Y a ceux qui ne jurent que par lui, d’autres qui ne veulent même pas en entendre parler ! Le jeun divise et c’est encore plus vrai quand on fait du sport.
« Moi le matin, je n’ai pas d’énergie. Alors, courir avant le petit-déj, impossible ! », disent les antis. Au réveil, on est en général à jeun depuis une dizaine d’heures. Du coup, c’est vrai que nos stocks de sucre sont plus bas que le reste de la journée. Et qui dit moins de sucres, dit moins d’énergie.
Mais, attention, il ne faut pas confondre le glucose qui constitue la principale source d’énergie de nos cellules et le glycogène ! Ce dernier est un glucide complexe, présent dans le foie et les muscles. Nos réserves d’énergie, c’est lui. Et c’est en comptant sur le glycogène que les pro-jeun, joggeurs et joggeuses matinales font leur entraînement.
Parce qu’en réalité, au réveil (à conditions d’avoir bien dormi), notre corps est bien reposé des activités de la veille. Alors, courir à jeun, bonne ou mauvaise idée ? Ça dépend du type de courses.
Faire du fractionné en ayant rien dans l’estomac… Bof bof. En revanche, pour l’endurance, c’est top ! On opte donc pour une course lente qui stimule l’organisme sans trop le solliciter.
À nos confrères de Ouest-France, François Carré, médecin du sport à Rennes, explique très bien : « L’allure recommandée est un train d’endurance d’environ 10 km/heure, voire moins ». Jean-Jacques Menuet, médecin nutritionniste à Saint-Malo précise : « La durée idéale d’un footing à jeun est d’environ 45 minutes à une heure, à hauteur de deux à trois fois par semaine maximum, et jamais deux jours de suite ».
Pourquoi ça ne sert à rien de sprinter ? Justement, parce que vous n’avez pas un taux de sucre assez élevé, et que vous risquez de vous épuiser très vite ou pire… d’avoir la tête qui tourne.
La course à jeun, c’est un super exercice pour celles et ceux qui pratiquent les courses longues distances comme le marathon. Votre corps va apprendre à taper dans les lipides. La graisse est un carburant « lent », mais qui dure plus longtemps !
Pour créer de l’énergie à partir de vos réserves de lipides, il faut donc impérativement courir tout doux. Or, courir lentement, ça n’est pas si facile ! Mais ça a plein d’avantages, comme on vous l’expliquait dans la « Question qui tue » de la semaine dernière : C’est vrai qu’en courant lentement, on brûle plus de calories qu’en courant vite ?
Trois conseils donc, si tu veux t’essayer au footing du matin à jeun ! Premièrement, n’oublie pas de t’échauffer… Ton corps est comme toi, le matin, il a besoin de se réveiller en douceur.
Deuxièmement, pense à boire de l’eau avant de partir. Au réveil, ton organisme est déshydraté et là, pas de réserves, il faut renflouer les stocks !
Troisièmement, emporte toujours une petite barre de céréales ou un carré de sucre, pour parer à un éventuellement coup de mou.
Et n’oublie pas : « chi va piano va sano ». Même si le médecin nutritionniste Jean-Jacques Menuet parle d’un footing idéal de 45 min, il faut du temps et de l’entraînement pour en arriver là. On court lentement, donc, mais surtout à son rythme ! Capiche ?