelem en simple. Elle est aussi quadruple médaillée d’or olympique.
Serena Williams est la seule joueuse de l’Histoire à avoir remporté les quatre tournois du Grand Chelem ainsi que les Jeux Olympiques, aussi bien en simple qu’en double.
Légende du tennis, icône de mode, modèle féministe, Serena Williams est une inspiration pour toutes ses adversaires des courts et toutes les jeunes filles : « J’utilise ma voix et ma notoriété pour défendre les causes qui me sont chères et montrer ce que l’on peut accomplir à force de passion, de dévouement et de travail acharné. J’encourage les jeunes filles à tendre vers ce à quoi elles croient et à ne jamais abandonner la poursuite de leurs passions. »
Lors de l’édition 2020 de Roland-Garros, toujours en quête du 24e Grand Chelem, elle a malheureusement dû déclarer forfait, handicapée par une blessure au tendon d’Achille.
« Je ne sais pas si je pourrai jouer un autre tournoi cette année, disait-elle alors. Cela me donne amplement le temps de me remettre pleinement pour être prête à l’avenir. »
N°8 mondiale en 2021, elle sera de retour sur la terre battue de Roland-Garros, mais sera éliminée en huitièmes de finale par Elena Rybakina.
2016 – Garbiñe Muguruza : détrôner la reine
À 22 ans, en 2016, la jeune joueuse de tennis espagnole renverse la star des courts et tenante du titre, Serena Williams.
Un sacre surprise mais préparée, semble-t-il, de longue haleine. En 2014, déjà, Garbiñe Muguruza faisait tomber Serena Williams pour se hisser en quart de finale du Grand Chelem parisien et en 2015, elle atteignait sa première finale de Grand Chelem à Wimbledon, battue par… la même Serena Williams.
Son jeu moderne, offensif et son franc-parler engagé font d’elle une figure aimée.
L’année de son sacre, Garbiñe Muguruza répondait à El Mundo su sujet du sexisme dans le sport : « Les jambes des joueuses, leurs jupes… C’est plus vendeur que le sport. Quand tu vois les photos de joueuses que les médias choisissent ! (…) J’espère que le succès des femmes se banalisera et qu’on arrêtera d’entendre : “non seulement elle joue bien, mais elle est jolie” ».
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C’est à l’âge de 3 ans que la petite Espagnole débute le tennis en compagnie de ses deux frères avant de devenir pro en 2008, à 15 ans.
Et c’est en 2014 qu’elle remporte son premier titre en simple sur le circuit WTA, lui offrant de rentrer dans le top 50, et qu’elle se confronte à Serena Williams, alors N°1 mondiale, au deuxième tour de Roland-Garros, parvenant jusqu’en quart de finale du tournoi.
En 2015, elle atteint sa première finale de Grand Chelem au tournoi de Wimbledon, se classant au TOP 10 des meilleures joueuses mondiales. Garbiñe Muguruza terminera la saison en 3e place après les Masters de Singapour.
En 2016, c’est la consécration à Roland-Garros, elle devient N°2 mondiale. En 2017, elle se voit remporter son deuxième titre de Grand Chelem, à Wimbledon, en battant Vénus Williams devenant ainsi la première joueuse à avoir battu les deux sœurs Williams en finale de Grand Chelem.
Cette même année, la Fédération internationale de tennis la désigne championne du monde. Malgré un beau jeu à Roland-Garros en 2018, Garbiñe Muguruza s’incline en finale face à Simona Halep et sort du top 10.
Pour l’édition 2020, alors 11e mondiale, elle est finalement éliminée au 3e tour.
Une déception… en attente de la prochaine dispute sur terre battue à Roland-Garros l’année suivante !
Hélas, l’ambitieuse, Garbiñe Muguruza, aura été éliminée dès le premier tour par Marta Kostyuk.
2017 – Jelena Ostapenko : la victoire surprise
Elle est celle par qui la nouvelle défaite à Roland-Garros de Simona Halep est arrivée…
Joueuse la plus mal classée de l’histoire de l’ère Open à remporter le tournoi du Grand Chelem parisien, la tenniswoman lettonne de 20 ans, inconnue du grand public, alors 47e à la WTA, avait littéralement renversé le match et fait une entrée fracassante dans le palmarès des grandes, avec son tout premier titre en Grand Chelem.
Sa force ? Son nombre de frappes à la manière d’une forcenée qui prend tous les risques pour gagner. Au cours de ce match remporté, Jelena Ostapenko comptabilise 54 coups gagnants pour 54 fautes directes contre seulement 8 coups gagnants et 10 fautes de son adversaire plus tranquille, Simona Halep.
Elle est alors surnommée « la tornade » par la presse.
C’est à l’âge de 5 ans que cette fougueuse joueuse – qui excellera ensuite dans la danse de salon mais choisira finalement la balle jaune – se met au tennis, entraînée par son père et sa mère.
En 2014, à l’âge de 17 ans, Jelena Ostapenko remporte le simple junior de Wimbledon. Cette fan de Serena Williams a vite développé un jeu agressif ainsi qu’un mental de guerrière.
