La First One du squash mondial est une lionne puissante aux cheveux longs et au lancer de balles imparables. Nouran Gohar, déterminée et grande tacticienne de la discipline, est une championne ÀBLOCK! à suivre.
Par Claire Bonnot
Publié le 15 mai 2022 à 20h28, mis à jour le 05 juin 2022 à 15h17
NouranGohar, 25 ans, fait partie de la formidable génération d’athlètes égyptiens qui s’impose comme un raz de marée sur le squash mondial. Elle a à peine 16 ans, en 2013, quand la jeune athlète remporte son premier titre à l’Open de Prague.
La suite de son parcours fait office d’un service envoyé à la vitesse de l’éclair : un titre à l’Irish Open et une victoire dans la finale du Monte-Carlo Squash Classic, en 2014, titre qui lui vaut de se placer dans le Top 20 mondial à tout juste 18 ans.
Puis, c’est l’Open du Texas en 2015 et la voilà remontant dans le Top 15. Cette année-là, NouranGohar remporte le Championnat du monde junior, accède à la finale de l’Open de Chine et de l’Open de Monaco.
Elle s’est donc hissée en à peine quelques mois dans le Top 10, à la force de ses bras et de sa tactique impeccable.
La folie des grandeurs débute en 2016 lorsque NouranGohar devient la deuxième plus jeune finaliste British Open de l’ère moderne en atteignant une première finale des World Series et qu’elle remporte son premier titre majeur lors du Hong Kong Open.
Une performance fera date en avril 2019 et lui redonne tout son lustre après une petite période de stagnation -tout de même toujours dans le Top 10 mondial- : elle élimine la championne du monde et N°2 mondiale, Nour El Sherbini, lors du tournoi platinium El Gouna International avant de perdre face à la N°1 mondiale, Raneem El Weleily. Mais la revanche ne va pas tarder à sonner.
Car l’Égyptienne n’a pas la raquette dans sa poche : elle confirme son statut de championne des courts de squash en prenant sa revanche contre Raneem El Weleily et en s’imposant à la fois en finale du British Open et lors du platinium US Open de la saison 2019-2020, elle devient alors la plus jeune championne de ce tournoi.
Un doublé légendaire ! Consécration : en juillet 2020, NouranGohar se classe N°1 mondial à la suite du retrait de Raneem El Weleily.
Ce que ce titre lui procure ? « C’estRaneem El Weleily qui m’a annoncé la nouvelle : « Je prends ma retraite et félicitations, tu es la nouvelle numéro 1 mondial », raconte-t-elle dans Red Bull magazine. C’était très inattendu car depuis que j’ai commencé à jouer, Raneem était déjà une championne bien établie. Je l’admirais beaucoup et elle a toujours été un modèle pour moi. Je n’aurais jamais imaginé vivre le jour où elle prendrait sa retraite, j’avais l’impression qu’elle allait être là pour toujours.»
Si elle perd le titre quatre mois plus tard, fidèle à sa puissance, elle reprend sa couronne en avril 2022. Une queen du squash !
Et pourtant, NouranGohar a bien failli déserter les courts… En 2018, sa carrière perd son rythme endiablé et le jeu se fait moins attrayant.
Elle songe à raccrocher la raquette après l’US Open 2018. « J’ai atteint le N°2 mondiale pour la première fois à 18 ans, explique-t-elle encore. J’étais l’outsider et je n’avais aucune pression. Je n’avais rien en tête, juste l’amour du sport. Vous pensez que c’est ainsi que les choses iront pour toujours, alors je l’ai pris pour acquis. À ce moment-là, je regardais le classement et j’étais très proche de la place de N°1 mais, en termes de confiance et de performance, je ne me sentais pas aussi à l’aise. Je suis tombé à la huitième place et il a fallu du temps pour revenir à nouveau à cet endroit. Ce fut un très long voyage avec des hauts et des bas. »
Comment la jeune championne a-t-elle (re)pris la balle au bond ? « J’ai dû me ressaisir mentalement et physiquement mais j’étais vraiment démotivée à ce moment-là. J’ai tout essayé. J’ai voyagé en France pour changer mon programme d’entraînement et essayé de résoudre mes problèmes de blessures, mais je suis revenue de nouveau blessée. J’avais l’impression que les choses s’effondraient et que le puzzle ne pouvait pas se regrouper. Mais parfois, lorsque vous touchez le fond, le seul chemin est vers le haut et il n’y a rien à perdre. »
Compétitive et entêtée, NouranGohar était « une mauvaise perdante », un caractère qui peut empêcher de… gagner : « Ce n’est probablement que pendant la période 2018-19 que j’ai commencé à apprendre qu’il n’y a rien de mal à perdre et à apprendre de ses erreurs. »
Aujourd’hui, toujours en tête du classement mondial, à quoi rêve la meilleure squasheuse du monde ? « Atteindre la première place est quelque chose de grand, mais être au sommet pendant longtemps est de plus en plus difficile. Je dois être au top tous les jours pour garder cette place. C’est parfois stressant et terrifiant, mais j’aime les défis. J’ai hâte d’être sur le court et de ressentir ce nouveau genre de défi .»
Une championne définitivement ÀBLOCK !
Pour prendre la balle au bond avec NouranGohar, c’est sur Instagram : @nourangohar
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