La First One du squash mondial est une lionne puissante aux cheveux longs et au lancer de balles imparables. Nouran Gohar, déterminée et grande tacticienne de la discipline, est une championne ÀBLOCK! à suivre.
Par Claire Bonnot
Publié le 15 mai 2022 à 20h28, mis à jour le 28 août 2023 à 12h56
NouranGohar, 26 ans, fait partie de la formidable génération d’athlètes égyptiens qui s’impose comme un raz de marée sur le squashmondial. Elle a à peine 16 ans, en 2013, quand la jeune athlète remporte son premier titre à l’Open de Prague.
La suite de son parcours fait office d’un service envoyé à la vitesse de l’éclair : un titre à l’Irish Open et une victoire dans la finale du Monte-Carlo Squash Classic, en 2014, titre qui lui vaut de se placer dans le Top 20 mondial à tout juste 18 ans.
Puis, c’est l’Open du Texas en 2015 et la voilà remontant dans le Top 15. Cette année-là, Nouran Gohar remporte le Championnat du monde junior, accède à la finale de l’Open de Chine et de l’Open de Monaco.
Elle s’est donc hissée en à peine quelques mois dans le Top 10, à la force de ses bras et de sa tactique impeccable.
La folie des grandeurs débute en 2016 lorsque NouranGohar devient la deuxième plus jeune finaliste British Open de l’ère moderne en atteignant une première finale des World Series et qu’elle remporte son premier titre majeur lors du Hong Kong Open.
Une performance fera date en avril 2019 et lui redonne tout son lustre après une petite période de stagnation -tout de même toujours dans le Top 10 mondial- : elle élimine la championne du monde et N°2 mondiale, Nour El Sherbini, lors du tournoi platinium El Gouna International avant de perdre face à la N°1 mondiale, Raneem El Weleily. Mais la revanche ne va pas tarder à sonner.
Car l’Égyptienne n’a pas la raquette dans sa poche : elle confirme son statut de championne des courts de squash en prenant sa revanche contre Raneem El Weleily et en s’imposant à la fois en finale du British Open et lors du platinium US Open de la saison 2019-2020, elle devient alors la plus jeune championne de ce tournoi.
Un doublé légendaire ! Consécration : en juillet 2020, NouranGohar se classe N°1 mondial à la suite du retrait de Raneem El Weleily.
Ce que ce titre lui procure ? « C’estRaneem El Weleily qui m’a annoncé la nouvelle : « Je prends ma retraite et félicitations, tu es la nouvelle numéro 1 mondial », raconte-t-elle dans Red Bull magazine. C’était très inattendu car depuis que j’ai commencé à jouer, Raneem était déjà une championne bien établie. Je l’admirais beaucoup et elle a toujours été un modèle pour moi. Je n’aurais jamais imaginé vivre le jour où elle prendrait sa retraite, j’avais l’impression qu’elle allait être là pour toujours.»
Si elle perd le titre quatre mois plus tard, fidèle à sa puissance, elle reprend sa couronne en avril 2022. Une queen du squash !
Et pourtant, NouranGohar a bien failli déserter les courts… En 2018, sa carrière perd son rythme endiablé et le jeu se fait moins attrayant.
Elle songe à raccrocher la raquette après l’US Open 2018. « J’ai atteint le N°2 mondiale pour la première fois à 18 ans, explique-t-elle encore. J’étais l’outsider et je n’avais aucune pression. Je n’avais rien en tête, juste l’amour du sport. Vous pensez que c’est ainsi que les choses iront pour toujours, alors je l’ai pris pour acquis. À ce moment-là, je regardais le classement et j’étais très proche de la place de N°1 mais, en termes de confiance et de performance, je ne me sentais pas aussi à l’aise. Je suis tombé à la huitième place et il a fallu du temps pour revenir à nouveau à cet endroit. Ce fut un très long voyage avec des hauts et des bas. »
Comment la jeune championne a-t-elle (re)pris la balle au bond ? « J’ai dû me ressaisir mentalement et physiquement mais j’étais vraiment démotivée à ce moment-là. J’ai tout essayé. J’ai voyagé en France pour changer mon programme d’entraînement et essayé de résoudre mes problèmes de blessures, mais je suis revenue de nouveau blessée. J’avais l’impression que les choses s’effondraient et que le puzzle ne pouvait pas se regrouper. Mais parfois, lorsque vous touchez le fond, le seul chemin est vers le haut et il n’y a rien à perdre. »
Compétitive et entêtée, NouranGohar était « une mauvaise perdante », un caractère qui peut empêcher de… gagner : « Ce n’est probablement que pendant la période 2018-19 que j’ai commencé à apprendre qu’il n’y a rien de mal à perdre et à apprendre de ses erreurs. »
Aujourd’hui, toujours en tête du classement mondial, à quoi rêve la meilleure squasheuse du monde ? « Atteindre la première place est quelque chose de grand, mais être au sommet pendant longtemps est de plus en plus difficile. Je dois être au top tous les jours pour garder cette place. C’est parfois stressant et terrifiant, mais j’aime les défis. J’ai hâte d’être sur le court et de ressentir ce nouveau genre de défi .»