Depuis le sacre parisien ? Une carrière un peu en dents de scie.
Pour l’édition 2020 de Roland-Garros, la joueuse résumait sa place dans le tennis mondial : « C’était il y a trois ans. C’est la plus grande victoire de ma carrière. Bien sûr que j’y pense. Il faut que j’aille de l’avant. Le monde ne s’arrête pas quand vous avez gagné un Grand Chelem. Bien sûr que je veux faire mieux. Je veux revenir dans le top 10. Il faut que je joue de manière plus stable, agressive mais cohérente, avec de la consistance. »
Jelena Ostapenko, 43e mondiale, s’était fait éliminer le 3 octobre par l’Espagnole Paula Badosa Gibert, N°87 mondiale.
En 2021, classée 44e mondiale, miss Ostapenko, qui comptait bien prendre sa revanche, a été éliminée au premier tour du tournoi parisien.
2018 – Simona Halep : un rêve réalisé
« Je n’étais peut-être pas prête à gagner cette finale. J’espère jouer une nouvelle finale ici et la gagner. C’est mon rêve. » C’était en 2017, après sa défaite en finale de Roland-Garros face à Jelena Ostapenko, que la joueuse Roumaine exprimait son envie de ne rien lâcher.
Un vœu qu’elle a réalisé le 9 juin 2018 en dominant la gagnante de l’US Open lors d’un match de haut-niveau en trois sets.
Simona Help, 26 ans, tient alors enfin son premier titre en Grand Chelem et… son favori !
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Une consécration pour une joueuse de tennis au parcours persévérant et méritant… En effet, pendant les quatre années précédant sa victoire sur terre battue, Simona Halep perd par deux fois en finale de Roland-Garros ainsi qu’à l’Open d’Australie.
Cette passionnée de tennis, sport qu’elle débute à l’âge de 4 ans, s’impose sur les courts en 2008 aux Internationaux de France junior devenant N°1 mondiale junior. Elle a 17 ans.
Simona Halep révèle tout son talent, dès 2013, avec 6 titres remportés sur 6 finales disputées. Elle devient notamment la dernière joueuse à avoir battu Marion Bartoli qui annonce ensuite sa retraite.
Sa bonne étoile semble la suivre après Roland-Garros puisqu’elle défait en finale de Wimbledon 2019, l’une des insubmersibles du jeu féminin mondial, Serena Williams.
Simona Halep remporte ainsi son premier Wimbledon et détient deux Grand Chelem.
Alors qu’elle était la favorite pour l’édition 2020 de Roland-Garros après ses victoires à Dubaï, Prague et Rome, Simona Halep s’était fait éliminer en huitièmes de finale.
En 2021, N°3 mondiale derrière la Japonaise Naomi Osaka et l’Australienne Ashleigh Barty, elle n’était pas présente sur les courts de Roland-Garros. Victime d’une blessure au mollet gauche, elle avait déclaré forfait.
2019 – Ashleigh Barty : le come-back victorieux
Le samedi 8 juin 2019, la tenniswoman de 23 ans devenait la première Australienne à remporter Roland-Garros depuis quarante-six ans.
Jouant son tout premier tournoi du Grand Chelem, Ashleigh Barty créait alors la surprise en remportant la coupe Suzanne-Lenglen.
Car ce n’est que trois ans plus tôt, en 2016, qu’elle avait repris la raquette en main et le chemin des compét’ après une pause dans sa carrière pro en 2014 pour retrouver « une vie normale » et se consacrer au cricket à haut niveau.
Les compétitions de tennis et ses montagnes russes d’émotions ont pourtant vite manqué à cette fana de la balle jaune, débutante à l’âge de 4 ans et victorieuse à Wimbledon chez les juniors en 2011, à l’âge de 15 ans.
Quand Ashleigh Barty raccroche, en 2016, elle n’occupe que la 623e position du classement WTA.
Une progression fulgurante plus tard et la voilà qui se place en dix-septième position, en 2017.
« Ce n’est peut-être pas la joueuse la plus puissante, mais personne n’est plus intelligent sur le court qu’Ash Barty ».
Comme le résumait le joueur australien Pat Cash, sa consœur des terrains de tennis est une stratège du jeu : « C’est un peu comme un puzzle, ou un jeu d’échecs ; Mes coachs m’ont appris le plus de coups possible, et c’est à moi de prendre les bonnes décisions » expliquait-Ashleigh Barty au Monde.
Une maîtrise – accompagnée de son redoutable revers slicé – qui lui avait offert la première place de Roland-Garros en seulement deux sets et 1h10 de jeu.
Numéro 1 mondiale, la tenante du titre de Roland Garros n’était pas venue le remettre en jeu en 2020 pour cause de coronavirus et faute d’une préparation idéale, son coach ne pouvant la rejoindre en Australie en raison de la crise sanitaire.
Touchée à la hanche et à la cuisse gauche, elle avait dû abandonner au 2e tour de Roland-Garros, l’an dernier.
2020 – Iga Swiatek, la victoire masquée
10 octobre 2020. La pandémie de Covid-19 n’aura finalement pas eu raison de la 119e édition des Internationaux de France.
Au centre du court Philippe-Chatrier, Iga Swiatek, bras couverts pour se protéger du temps maussade, soulève la coupe Suzanne-Lenglen avant d’ôter son masque pour l’embrasser.
Le public, clairsemé, se lève pour l’applaudir. À 19 ans et quatre mois, la jeune Polonaise vient de remporter, Porte d’Auteuil, le premier Grand Chelem de sa carrière naissante après s’être imposée 6-4, 6-1 face à l’Américaine Sofia Kenin.
La native de Varsovie, vierge de toute victoire sur le circuit WTA, devient la première représentante de son pays – hommes et femmes confondus – à s’offrir un Majeur depuis que le monde du tennis a basculé dans l’ère Open.
Mais le tour de force ne s’arrête pas là. Classée 54e au classement mondial, Iga Swiatek n’a cessé, tout au long de la quinzaine parisienne, de bousculer l’ordre établi.
Premier tour, premier tour de force. La Polonaise balaye sans complexe la Tchèque Markéta Vondroušová, tête de série numéro 15 et finaliste malheureuse en 2019. Le score est sans appel : 6-1, 6-2.
Le tarif sera le même pour Simona Halep en huitièmes de finale. La Roumaine, tête de série numéro 1, en quête d’une deuxième couronne à Roland-Garros, est sèchement remerciée et quitte le tournoi prématurément.
Swiatek, fan incontestée de Rafael Nadal, continue à suivre crânement les traces de son idole, bien parti, de son côté, pour réaliser la passe de treize à Paris.
Après un succès en quarts face à l’Italienne Martina Trevisan (6-3, 6-1), elle surclasse l’Argentine Nadia Podoroska (6-2, 6-1) en demie et donne rendez-vous à Sofia Kenin pour l’explication finale.
Plus de quatre-vingt ans depuis Jadwiga Jedrzejowska* en 1939, qu’une joueuse polonaise n’était parvenue à réussir un tel exploit !
Mieux encore, Iga Swiatek, septième joueuse non tête de série à s’offrir une chance de jouer le titre**, n’a pas perdu un seul set en cours de route.
Pour son ultime apparition parisienne, la protégée de Piotr Sierzputowski compte bien poursuivre sur sa lancée. Sofia Kenin va en faire les frais. L’Américaine, victorieuse de l’Open d’Australie en début de saison, n’aura jamais l’occasion d’installer son jeu.
Malgré un service perdu dans la première manche qui permettra à son adversaire de revenir à 3-3, la Varsovienne reste solide et empoche le premier set 6-4.
Le second ne sera que pure formalité. Iga Swiatek clôt les débats 6-4, 6-1 en 1 heure 24 et fait une entrée fracassante dans la cours des très grandes.
À 19 ans et 4 mois, elle est la plus jeune gagnante à mettre Paris à ses pieds depuis Monica Seles en 1992, l’Américaine avait 16 ans et six mois.
Favorite pour rafler la victoire l’année suivante, elle sera éliminée par une excellente Maria Sakkari.
2021 – Barbora Krejčíková, dernière reine de Roland-Garros
Une victoire en 3 sets face à la Russe Anastasia Pavlyuchenkova.
C’était le 12 juin 2021 et celle qui était alors la 33e joueuse mondiale s’offrait son deuxième titre international en simple sur sa quatrième balle de match.
À 25 ans, la Tchèque venait de remporter le tournoi de Strasbourg, son premier et seul titre, et allait porter à douze son nombre de victoires consécutives. En double, elle connaissait déjà le goût de la victoire à Paris, ayant décroché le Graal en 2018 avec sa partenaire compatriote Katerina Siniakova.
Et c’est d’ailleurs en double qu’elle performe le plus (en 2021, elle était cinquième mondiale), d’où la surprise -celle du public, mais aussi la sienne- lorsqu’elle se hisse jusqu’en finale et soulève la coupe Suzanne-Lenglen. Une coupe reçue des mains d’une légende du tennis, Tchèque elle aussi (avant de devenir Américaine), Martina Navratilova.
Le match ? Des hauts et des bas pour chacune des joueuses. Anastasia Pavlyuchenkova est handicapée par une blessure à la cuisse gauche, Barbora Krejčíková par un revers trop capricieux.
La fin de la rencontre sera un peu laborieuse : la Tchèque ne remportera la partie qu’après avoir épuisé trois balles de match. Résultat : 6-1, 2-6, 6-4.
« C’est vraiment difficile de trouver les mots, je n’arrive pas à croire ce qui m’arrive, je n’arrive pas à croire que je viens de gagner un tournoi du Grand Chelem », confiera, très émue, Barbora Krejčíková.
*Jadwiga Jedrzejowska avait été battue en finale par la Française Simonne Mathieu.
** Avant elle, il y a eu Helen Gourlay (1971), Renata Tomanova (1976), Florenta Mihai (1977), Mima Jausovec (1983), Jelena Ostapenko (2017) et Marketa Vondrousova (2019).