Une championne définitivement ÀBLOCK !
Pour prendre la balle au bond avec NouranGohar, c’est sur Instagram : @nourangohar
ÀBLOCK! est un média indépendant qui, depuis plus d’1 an, met les femmes dans les starting-blocks. Pour pouvoir continuer à produire un journalisme de qualité, inédit et généreux, il a besoin de soutien financier.
Pour nous laisser le temps de grandir, votre aide est précieuse. Un don, même petit, c’est faire partie du game, comme on dit.
Quelques idées pour entretenir sa culture du sport féminin, un trail nocturne et enneigé, des descentes à 250 km/h, une délégation olympique française qu’on espère bientôt en or aux JO de Beijing 2022 (dont Tessa Worley sur notre photo), le retour de notre fameuse « question qui tue », une rugbywoman qui défonce les préjugés et une athlète qui les prend de vitesse, c’est le Best-of ÀBLOCK! de la semaine. Enjoy !
Depuis ses 18 ans, elle se bat pour l’inclusion des femmes dans les sports de glisse. Grâce à cette snowboardeuse franco-suisse à la personnalité magnétique, la pratique du freestyle et autre freeride évolue, se féminise doucement. À 36 ans, c’est désormais derrière une caméra qu’Anne-Flore Marxer s’engage et poursuit le combat. Passionnante conversation avec une sportive activiste.
Elle a 22 ans et son oxygène, elle le puise dans les flots. La nageuse de l’AS Monaco, vient de décrocher son premier titre de Championne de France d’eau libre, en solitaire, sur 10 km, et son 3e titre consécutif sur le 25 km. Une fille dans son élément.
Ex-footballeuse devenue l’une des entraîneuses françaises les plus en vue, Amandine Miquel, à la tête de l’équipe de foot féminine du Stade de Reims, n’a jamais eu peur de s’imposer. Elle ose sur tous les terrains et n’a pas l’intention de faire de la figuration, où que ce soit.
Vous avez le rythme dans la peau ? Ça tombe bien, le 5 décembre, au théâtre du Châtelet à Paris, on fête les 20 ans de l’évènement Battle Pro ! Les meilleur.e.s breakdanceurs et breakdanceuses vont s’affronter dans cette salle qui accueille régulièrement des cérémonies comme le Ballon d’Or ou les Césars.
Championne du monde de judo, Championne olympique et aujourd’hui entraîneuse de l’équipe de France. C’est simple, Lucie Décosse est l’une des meilleures judokates au monde. Même si elle a raccroché le kimono. La preuve en 5 dates.
Elle invite le monde à soutenir le mouvement de la paix par le sport. Et avec elle, champions et championnes s’engagent, de Didier Drogba (notre photo) à Tony Estanguet, en passant par Laurence Fisher, Marlène Harnois, Siya Kolisi, Paula Radcliff, ou encore Sarah Ourahmoune. L’organisation internationale Peace and Sport lance aujourd’hui sa campagne digitale mondiale #WhiteCard visant à promouvoir les valeurs positives et structurantes du sport.
Et une médaille de plus au palmarès de la famille Fox, une ! La Franco-Australienne, Jessica Fox, fille de deux multiples champions du monde de canoë-kayak slalom, fait honneur à son nom pour la finale olympique de canoë monoplace à Tokyo ce 29 juillet 2021, et remporte l’or olympique. Une médaille qu’elle est la seule à détenir dans la famille.
Forte d’un palmarès déjà exceptionnel, Laura Flessel brille le 3 juillet 2007 lors des championnats d’Europe d’escrime organisés à Gand, en Belgique, pour s’offrir le seul titre qui lui échappait. La Française fait parler son talent et devient (enfin) championne d’Europe.
Sociologue du sport, ex-handballeuse professionnelle, l’une des premières femmes en France à avoir été nommée présidente d’un club sportif pro masculin, Béatrice Barbusse est une militante acharnée de l’égalité des sexes dans le sport. Au micro d’ÀBLOCK!, elle revient sur son passé de joueuse, de présidente de club et sur les combats qui l’animent.
C’est une histoire d’amour qui a donné vie à une autre. Claire Floret a découvert le cyclisme via la passion de son homme, fan de vélo. En 2015, elle lance un pari audacieux : faire renaître le Tour de France au féminin. C’est un peu (beaucoup) grâce à son asso « Donnons des Elles au vélo J-1 » que le Tour de France Femmes a repris la route. Claire Floret est au micro du podcast ÀBLOCK!